Zelensky demande à l'Otan « une aide militaire sans restriction », Biden arrive à Bruxelles

Aparté à Bruxelles entre le président français Emmanuel Macron et son homologue américain Joe Biden. (AFP).
Aparté à Bruxelles entre le président français Emmanuel Macron et son homologue américain Joe Biden. (AFP).
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Publié le Jeudi 24 mars 2022

Zelensky demande à l'Otan « une aide militaire sans restriction », Biden arrive à Bruxelles

  • Le président Zelensky, qui doit s'exprimer par vidéoconférence lors des sommets de Bruxelles, a appelé l'Otan à fournir des armes à son pays
  • La Suède et l'Allemagne ont annoncé pour leur part la livraison à l'Ukraine de 5 000 et 2 000 nouvelles armes antichar respectivement

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé jeudi aux pays de l'Otan de fournir "une aide militaire sans restriction" à son pays, pour qu'il puisse faire face à l'armée russe que Kiev affronte pour l'instant "dans des conditions inégales".


"Pour sauver les gens et nos villes, l'Ukraine a besoin d'une assistance militaire sans restriction. De même que la Russie utilise, sans restriction, tout son arsenal contre nous", a déclaré M. Zelensky dans un message vidéo publié sur son compte Telegram à l'attention des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Alliance atlantique, réunis en sommet extraordinaire à Bruxelles.


"L'armée ukrainienne résiste depuis un mois dans des conditions inégales ! Je répète la même chose depuis un mois maintenant", a-t-il souligné. 


Il a renouvelé notamment ses demandes d'avions de chasse et de chars,  notamment pour "débloquer" Marioupol, Berdiansk ou Melitopol, des villes du sud de l'Ukraine assiégées ou occupées par l'armée russe.  


"Vous avez des milliers d'avions de chasse. Mais on ne nous en a pas encore donnés", a-t-il lancé. 


"Vous avez au moins 20.000 chars (...) L'Ukraine a demandé un pour cent de tous vos chars ! Donnez-les nous ou vendez-les nous ! Mais nous n'avons toujours pas de réponse claire".


Le président ukrainien a par ailleurs accusé la Russie d'utiliser des bombes au phosphore sur des cibles ukrainiennes. 


"Ce matin (...) il y a eu des bombes russes au phosphore. Des adultes ont été tués et des enfants ont été tués à nouveau", a affirmé M. Zelensky, relayant des accusations émises jeudi par le gouverneur de la région de Lougansk (est) après des bombardements sur la localité de Roubijné. 


Un autre responsable local de Lougansk avait déjà accusé le 13 mars les forces russes d'utiliser des bombes au phosphore. Et un responsable d'Irpin, à la périphérie nord-ouest de Kiev, avait relayé mercredi sur les réseaux sociaux des accusations similaires concernant sa ville.

Il a aussi lancé un vibrant appel aux citoyens du monde entier à manifester contre l'invasion russe de son pays, un mois jour pour jour après son commencement et à quelques heures d'une série de sommets à Bruxelles jeudi entre dirigeants occidentaux.

"Allez-y avec des symboles ukrainiens pour défendre l'Ukraine, pour défendre la liberté, pour défendre la vie!", a lancé M. Zelensky dans la nuit de mercredi à jeudi via un message vidéo en anglais. "Retrouvez-vous sur les places, dans la rue, montrez-vous et faites-vous entendre!"

"Exprimez-vous, manifestez depuis vos bureaux, vos maisons, vos écoles et vos universités, manifestez au nom de la paix !", a martelé le président. "Le monde doit arrêter la guerre".

Il s'est également adressé aux Russes: "Si vous le pouvez, quittez la Russie et ne payez pas vos impôts pour cette guerre", a-t-il dit.

Alors que l'invasion russe entre dans son deuxième mois, trois sommets - Otan, G7 et Union européenne - attendent en un seul jour à Bruxelles les chefs d'Etat et de gouvernement occidentaux.

Le président américain Joe Biden est arrivé à Bruxelles et a été accueilli par le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg. 

Selon la Maison Blanche, il s'agira surtout de consolider l'arsenal de sanctions déjà prises, pour éviter les tentatives de contournement de Moscou, et de renforcer dans la durée le positionnement de l'Otan en Europe de l'Est.

"Ce que nous aimerions entendre est que cette fermeté partagée que nous avons vue au cours du mois dernier durera autant qu'il le faudra", a déclaré Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, arrivé mercredi soir dans la capitale belge et qui doit ensuite se rendre en Pologne vendredi.

Washington doit par ailleurs annoncer jeudi "un ensemble de sanctions qui concernent à la fois des personnalités politiques" et "des oligarques", a fait savoir M. Sullivan.

L'Otan va déployer quatre nouveaux groupements tactiques en Bulgarie, Roumanie, Hongrie et Slovaquie pour renforcer ses défenses contre la Russie sur son flanc oriental, a annoncé son secrétaire général Jens Stoltenberg.

 

Boris Johnson appelle à cibler les réserves d'or russes

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a appelé jeudi à accroître encore "la pression" sur le gouvernement du président russe Vladimir Poutine en raison de l'invasion de l'Ukraine, en empêchant notamment la Russie d'utiliser ses importantes réserves d'or.


"Nous devons faire plus et nous devons faire plus sur le plan économique", a déclaré le dirigeant à la radio LBC avant sa participation à un sommet extraordinaire de l'Alliance atlantique à Bruxelles, un mois après le début de la guerre. 


"Pouvons-nous faire plus pour l'empêcher d'utiliser ses réserves d'or, en plus de ses réserves de devises?", a-t-il poursuivi à propos du président russe Vladimir Poutine. 


Une partie des réserves de devises étrangères de la Banque centrale russe à l'étranger ont été gelées par les Occidentaux, limitant sa capacité d'action, mais celle-ci a accumulé d'importantes réserves d'or lui permettant de faire face aux sanctions économiques.


Après une vague de sanctions occidentales visant des intérêts russes, "mon message aujourd'hui à l'Otan est qu'il y a moyen pour le monde de continuer à intensifier la pression sur Poutine", a affirmé M. Johnson. 


"Plus nous faisons pression maintenant, surtout sur des choses comme l'or, plus je pense que nous pourrons abréger la guerre, abréger le massacre en Ukraine". 


Le sommet extraordinaire de l'Otan sera suivi jeudi par un sommet du G7 au siège de l'Alliance. Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE se réuniront ensuite pour un sommet de deux jours.


Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit intervenir en visioconférence durant les trois sommets, centrés sur la guerre lancée par la Russie contre l'Ukraine. 


"La machine de guerre russe est déjà coupable de crimes de guerre", a affirmé M. Johnson, estimant que la Russie devrait comparaître devant la Cour internationale de justice, et le président Poutine devant la Cour pénale internationale. 

Livraisons d'armes 

Le président Zelensky, qui doit s'exprimer par vidéoconférence lors des sommets de Bruxelles, a appelé l'Otan à fournir des armes à son pays. "Nettoyez notre sol des envahisseurs et restaurez la paix en Ukraine", a-t-il imploré.

Saluant la résistance "extraordinairement courageuse" des Ukrainiens, le Premier ministre britannique Boris Johnson avait un peu plus tôt annoncé la livraison de 6 000 missiles antichar supplémentaires à Kiev. Londres a déjà livré à l'Ukraine 4 000 de ces armes.

La Suède et l'Allemagne ont annoncé pour leur part la livraison à l'Ukraine de 5 000 et 2 000 nouvelles armes antichar respectivement. Les forces ukrainiennes ont déjà reçu 1 000 armes antichar et 500 lance-missiles sol-air de type Stinger pris dans les réserves de la Bundeswehr, l'armée allemande.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a accusé la Russie d'avoir "commis des crimes de guerre en Ukraine".

"Nous avons vu de nombreux rapports crédibles d'attaques aveugles et d'attaques visant délibérément des civils, ainsi que d'autres atrocités", a-t-il déclaré dans un communiqué, en soulignant qu'il reviendra aux tribunaux de déterminer les responsabilités.

M. Zelensky avait affirmé mercredi que près de 100 000 personnes étaient encore piégées dans les ruines de Marioupol, grande ville assiégée du sud du pays, "sans nourriture, sans eau, sans médicaments, sous des bombardements constants".

Chandelles à l'hôpital

A l'hôpital numéro un de Marioupol, les patients sont soignés dans les sous-sols à la lueur des chandelles, a indiqué le conseil municipal.

"Les chandelles restent la principale source de lumière. Ils essaient d'économiser le carburant le plus possible, donc les générateurs diésel ne sont utilisés que pour les opérations complexes", a raconté le conseil sur Telegram, ajoutant qu'entre 600 et 700 habitants des environs se sont également réfugiés dans cet hôpital.

Le conflit est également meurtrier pour les forces russes, qui ont déjà perdu entre 7 000 et 15 000 soldats en Ukraine, selon un haut responsable de l'Otan, qui se base notamment sur des informations en provenance des autorités ukrainiennes et des services de renseignement occidentaux.

L'invasion russe "s'enlise malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour", a estimé le chancelier allemand Olaf Scholz.

Positions défensives

Selon Washington, l'offensive de l'armée russe piétine notamment dans les environs de la capitale Kiev.

"Les Ukrainiens ont réussi à repousser les Russes à 55 km à l'est et au nord-est de Kiev", a déclaré à la presse un haut responsable du Pentagone ayant requis l'anonymat. "Ce n'est pas qu'ils n'avancent pas, c'est qu'ils ne tentent pas d'avancer. Ils prennent des positions défensives", a-t-il ajouté.

Faute de réussir à s'emparer des grandes villes, l'armée russe continue de les bombarder de façon intense. L'état-major ukrainien a recensé 250 sorties aériennes russes mercredi, 60 de plus que mardi. "Les principales cibles de l'ennemi restent les infrastructures militaires et civiles dans les oblasts de Kiev, Tcherniguiv et Kharkiv", a-t-il indiqué jeudi sur sa page Facebook.

A Kiev, une nouvelle frappe sur le parking d'un centre commercial a fait un mort et deux blessés mercredi, selon le maire Vitali Klitschko. Plus tôt dans la journée, quatre personnes avaient été blessées dans des bombardements sur des immeubles.

Une journaliste russe, Oksana Baulina, a été tuée mercredi dans un bombardement sur Kiev, a annoncé le média en ligne pour lequel elle travaillait, The Insider.

Plus de 3,6 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le 24 février, indique le décompte de l'ONU publié mercredi. Au total, quelque dix millions de personnes, soit un quart environ de la population du pays, ont été forcées de quitter leur foyer.

L'Assemblée générale de l'ONU regroupant 193 Etats devrait adopter jeudi une nouvelle résolution qui va "exiger" de la Russie un arrêt "immédiat" de la guerre en Ukraine.

En attendant, les ambassades des pays impliqués dans la crise continuent de se vider. La Russie a décidé mercredi d'expulser des diplomates américains, en représailles à l'expulsion par Washington de 12 membres de la mission russe auprès de l'ONU.

La Pologne a quant à elle expulsé 45 diplomates russes soupçonnés d'espionnage. Et le Bélarus va expulser la plupart des diplomates ukrainiens en poste sur son territoire, accusant Kiev d'actions "inamicales" et "d'ingérence" dans ses affaires.

En Russie, le régulateur des médias (Roskomnadzor) a restreint l'accès au service en ligne News.Google, accusé de fournir l'accès à de "fausses" informations sur la guerre.

Depuis le début de l'invasion le 24 février, le pouvoir russe a considérablement renforcé son contrôle des informations diffusées sur internet.

De nombreux médias russes et étrangers, dont la BBC, ont été interdits d'accès et les réseaux sociaux américains Facebook et Instagram ont été déclarés "extrémistes" par un tribunal moscovite. L'accès à Twitter a également été restreint.

La semaine dernière, Roskomnadzor avait accusé Google et son service vidéo YouTube d'activités "terroristes", première étape vers un possible blocage.

Kiev affirme avoir détruit un navire russe de transport de troupes en mer d'Azov

La marine ukrainienne a affirmé jeudi avoir détruit un navire de transport de troupes russes ancré dans le port de Berdiansk, ville proche de Marioupol sur la mer d'Azov.


"Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l'Ukraine!", a écrit la marine dans un message sur son compte Facebook, accompagné de trois photos: un gros plan du navire non endommagé, et deux photos montrant, de loin, de la fumée dans le port et un bateau en feu, sans qu'on y distingue clairement le bateau.


Selon l'agence Tass, qui citait la chaîne de télévision Zvezda du ministère russe de la Défense, ce navire de transport de troupes et de matériel appartenant à la Flotte de la mer Noire était le premier navire russe de guerre russe à arriver à Berdiansk, le 21 mars. 


"L'arrivée de ce grand navire de débarquement dans le port de Berdiansk est un événement important, qui ouvre des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique en utilisant pleinement l'infrastructure de Berdiansk", disait Zvezda en citant un officier de la flotte russe. 


Le navire, qui peut transporter jusqu'à 1.500 tonnes de cargaison, "est en train de décharger sous nos yeux des véhicules blindés qui renforceront notre déploiement", ajoutait la même source.


L'information était invérifiable dans l'immédiat. L'armée russe ne donne que très rarement des informations sur ses pertes.


Le port de Berdiansk est situé à 80 km à l'ouest du port stratégique de Marioupol, dont les Russes tentent de s'emparer depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février. Marioupol est assiégée depuis la fin février et pilonnée sans répit.


Si des milliers de véhicules chargés de civils ont pu quitter la ville la semaine dernière, quelque 100.000 personnes y sont toujours coincées dans des conditions de dénuement total, selon Kiev, et plus de 2.500 personnes y ont déjà péri.


Cette région du sud-est de l'Ukraine est l'une de celles où les forces russes ont le plus progressé depuis le début du conflit, même s'ils ne peuvent revendiquer le contrôle total que d'une seule ville d'importance, Kherson.


Trump reçoit Netanyahu à la recherche d'un accord à Gaza

Le président américain Donald Trump rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans la Salle bleue de la Maison Blanche à Washington, DC, le 7 juillet 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans la Salle bleue de la Maison Blanche à Washington, DC, le 7 juillet 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu a de nouveau exclu la création d'un Etat palestinien à part entière, affirmant qu'Israël conserverait "toujours" le contrôle de la sécurité dans la bande de Gaza
  • Selon des sources palestiniennes proches des discussions, l'accord comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus

WASHINGTON: Donald Trump, qui se dit déterminé à mettre fin à la guerre à Gaza, a reçu Benjamin Netanyahu à dîner à la Maison Blanche lundi soir, lequel a dit avoir présenté le président américain pour le Nobel de la Paix.

La troisième visite à Washington du Premier ministre israélien M. Netanyahu depuis le retour au pouvoir de Donald Trump intervient à un moment crucial, le président américain espérant profiter de l'élan donné par la récente trêve entre Israël et l'Iran après une guerre de 12 jours.

"Je ne pense pas qu'il y ait de blocage. Je pense que les choses se passent très bien", a déclaré M. Trump aux journalistes au début du dîner, lorsqu'on lui a demandé ce qui empêchait la conclusion d'un accord de paix.

Assis l'un en face de l'autre autour d'une grande table, le président américain s'est dit convaincu que le Hamas était prêt à accepter un cessez-le-feu à Gaza.

"Ils veulent une rencontre et ils veulent ce cessez-le-feu", a-t-il dit.

Le Premier ministre israélien a lui annoncé avoir présenté la nomination du président américain pour le prix Nobel de la paix, en lui remettant la lettre qu'il a envoyée au comité Nobel.

"A l'heure où nous parlons, il rétablit la paix dans un pays (après l'autre), dans une région après l'autre", a loué M. Netanyahu.

La rencontre lundi intervient en pleins pourparlers indirects entre Israël et le Hamas.

Depuis dimanche, deux sessions de pourparlers indirects entre Israël et le Hamas se sont tenues à Doha, selon des sources palestiniennes proches des négociations. "Aucune percée" n'a été encore réalisée, a indiqué à l'AFP l'une d'elles.

Mardi matin, l'armée israélienne a annoncé que cinq soldats avaient été tués et deux autres grièvement blessés au combat dans le nord de la bande de Gaza.

L'émissaire américain Steve Witkoff doit se rendre dans la semaine à Doha, selon la Maison Blanche.

Auparavant, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, avait indiqué que "la priorité absolue du président au Moyen-Orient est de mettre fin à la guerre à Gaza et le retour de tous les otages".

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël, à laquelle l'armée a riposté en lançant une offensive d'envergure à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.

Dimanche, Donald Trump a estimé qu'il existait "de bonnes chances" de parvenir à un accord "cette semaine".

Les négociations indirectes, menées via les médiateurs qatari, égyptien et américain, portent "sur les mécanismes de mise en oeuvre" d'un accord de cessez-le-feu et d'un "échange" d'otages retenus à Gaza contre des Palestiniens détenus en Israël, selon un responsable palestinien.

- "Inacceptables" -

La délégation du Hamas se trouvait dans une salle et la délégation israélienne dans une autre, dans le même bâtiment, a-t-il précisé.

"Le Hamas est sérieux et soucieux d'aboutir à un accord pour mettre fin à la guerre et à la souffrance de notre peuple, à condition que la partie israélienne fasse preuve de bonne foi et ne cherche pas à entraver ou à faire traîner le processus", a affirmé le responsable palestinien.

Lundi soir, M. Netanyahu a de nouveau exclu la création d'un Etat palestinien à part entière, affirmant qu'Israël conserverait "toujours" le contrôle de la sécurité dans la bande de Gaza.

"Maintenant, les gens diront que ce n'est pas un Etat complet, que ce n'est pas un Etat. Nous nous en moquons", a-t-il dit.

Selon des sources palestiniennes proches des discussions, l'accord comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

- "On ne savait plus où aller" -

Des dizaines de personnes, dont des parents d'otages détenus à Gaza, se sont rassemblées lundi soir devant l'antenne de Tel-Aviv de l'ambassade des Etats-Unis en Israël pour demander à M. Trump de parvenir à un cessez-le-feu.

Les manifestants ont brandi des drapeaux américains, des affiches portant des photos d'otages et une grande pancarte sur laquelle on pouvait lire "Président Trump, faites l'histoire, ramenez-les tous à la maison, mettez fin à la guerre".

Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Une première trêve d'une semaine en novembre 2023, puis une deuxième de deux mois début 2025, ont permis le retour de nombreux otages en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

Sur le terrain à Gaza, la Défense civile a fait état de 12 Palestiniens tués par des frappes israéliennes, dont six morts dans la clinique Al-Rimal de Gaza-ville (nord), qui "abrite des centaines de déplacés".

"On a été surpris par des missiles et des explosions à l'intérieur du bâtiment. On ne savait plus où aller à cause de la poussière et des dégâts", témoigne auprès de l'AFP Salman Qoudoum, en exhortant à un accord de cessez-le-feu. "On ne peut plus attendre".


Le Japon se tourne vers les pays du CCG pour assurer la stabilité au Moyen-Orient

Les deux parties sont convenues de maintenir une coopération étroite pour contribuer à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient. (MOFA)
Les deux parties sont convenues de maintenir une coopération étroite pour contribuer à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient. (MOFA)
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  • Le ministre des Affaires étrangères Takeshi Iwaya rencontre le Dr Jasem Al-Budaiwi du CCG
  • L'industrie pétrolière mondiale et l'instabilité au Moyen-Orient ont été abordées.

TOKYO : Le ministre japonais des Affaires étrangères, M. Takeshi Iwaya, a rencontré lundi le secrétaire général du CCG, M. Jasem Al-Budaiwi, pour discuter de l'industrie pétrolière mondiale et de l'instabilité croissante au Moyen-Orient.

Iwaya a déclaré que les pays du CCG jouaient un rôle de plus en plus important dans le contexte de l'agitation régionale et internationale, a indiqué le ministère japonais des Affaires étrangères.

Le Japon souhaite approfondir la coopération politique et économique avec le CCG afin d'apporter la paix et la stabilité à la région, y compris la conclusion des négociations de l'accord de partenariat économique entre le Japon et le CCG.

M. Al-Budaiwi a déclaré que le bloc régional espérait également l'achèvement des négociations de l'APE et la poursuite de la coopération dans le cadre du plan d'action Japon-CCG.

M. Al-Budaiwi a ajouté que Tokyo était un partenaire important et a lancé une invitation pour une réunion des ministres des affaires étrangères des deux parties.

Les fonctionnaires ont parlé franchement des questions relatives au Moyen-Orient, notamment du conflit entre Israël et l'Iran, des attaques contre la bande de Gaza et de la situation en Syrie.

M. Iwaya a déclaré que le Japon poursuivrait ses efforts diplomatiques pour faire en sorte que l'accord de cessez-le-feu entre Israël et l'Iran soit mis en œuvre et que les voies du dialogue soient rouvertes.

M. Al-Budaiwi s'est fait l'écho de ce point de vue et a déclaré que les pays du CCG restaient attachés au dialogue.

Les fonctionnaires ont fait part de leurs préoccupations concernant les actes qui menacent les routes maritimes et les attaques contre les installations pétrolières.

- Cet article est également publié sur Arab News Japan


Face à Trump, les Brics s'inquiètent des droits de douane «unilatéraux»

Les Brics ont exprimé dimanche à Rio de Janeiro leurs "sérieuses préoccupations" face à la guerre commerciale menée par Donald Trump qui a en retour menacé d'imposer des droits de douane supplémentaires au bloc des onze grands pays émergents et à ceux qui "s'alignent" sur eux. (AFP)
Les Brics ont exprimé dimanche à Rio de Janeiro leurs "sérieuses préoccupations" face à la guerre commerciale menée par Donald Trump qui a en retour menacé d'imposer des droits de douane supplémentaires au bloc des onze grands pays émergents et à ceux qui "s'alignent" sur eux. (AFP)
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  • Les dirigeants n'ont pas nommé les Etats-Unis et Donald Trump, alors que de nombreux pays, dont la Chine, sont engagés dans des négociations avec Washington sur ce lourd dossier
  • Le président américain a réagi sur la plateforme Truth Social. "Tout pays s'alignant sur les politiques anti-américaines des Brics se verra appliquer un droit de douane SUPPLEMENTAIRE de 10%. Il n'y aura pas d'exception à cette politique", a-t-il écrit

RIO DE JANEIRO: Les Brics ont exprimé dimanche à Rio de Janeiro leurs "sérieuses préoccupations" face à la guerre commerciale menée par Donald Trump qui a en retour menacé d'imposer des droits de douane supplémentaires au bloc des onze grands pays émergents et à ceux qui "s'alignent" sur eux.

"Nous exprimons de sérieuses préoccupations face à l'augmentation de mesures douanières et non-douanières unilatérales qui faussent le commerce", affirment dans une déclaration les dirigeants du groupe menés par le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, réunis pour deux jours.

De telles mesures "affectent les perspectives de développement économique mondial", alertent les Brics, qui représentent près de la moitié de la population mondiale et 40% du PIB de la planète.

Mais les dirigeants n'ont pas nommé les Etats-Unis et Donald Trump, alors que de nombreux pays, dont la Chine, sont engagés dans des négociations avec Washington sur ce lourd dossier.

Le président américain a réagi sur la plateforme Truth Social. "Tout pays s'alignant sur les politiques anti-américaines des Brics se verra appliquer un droit de douane SUPPLEMENTAIRE de 10%. Il n'y aura pas d'exception à cette politique", a-t-il écrit.

Il a également annoncé que les premières lettres menaçant de droits de douane exorbitants les pays récalcitrants à conclure un accord commercial avec Washington seront envoyées lundi à 16H00 GMT.

Le ministre américain du Trésor Scott Bessent avait auparavant affirmé que faute d'accord avec Washington dans les prochains jours, les surtaxes — pouvant atteindre 50% — entreraient en vigueur le 1er août.

"Effondrement" 

"Nous assistons à un effondrement sans précédent du multilatéralisme", a déploré à l'ouverture l'hôte du sommet, le président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

Le rendez-vous annuel des Brics est en outre affaibli par l'absence de plusieurs poids lourds. Le président chinois Xi Jinping n'y participe pas pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 2012, alors que son pays est la puissance dominante du bloc.

Le président russe Vladimir Poutine, visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crime de guerre présumé en Ukraine, n'a pas non plus fait le déplacement, mais a célébré en visioconférence "l'autorité et l'influence" des Brics.

Quant à la délégation d'Arabie saoudite, pays allié des Etats-Unis, elle n'a pas participé aux séances plénières, selon une source gouvernementale brésilienne qui n'a pas fourni d'explication.

"Réserves" iraniennes 

La situation au Moyen-Orient s'est aussi imposée dans les discussions, occasionnant des tiraillements avec l'Iran, membre des Brics depuis 2023 et qui sort très affaibli d'une guerre de douze jours avec Israël et les Etats-Unis.

Les Brics ont "condamné les attaques militaires" contre l'Iran en juin, dénonçant une "violation du droit international".

Ils n'ont toutefois pas cité les Etats-Unis et Israël, dont l'objectif était d'empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, une ambition démentie par Téhéran.

Dans leur déclaration, les pays émergents réclament aussi un "cessez-le-feu immédiat" et le "retrait complet" des forces israéliennes de la bande de Gaza, où elles sont en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis 21 mois.

Les Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont salué dans un communiqué la position des Brics, les appelant à "faire pression" sur Israël pour mettre fin au "siège criminel imposé à 2,5 millions de personnes" dans le petit territoire côtier dévasté par la guerre.

Des négociations indirectes entre Israël et le Hamas ont commencé dimanche soir à Doha pour tenter de trouver un accord sur une trêve et une libération d'otages israéliens retenus à Gaza.

Ennemi juré d'Israël dont il nie l'existence, l'Iran a cependant, selon une source diplomatique iranienne, "exprimé des réserves" sur le soutien des Brics à une "solution à deux Etats" israélien et palestinien côte à côte.

De son côté, Lula a appelé à ne "pas rester indifférent face au génocide perpétré par Israël à Gaza".

"Régulation" de l'IA 

Créé pour rééquilibrer l'ordre mondial au bénéfice du "Sud global" face à l'Occident, le groupe des Brics s'est élargi depuis 2023 avec l'Arabie saoudite, l'Egypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie, l'Iran puis l'Indonésie.

Mais en grossissant, le groupe est devenu de plus en plus hétéroclite, compliquant l'élaboration de positions communes.

Dans un texte distinct, les Brics ont d'une même voix appelé à une "régulation" dans le secteur de l'intelligence artificielle, en pleine expansion. Ils ont réclamé une "protection des droits de propriété intellectuelle" et de "justes mécanismes de rémunération".

"Le développement de l'intelligence artificielle ne peut être réservé à quelques pays ou être un moyen de manipulation aux mains de milliardaires", a lancé Lula.