Les microdrones sur les théâtres d’opération

La police ukrainienne pointe ses fusils sur un des drones près d'un entrepôt qui a été touché par une roquette abattue sur Kiev le 20 mars 2022 (Photo, AFP).
La police ukrainienne pointe ses fusils sur un des drones près d'un entrepôt qui a été touché par une roquette abattue sur Kiev le 20 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 26 mars 2022

Les microdrones sur les théâtres d’opération

  • AeroViromnent commercialise des microdrones permettant de repérer des cibles automatiquement pour les éliminer, au besoin
  • Ils ne pèsent pas plus de 100 grammes, ces microdrones peuvent voler près d’une heure et embarquer des caméras thermiques

CASABLANCA: Depuis le début de l’invasion russe, les drones et les microdrones jouent un rôle essentiel dans les opérations en cours. Les forces ukrainiennes ont réussi à détruire des chars, des camions de ravitaillement et des véhicules militaires de toute sorte grâce au Bayraktar TB2, l'aéronef célébré depuis le début du conflit armé en chanson sur les réseaux sociaux par les militaires ukrainiens. Et pour cause, les offensives de l’escadrille ukrainienne des drones Aerorozvidka ont touché leur cible en misant sur l’effet de surprise, de nuit, ce qui a eu pour conséquence de retarder significativement l’avancée des troupes armées de Vladimir Poutine selon ce que rapporte Fabrice Auclert dans Futura-science.

Si, depuis plus d’une dizaine d’année, le rôle des drones est bien documenté dans la littérature militaire, les observateurs sont particulièrement attentifs au déploiement de technologies nouvelles sollicitant, d’une part l’IA et la miniaturisation des processeurs. En Ukraine, ces microdrones, ainsi nommés, ne servent, pour l’instant, qu’à localiser les forces adverses, pour permettre l’entrée en scène de l’artillerie conventionnelle sur le champ de bataille. Or l’histoire, qu’on aurait imaginé fictionnelle, est en train de s’écrire sous nos yeux et les microdrones autonomes font, déjà, partie de l’arsenal militaire des armées les plus avancées.

Les microdrones

Ils ne pèsent pas plus de 100 grammes, et atteignent rarement le kilo. Ces machines de guerre peuvent voler près d’une heure et embarquer des caméras équipées de puissants zooms et des caméras thermiques.

Les plus récents, selon Henri Seydoux dans le 157ème numéro de la revue de la Défense et Sécurté Internationale (DSI), utilisent l'intelligence artificielle codée en open source et font partie des armes, au même titre que les avions militaires, dont disposent les armées les plus puissantes du monde. Elle leur permet, pour l’instant, de reconnaître des visages et des véhicules en mouvement, de cartographier l’environnement et de prétendre à une autonomie de conduite dans des espaces complexes.

Au coeur de la guerre en Ukraine Un système controversé de reconnaissance faciale

L'Ukraine a recours à un système de reconnaissance faciale pour identifier les soldats russes tués sur son territoire, une évolution majeure pour une technologie controversée.

Kiev assure que les informations obtenues grâce à ce logiciel servent à retrouver et prévenir les familles des défunts, contournant ainsi le filtre de la propagande de guerre russe.

Si cet outil d'intelligence artificielle, développé par l'entreprise américaine Clearview AI, peut aider des familles à faire leur deuil, le risque d'erreur est considérable selon des experts consultés par l'AFP.
 

(AFP).

Usage civil et militaire

Certaines entreprises européennes et américaines commercialisent déjà des microdrones pouvant suivre un cycliste ou un skieur, et ce, tout en évitant les obstacles sans pilote.

La société américaine AeroViromnent commercialise des loitering munitions qui ne sont rien d’autre que des microdrones permettant de repérer des cibles automatiquement pour les éliminer, au besoin.

C’est un fait discuté à l’ONU que l'usage en Libye d'un microdrone turc qui aurait, grâce à son intelligence artificielle, tué ennemi sur le champ de bataille. On peut, dès lors, imaginer aisément qu’ils puissent essaimer sur les théâtres d’opérations lorsque certaines armées envisagent depuis un avion ou un camion de larguer ces armes pour qu’elles s'introduisent dans des bâtiments, en identifiant des adversaires à proximité.

La presse spécialisée s’est saisie de l’usage potentiel d’une technologie balbutiante, mais maîtrisée. Les articles pullulent sur le sujet, en Chine, en Russie en Turquie et Occident. Le recours à des robots tueurs n’est une plus un sujet de science-fiction mais une option envisagée du point de vue de l’efficacité opérationnelle des armées. 10 après les tentatives à l’ONU d’interdire les systèmes d’armes létales automatiques, l’adoption en décembre 2019 d'un nouveau traité international interdisant l'usage d'armes létales autonomes a été bloquée par une minorité de pays l’Australie, la Corée du Sud, les États-Unis, Israël et la Russie.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.