Aliph Foundation: une lueur dans la nuit

Le président de l'Institut du monde arabe (IMA) Jack Lang (à gauche) à côté du président de l'Autorité du tourisme et de la culture d'Abu Dhabi Mohamed Al Mubarak lors d'une conférence de presse à l'issue de la première réunion du Conseil de l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine en conflit Zones (ALIPH), le 5 mai 2017 à Genève. (Fabrice Coffrini/AFP)
Le président de l'Institut du monde arabe (IMA) Jack Lang (à gauche) à côté du président de l'Autorité du tourisme et de la culture d'Abu Dhabi Mohamed Al Mubarak lors d'une conférence de presse à l'issue de la première réunion du Conseil de l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine en conflit Zones (ALIPH), le 5 mai 2017 à Genève. (Fabrice Coffrini/AFP)
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Publié le Samedi 26 mars 2022

Aliph Foundation: une lueur dans la nuit

  • C’est la guerre en Syrie et en Irak, avec son cortège de drames, qui a conduit à la création d’Aliph, après des destructions de sites extraordinaires dévastés par des hordes sauvages
  • Depuis sa création à Genève, le 8 mars 2017, cette fondation, dont l’objectif, est la protection des biens culturels en temps de guerre et leur restauration, a mené plus de 105 projets dans 24 pays pour un budget de 34,1 millions d’euros

Méconnue, et discrète, cette fondation représente en quelque sorte l’espoir et la solidarité dans un univers violent, cupide et égoïste où la culture, les racines et l’art sont bannis pour cause de médiocrité doctrinale et d’ignorance coupable.

C’est la guerre en Syrie et en Irak, avec son cortège de drames, qui a conduit à la création d’Aliph, après des destructions de sites extraordinaires dévastés par des hordes sauvages.

Palmyre, Nimrud, le temple de Baal, le monastère Saint-Élie, la mosquée Al-Nouri, autant de trésors culturels détruits par les ilotes de Daech.

Depuis sa création à Genève, le 8 mars 2017, cette fondation, dont l’objectif, est la protection des biens culturels en temps de guerre et leur restauration, a mené plus de 105 projets dans 24 pays pour un budget de 34,1 millions d’euros.

Le monde avait retenu son souffle et pleuré lors de la destruction, en mars 2001, des Bouddhas de Bamiyan, en Afghanistan, après un décret du 26 février 2001[1] pris par Mohammed Omar, chef suprême des talibans, qui décidait de leur destruction pour cause d’idolâtrie.

Sur ce sujet, le commentaire le plus juste, le plus sévère et le plus réaliste a sans doute été celui du cinéaste iranien Mohsen Makhmalbaf, accusant l'ignorance du monde envers la misère afghane en ces mots: «Je suis convaincu à présent que les statues de Bouddha n'ont pas été détruites; elles se sont écroulées de honte devant l'indifférence de l'Ouest pour l'Afghanistan.» Phrase titre de son livre de 2001 intitulé En Afghanistan, les bouddhas n'ont pas été détruits, ils se sont écroulés de honte[2].

Cette phrase donne le frisson alors que le monde, vingt ans plus tard, assiste au remplacement des talibans par les talibans.

La couverture du livre de Mohsen Makhmalbaf (fournie)
La couverture du livre de Mohsen Makhmalbaf (fournie)

La liste est longue, très longue, des actions et du travail d’Aliph; de la préservation archéologique des sites romains de Naplouse, patrimoine écrit de Jérusalem, réhabilitations dans la bande de Gaza et du manoir d’Ali Salem à Beitillu (Palestine), mosaïque de Mossoul de la mosquée Al Masfi, de l’église syriaque orthodoxe Mar Toma (Mossoul), restauration des temples yézidis détruits par Daech, sauvegarde de la Vielle Ville de Koya, au Kurdistan irakien, sans mentionner les nombreux autres projets financés en Afrique.

Et aujourd’hui l’actualité: l’Ukraine.

Sans attendre la fin des combats, la fondation protège les biens culturels en temps de guerre, et c’est bien ce qu’elle fait en ce moment même en Ukraine.

Plus de 2 millions d’euros ont été dégagées pour protéger les musées des pillages, installer des portes blindées, mettre des œuvres en lieux sûrs ou installer différents systèmes de surveillance.

Particulièrement réactive et très engagée sur le terrain, la fondation et son board montrent encore un fois son utilité et son efficacité, ce qui n’est hélas pas le cas de trop nombreuses structures consommatrices de budgets et de personnels sans que le résultat ne soit au rendez-vous

Face aux pirates et aux voleurs de biens qui appartiennent à l’humanité, il n’était pas inutile de rappeler l’existence de cette fondation extrêmement efficace et discrète et de rendre hommage à son travail qui complète celui mené au plan international dans la lutte contre le trafic d’œuvres d’art.

[1] «Nous avons tout fait sauter»: en mars 2001, les talibans détruisaient les Bouddhas de Bamiyan (lemonde.fr).

[2] https://livre.fnac.com/a1255613/Mohsen-Makhmalbaf-En-Afghanistan-les-bouddhas-n-ont-pas-ete-detruits-ils-se-sont-ecroules-de-honte


Un «Davos des banlieues» en septembre pour les entreprises des quartiers populaires

Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
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  • «C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues», estime Aziz Senni, organisateur de «Davos des banlieues»
  • «On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte», dit l'entrepreneur

PARIS: Un forum économique ou "Davos" des banlieues, visant à favoriser l'activité des entreprises des quartiers populaires, sera organisé les 17 et 18 septembre à Paris, ont annoncé jeudi ses organisateurs.

"L'enjeu (...) est d'identifier des leviers pour engager une véritable dynamique économique au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où vivent plus de 5 millions de Français, dont la plupart sont exposés à un taux de chômage 2,7 fois supérieur à celui de la moyenne nationale", indique le Forum économique des banlieues (FEB).

Dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental (Cese), le millier de participants attendus passeront d'abord une journée à plancher sur la situation économique des quartiers populaires et les solutions pouvant y être apportées.

La seconde journée sera consacrée à la mise en relation d'entrepreneurs des quartiers avec de grandes entreprises, avec pour objectif de décrocher 100 millions d'euros de commandes.

"C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues", estime auprès de l'AFP l'entrepreneur Aziz Senni, organisateur de ce "Davos des banlieues", clin d'œil à la ville suisse où se tient chaque année le Forum économique mondial.

"On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte", poursuit-il. "On a là un tissu économique qu'on pourrait développer, en créant des emplois locaux, des stages, des alternances".

Chaque intervenant sera invité à formuler des propositions pour les entreprises des quartiers populaires, qui seront consignées dans un Livre blanc.

Le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ou les anciens ministres Jean-Louis Borloo et Najat Vallaud-Belkacem y sont attendus, selon le FEB.

Côté acteurs privés, le fondateur de Free Xavier Niel, la directrice générale de la Fédération bancaire française Maya Atig ainsi que l'ex-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux ont confirmé leur participation, indique-t-on de même source.

Les organisateurs souhaitent mettre l'accent sur les TPE et PME créées depuis plus de deux ans et moins éligibles aux aides publiques à l'entrepreneuriat, a expliqué Aziz Senni.

Le Forum économique des banlieues souhaite faciliter l'accès de 250 000 de ces entreprises installées dans les QPV aux marchés publics et privés.


Saudi Mobily connaîtra la plus forte croissance dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
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  • Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.
  • Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future

RIYADH : Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.

La liste révèle que la valeur de l'entreprise a augmenté d'environ 18 % par rapport à l'année précédente, conservant ainsi sa position de leader parmi les plus grandes entreprises du secteur au Moyen-Orient.

Les classements et les chiffres récemment publiés s'alignent sur l'objectif de l'Arabie saoudite de développer et de promouvoir la transformation numérique dans le Royaume et d'améliorer les services fournis dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.

"Mobily est devenue le meilleur choix pour les particuliers et les entreprises, car ses réalisations au niveau de la marque reflètent ses performances exceptionnelles dans la fourniture de services numériques intégrés et pionniers dans le Royaume et sa réalisation de grands progrès dans le développement de l'infrastructure numérique", a déclaré Noura Al-Shiha, vice-présidente principale de la marque et de la communication d'entreprise chez Mobily.

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques.

Cette place est principalement attribuée aux diverses initiatives qu'il a lancées depuis qu'il a rejoint la société, également appelée Etihad Etisalat Co, en 2019, et à son rôle central dans l'amélioration de la croissance de la marque de l'entreprise.

Al-Shiha a déclaré que l'inclusion du PDG de Mobily dans l'indice mondial de protection des marques reflète son intérêt à faire de l'entreprise l'un des noms commerciaux les plus forts au monde. 

Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future.

La majorité des investissements de Mobily se concentrent sur le développement de l'infrastructure et l'adoption de nouvelles technologies telles que l'informatique en nuage et l'Internet des objets, l'augmentation des centres de données et l'élargissement de la portée du déploiement du réseau 5G. 

Cherchant à offrir une expérience moderne à ses clients, l'entreprise souhaite les placer au centre de son attention en adoptant l'approche "Customer First". Cette stratégie vise à atteindre les objectifs de la Saudi Vision 2030, qui s'efforce d'améliorer la qualité de vie des familles et des individus dans le Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le marché saoudien du capital-investissement enregistre des transactions d'une valeur de 4 milliards de dollars

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  • Le secteur manufacturier est le plus important en termes de volume d'investissement, avec 46 % du total des capitaux investis.
  • Dominant la scène de l'investissement, les opérations de rachat ont représenté en moyenne 80 % du capital total investi, soulignant un changement stratégique et une importance croissante dans le paysage de l'investissement du Royaume.

RIYAD : Le secteur du capital-investissement en Arabie saoudite est en plein essor depuis cinq ans, avec des transactions d'une valeur de 4 milliards de dollars en 2023, selon MAGNiTT.

La plateforme de données sur le capital-risque, ainsi que la Saudi Venture Capital Co ont publié un rapport mettant en évidence une augmentation significative de l'activité de capital-investissement dans le Royaume. 

À partir de 2020, le secteur a connu une croissance impressionnante, atteignant un multiple de 3,7 en 2021 par rapport à l'année précédente et un bond exponentiel à 5,9 fois en 2022 par rapport à l'année précédente.

Les investissements en private equity impliquent l'injection de capitaux par des investisseurs ou des entreprises dans des sociétés privées non cotées en bourse. 

Gérés par des sociétés de capital-investissement, ces investissements visent à accroître la valeur de l'entreprise grâce à des améliorations stratégiques et à des gains d'efficacité opérationnelle, dans l'intention de vendre l'entreprise avec un bénéfice ultérieur.

Ce secteur se caractérise par des investissements à long terme, une gestion active et des profils de risque et de rendement plus élevés.

Le capital-investissement investit généralement dans des entreprises plus matures que le capital-risque, qui se concentre sur les entreprises en phase de démarrage à fort potentiel de croissance, souvent dans le secteur technologique, en utilisant le financement par actions.

Parallèlement, le rapport met en évidence un changement notable dans la nature des transactions de capital-investissement, avec une augmentation substantielle des transactions de rachat, dont la part dans le total des négociations a augmenté de 20 points de pourcentage entre 2020 et 2023, selon le rapport.

Les transactions de rachat font référence au processus par lequel une société de capital-investissement acquiert une participation majoritaire dans une entreprise, souvent en la privatisant pour la restructurer stratégiquement et améliorer sa santé financière.

Parallèlement, les transactions de croissance, qui se concentrent sur l'investissement de capitaux dans des entreprises établies à la recherche d'opportunités d'expansion ou de développement, ont également connu une augmentation de 2 points de pourcentage au cours de la même période.

Dominant la scène de l'investissement, les opérations de  rachat ont représenté en moyenne 80 % du capital total investi, soulignant un changement stratégique et une importance croissante dans le paysage de l'investissement du Royaume.

Le rapport met également en lumière la diversité des transactions et l'orientation sectorielle du secteur du capital-investissement au cours des cinq dernières années.

Le secteur de l'alimentation et des boissons est apparu comme l'un des domaines les plus actifs pour les transactions de capital-investissement.

Cependant, le secteur manufacturier a pris la tête du volume d'investissement, obtenant 46 % du capital total déployé entre 2019 et 2023.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com