Le meurtre d'une postière devant la justice après une enquête à rebondissements

Cette photo d'archive prise le 9 décembre 2014 montre le bureau de poste le village de Montréal-la-Cluse près d'Oyonnax, dans le sud-est de la France, lieu du meurtre d'une employée d'un bureau de poste en 2008. (AFP)
Cette photo d'archive prise le 9 décembre 2014 montre le bureau de poste le village de Montréal-la-Cluse près d'Oyonnax, dans le sud-est de la France, lieu du meurtre d'une employée d'un bureau de poste en 2008. (AFP)
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Publié le Lundi 28 mars 2022

Le meurtre d'une postière devant la justice après une enquête à rebondissements

  • L'enquête s'oriente rapidement vers un marginal, habitant en face de la Poste: Gérald Thomassin, ancien acteur ayant reçu en 1991 le César du «meilleur espoir» pour son rôle dans «Le petit criminel»
  • Les faits remontent au 19 décembre 2008: le corps de Catherine Burgod est découvert, lardé de 28 coups de couteau, dans l'agence postale où elle travaille comme guichetière, dans le village de Montréal-la-Cluse

BOURG-EN-BRESSE: Un meurtre sanglant, une enquête à rebondissements, un acteur un temps soupçonné et depuis porté disparu, et un suspect qui nie: la justice française se penche à partir de ce lundi sur le meurtre d'une postière en 2008, espérant lever les nombreuses zones d'ombre.


Les faits remontent au 19 décembre 2008: le corps de Catherine Burgod est découvert, lardé de 28 coups de couteau, dans l'agence postale où elle travaille comme guichetière, dans le village de Montréal-la-Cluse (est de la France).


La quadragénaire, mère de deux enfants, était enceinte de cinq mois.


Selon l'accusation, le mobile serait crapuleux, et le butin de 2 600 euros.


L'enquête s'oriente rapidement vers un marginal, habitant en face de la Poste: Gérald Thomassin.


Ce trentenaire est un ancien acteur ayant reçu en 1991 le César (la plus importante récompense du cinéma français) du "meilleur espoir" pour son rôle dans "Le petit criminel", un film de Jacques Doillon. 


Le profil de ce cabossé de la vie et ancien toxicomane intrigue, tout comme son comportement. Il est vu un mois après les faits pleurant sur la tombe de Catherine Burgod: au cimetière, il confie à deux femmes des détails troublants sur la scène de crime.


En juin 2013, il appelle son frère et, très alcoolisé, lui avoue être l'auteur du meurtre, avant de se rétracter le lendemain.


L'ancien acteur, qui clame son innocence, est alors inculpé et écroué, avant d'être relâché en juin 2016.


En 2017, coup de théâtre: le fichier national automatisé des empreintes génétiques signale aux juges d'instruction une correspondance entre l'ADN prélevé sur un sac trouvé près du corps de la victime et un homme, Mamadou Diallo, mis en cause quelques mois plus tôt dans un vol de carte bancaire - une affaire classée sans suite.


Cet ambulancier, lycéen au moment des faits, effectuait en décembre 2008 un stage en entreprise à cinq kilomètres de Montréal-la-Cluse.

«Il s'en veut»
Devant les juges, ce nouveau suspect reconnaît s'être rendu le matin du meurtre dans l'agence postale où il affirme avoir découvert le corps de la quadragénaire. Il dit avoir paniqué et pris la fuite, après s'être emparé d'une liasse de billets. Décrit unanimement comme non violent, il nie être l'auteur du crime.


"Il s'en veut énormément d'avoir pris les billets et de ne pas avoir dénoncé ce crime mais il avait peur d'être accusé", a expliqué à l'AFP son avocate Me Sylvie Noakovitch, "absolument convaincue de son innocence".


Elle relève que son ADN est retrouvé "sur un sac et sur le monnayeur mais il a reconnu le vol et s'être essuyé les mains sur ce sac". En revanche, aucune trace de son ADN n'est découverte ni "sur le corps ni sur le coffre-fort" retrouvé ouvert, ajoute-t-elle, en estimant que l'enquête a négligé "d'autres pistes".


Fin août 2019, une confrontation est organisée entre Mamadou Diallo et Gérald Thomassin, qui ne se présente pas.


La trace de l'ancien acteur se perd après un contrôle dans un train de l'ouest de la France. Une information judiciaire pour "enlèvement et séquestration" a été ouverte en octobre 2019. Il reste depuis introuvable. Un non-lieu a été prononcé concernant sa possible implication dans le meurtre de la postière.


Cette énigme judiciaire a fait l'objet d'un livre signé par la journaliste Florence Aubenas, "L'Inconnu de la Poste", paru en 2021 après plusieurs années d'enquête.


Malgré les nombreuses zones d'ombre, Mamadou Diallo comparaît seul devant la cour d'assises à Bourg-en-Bresse (est).


Pour Me Noakovitch, "on prend Diallo parce que c'est le seul qui reste mais il n'y a rien contre lui à part de l'ADN sur lequel il s'est expliqué".


Les experts psychiatres ne relèvent aucun trouble chez cet homme de 32 ans, son casier judiciaire fait uniquement mention d'un excès de vitesse.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.