Présidentielle: Marine Le Pen continue sa progression, Mélenchon troisième, selon un sondage

Des affiches de campagne officielles des candidats à la présidence Emmanuel Macron, Jean Lassalle et Marine Le Pen à Bordeaux, le 28 mars 2022. (Photo, AFP)
Des affiches de campagne officielles des candidats à la présidence Emmanuel Macron, Jean Lassalle et Marine Le Pen à Bordeaux, le 28 mars 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 28 mars 2022

Présidentielle: Marine Le Pen continue sa progression, Mélenchon troisième, selon un sondage

Des affiches de campagne officielles des candidats à la présidence Emmanuel Macron, Jean Lassalle et Marine Le Pen à Bordeaux, le 28 mars 2022. (Photo, AFP)
  • La candidate du Rassemblement national Marine Le Pen est créditée de 17,5% des intentions de vote au premier tour, gagnant 1,5 points par rapport à la précédente enquête du même institut au milieu du mois (16%)
  • Jusque-là stable, Jean-Luc Mélenchon (Union populaire) s'élève au-dessus du candidat d'extrême droite Eric Zemmour (Reconquête!) à 14% (+2 points)

PARIS: Marine Le Pen confirme sa progression depuis le début du mois de mars, toujours deuxième au premier tour loin derrière Emmanuel Macron, tandis que Jean-Luc Mélenchon monte, bon troisième (14%), devant Eric Zemmour, selon un sondage publié lundi. 

L'enquête Ipsos/Sopra Steria pour Le Monde, la fondation Jean Jaurès et le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) a été réalisée la semaine précédant l'entrée lundi dans la campagne officielle et le respect du principe d'égalité stricte du temps de parole.  

La candidate du Rassemblement national Marine Le Pen est créditée de 17,5% des intentions de vote au premier tour, gagnant 1,5 points par rapport à la précédente enquête du même institut au milieu du mois (16%). Emmanuel Macron reste largement en tête (28%) mais continue sa décrue (-1 point). 

Jusque-là stable, Jean-Luc Mélenchon (Union populaire) s'élève au-dessus du candidat d'extrême droite Eric Zemmour (Reconquête!) à 14% (+2 points) tandis que les intentions de vote pour ce dernier s'érode (11,5%, -1,5).  

La candidate LR Valérie Pécresse ralentit sa chute, à 10% (-0,5 point).  

A gauche, l'écologiste Yannick Jadot est stable (7%), devant le communiste Fabien Roussel et la socialiste Anne Hidalgo qui reculent tous deux d'un demi point à respectivement 3,5% et 2% des intentions de vote. 

Jean Lassalle (Résistons) grimpe à 2,5% (+0,5 point) tandis que Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) stagne (2%). Philippe Poutou (NPA) enregistre 1,5% des intentions de vote et Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) 0,5%. 

Les intentions de vote ne constituent pas une prévision du résultat du scrutin. Elles donnent une indication des rapports de force et des dynamiques au jour de la réalisation du sondage. 

Le sondage a été réalisé en ligne du 21 au 24 mars, auprès de 13.269 personnes inscrites sur les listes électorales issues d'un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. 

La marge d'erreur est comprise entre 0,3 et 1 point de pourcentage. 


Loi immigration: Le vote d'une motion de rejet serait «contre-nature», selon Darmanin

Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, rencontre un policier lors d'une visite à la gare de Menton Garavan, le 8 décembre 2023 (Photo, AFP).
Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, rencontre un policier lors d'une visite à la gare de Menton Garavan, le 8 décembre 2023 (Photo, AFP).
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  • «Arithmétiquement oui, les oppositions peuvent se coaliser et voter contre le texte»
  • Les différents groupes de gauche ainsi que LR ont déposé des motions de rejet sur le projet de loi

PARIS: Le vote d'une motion de rejet à l'entame du débat sur le projet de loi immigration, qui interromprait d'emblée l'examen du texte à l'Assemblée si toutes les oppositions se coalisent, "serait absolument contre-nature", a déclaré vendredi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

"Arithmétiquement oui, les oppositions peuvent se coaliser et voter contre le texte. (Mais) ce serait la coalition entre la carpe et le lapin. Vous voyez des parlementaires LR voter une motion sur l'immigration avec les Verts et LFI ? Vous voyez le PS et (Olivier) Marleix (le président du groupe LR, NDLR) dans le même paquet de votes ? Ils pensent radicalement des choses opposées", a pointé M. Darmanin sur Franceinfo.

En outre, le vote de la motion signifierait que les oppositions "se mettront d'accord contre l'intérêt général, contre le débat démocratique, pour dire +on ne parle pas d'immigration+ tout en réclamant qu'il faut parler d'immigration ".

"Ce serait absolument contre-nature et ce serait contraire à l'intérêt général des Français", conclut M. Darmanin.

Les différents groupes de gauche ainsi que LR ont déposé des motions de rejet sur le projet de loi, et celle des écologistes a été tirée au sort pour être discutée dans l'hémicycle.

Les députés LR sont partagés sur le fait de voter la motion qui sera défendue par Benjamin Lucas. Quant au RN, il "ne divulgachera pas" sa stratégie sur le sujet avant lundi, a affirmé vendredi la députée Laure Lavalette. Mais son collègue Jean-Philippe Tanguy avait affirmé jeudi à l'AFP que le RN ne la voterait pas, souhaitant "débattre" sur le projet de loi.

Le texte arrive dans l'hémicycle du Palais Bourbon lundi, après avoir été adopté en première lecture au Sénat et en commission de l'Assemblée la semaine dernière.

A trois jours de ce rendez-vous, le ministère de l'Intérieur a par ailleurs poursuivi son opération de promotion du texte en diffusant vendredi auprès des médias locaux, partout en France, des communiqués de presse listant, sous couvert d'anonymat, des "les étrangers délinquants (...) qui pourront être renvoyés dans leur pays d'origine si la loi sur l'immigration est adoptée".

Dans le communiqué concernant le Bas-Rhin, le ministère recense trois exemples de personnes étrangères condamnées et/ou connues "des services de renseignement pour radicalisation religieuse" ne pouvant être expulsées actuellement, selon lui, notamment car arrivées en France avant l'âge de 13 ans ou étant mariées à un ressortissant français depuis au moins trois ans.

Pour les Alpes-Maritimes, quatre autres exemples sont répertoriés, concernant des hommes tous non expulsables car "arrivés en France avant l'âge de 13 ans".

Dans ces communications ciblées, le ministère souligne que le projet de loi, s'il était adopté, lèverait ces "protections" et permettrait de les "envoyer dans leur pays d'origine".

A l'échelle de la France, "4.000 délinquants étrangers" supplémentaires pourraient être expulsés, indique le ministère.

Contacté par l'AFP au sujet de cette communication vers les médias locaux, il a précisé avoir compilé "400" à partir de remontées des préfectures depuis l'été 2022.


Macron appelle Netanyahou à l'ouverture d'un deuxième accès pour acheminer l'aide à Gaza

Le président français Emmanuel Macron a insisté vendredi auprès du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou pour l'ouverture d'un deuxième "point de passage" entre Israël et la bande de Gaza (Photo d'illustration, AFP).
Le président français Emmanuel Macron a insisté vendredi auprès du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou pour l'ouverture d'un deuxième "point de passage" entre Israël et la bande de Gaza (Photo d'illustration, AFP).
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  • Il a «aussi rappelé qu'Israël devait prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme aux violences commises par des colons contre les civils»
  • Le chef des opérations humanitaires de l'ONU a évoqué jeudi des «signes prometteurs» de l'ouverture «prochaine» de ce passage

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a insisté vendredi auprès du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou pour l'ouverture d'un deuxième "point de passage" entre Israël et la bande de Gaza, à Kerem Shalom, afin d'acheminer l'aide dont les civils palestiniens ont "urgemment besoin".

Le chef des opérations humanitaires de l'ONU a évoqué jeudi des "signes prometteurs" de l'ouverture "prochaine" de ce passage, qui s'ajouterait à celui de Rafah entre l'Egypte et Gaza.

Lors d'un entretien téléphonique, "le président de la République a rappelé la nécessité de protéger les civils de Gaza et souligné l'importance de parvenir à un cessez-le-feu durable", a par ailleurs rapporté l'Elysée.

Il a "aussi rappelé qu'Israël devait prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme aux violences commises par des colons contre les civils palestiniens en Cisjordanie".

Depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre, au moins 264 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie, territoire palestinien occupé, par des forces ou des colons israéliens, selon un bilan de l'Autorité palestinienne.

Emmanuel Macron avait appelé dès samedi dernier à "redoubler d'efforts pour parvenir à un cessez-le-feu durable", après la fin d'une première trêve. Il avait aussi prévenu Israël que son objectif d'une "destruction totale du Hamas", décrété après l'attaque sans précédent menée le 7 octobre par l'organisation islamiste sur le sol israélien, devait être "précisé" car son accomplissement pourrait nécessiter "dix ans" de guerre.

Le président français a redit "l'attachement de la France à la sécurité d'Israël" et sa "solidarité" dans "sa lutte contre le terrorisme". Il a également insisté sur la "priorité absolue" que constituait à ses yeux la libération de tous les otages encore détenus par le Hamas, dont quatre ressortissants français.


Assistants d'eurodéputés du FN: Marine Le Pen, le parti et 26 personnes renvoyées en procès

Marine Le Pen participe à un débat convoqué par le parti de droite Les Républicains pour proposer une décision appelant les autorités françaises à retirer l'accord franco-algérien du 27 décembre à l'Assemblée nationale à Paris, le 7 décembre 2023 (Photo de Ludovic MARIN / AFP).
Marine Le Pen participe à un débat convoqué par le parti de droite Les Républicains pour proposer une décision appelant les autorités françaises à retirer l'accord franco-algérien du 27 décembre à l'Assemblée nationale à Paris, le 7 décembre 2023 (Photo de Ludovic MARIN / AFP).
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  • Une première audience sur l'organisation de ce procès pour détournement de fonds publics et complicité est prévue le 27 mars 2024
  • Marine Le Pen, qui a toujours contesté toute infraction dans ce dossier, sera jugée pour détournement de fonds publics et complicité

PARIS: Marine Le Pen, son père, le RN et la direction du parti des années 2010 seront jugés à Paris à l'automne 2024, soupçonnés d'avoir mis en place entre 2004 et 2016 un système de rémunération par l'Union européenne des assistants d'eurodéputés qui travaillaient en réalité pour le parti.

Marine Le Pen, qui a toujours contesté les accusations, sera jugée pour détournement de fonds publics et complicité.

Le Rassemblement national (RN) a affirmé vendredi que Marine Le Pen n'avait "commis aucune infraction, ni irrégularité" et a contesté "formellement les accusations formulées contre nos députés européens et assistants parlementaires".

L'ancienne présidente du parti (2011-2022) est présentée, dans l'ordonnance de renvoi signée vendredi par les deux juges d'instruction financiers et consultée par l'AFP, comme "l'une des principales responsables du système ainsi mis en place alors qu'elle avait été avisée par ses échanges avec le trésorier du parti, dès 2013, de la nécessité de soulager les finances du FN".

"Cette décision n'est malheureusement pas une surprise", a réagi dans un communiqué Me Rodolphe Bosselut, avocat de la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale.

Son père, co-fondateur du parti à la flamme en 1972, sera également sur les bancs des prévenus aux côtés du maire de Perpignan Louis Aliot, de l'ex-numéro 2 du parti Bruno Gollnisch, du vice-président exécutif de Reconquête! Nicolas Bay, de l'ex-trésorier Wallerand de Saint-Just ou encore du député et porte-parole du RN Julien Odoul.

Au total, seront jugés 11 personnes ayant été élues eurodéputés sur des listes Front national, douze autres ayant été leurs assistants parlementaires et quatre collaborateurs du parti d'extrême droite.

Le Rassemblement national, en tant que personne morale, devra répondre de complicité et recel de détournement de fonds publics, sur toute la période visée.

Le procès doit se tenir en octobre et novembre 2024, quatre mois après les élections européennes, selon le parquet de Paris.

Une première audience sur l'organisation de ce procès est prévue le 27 mars, a précisé le ministère public.

L'enquête a débuté en mars 2015 après l'annonce par le Parlement européen de sa saisine de l'office anti-fraude de l'UE sur d'éventuelles irrégularités commises par le FN concernant des salaires versés à des assistants parlementaires.

«Caractère systémique»

A l'issue de l'information judiciaire, ouverte en 2016, "divers éléments permettent d'envisager la mise en place d'un système de fraude destiné initialement à assurer le financement d'emplois attachés à des proches de Jean-Marie Le Pen, alors président du FN, et qui progressivement a bénéficié plus généralement" au parti, écrivent les deux juges d'instruction.

Parmi ces éléments, figure un courrier du trésorier du parti Wallerand de Saint-Just adressé le 16 juin 2016 à Marine Le Pen évoquant des "dépenses (qui) ont tendance à déraper".

"Nous ne nous en sortirons que si nous faisons des économies importantes grâce au Parlement européen et si nous obtenons des reversements supplémentaires", selon lui.

A l'issue d'une réunion en juin 2014 sur la mise à disposition par les eurodéputés d'une partie des enveloppes budgétaires, l'eurodéputé Jean-Luc Schaffhauser écrit au trésorier: "Ce que Marine nous demande équivaut qu'on signe pour des emplois fictifs... et c'est le député qui est responsable pénalement sur ses deniers même si le parti en est le bénéficiaire".

"Je comprends les raisons de Marine mais on va se faire allumer", prévient M. Schaffhauser.

Des documents récupérés par les enquêteurs, dont des tableaux de synthèse des emplois, "démontrent une gestion globalisée des enveloppes, la recherche d'une optimisation des imputations salariales et pour certains assistants le caractère purement comptable de leur rattachement", soulignent les magistrats, qui relèvent "l’immixtion des dirigeants du FN" dans la gestion de ces emplois.

Les juges d'instruction insistent sur le "caractère systémique des détournements" qui, au fil des législatures, sont devenus "un moyen de financement du parti" dans un contexte de difficultés financières.

Le Parlement européen, partie civile, avait évalué en 2018 son préjudice à 6,8 millions d'euros pour les années 2009 à 2017. L'un de ses avocats n'a pas souhaité réagir vendredi.

Le procès parallèle des assistants parlementaires européens de l'UDF et du MoDem vient lui de s'achever à Paris, avec un délibéré prévu le 5 février.

Me Bosselut a dénoncé une "inégalité de traitement (qui) interroge sur l'impartialité des poursuites", soulignant que dans le cas des centristes, les assistants parlementaires n'ont pas fait l'objet de poursuites.