L’automne de la grogne s’abat sur l’Iran, avec arrestations, tortures, et exécutions

Une femme s'entretient avec un policier pendant une veillée aux chandelles à la mémoire des victimes du Boeing 737 d'Ukraine International Airlines, à la suite d’un rassemblement devant l'université Amirkabir dans la capitale iranienne, Téhéran, le 11 janvier 2020 (photo de Mona Hoobrhfker / ISNA / AFP)
Une femme s'entretient avec un policier pendant une veillée aux chandelles à la mémoire des victimes du Boeing 737 d'Ukraine International Airlines, à la suite d’un rassemblement devant l'université Amirkabir dans la capitale iranienne, Téhéran, le 11 janvier 2020 (photo de Mona Hoobrhfker / ISNA / AFP)
Des manifestants agitent le drapeau du lion solaire du Conseil national de la résistance iranienne et le drapeau blanc des moudjahidines du peuple d'Iran, deux groupes d'opposition iraniens, pour protester contre l'exécution du lutteur iranien Navid Afkari en Iran, devant l'ambassade iranienne à Londres le 12 septembre 2020. (Photo par Justin Tallis / AFP)
Des manifestants agitent le drapeau du lion solaire du Conseil national de la résistance iranienne et le drapeau blanc des moudjahidines du peuple d'Iran, deux groupes d'opposition iraniens, pour protester contre l'exécution du lutteur iranien Navid Afkari en Iran, devant l'ambassade iranienne à Londres le 12 septembre 2020. (Photo par Justin Tallis / AFP)
Des gens se rassemblent devant l'ambassade d'Iran en France le 13 juin 2019 pour manifester leur soutien à l'avocate iranienne des droits de l’homme Nasrin Sotoudeh et exiger sa libération. (Photo par François Guillot / AFP)
Des gens se rassemblent devant l'ambassade d'Iran en France le 13 juin 2019 pour manifester leur soutien à l'avocate iranienne des droits de l’homme Nasrin Sotoudeh et exiger sa libération. (Photo par François Guillot / AFP)
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Publié le Lundi 12 octobre 2020

L’automne de la grogne s’abat sur l’Iran, avec arrestations, tortures, et exécutions

  • Les autorités iraniennes ont recours à des exécutions comme celle de Navid Afkari comme outil de contrôle politique et d'oppression pour inspirer la peur
  • Mais son traitement cruel aux mains du tribunal révolutionnaire islamique n’a pas réussi à briser la colère de la jeunesse iranienne contre le régime – il ne fait que l’alimenter

LONDRES: Alors que le pays fait face à la pire pandémie de Covid-19 au Moyen-Orient et à une débâcle économique, la répression violente et la persécution des militants antigouvernementaux par l'Iran est une manœuvre pour dissuader de futures manifestations, estiment des analystes. Mais, selon eux, le mépris du régime pour les droits de l’homme serait un signe de faiblesse plutôt que de force.

C’est un monde scandalisé qui a appris en septembre la cruelle pendaison de Navid Afkari, un champion de lutte iranien. Il a tenté d’obtenir un procès équitable jusqu'au bout, mais on l’aurait privé de représentation légale et emprisonné aux côtés de ses deux frères. Le traitement brutal infligé à Afkari et son exécution sommaire adressent un message clair aux citoyens iraniens, a déclaré Mansoureh Mills, chercheuse à Amnesty International sur les affaires iraniennes.

«Les autorités iraniennes font un étalage de force», explique-t-elle à Arab News. «À un moment où les Iraniens semblent oublier la peine de mort, et où le monde contemple avec horreur son utilisation croissante contre les manifestants, les rebelles, et les minorités, les autorités iraniennes ont recours à des exécutions comme celle de Navid Afkari comme outil de contrôle politique et d'oppression pour inspirer la peur.»

Plus de 7 000 personnes ont été arrêtées au cours des manifestations de 2019, et au moins 30 manifestants condamnés à mort, écrivent les militants iraniens de la démocratie Shirin Ebadi, Abbas Milani et Hamid Moghadam dans un récent article d'opinion intitulé «L'Iran mérite un carton rouge pour ses violations des droits de l'homme», publié par le site d’information américain The Hill.

Un rapport publié par le groupe de défense des droits Amnesty International en septembre répertorie les horreurs auxquelles sont confrontés les manifestants détenus dans les prisons iraniennes. Les prisonniers qui échappent à la peine de mort étaient sont régulièrement soumis à la torture – «coups, flagellations, décharges électriques, positions de stress et violences sexuelles».

Militer pour les droits de la femme est particulièrement mal accueilli par Téhéran. Exemple flagrant, le tribunal révolutionnaire islamique d'Iran a condamné Nasrin Sotoudeh, une avocate iranienne de 57 ans spécialisée dans les droits de l'homme, à trente-huit ans de prison et à 148 coups de fouet pour «perturbation de l'ordre public et collusion contre le système» pour la punir d’avoir défendu les droits des femmes. Amnesty a qualifié cette sentence d'«injustice incroyable».

Selon Human Rights Watch, le régime a soit emprisonné soit tenté de poursuivre 60 avocats au moins depuis 2009, tous accusés d’avoir défendu des prisonniers politiques. Le régime est également accusé d'avoir monté de toutes pièces des accusations d'espionnage contre des visiteurs étrangers, essentiellement pour les retenir en otage. On compte parmi eux l’Anglo-Iranienne Nazanin Zaghari-Ratcliffe, emprisonnée en 2016; et l’enseignante universitaire anglo-australienne Kylie Moore-Gilbert, détenue depuis 2018.

Quand la Covid-19 s’est abattue sur les prisons iraniennes surpeuplées en début d’année, Nazanin Zaghari-Ratcliffe a été temporairement libérée de la tristement célèbre prison d'Evin et placée en résidence surveillée chez ses parents à Téhéran, où elle attend de nouvelles accusations. Kylie Moore-Gilbert a récemment été transférée d’Evin à Qarchak, généralement considérée comme la prison pour femmes la pire du pays, réputée entre autres pour ses pratiques de torture et ses exécutions sommaires.

Même les familles des dissidents exilés ne sont pas à l’abri des représailles. Masih Alinejad, fervente critique de la République islamique, installée aux États-Unis, a déclaré que sa famille en Iran était régulièrement la cible du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI). Son frère a été emprisonné et torturé, et sa mère est fréquemment victime de harcèlement. Cette dernière aurait même «menacé de s’asperger d’essence et de s'immoler par le feu» lors d'une confrontation avec des officiers du CGRI, selon Alinejad. 

Ces mauvais traitements infligés aux manifestants, poursuit Mansoureh Mills, sont en lien direct avec le déclin de l’emprise économique et politique de Téhéran sur la population.

La valeur du rial iranien est en chute libre depuis des mois, et a atteint en octobre sa valeur la plus basse jamais enregistrée. De plus, les États-Unis continuent d’imposer des sanctions précédemment levées dans le cadre de l'accord nucléaire. Pendant ce temps, avec la pression croissante sur les pays européens pour qu'ils adoptent une position plus stricte contre l'Iran, l'une des rares lignes de sauvetage économique restantes du régime pourrait bientôt disparaître.

«À chaque fois que la situation politique et économique dans le pays se dégrade, les autorités iraniennes répriment davantage la population et érodent encore plus les droits de l'homme – Téhéran a montré qu'elle fera tout son possible pour écraser les manifestations et faire taire la dissidence», explique Mansoureh Mills.

La crise économique en spirale de l’Iran pourrait annoncer encore plus de répression et de violence de la part de Téhéran pour tenter de contrôler la situation intérieure instable, ajoute Mme Mills. Pour elle, cela n’atténuera pas l’envie des Iraniens de changer de régime. La répression généralisée et le recours sans scrupule à l’exécution continueront d’attiser la colère de la population. 

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Le journaliste et auteur Masih Alinejad s'exprime sur scène lors de la WICT Leadership Conference au New York Marriott Marquis Hotel le 16 octobre 2018 à New York. (Getty Images/AFP)

«La colère suscitée chez les Iraniens par l’exécution de Navid Afkari est révélatrice», poursuit-elle pour Arab News. «Depuis sa mort, des graffitis sont apparus dans les rues iraniennes qui critiquent le guide suprême, Ali Khamenei, qui appellent à la vengeance pour son assassinat et à des manifestations contre son exécution.»

Ali Safavi, membre de la commission des affaires étrangères du Conseil national de la résistance iranienne – un groupe dissident iranien qui se considère comme le gouvernement iranien en devenir – reprend l’analyse de Mansoureh Mills sur les troubles et la colère antirégime. 

Pour M. Safavi, tout comme les manifestations du peuple iranien de 2018 et de novembre 2019, qui ont toutes deux été déclenchées pour des griefs économiques, se sont transformées en mouvements antirégime, la détérioration actuelle des fondations économiques et sociales en Iran catalysera de nouvelles manifestations.

«En essayant d'empêcher cela, le régime fait face à une situation précaire», poursuit Ali Safavi. «S'il a besoin de réprimer et d'exécuter pour survivre, il est pleinement conscient de son état fragile et vulnérable et il est très préoccupé par la réaction sociale massive des exécutions.»

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L'avocate iranienne des droits humains Nasrin Sotoudeh. (Behrouz Mehri/AFP)

Le cas de la militante dissidente Shahla Jahanbin incarne le problème du régime. Elle a écrit une lettre au guide suprême, Ali Khamenei, plus tôt cette année, dans laquelle elle l’implore de démissionner. En réponse, Shahla Jahanbin a été condamnée à près de quatre ans de prison et contrainte de retourner en prison quelques mois seulement après avoir été opérée du dos. Mais son traitement cruel aux mains du tribunal révolutionnaire islamique n’a pas réussi à briser la colère de la jeunesse iranienne contre le régime – il ne fait que l’alimenter, précise Ali Safavi.

«Le régime est terrifié par l'éruption d'un autre soulèvement», ajoute-t-il. Mais le scénario catastrophe de Téhéran est peut-être déjà en train de se produire. Des images obtenues par Arab News montrent des individus non identifiés mettant le feu à l'entrée du tribunal de Shiraz où Navid Afkari a été condamné à mort. Une vidéo plus récente montre également un une bombe qui explose dans l’entrée fortement sécurisée du bureau central de l’administration pénitentiaire de la province du Lorestan.

Les deux attaques ont eu lieu de nuit et n'ont causé que des dégâts matériels, mais elles ont été accueillies par un déploiement immédiat des forces de sécurité. Pour Ali Safavi, cela démontre la peur du régime et sa vulnérabilité face à la population iranienne.

Selon Bob Blackman, député du Parti conservateur britannique, le seul moyen de sortir du cycle de répression et de réactions en chaîne de la population est que la communauté internationale envoie un message clair à l’Iran indiquant qu’«elle ne peut supporter plus longtemps les atteintes aux droits de l’homme».

Il explique à Arab News que les pays européens doivent abandonner leurs tentatives d’apaiser l’Iran en sauvant l’accord nucléaire et suivre plutôt les pas de l’administration américaine avec de nouvelles sanctions contre le régime. «Nous devons être forts et fermes à ce sujet.»

Bob Blackman note également l'incertitude et les troubles potentiels causés par le bilan vertigineux des décès dus au coronavirus en Iran – plus de 20 000 selon les comptes officiels, bien que beaucoup soupçonnent le chiffre réel d’être bien plus élevé. Selon lui, les inquiétudes concernant la sécurité personnelle au milieu de la pandémie pourraient décourager les Iraniens de descendre dans la rue pour protester contre le gouvernement, mais cette réticence à se rassembler pour manifester ne durera pas éternellement.

Le problème en Iran, explique Bob Blackman, est principalement de savoir ce que la classe moyenne iranienne est prête à endurer dans sa vie quotidienne et comment elle réagira lorsque les choses deviendront trop difficiles à supporter. 

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Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, rencontre le président iranien, Hassan Rohani. (AP)

«Ce que nous savons, c’est que le Shah (le dirigeant prérévolutionnaire de l’Iran) a été renversé après une longue campagne de désobéissance civile – cela a pris beaucoup de temps», ajoute Bob Blackman.

«Les manifestations antirégime qui se poursuivent en Iran reflètent les sentiments authentiques du peuple iranien. Ces manifestations s'inscrivent dans la continuité de celles qui ont débuté en novembre-décembre, évoluant toujours plus face à une répression sévère. »

Le consensus parmi les groupes de défense des droits, les politiciens et les Iraniens à l’étranger est que les exécutions et la répression violente de Téhéran créent un cercle vicieux de troubles et de violations des droits de l’homme toujours plus importants.

Pour Bob Blackman, ce cycle se poursuivra jusqu'à ce que la communauté internationale abandonne sa stratégie d'apaisement et accepte la réalité de la situation: on ne peut pas faire confiance à la République islamique qui ne changera pas. 

Le consensus général parmi les analystes iraniens est que les violations des droits de l'homme, les exécutions et l'instabilité se poursuivront jusqu'à ce que le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, le président iranien, Hassan Rohani, et l'emprise du CGRI sur l'Iran soient remplacés par un gouvernement représentatif et démocratiquement élu.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com