Fruit des réformes, les Saoudiennes intègrent le marché du travail

Le Royaume a augmenté la participation des femmes au marché du travail dans le cadre des objectifs de réforme de sa Vision 2030 (Photo fournie).
Le Royaume a augmenté la participation des femmes au marché du travail dans le cadre des objectifs de réforme de sa Vision 2030 (Photo fournie).
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Publié le Mardi 29 mars 2022

Fruit des réformes, les Saoudiennes intègrent le marché du travail

  • Les experts du travail soulignent le rôle des femmes comme «actrices clé de la croissance économique»
  • Les efforts législatifs devraient accroître les possibilités d'emploi, ouvrant ainsi la voie à l'emploi des femmes dans différents secteurs

RIYAD: L'autonomisation des femmes sur le marché du travail saoudien s'accélère avec l'objectif ambitieux de porter à 28 % leur contribution à l'économie globale du Royaume.
Le Conseil de la Choura a promulgué un certain nombre de lois et proposé des amendements à d'autres règlements afin de protéger les droits des femmes, notamment des initiatives visant à réduire le chômage, ainsi qu'à augmenter la représentation des femmes dans les postes d'autorité et de décision.
Les efforts législatifs devraient accroître les possibilités d'emploi, ouvrant ainsi la voie à l'emploi des femmes dans différents secteurs.

Dr Hala Al-Tuwaijri, secrétaire générale du Conseil des affaires familiales (Photo fournie).

L'objectif est également de faire passer la participation des femmes à la population active de 22 % à 30 % d'ici 2030, ainsi que de renforcer leur participation économique en encourageant le travail flexible et à distance.

 

En Bref

- Les efforts législatifs devraient permettre d'accroître les possibilités d'emploi, ouvrant ainsi la voie à l'emploi des femmes dans différents secteurs.
- L'objectif est également de faire passer la participation des femmes à la population active de 22 % à 30 % d'ici 2030, ainsi que de renforcer la participation économique des femmes en encourageant le travail flexible et à distance.
- Parmi les autres objectifs figurent l'orientation des cadres féminins, des programmes de soutien aux crèches, des formations pour permettre aux femmes de répondre aux exigences du marché du travail et l'amélioration des mécanismes de création d'emplois.

 

Parmi les autres objectifs figurent l'orientation des cadres féminins, des programmes de soutien aux crèches, des formations pour permettre aux femmes de répondre aux exigences du marché du travail et l'amélioration des mécanismes de création d'emplois.
Hala Al-Tuwaijri, secrétaire générale du Conseil des affaires familiales, a déclaré à Arab News que des « indicateurs précis » basés sur les données du marché du travail contribueront à l'autonomisation économique des femmes et à l'amélioration de la productivité.
Le Royaume a augmenté la participation des femmes au marché du travail dans le cadre des objectifs de réforme de sa Vision 2030, a-t-elle ajouté.
Les changements législatifs ont également un impact positif sur les indicateurs internationaux du Royaume, et « ceci favorise la poursuite des résolutions, le lancement de programmes, et les plans et solutions futurs pour soutenir l'autonomisation des femmes dans l’accès aux opportunités et aux services ».
Elle a ajouté que l'autonomisation économique des femmes stimulera la productivité et contribuera à une plus grande diversification économique et une meilleure équité des revenus, ainsi qu'à des effets positifs sur le développement et la croissance du produit intérieur brut.
Les entreprises et les institutions bénéficient de l'augmentation des possibilités d'emploi et de l'accès des femmes aux postes de direction, ce qui améliore l'efficacité de l'organisation. C'est pour cette raison que le Royaume a, selon Al-Tuwaijri, accordé une attention particulière à la participation solide et active des femmes au développement social et économique.
Un système intégré d'autonomisation des femmes sur le marché du travail doit selon elle être mis en place. Le progrès économique et les mesures visant à encourager les femmes à entrer sur le marché du travail peuvent contribuer à renforcer leur rôle au sein de la famille.
« Un environnement de travail favorable à la famille devrait être créé par le biais, entre autres, de diverses politiques du travail et de modèles tels que des politiques de travail flexible, le travail à temps partiel et l'octroi de prêts à taux réduit aux femmes entrepreneurs », a poursuivi Al-Tuwaijri.
« Il est important de soutenir les politiques, les programmes et les initiatives qui aident les femmes à relever les défis du marché du travail et qui sont fournis par le Royaume pour faciliter l'accès des femmes et la promotion de leur insertion dans le monde du travail. »
D'autres experts ont également partagé leurs points de vue sur l'entrée des femmes sur le marché du travail en Arabie saoudite.
Gareebah Al-Twaiher, directrice du département des étudiantes aux Arab East Colleges, a déclaré que les résolutions du gouvernement en faveur des femmes leur ont permis de devenir un acteur et un partenaire efficace dans le développement global et durable de la région.
Ces résolutions considèrent les femmes comme des partenaires stratégiques dans la promotion d'une économie globale et durable dans le pays, a-t-elle ajouté.
Pour Al-Twaiher, qui préside également la Future Women Society, « Les indicateurs sont un outil scientifique important pour observer la participation des femmes dans le développement et mesurer les progrès réalisés en vue des objectifs de la Vision 2030, ainsi que les tendances générales du Royaume vers la concrétisation des objectifs de développement durable liés aux femmes, ce qui aura un impact positif sur l'autonomisation économique des femmes et leur participation au développement régional. »
Elle a ajouté que pour les décideurs et les responsables des politiques de marché, des « indicateurs précis » basés sur les données du marché du travail sont essentiels.
« Cela permet de diagnostiquer les défis et d'évaluer la situation présente en appréhendant la structure du marché actuel, en comprenant la démographie du marché du travail, en identifiant les principaux indicateurs du marché, en général, et des femmes, en particulier, et en contribuant aux progrès du Royaume dans les indicateurs globaux, soutenant et renforçant ainsi les efforts pour améliorer l'image mentale des femmes saoudiennes. »
Al-Twaiher, qui a récemment terminé une étude conjointe sur « L'impact de l'intelligence artificielle et de l'automatisation sur les futurs emplois en Arabie saoudite », a souligné l'importance de « sélectionner soigneusement les personnes qualifiées et de permettre aux femmes de développer leurs compétences pour les futurs emplois en leur proposant des avantages qui les encouragent, améliorent leurs capacités techniques et augmentent leur part dans les postes de direction ».
La journaliste saoudienne Sukina Bu Haliqa estime que la présence des femmes sur le marché du travail a été modeste et limitée à des rôles tels que réceptionnistes, caissières et vendeuses, « mais nous n'avons pas vu de femmes à des postes de direction ou à d'autres postes supérieurs ».
Elle espère que le taux de participation des femmes dans le marché du travail augmentera, tout en concédant que « beaucoup de choses sont nécessaires pour y parvenir ».
Bu Haliqa a ajouté que l'indépendance des femmes dans l'obtention d'un emploi, y compris la possibilité de conduire et de choisir de travailler, aura de nombreuses répercussions sur l'économie nationale.
Leur indépendance permettra aux femmes de travailler dans des écoles, des crèches et des restaurants, par exemple, et d'augmenter leur pouvoir d'achat, la demande de services de base et la consommation de carburant et de parfums, par exemple − autant d'éléments qui ont un impact sur les économies locales.
Huda Al-Rasheedy, spécialiste de la recherche scientifique, a déclaré que l'autonomisation des femmes saoudiennes s'est accélérée grâce à la législation visant à renforcer leur position dans la société.
« Elles sont devenues un partenaire efficace du développement national dans tous les domaines : économique, social, scientifique, culturel et autres. De nombreuses décisions ont été prises qui démontrent la foi des dirigeants dans les femmes et soutiennent leurs efforts pour occuper des postes de direction. »
Selon Al-Rasheedy, auteure de « Innovation in Universities », les femmes sont une composante majeure du capital humain du Royaume, et constituent une part importante de la valeur économique des ressources humaines.
« Leur intégration et leur cohésion, ainsi que l'investissement efficace de leurs compétences et de leurs capacités, sont à la base de la reconfiguration démographique qui permet d'atteindre la croissance. »
« L'économie, ainsi que la conviction du rôle central des femmes en tant que pierre angulaire du processus de développement et d'une économie florissante, ont fourni à la Vision 2030 du Royaume une opportunité importante pour leur participation et le renforcement de leur valeur dans la société », a-t-elle déclaré.


Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Israël frappe à nouveau le sud du Liban, un an après le cessez-le-feu

L'armée israélienne a déclaré avoir mené jeudi une série de frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, la dernière en date malgré le cessez-le-feu conclu il y a un an avec le groupe militant. (X/@fadwa_aliahmad)
L'armée israélienne a déclaré avoir mené jeudi une série de frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, la dernière en date malgré le cessez-le-feu conclu il y a un an avec le groupe militant. (X/@fadwa_aliahmad)
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  • L’armée israélienne a mené de nouvelles frappes dans le sud du Liban, ciblant des infrastructures et des sites d’armes du Hezbollah, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis un an
  • Le gouvernement libanais est accusé par Israël et les États-Unis de tarder à démanteler la présence militaire du Hezbollah dans la zone frontalière, tandis que Beyrouth dément toute faute et rejette les accusations israéliennes

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir mené de nouvelles frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, au moment où elle intensifie ses attaques sur le territoire libanais malgré un cessez-le-feu avec le mouvement pro-iranien qu'elle accuse de chercher à se réarmer.

"Il y a peu, l'armée israélienne a frappé et démantelé des infrastructures terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones dans le sud du Liban", écrit l'armée dans un communiqué.

"Dans le cadre de ces frappes, l'armée a visé plusieurs sites de lancement où des armes du Hezbollah étaient stockées", ajoute le communiqué, qui précise que les frappes ont également touché des "postes militaires utilisés par des membres du Hezbollah pour mener des attaques terroristes".

L'agence de presse d'Etat libanaise ANI a annoncé une série de "raids aériens israéliens sur Al-Mahmoudiya et Al-Jarmak dans la région de Jezzine."

En vertu de l'accord de cessez-le-feu, signé il y a un an jour pour jour, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah sur une bande d'une trentaine de kilomètres entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, plus au nord.

L'armée a soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais. Mais les Etats-Unis et Israël accusent les autorités libanaises de tarder, face à la ferme opposition du Hezbollah.

Mercredi, le ministre israélien de la Défense Israël Katz avait averti qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays.

"Nous ne permettrons aucune menace contre les habitants du nord, et une pression maximale continuera à être exercée et même s'intensifiera", a déclaré M. Katz lors d'une intervention devant le parlement israélien, avançant pour preuve "l'élimination" dimanche à Beyrouth du chef militaire du Hezbollah.

La Présidence libanaise a publié mercredi une déclaration du président Joseph Aoun qui "a rejeté les allégations israéliennes qui portent atteinte au rôle de l'armée et remettent en question son travail sur le terrain, notant que ces allégations ne reposent sur aucune preuve tangible."


Un an après le cessez-le-feu au Liban, la paix reste fragile alors que les violations israéliennes se multiplient

Cette frappe est la cinquième opération israélienne visant la banlieue sud depuis le 27 novembre 2024, et la deuxième à avoir lieu sans avertissement préalable. (Photo d'archive: AFP)
Cette frappe est la cinquième opération israélienne visant la banlieue sud depuis le 27 novembre 2024, et la deuxième à avoir lieu sans avertissement préalable. (Photo d'archive: AFP)
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  • Le cessez-le-feu demeure extrêmement fragile : plus de 5 000 violations israéliennes, une frappe majeure à Beyrouth et un risque réel d’escalade malgré les appels internationaux à la retenue
  • Le Sud-Liban vit une crise humanitaire profonde, avec des villages détruits, jusqu’à 70 000 déplacés et une population abandonnée entre l’État libanais et le Hezbollah

BEYROUTH : Alors que le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah s'apprête à entrer dans sa deuxième année vendredi, les signaux d'alarme retentissent plus fort que jamais quant au risque d’une reprise du conflit au Liban.

L’assassinat dimanche dernier de Haytham Ali Tabatabai, chef militaire du Hezbollah et deuxième figure la plus puissante du mouvement après le secrétaire général Naim Qassem, lors d’une attaque audacieuse dans la banlieue sud de Beyrouth, a brisé les espoirs d’une stabilité durable.

La réponse du Hezbollah — qu’elle prenne la forme d’une action militaire ou d’un simple blâme diplomatique, comme certains cadres l’ont laissé entendre — pourrait déterminer si le cessez-le-feu survivra.

Cette frappe représente la cinquième opération israélienne visant la banlieue sud depuis le 27 novembre 2024, et la deuxième menée sans avertissement préalable.

Les registres officiels font état de 5 350 violations israéliennes du cessez-le-feu en douze mois. Ces violations ont coûté la vie à plus de 340 personnes — principalement des combattants et commandants du Hezbollah, mais aussi des civils, dont des enfants et des femmes — et ont blessé plus de 650 autres.

Dans une escalade notable, les forces israéliennes ont frappé pour la première fois Aïn Al-Héloué, un camp de réfugiés palestiniens.

Les violations répertoriées comprennent 2 198 incursions terrestres, 2 983 opérations aériennes et 169 violations maritimes.

Les forces de maintien de la paix de l’ONU dressent un tableau encore plus sombre, rapportant plus de 7 500 violations aériennes et environ 2 500 violations terrestres au nord de la Ligne bleue depuis l’accord de l’an dernier, ainsi que la découverte et la saisie de plus de 360 caches d’armes abandonnées, remises à l’armée libanaise.

La stratégie d’Israël s’apparente à une campagne d’usure progressive contre le Hezbollah, visant à réduire systématiquement ses capacités tandis que l’armée libanaise s’emploie à désarmer le groupe au sud du fleuve Litani.

L’armée affirme avoir rempli plus de 80 % de ce mandat, avec une échéance fixée à la fin de l’année avant que les opérations ne s’étendent vers le nord — une zone dans laquelle le Hezbollah refuse catégoriquement de rendre ses armes, estimant que la décision revient aux dirigeants politiques libanais.

Le conflit lui-même a porté de lourds coups au Hezbollah, décimant ses rangs et infligeant des pertes catastrophiques à ses stocks d’armement. Mais le plus inquiétant est peut-être l’empiètement physique d’Israël sur le territoire libanais.

Les observateurs de l’ONU ont documenté la construction par l’armée israélienne de murs en T en béton près de la Ligne bleue. Des relevés confirment que ces barrières s’enfoncent dans le territoire libanais au sud-ouest de Yaroun, isolant plus de 4 000 m² de terres libanaises. Des constructions similaires sont apparues au sud-est de la même ville ces dernières semaines.

Plus largement, les forces israéliennes contrôlent cinq positions réparties sur 135 km de territoire libanais — des Fermes de Chebaa à Ras Al-Naqoura — situées 500 à 1 000 mètres au-delà de la Ligne bleue.

L’ONU a exigé des enquêtes rapides et impartiales sur les opérations militaires israéliennes, en particulier la frappe contre le camp de réfugiés palestiniens, évoquant des violations potentielles du droit international humanitaire et appelant à la reddition de comptes.

Vingt ressortissants libanais croupissent dans les prisons israéliennes, principalement à Ofer, parmi lesquels dix membres du Hezbollah capturés lors de combats près d’Aïta Al-Chaab, un officier de marine enlevé lors d’un raid commando, et neuf civils. Leurs familles n’ont reçu aucune information officielle du Comité international de la Croix-Rouge sur leurs conditions ou leur état de santé.

Une source officielle libanaise a estimé que « la libération des détenus fait partie des termes de l’accord de cessez-le-feu, tout comme le retrait des territoires occupés, et le Liban ne détient aucun prisonnier israélien en échange. »

La politique de la terre brûlée menée par Israël dans les villages frontaliers s’est poursuivie, les attaques visant toute tentative de reconstruction. La Banque mondiale estime le coût des travaux à environ 11 milliards de dollars.

« Entre 10 et 15 villages ont été complètement rayés de la carte », affirme Tarek Mazraani, ingénieur à Houla et coordinateur du « Rassemblement des villages frontaliers du Sud ».

Mazraani estime que 65 000 à 70 000 personnes restent déplacées de leurs maisons et de leurs villages détruits.

« Ceux qui sont revenus sont ceux qui ne peuvent littéralement aller nulle part ailleurs, principalement des personnes âgées vivant au milieu des décombres, exposées quotidiennement à l’horreur des bombardements et aux couvre-feux, sans aucun hôpital pour les soigner », a-t-il déclaré à Arab News.

Toute personne souhaitant enterrer un proche doit obtenir l’autorisation de la FINUL, qui informe ensuite Israël pour permettre l’inhumation.

« Malgré cela, l’armée israélienne bombarde à chaque fois les abords du cortège funéraire », ajoute Mazraani.

Il précise que les déplacés ont loué des logements à Nabatiyé, Tyr, Saïda, Iqlim Al-Kharroub, dans la banlieue sud de Beyrouth et au Mont-Liban. La plupart sont agriculteurs, mais on compte aussi des enseignants, des ingénieurs, des travailleurs indépendants et des membres des forces de sécurité.

« Depuis la fin de la guerre, ces gens sont laissés sans aucun soutien officiel ou partisan. L’un des habitants les plus riches de la région, qui a tout perdu, travaille désormais comme livreur », dit-il.

Les personnes déplacées sont prises entre l'État parallèle du Hezbollah et l'État libanais : « Tout le monde exploite leur tragédie, même au sein de notre propre communauté du sud. Les loyers sont extrêmement élevés et nous ne nous sentons jamais chez nous. »

L’un d’eux, qui souhaite rester anonyme, explique : « Ceux qui ne sont affiliés à aucun parti sont loin de la politique. Notre seule préoccupation est d’assurer notre subsistance et une couverture financière en cas d’hospitalisation. Nous nous sentons orphelins et abandonnés, surtout quand une institution du Hezbollah nous dit qu’elle n’a plus d’argent. »

Il ajoute : « Les habitants des zones détruites paient le prix fort. Certains en veulent au Hezbollah pour la guerre et les milliers de morts qu’elle a entraînés, tandis que d’autres craignent que l’autre camp se réjouisse de notre malheur sans jamais nous rassurer. »

Les attentes libanaises face aux menaces israéliennes de relancer la guerre — sapant l’accord de cessez-le-feu négocié par la France et les États-Unis et dont les termes ressemblent fortement aux points principaux de la résolution 1701 — restent contradictoires.

Certains observateurs politiques jugent ces menaces « exagérées », tandis que d’autres estiment qu’« une frappe est inévitable mais n’aboutira pas à une guerre totale ; elle vise à pousser le Liban à négocier ».

Plus tôt ce mois-ci, le président libanais Joseph Aoun a déclaré : « Le Liban n’a pas d’autre choix que de négocier, et le langage de la négociation est plus important que celui de la guerre. »

Le Premier ministre Nawaf Salam l’a confirmé, exprimant son espoir d’un « soutien américain à une solution diplomatique ».

Pour l’heure, cependant, des négociations directes entre le Liban et Israël restent totalement exclues.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël: le ministre de la Défense avertit qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays

Un an après le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne maintient toujours cinq positions dans le sud du Liban, avec des fortifications et des voies d'accès élargies, selon des images satellites analysées par l'AFP. (AFP)
Un an après le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne maintient toujours cinq positions dans le sud du Liban, avec des fortifications et des voies d'accès élargies, selon des images satellites analysées par l'AFP. (AFP)
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  • Israël avertit qu’aucun calme ne reviendra au Liban tant que sa propre sécurité ne sera pas garantie, intensifiant ses frappes malgré la trêve et affirmant vouloir désarmer le Hezbollah
  • L’Égypte tente de désamorcer les tensions, tandis que l’application du cessez-le-feu reste bloquée : l’armée libanaise dit vouloir démanteler les positions du Hezbollah, mais Israël et les États-Unis accusent Beyrouth de traîner

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien a averti mercredi qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays, alors qu'Israël a intensifié ses opérations militaires au Liban ces dernières semaines, en dépit d'un accord de cessez-le-feu.

"Nous ne permettrons aucune menace contre les habitants du nord, et une pression maximale continuera à être exercée et même s'intensifiera", a déclaré Israël Katz lors d'une intervention devant le parlement israélien, avançant pour preuve "l'élimination" dimanche à Beyrouth du chef militaire du Hezbollah.

"Il n'y aura pas de calme à Beyrouth ni d'ordre et de stabilité au Liban tant que la sécurité de l'Etat d'Israël ne sera pas garantie", a ajouté M. Katz en affirmant que son pays allait désarmer le Hezbollah.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères a déclaré mercredi que son pays oeuvrait à la désescalade des tensions entre Israël et le mouvement armé libanais soutenu par l'Iran.

"Nous craignons toute escalade et nous sommes inquiets pour la sécurité et la stabilité du Liban", a déclaré ce ministre, Badr Abdel Ati, après sa rencontre avec le président libanais Joseph Aoun à Beyrouth mercredi.

"Nous engageons des efforts considérables pour épargner au Liban tout risque, ou toute atteinte, concernant sa sécurité", a-t-il ajouté.

Israël a frappé le Liban à plusieurs reprises malgré la trêve, affirmant régulièrement cibler les membres et les infrastructures du Hezbollah pour empêcher le groupe de se réarmer, ce qu'il nie être en train de faire.

En vertu de l'accord de cessez-le-feu, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah sur une bande d'une trentaine de kilomètres entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, plus au nord.

L'armée a soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais. Mais les Etats-Unis et Israël accusent les autorités libanaises de tarder, face à la ferme opposition du Hezbollah.

Ce dernier invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban, dont l'accord de cessez-le-feu stipule pourtant que l'armée israélienne doit se retirer.