Ethiopie: toujours aucun convoi d'aide au Tigré, gouvernement et rebelles s'accusent

Autorités d'Addis Abeba et rebelles du Tigré s'accusent mutuellement de bloquer les convois d'aide humanitaire (Photo, AFP).
Autorités d'Addis Abeba et rebelles du Tigré s'accusent mutuellement de bloquer les convois d'aide humanitaire (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 30 mars 2022

Ethiopie: toujours aucun convoi d'aide au Tigré, gouvernement et rebelles s'accusent

  • La situation sur le terrain, en Afar ou au Tigré, est difficile à vérifier de façon indépendante
  • Les organisations humanitaires n'ont pas réagi à ces dernières accusations mutuelles

ADDIS ABEBA: Autorités d'Addis Abeba et rebelles du Tigré s'accusent mutuellement de bloquer les convois d'aide humanitaire censés enfin accéder à cette région du nord de l'Ethiopie à la faveur d'une récente "trêve".

Le 24 mars, le gouvernement fédéral du Premier ministre Abiy Ahmed a annoncé une "trêve humanitaire illimitée" dans les presque 17 mois de conflit avec les rebelles du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), pour permettre "la libre circulation de l'aide humanitaire" vers cette région menacée de famine.

Quelques heures plus tard, les rebelles tigréens avaient indiqué vouloir respecter cette trêve.

Chaque camp a posé ses conditions: le gouvernement a exigé le retrait du TPLF des zones qu'il occupe dans les régions de l'Amhara et de l'Afar, voisines du Tigré ; les rebelles ont réclamé l'arrivée dans "un délai raisonnable" de l'aide humanitaire.

Or depuis, aucun des camions d'aide actuellement positionnés à Semera, capitale de l'Afar, n'a atteint le Tigré, où aucune aide n'est arrivée par la route depuis le 15 décembre.

Dans un communiqué publié mardi, le gouvernement éthiopien assure qu'il "a utilisé tous les moyens disponibles pour secourir ses citoyens dans la région du Tigré, mais n'a pas pu obtenir la coopération de l'autre partie", à savoir le TPLF.

"Les 43 camions d'aide alimentaire que le Programme alimentaire mondial (PAM) a été autorisé (à acheminer) n'a pu être transportée au Tigré en raison de la fermeture de la route (...) par les combattants du TPLF", affirme-t-il.

Mardi matin, comme ces derniers jours, le TPLF a répété qu'"aucune aide humanitaire n'est arrivée au Tigré depuis" l'annonce de la trêve et a dénoncé les "affirmations mensongères" des autorités éthiopiennes, tout en réclamant que la "livraison d'aide humanitaire sans obstacle soit dissociée des questions politiques".

Samedi, les rebelles avaient accusé le gouvernement "de colporter des récits fictifs" quand il affirme que le TPLF "bloque la livraison de l'aide au Tigré".

La situation sur le terrain, en Afar ou au Tigré, est difficile à vérifier de façon indépendante.

Les organisations humanitaires n'ont pas réagi à ces dernières accusations mutuelles.

Le PAM a récemment "salué" l'annonce de la trêve, disant alors "se tenir prêt à livrer l'aide humanitaire à grande échelle aux populations touchées dans le nord de l'Ethiopie".

"Nos équipes, l'approvisionnement humanitaire et les camions sont prêts à livrer dès qu'un accès sûr et sans restriction sera garanti par toutes les parties", avait ajouté l'agence onusienne, sans autre détail.

Le PAM estimait en janvier qu'au Tigré 4,6 millions de personnes, soit 83% des quelque six millions d'habitants de la région, sont en situation "d'insécurité alimentaire", tandis que deux millions souffrent d'une "pénurie extrême de nourriture".

Depuis mi-février, les opérations humanitaires au Tigré - où plus de 400 000 personnes ont été déplacées par le conflit - sont quasiment interrompues par les pénuries de carburant, de vivres et de liquidités sur place, selon l'ONU.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.