Il faut davantage de femmes à la tête des gouvernements dans le monde, selon le forum à Dubaï

Des femmes dirigeantes se sont réunies à Dubaï pour évaluer comment le gouvernement et la société peuvent placer les femmes au cœur des grandes discussions politiques, tout en prévenant que «des batailles doivent être gagnées presque immédiatement» pour garantir une plus grande égalité pour tous. (Photo fournie)
Des femmes dirigeantes se sont réunies à Dubaï pour évaluer comment le gouvernement et la société peuvent placer les femmes au cœur des grandes discussions politiques, tout en prévenant que «des batailles doivent être gagnées presque immédiatement» pour garantir une plus grande égalité pour tous. (Photo fournie)
Short Url
Publié le Mercredi 30 mars 2022

Il faut davantage de femmes à la tête des gouvernements dans le monde, selon le forum à Dubaï

  • Le Sommet mondial des gouvernements se déroule à l'Expo 2020 de Dubaï pendant les derniers jours du prestigieux événement
  • Le rôle des femmes au sein du gouvernement et les liens avec l'Iran figurent parmi les questions abordées au cours des deux premiers jours

DUBAÏ: Le renforcement de la place des femmes dans les postes de direction dans le monde continue d'être à la traîne. Trop peu de gouvernements prennent des mesures pour encourager les femmes dirigeantes, estime une importante ministre émiratie.

Ohoud al-Roumi, ministre du Développement du gouvernement des Émirats arabes unis (EAU), a fait cette déclaration lors d'une session intitulée «Les femmes au gouvernement: construire un meilleur avenir pour le monde» lors du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï, lundi dernier.

Dans son discours, Al-Roumi a lancé un appel en faveur d'une plus grande représentation des femmes dans les structures décisionnelles et pour que davantage de femmes jouent un rôle central dans les discussions sur les problèmes mondiaux.

«Nous ne pouvons simplement pas avoir une conversation sur notre monde sans placer les femmes au centre de la conversation», a-t-elle déclaré, citant des chiffres qui montrent que les femmes ne représentent que 26,1% des sièges parlementaires et 22,6% des postes ministériels dans le monde.

«Nous avons besoin de davantage de femmes à la tête de gouvernements dans le monde entier. Le rythme actuel des progrès n'est tout simplement pas suffisant.»

Al-Roumi a affirmé qu'il était essentiel d'amplifier l'impact des femmes. Elle a utilisé son propre parcours du secteur privé au gouvernement comme un exemple de la façon dont les craintes des femmes, mais aussi des hommes, peuvent être surmontées.

«Je me suis inscrite à un programme de leadership et j'ai été encadrée par des hommes et des femmes, ce qui m'a permis de m'épanouir dans mon poste actuel», a-t-elle expliqué.

«Un soutien est nécessaire pour façonner l'avenir et la prochaine génération de leaders. Prenez soin de dix jeunes femmes, donnez-leur les moyens d'agir.»

Le Sommet mondial des gouvernements se déroule à l'Expo 2020 de Dubaï pendant les derniers jours de cet événement mondial.

Créée il y a près de dix ans, cette conférence permet d'identifier les opportunités et de définir le programme des futurs gouvernements. Elle attire des responsables gouvernementaux de haut niveau, des hauts représentants d'organisations internationales, des dirigeants du secteur privé, des penseurs, des faiseurs d'opinions, des prospectivistes et des experts.

Les intervenants discutent généralement des défis mondiaux les plus pressants, suggérant des moyens d'améliorer les performances des gouvernements et de se préparer aux changements soudains tout en y faisant face. Cette année, le sommet a créé quinze forums mondiaux destinés à s'attaquer aux menaces qui découlent de la volatilité des marchés financiers et des nouveaux mondes virtuels.

«Le lancement de ces forums mondiaux s'inscrit dans l'objectif suivant: identifier et mettre en lumière les tendances mondiales les plus importantes dans les secteurs vitaux et fournir des informations sur les politiques, les stratégies et les plans qui font progresser la préparation et l'adaptabilité des gouvernements pour la prochaine étape du développement», a déclaré Mohammed ben Abdallah al-Gergawi, ministre des Affaires du Cabinet des EAU et président de la fondation du Sommet mondial des gouvernements.

Parmi les femmes leaders du monde entier présentes lundi, Gordana Comic, ministre serbe des Droits de l'homme et des Minorités, a expliqué lors de la session intitulée «Les femmes dans le gouvernement» que le temps était venu de reconnaître que «les femmes sont la moitié de tout».

 «Mon rôle moderne en tant que femme doit être harmonisé et non confronté au passé et aux traditions. Nous sommes éduquées et nous continuons de l'être. On nous dit toujours de prendre soin des autres; on apprend aux hommes à permettre à quelqu'un de prendre soin des autres. Éduquons les hommes à prendre soin des autres également: les humains, le climat et le monde», a-t-elle déclaré.

Patricia Francourt, ministre de l'Emploi et des Affaires sociales des Seychelles, a décrit de quelle manière elle avait appris à devenir résiliente en vivant au Royaume-Uni. «La passion et la résilience sont des traits de caractère que vous voulez partager, ce que nous devrions faire en tant que femmes», a-t-elle affirmé.

Cherchant à partager ce qu'elle avait appris en vivant dans le grand monde, Mme Francourt a déclaré que, à son retour aux Seychelles, elle avait construit des «coffres de ressources» et lancé des ateliers. Ces derniers s'adressent aux femmes qui occupent des postes à responsabilité et qui ont le sentiment de devoir faire un effort supplémentaire.

Mme Francourt, qui était psychothérapeute avant d'entrer au gouvernement, a indiqué qu'elle ne séparait pas ses connaissances de son expérience, notant qu'une bonne santé mentale est nécessaire pour s'épanouir. Elle a conseillé aux femmes de ne pas abandonner même si elles font partie d'une minorité et de continuer à aller de l'avant et à relever des défis.

Hessa Buhumaid, ministre du Développement communautaire des EAU, a précisé que les femmes avaient d'autres rôles dans une communauté – «une mère, une fille, une tante, et j'en passe» −, en plus de travailler ou de participer au gouvernement.

«Les femmes ont beaucoup de responsabilités, mais la place qu'elles accordent à la famille est très importante. Il est essentiel que les rôles soient mieux équilibrés qu'ils ne l'ont été», a-t-elle souligné.

en chiffres

Plus de 4 000 participants.

Plus de 110 intervenants.

Plus de 110 sessions et ateliers.

Plus de 30 organisations internationales.

À propos du rôle des femmes dans la construction d'économies résilientes, Hala al-Saïd, ministre égyptienne de la Planification, du Suivi et de la Réforme administrative, a insisté sur la nécessité d'une volonté politique, d'un cadre institutionnel et de décrets qui soutiennent le rôle des femmes à des postes de direction. «Nous avons besoin de femmes qualifiées. Nous devons investir dans les femmes», a-t-elle fait savoir.

Nadia Fettah Alaoui, ministre marocaine des Finances, a indiqué que les femmes devaient être valorisées dans les secteurs public et privé.

«Les femmes qui occupent des postes élevés peuvent offrir différentes manières d'aborder les problèmes et de définir les priorités. Les femmes rurales, en particulier, doivent être éduquées et incluses», a-t-elle affirmé.

Dans une allocution spéciale indépendante, Houda al-Hachimi, vice-ministre des Affaires du Cabinet des EAU pour les affaires stratégiques, a évoqué le rôle des femmes dans «la mise en place d'un leadership stratégique moral mondial».

Mia Mottley, Première ministre de la Barbade, a défini le concept suivant: faire ce qui doit être fait, choisir les bonnes batailles et travailler ensemble sur les grandes questions.

«Le temps ne joue pas en notre faveur; les batailles doivent être gagnées presque immédiatement», a soutenu Mme Mottley.

«Toutes les personnes ont un rôle à jouer pour rendre le monde meilleur, pas seulement les gouvernements. La technologie est un amplificateur en raison de l'accès à l'information; elle peut démocratiser, mais, si elle n'est pas utilisée correctement, elle peut laisser place à l'oppression.»

«Il faut faire les choses de manière appropriée. La confiance et le travail en partenariat sont ce dont on se souviendra au bout du compte», a-t-elle ajouté.

«En tant qu'êtres humains, nous avons tellement plus en commun que ce qui nous sépare. Le progrès ne se fait pas toujours en ligne droite. Ce qui compte, c'est la capacité à rester concentré, enraciné et humble.»

photo
Anwar Gargash, conseiller diplomatique du président des Émirats arabes unis. (Photo fournie)

Sommes-nous prêts pour un nouvel ordre mondial?

La question de la coexistence avec l'Iran est apparue dans plusieurs des questions abordées lors de la séance plénière de mardi, intitulée «Sommes-nous prêts pour un nouvel ordre mondial?».

Anwar Gargash, conseiller diplomatique du président des EAU, a remarqué que, au vu de la décennie difficile que le monde a traversée, son pays tend la main à toutes les parties pour tenter de faire baisser les tensions au Moyen-Orient.

Reconnaissant que l'objectif des EAU est de trouver un moyen de travailler avec l'Iran, il a précisé: «Nous tendons la main à nos amis, mais aussi à nos adversaires, et nous reconstruisons des ponts.»

«Nous ne serons pas d'accord avec tout ce qu'ils veulent faire. Le Moyen-Orient ne se résume pas à l'Iran et à Israël.»

Gargash a déclaré que la région devait tourner la page et tendre la main à tout le monde. «Notre intention profonde est de trouver un moyen de travailler de manière fonctionnelle avec l'Iran et de nous assurer qu'il existe un programme de stabilité et de prospérité dans la région qui inclut l'Iran et les autres», a-t-il affirmé.

Le conseiller a fait valoir que les questions de démocratie et d'autoritarisme ne sont pas binaires au regard de la manière dont la pandémie de Covid-19 a mis en évidence les différentes approches de la gouvernance.

«Toutes les tentatives de démocratisation dans le monde arabe ont pris une tournure idéologique ou tribale; je ne suis donc pas certain que nous puissions réussir à résoudre ce problème. Mais nous avons besoin de gouvernance, ce qui exige de nombreux éléments. Cette dernière se situe peut-être à mi-chemin entre les deux.»

L'opinion de Gargash a été relayée par Frederick Kempe, président et directeur général de l'Atlantic Council. Il a décrit la légitimité des gouvernements acceptés par les citoyens comme le moyen le plus efficace de construire des sociétés.

«La question est d'avoir un gouvernement efficace et de savoir si les gens le considèrent comme légitime», a-t-il fait savoir.

«La démocratie est un moyen d'y parvenir, mais il en existe d'autres. La légitimité est acquise par les gouvernements qui peuvent fournir les biens et l'efficacité à leur peuple.»

Arguant que «les gens veulent la liberté, les droits de l'homme ainsi que des gouvernements pour assurer l'ordre, la sécurité et les soins de santé», M. Kempe a déclaré: «Cette nouvelle ère de changements technologiques est de plus en plus rapide, et ces derniers peuvent être utilisés pour éclairer et pour fournir de meilleurs services gouvernementaux.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Trump annonce la levée des sanctions contre la Syrie

Le président américain Donald Trump s'exprime lors du forum d'investissement américano-saoudien au centre de conférence international King Abdul Aziz à Riyad, le 13 mai 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprime lors du forum d'investissement américano-saoudien au centre de conférence international King Abdul Aziz à Riyad, le 13 mai 2025. (AFP)
Short Url
  • La décision de lever les sanctions a été prise à la suite de discussions avec le prince héritier Mohammed ben Salmane

RIYAD: Donald Trump a créé la surprise mardi en annonçant depuis Riyad qu'il levait les sanctions américaines contre la Syrie, à la veille de rencontrer au moins brièvement le président Ahmad al-Chareh en Arabie saoudite.

"Je vais ordonner l'arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur", a dit le président américain, en indiquant être parvenu à cette décision après des demandes pressantes de son hôte, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.


Le prince héritier saoudien et Trump signent un accord de partenariat économique

Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman se rencontrent à Riyad. (SPA)
Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman se rencontrent à Riyad. (SPA)
Short Url
  • Le partenariat comprend des accords sur l'énergie, l'exploitation minière et la défense
  • La coopération en matière de défense entre les deux pays est axée sur la modernisation des capacités des forces armées saoudiennes, ainsi que sur un accord entre l'Agence spatiale saoudienne et la NASA

RIYADH : Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Donald Trump ont signé mardiun accord de partenariat économique stratégique à Riyad, à l'occasion de la visite régionale de M. Trump.

Le partenariat comprend la signature de protocoles d'accord dans les secteurs de l'énergie, des mines et de la défense.

La coopération en matière de défense entre les deux pays est axée sur la modernisation des capacités des forces armées saoudiennes, ainsi que sur un accord entre l'Agence spatiale saoudienne et la NASA.

Parmi les autres accords figurent un protocole d'accord sur les ressources minérales, un accord avec le ministère de la justice et une coopération sur les maladies infectieuses.

M. Trump est arrivé mardi en Arabie saoudite pour une tournée qu'il a qualifiée d'"historique" au Moyen-Orient, au cours de laquelle il mêlera une diplomatie urgente sur Gaza à d'importantes transactions commerciales.

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a chaleureusement accueilli M. Trump lorsqu'il est descendu d'Air Force One à l'aéroport international King Khalid dans la capitale saoudienne et a donné le coup d'envoi de sa tournée au Moyen-Orient.

Les deux dirigeants se sont ensuite retirés dans un grand hall de l'aéroport de Riyad, où M. Trump et ses assistants se sont vu servir un café arabe traditionnel par des préposés à l'attente portant des ceintures d'armes de cérémonie.

Des F-15 de l'armée de l'air royale saoudienne ont fourni une escorte honorifique à Air Force One à l'approche de la capitale du royaume. M. Trump et le prince Mohammed ont également participé à un déjeuner à la cour royale, en compagnie d'invités et d'assistants.

Plus tard, le prince héritier fêtera M. Trump lors d'un dîner officiel. M. Trump doit également participer mardi à une conférence américano-saoudienne sur l'investissement.

Air Force One a décollé pour un voyage qui comprendra des visites au Qatar et aux Émirats arabes unis, et peut-être des discussions en Turquie sur la guerre en Ukraine.

* Avec AFP et AP


Le Hamas dément que la libération d'un otage soit liée à une «pression militaire» israélienne

Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. (AFP)
Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. (AFP)
Short Url
  • Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu
  • M. Netanyahu avait estimé lundi que la libération du soldat de 21 ans était le résultat d'une "combinaison gagnante" alliant la pression militaire d'Israël et celle, politique, de l'administration de Donald Trump

GAZA: Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

"Le retour d'Edan Alexander est le résultat de communications sérieuses avec l'administration américaine et des efforts des médiateurs, et non une conséquence de l'agression israélienne ou de l'illusion d'une pression militaire", a affirmé le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué.

"Netanyahu induit son peuple en erreur et a échoué à ramener ses prisonniers (otages, ndlr) par la force", a-t-il ajouté.

Après des discussions avec des représentants des Etats-Unis, le Hamas a libéré lundi Edan Alexander, jusqu'alors le seul otage vivant ayant la nationalité américaine à être encore retenu dans la bande de Gaza depuis l'attaque sanglante perpétrée par le mouvement palestinien dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

M. Netanyahu avait estimé lundi que la libération du soldat de 21 ans était le résultat d'une "combinaison gagnante" alliant la pression militaire d'Israël et celle, politique, de l'administration de Donald Trump.

"Cela a été rendu possible grâce à notre pression militaire et à la pression politique exercée par le président Trump. C'est une combinaison gagnante", avait-il affirmé dans une vidéo diffusée par ses services.

Mardi, M. Netanyahu s'est entretenu au téléphone avec Edan Alexander qui rencontrait alors l'émissaire américain Steve Witkoff dans un hôpital de Tel-Aviv.

"Toute la nation israélienne est remplie de joie", a-t-il dit.

"Nous sommes reconnaissants du soutien américain et exprimons notre profonde gratitude envers les soldats de (l'armée) prêts à agir par tous les moyens nécessaires si les otages restants ne sont pas libérés", a-t-il ajouté.

Après deux mois de trêve ayant permis l'échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens en début d'année, Israël a repris le 18 mars son offensive contre le Hamas disant vouloir le contraindre à libérer les otages encore retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du 7 octobre 2023.

Depuis, les négociations indirectes entre Israël et le Hamas pour mettre fin aux combats n'ont pas débouché, les parties s'accusant mutuellement de bloquer le processus.

M. Netanyahu a décidé d'envoyer une délégation à Doha mardi pour des négociations sur les otages, a annoncé son bureau lundi, alors que Donald Trump effectue cette semaine une visite au Moyen-Orient.

Sur les 251 personnes enlevées en Israël lors de l'attaque du Hamas qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023, 57 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Le Hamas retient également la dépouille d'un soldat israélien tué lors d'une précédente guerre dans le territoire palestinien, en 2014.