Au Royaume-Uni, la mort de 200 bébés à la maternité provoque l'effroi

Commandé en 2017 et publié mercredi matin, le rapport s'est intéressé à 1 592 incidents rapportés pour la plupart entre 2000 et 2019, impliquant 1 486 familles ayant fréquenté le groupement hospitalier. (Photo, Shutterstock)
Commandé en 2017 et publié mercredi matin, le rapport s'est intéressé à 1 592 incidents rapportés pour la plupart entre 2000 et 2019, impliquant 1 486 familles ayant fréquenté le groupement hospitalier. (Photo, Shutterstock)
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Publié le Mercredi 30 mars 2022

Au Royaume-Uni, la mort de 200 bébés à la maternité provoque l'effroi

Commandé en 2017 et publié mercredi matin, le rapport s'est intéressé à 1 592 incidents rapportés pour la plupart entre 2000 et 2019, impliquant 1 486 familles ayant fréquenté le groupement hospitalier. (Photo, Shutterstock)
  • Après cinq ans d'enquête, le rapport sur les pratiques du centre hospitalier public de Shrewsbury et Telford, qui gère plusieurs maternités dans cette région rurale de l'ouest de l'Angleterre, tire des conclusions accablantes
  • Il affirme que 201 bébés auraient pu vivre s'ils avaient reçu de meilleurs soins dans les établissements concernés

LONDRES: Un refus obstiné des césariennes, une absence de soins adéquats et pour résultat les décès de plus de 200 bébés qui auraient pu être évités sur deux décennies: l'ampleur du scandale frappant des maternités anglaises a conduit le gouvernement britannique à s'excuser mercredi. 

Après cinq ans d'enquête, le rapport sur les pratiques du centre hospitalier public de Shrewsbury et Telford, qui gère plusieurs maternités dans cette région rurale de l'ouest de l'Angleterre, tire des conclusions accablantes.  

Il affirme que 201 bébés auraient pu vivre s'ils avaient reçu de meilleurs soins dans les établissements concernés.  

Neuf mères ont également perdu la vie en raison de mauvais traitements tandis que d'autres ont été forcées d'accoucher de manière naturelle alors qu'elles auraient dû se voir proposer une césarienne. 

« Je suis désolé pour toutes les familles qui ont gravement souffert », a réagi devant les députés le ministre britannique de la Santé Sajid Javid.  

Le rapport, a-t-il reconnu, « montre clairement que vous n'avez pas été traitées comme il le fallait par un service qui était là pour vous aider, vous et vos proches, à donner la vie ». 

Le rapport de 250 pages relève notamment des cas de nouveaux-nés avec des fractures au crâne, des os cassés et des problèmes cérébraux après avoir manqué d'oxygène au moment de la naissance. 

Des manquements « significatifs ou majeurs » ont par ailleurs été observés dans un quart des 498 cas de bébés morts-nés étudiés. Dans 40% des cas, aucune enquête interne à l'hôpital n'a été réalisée. 

L'hôpital « n'est pas parvenu à enquêter (sur les incidents), à apprendre (de ses erreurs), à s'améliorer », a affirmé lors d'une conférence de presse Donna Ockenden, qui a dirigé l'enquête. 

A l'origine des plaintes, Richard Stanton et Rhiannon Davies, dont la fille Kate est morte quelques heures après sa naissance en 2009. Selon le rapport, Mme Davies n'avait pas été mise en observation au moment de son accouchement quand bien même plusieurs signes indiquaient que le bébé à naître n'était pas en parfaite santé. 

Kayleigh Griffith, dont la fille Pippa est décédée au lendemain de sa naissance en 2016 alors que les soignants avait été informés de symptômes inquiétants, a estimé que les manquements de l'hôpital étaient « une honte ». 

« C'est vraiment important que les services de maternité lisent ce rapport partout dans le pays et entendent ce qu'ont traversé les familles », a-t-elle affirmé dans les médias britanniques. 

Politique anti-césarienne 

Commandé en 2017 et publié mercredi matin, le rapport s'est intéressé à 1 592 incidents rapportés pour la plupart entre 2000 et 2019, impliquant 1 486 familles ayant fréquenté le groupement hospitalier. 

Le député Jeremy Hunt, qui l'avait commandé pour se pencher, initialement, sur 23 cas de manquements présumés, a affirmé que les conclusions de l'enquête étaient « pires » que ce qu'il aurait pu imaginer. 

Selon le rapport, le groupe hospitalier, dont la directrice Louise Barnett a présenté ses excuses, poussait aux accouchement naturels pour garder son taux de césariennes le plus bas possible, n'y recourant qu'en de trop rares occasions. 

« Quand on s'inquiétait, par exemple pour le rythme cardiaque d'un bébé, ils essayaient encore et encore (d'éviter la césarienne) jusqu'à ce que le bébé soit très mal (...) parce qu'ils disaient qu'ils voulaient garder le taux de césariennes bas », témoigne un employé dans le rapport. 

Le taux de césariennes pratiquées ces vingt dernières années dans l'hôpital était systématiquement entre 8 et 12 points sous la moyenne anglaise, se dont se félicitait l'hôpital. 

« Le groupe était persuadé que son service de maternité était bon. Ils avaient tort », a asséné Mme Ockenden. 

Selon les données du National Health Service (NHS, le système de santé britannique), une naissance sur quatre est réalisée par césarienne au Royaume-Uni.  

Il a fallu attendre 2017 pour que le syndicat des sages-femmes mette fin à sa campagne encourageant les « naissances naturelles » sans césarienne ni même péridurale, et le début de cette année pour que le NHS demande aux hôpitaux de cesser d'utiliser le taux de césariennes comme indicateur de leur performance. 


Pour la Croix-Rouge l'intensification des hostilités par Israël à Gaza «est intolérable»

Le Comité international de la Croix-Rouge juge "intolérable" l'intensification des hostilités dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé ses premières opérations et poursuivi les bombardements, a déclaré son porte-parole jeudi. (AFP)
Le Comité international de la Croix-Rouge juge "intolérable" l'intensification des hostilités dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé ses premières opérations et poursuivi les bombardements, a déclaré son porte-parole jeudi. (AFP)
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  • "Gaza est un espace clos, d'où personne ne peut s'échapper… et où l'accès aux soins de santé, à la nourriture et à l'eau potable diminue", a-t-il souligné, notant également que "pendant ce temps, la sécurité des humanitaires se détériore d'heure en heure"
  • "C'est intolérable", a conclu le porte-parole du CICR, qui participe activement aux opérations humanitaires sur le terrain et qui a aussi été impliqué dans toutes les opérations d'échange d'otages détenus à Gaza

GENEVE: Le Comité international de la Croix-Rouge juge "intolérable" l'intensification des hostilités dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé ses premières opérations et poursuivi les bombardements, a déclaré son porte-parole jeudi.

"L'intensification des hostilités à Gaza signifie plus de morts, plus de déplacements, plus de destructions et plus de panique", a dit Christian Cardon, le porte-parole de l'organisation basée à Genève, dans un message à l'AFP.

"Gaza est un espace clos, d'où personne ne peut s'échapper… et où l'accès aux soins de santé, à la nourriture et à l'eau potable diminue", a-t-il souligné, notant également que "pendant ce temps, la sécurité des humanitaires se détériore d'heure en heure".

"C'est intolérable", a conclu le porte-parole du CICR, qui participe activement aux opérations humanitaires sur le terrain et qui a aussi été impliqué dans toutes les opérations d'échange d'otages détenus à Gaza contre prisonniers palestiniens aux mains des Israéliens.

Depuis le 7-Octobre, le CICR a essayé activement mais en vain d'avoir accès aux otages pris en Israël par le Hamas et ses alliés, lors de l'attaque sans précédent qui a entraîné la mort côté israélien de 1.219 personnes, en majorité des civils.

Quelque 49 otages dont 27 morts sont toujours détenus dans la bande de Gaza.

L'objectif de l'armée israélienne est de prendre la ville de Gaza qu'elle considère comme le dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien, après 22 mois de bombardements et de siège.

Ils ont fait plus de 62.000 morts majoritairement des civils, totalement dévasté le petit territoire, où tentent de survivre 2 millions de personnes quasiment privées de nourriture, d'eau et de soins.


Zelensky attend les garanties de sécurité, avant une rencontre avec Poutine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe. (AFP)
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  • M. Zelensky a déclaré qu'il souhaitait comprendre "l'architecture des garanties de sécurité d'ici sept à dix jours" devant un groupe de médias dont l'AFP -- des déclarations faites mercredi mais sous embargo jusqu'à jeudi matin
  • Les contacts diplomatiques se sont accélérés ces dernières semaines pour trouver une issue à l'invasion russe lancée en février 2022, pire conflit armé en Europe depuis la Seconde guerre mondiale

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe.

M. Zelensky a déclaré qu'il souhaitait comprendre "l'architecture des garanties de sécurité d'ici sept à dix jours" devant un groupe de médias dont l'AFP -- des déclarations faites mercredi mais sous embargo jusqu'à jeudi matin.

Une fois que cela sera fait, "nous devrions avoir une réunion bilatérale dans une semaine ou deux", comme le souhaite Donald Trump,  a expliqué M. Zelensky, pour qui ce serait la première rencontre avec son homologue russe depuis 2019.

En fonction de ses résultats, le président américain pourrait ensuite participer à une réunion trilatérale avec les deux dirigeants, selon M. Zelensky.

Les contacts diplomatiques se sont accélérés ces dernières semaines pour trouver une issue à l'invasion russe lancée en février 2022, pire conflit armé en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.

Mais l'intensité des hostilités ne faiblit pas et chaque partie semble se préparer à la poursuite des combats.

Les inconnues restent nombreuses tant les positions de Moscou et Kiev sont opposées, notamment sur la question des territoires ukrainiens occupés et sur les garanties de sécurité que Kiev négocie avec ses alliés.

Le président ukrainien a mentionné la Suisse, l'Autriche ou la Turquie pour sa rencontre avec son homologue russe. Il a en revanche écarté la Hongrie restée proche du Kremlin, préférant une "Europe neutre".

Vladimir Poutine semble avoir accepté le principe de cette rencontre, qu'il refusait jusque-là.

Mais ni date ni lieu n'a été annoncé, et Moscou a semblé calmer les ardeurs mercredi en soulignant qu'une telle rencontre devait être "préparée avec le plus grand soin".

Renforcement russe dans le sud 

Trouver un accord sur les garanties de sécurité s'annonce également complexe.

Européens et Américains ont évoqué ces derniers mois différentes possibilités allant de garanties similaires au fameux "article 5" de l'Otan au déploiement d'un contingent militaire en Ukraine ou encore à un soutien en matière de formation, aérien ou naval.

L'Ukraine considère que, même si une issue est trouvée à cette guerre, la Russie tentera encore de l'envahir, d'où l'importance de ces garanties.

Moscou, qui considère l'expansion de l'Otan à ses frontières comme l'une des "causes profondes" ayant mené au conflit, rejette de son côté catégoriquement la plupart de ces éventualités et veut que ses exigences soient prises en compte.

Volodymyr Zelensky a aussi exclu l'idée de Moscou que la Chine soit un garant de sécurité pour l'Ukraine.

"Premièrement, la Chine ne nous a pas aidés à mettre fin à cette guerre dès le début. Deuxièmement, la Chine a aidé la Russie en (lui) ouvrant (son) marché des drones", a-t-il expliqué.

En dépit des réunions diplomatiques, le conflit ne montre aucun signe de ralentissement.

La Russie a ainsi lancé dans la nuit de mercredi à jeudi sa plus grosse attaque de drones et missiles depuis des semaines, faisant un mort et une quinzaine de blessés, selon les autorités locales.

Moscou a utilisé 574 drones et 40 missiles, a affirmé l'armée de l'air ukrainienne.

Volodymyr Zelensky a accusé Moscou de masser des troupes dans la partie occupée de la région de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, en vue d'une potentielle offensive.

Selon le dirigeant ukrainien, Moscou transfère vers cette zone ses forces depuis la région russe de Koursk, dont une petite partie avait été occupée par les forces ukrainiennes jusqu'au printemps dernier et où Kiev affirme poursuivre ses attaques.

De son côté, l'Ukraine cherche à augmenter sa production d'armement, une façon de réduire sa dépendance à l'aide des alliés.

Volodymyr Zelensky a affirmé que son pays avait testé avec succès un nouveau missile d'une portée de 3.000 kilomètres appelé Flamingo.

"Il s'agit actuellement de notre missile le plus performant", a-t-il salué, évoquant une production de masse possible d'ici la fin de l'année ou début 2026.


Aux Etats-Unis, décès du juge «le plus gentil du monde» à 88 ans

 Le juge américain Frank Caprio, star des réseaux sociaux et figure de la télévision, réputé "juge le plus gentil du monde", est décédé à 88 ans, a annoncé son fils sur la page Instagram de son père. (AFP)
Le juge américain Frank Caprio, star des réseaux sociaux et figure de la télévision, réputé "juge le plus gentil du monde", est décédé à 88 ans, a annoncé son fils sur la page Instagram de son père. (AFP)
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  • "Le juge Caprio était un trésor du Rhode Island", a écrit mercredi, dans un communiqué, le gouverneur de cet Etat, Dan McKee, annonçant la mise en berne des drapeaux du Rhode Island, en sa mémoire
  • "Il était davantage qu'un juriste - il était un symbole d'empathie au prétoire, nous montrant ce qu'il est possible de faire quand la justice est tempérée avec humanité", a poursuivi le gouverneur

WASHINGTON: Le juge américain Frank Caprio, star des réseaux sociaux et figure de la télévision, réputé "juge le plus gentil du monde", est décédé à 88 ans, a annoncé son fils sur la page Instagram de son père.

"C'est avec une profonde tristesse que je partage la nouvelle que mon père, le juge Frank Caprio, s'est éteint aujourd'hui, paisiblement, entouré par sa famille et ses amis après une bataille longue et courageuse contre un cancer du pancréas", a déclaré son fils, dans une vidéo publiée mercredi sur le compte Instagram de Frank Caprio, suivi par 3,4 millions de personnes.

M. Caprio, juge retraité du Rhode Island, Etat du nord-est des Etats-Unis, s'est bâti une réputation grâce à l'émission télévisée qu'il présentait, "Caught in Providence".

L'émission plongeait le téléspectateur dans la salle d'audience du magistrat, où, "les gens et les affaires étaient traités avec gentillesse et compassion", selon sa page YouTube.

C'est grâce à ce show, dans lequel il faisait preuve d'empathie à l'égard de personnes notamment poursuivies pour des infractions au code de la route et des amendes de stationnement, qu'il a gagné le surnom de "juge le plus gentil du monde" et des millions d'abonnés sur les réseaux sociaux.

Des extraits vidéos, avec des millions de vue sur les réseaux sociaux, le montraient souvent abandonner les poursuites pour des familles en difficultés financières.

L'annonce de son décès a suscité une avalanche d'hommages en ligne.

"Le juge Caprio était un trésor du Rhode Island", a écrit mercredi, dans un communiqué, le gouverneur de cet Etat, Dan McKee, annonçant la mise en berne des drapeaux du Rhode Island, en sa mémoire.

"Il était davantage qu'un juriste - il était un symbole d'empathie au prétoire, nous montrant ce qu'il est possible de faire quand la justice est tempérée avec humanité", a poursuivi le gouverneur.

Après 38 ans passés au service de la justice, Frank Caprio avait publié fin 2023 une vidéo sur Instagram racontant, ému, n'avoir jamais oublié son premier jour en tant que juge.

Après l'audience, son père, dans la salle, lui reproche de ne pas avoir su écouter une femme, mère de trois enfants, se disant incapable de payer 300 dollars d'amendes de stationnement.

"Ce n'est jamais arrivé à nouveau après ça, jamais", se souvient M. Caprio.

En annonçant le décès du juge Caprio, son fils a fait passer un message.

"En sa mémoire, s'il-vous-plaît, faites preuve d'un peu de gentillesse aujourd'hui. Je sais qu'il adorerait ça."