Moscou douche les espoirs de «percée» mais annonce une trêve à Marioupol

Le maire de Tchernihiv Vadyslav Atroshenko s'adresse à un journaliste à Tchernihiv, en Ukraine, le mercredi 30 mars 2022 (Photo, AP).
Le maire de Tchernihiv Vadyslav Atroshenko s'adresse à un journaliste à Tchernihiv, en Ukraine, le mercredi 30 mars 2022 (Photo, AP).
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Publié le Jeudi 31 mars 2022

Moscou douche les espoirs de «percée» mais annonce une trêve à Marioupol

  • Au 34e jour du conflit, la haute commissaire aux droits de l'homme de l'ONU a prononcé un long réquisitoire contre les «crimes de guerre»
  • Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer

KIEV: Moscou a soufflé le chaud et le froid mercredi sur l'Ukraine en douchant les espoirs de "percée" dans les négociations pour mettre fin à la guerre tout en annonçant dans la soirée un cessez-le-feu à Marioupol pour permettre d'évacuer des civils dans la ville assiégée.

A Genève, au 34e jour du conflit, la haute commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a prononcé un long réquisitoire contre les "crimes de guerre" qui pourraient selon elles avoir été commis depuis le début du conflit, pointant essentiellement du doigt la Russie, mais sans totalement dédouaner les forces ukrainiennes.

A Marioupol ville portuaire stratégique du sud-est de l'Ukraine, sur la mer d'Azov, quelque 160.000 civils demeurent bloqués sous les bombes et confrontés à "une catastrophe humanitaire", vivant terrés dans des abris sans électricité et manquant de nourriture et d'eau, selon des témoignages.

Moscou annonce un cessez-le-feu à Marioupol jeudi Pour évacuer des civils

Le ministère russe de la Défense a annoncé mercredi soir un "régime de silence", soit un cessez-le-feu local, à partir de 10H00 jeudi (07H00 GMT) dans le port assiégé ukrainien de Marioupol afin d'évacuer des civils.

Cette mesure doit permettre d'ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie avec une étape par le port de Berdiansk, sous contrôle russe.

"Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous proposons de la mener avec la participation directe de représentants du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR) et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)", a ajouté le ministère dans un communiqué

"Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous proposons de la mener avec la participation directe de représentants" de l'ONU et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ajoute le texte.

Plus tôt dans la journée, Lioudmyla Denissova, chargée des droits de l'homme auprès du Parlement ukrainien, avait accusé l'armée russe d'avoir "bombardé délibérément un bâtiment du CICR" à Marioupol, disant ne pas disposer d'informations "concernant les victimes".

Une porte-parole de la Croix-Rouge à Genève a dit à l'AFP ne pas disposer d'informations dans l'immédiat faute d'"équipe sur le terrain".

Selon la mairie, les forces russes ont procédé à l'évacuation forcée vers la Russie d'une maternité, emmenant "plus de 70 personnes, des femmes et des membres du personnel médical". Au total, plus de 20.000 habitants de Marioupol ont été évacués "contre leur gré" en Russie, affirme la municipalité.

Semblant revenir sur des annonces faites par Moscou à l'issue de discussions entre les belligérants mardi à Istanbul, le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov a dit ne pas pouvoir "faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque".

Washington dépeint un Poutine mal informé et en froid avec son état-major

"Nous avons des informations selon lesquelles Poutine estime que l'armée russe l'a induit en erreur, ce qui a causé une tension persistante entre lui et son état-major", a dit mercredi la directrice de la communication de l'exécutif américain, Kate Bedingfield, lors d'un briefing de routine.

"L'un des talons d'Achille des autocraties est que dans ces systèmes, il n'y a plus personne qui dise la vérité au pouvoir en place, ou qui ait la possibilité de le faire. Et je pense que c'est un phénomène que nous voyons maintenant en Russie", a commenté pour sa part le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, en voyage en Algérie.

"Pour l'heure, nous ne pouvons pas parler de progrès et nous n'allons pas le faire", a-t-il insisté. Ces paroles tranchent avec celles, beaucoup plus positives, de responsables russes présents la veille à Istanbul.

"La guerre continue. Pour l'instant, il n'y a à ma connaissance ni percée ni nouveauté", a déclaré mercredi soir le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.

"Les négociations avec la délégation russe reprendront le 1er avril en ligne", a de son côté affirmé le responsable de la délégation ukrainienne David Arahamiya à la télévision. 

Les conseillers de Poutine craignent de lui dire la vérité Selon le chef du renseignement britannique

Vladimir Poutine a "extrêmement mal évalué" l'invasion, a déclaré le directeur de l'agence de renseignement britannique GHQ Jeremy Fleming dans un discours à l'Université nationale australienne de Canberra.

"Nous avons vu des soldats russes - à court d'armes et le moral en berne - refuser d'exécuter les ordres, saboter leur propre équipement et même abattre accidentellement leur propre avion", a énuméré M. Fleming

«Nous ne croyons personne»

Le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motuzyanyk, avait souligné plus tôt avoir constaté le départ de certaines unités de Kiev et de Tcherniguiv, mais "pas de retrait massif de troupes russes de ces zones", contrairement à la promesse faite la veille par Moscou de "réduire radicalement" son activité militaire dans cette zone.

Sur ce sujet, "nous ne croyons personne, pas une seule belle phrase", a affirmé dans la soirée le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ajoutant que les forces russes se regroupaient pour attaquer la région du Donbass. "Nous ne cèderons rien. Nous nous battrons pour chaque mètre de notre territoire", a-t-il dit.

Tcherniguiv, dans le nord de l'Ukraine, a été "bombardée toute la nuit" de mardi à mercredi, selon le gouverneur régional Viatcheslav Tchaous. Après Marioupol, Tcherniguiv, qui comptait 280.000 habitants avant la guerre, est la ville la plus durement frappée par les bombardements depuis le début de la guerre le 24 février.

Mais Irpin, dans la banlieue nord-ouest de Kiev est désormais "à 100% contrôlée par l'armée ukrainienne", a affirmé mercredi son maire, Oleksandre Markouchine. Il a toutefois appelé ses concitoyens à "ne pas revenir" pour l'instant car cette ville, à moitié détruite, subit toujours des bombardements et reste "dangereuse".

«Soutien défensif»

"Environ 200 ou 300 personnes sont mortes malheureusement" à Irpin depuis le début des hostilités, a-t-il déploré.

L'armée ukrainienne a par ailleurs repris le contrôle d'une autoroute stratégique reliant Kharkiv à Tchougouïv, dans l'est de l'Ukraine, ont constaté mercredi des journalistes de l'AFP. "Il y a des cadavres russes éparpillés partout", a assuré à l'AFP un officier du renseignement ukrainien. 

Dans le nord-est, Trostyanets, qui compte en temps normal 20.000 habitants, a été reprise le week-end dernier par les forces ukrainiennes. Après un mois d'occupation, les Russes sont partis sans combattre ou presque, selon de multiples témoignages recueillis par l'AFP dans cette ville en partie détruite.

Dans ce contexte, le président américain Joe Biden a discuté pendant près d'une heure par téléphone avec son homologue ukrainien, notamment des capacités militaires "supplémentaires" nécessaires pour aider l'armée ukrainienne à "défendre son pays", a indiqué la Maison Blanche en soulignant l'effet "déterminant" des armes fournies par les Américains sur le cours du conflit.

Sur Twitter, M. Zelensky a indiqué avoir fait le point avec M. Biden sur "la situation sur le champ de bataille" et sur les négociations et avoir parlé entre autres de certains besoins spécifiques de son pays en matière de "soutien défensif".

4 millions de réfugiés

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a de son côté appelé à "continuer d'intensifier les sanctions" jusqu'au départ de tous les soldats russes.

En représailles à ces sanctions occidentales, Moscou exige que les Européens règlent leurs importations de gaz russe en roubles. Mais selon le gouvernement allemand, le président russe Vladimir Poutine a assuré mercredi au chancelier Olaf Scholz que les sociétés ayant déjà signé des contrats d'achat de gaz russe pourraient continuer à payer en euros.

En cinq semaines de guerre, plus de quatre millions d'Ukrainiens ont été contraints de fuir leur pays, a annoncé le Haut Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) à Genève. L'Europe n'avait pas connu de tels flots de réfugiés depuis la deuxième guerre mondiale. 

Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer.

La sécurité des centrales nucléaires d'Ukraine demeure un autre problème clé. Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, s'est rendu mercredi dans celle de Ioujno-Oukrainsk, dans le sud, promettant au personnel "un soutien efficace en cette période extrêmement difficile".

Depuis le début de l'offensive militaire russe, M. Grossi ne cesse de mettre en garde contre les dangers de cette guerre, la première à se dérouler dans un pays doté d'un vaste parc nucléaire, ainsi que de plusieurs dépôts de déchets nucléaires. 

Les autorités ukrainiennes ont par ailleurs accusé les forces russes d'avoir tiré mercredi des obus au phosphore sur la petite ville de Marinka, dans l'est de l'Ukraine. Kiev affirme que 300.000 km2, soit environ la moitié du territoire ukrainien, ont d'ores et déjà été "pollués" par les munitions utilisées par les forces russes depuis le début de l'invasion.

L'Ukraine accuse les forces russes d'avoir tiré des obus au phosphore sur une ville

Les Russes ont encore utilisé des obus au phosphore, aujourd'hui, à Marinka" (dix mille habitants avant le début, le 24 février, de l'invasion russe), a affirmé sur Telegram le chef de l'administration militaire de la région de Donetsk, Pavel Kyrylenko

"Une dizaine d'incendies (causés par ces obus, ndlr) ont été localisés et ont été maîtrisés par le personnel du Service national des situations d'urgence", a-t-il poursuivi.

Les armes au phosphore sont des armes incendiaires dont l'usage est interdit contre des civils, mais pas contre des cibles militaires, en vertu d'une Convention signée en 1980 à Genève.

A Washington, un haut responsable américain a affirmé sous le couvert de l'anonymat que M. Poutine était mal informé du déroulement de la guerre en Ukraine, parce que ses conseillers ont peur de lui révéler les pertes militaires et économiques subies par la Russie.

La Slovaquie a par ailleurs décidé d'expulser 35 diplomates russes, a annoncé mercredi le ministère des Affaires étrangères, une mesure s'inscrivant dans une longue série d'expulsions de diplomates russes par plusieurs Etats membres de l'Union européenne et les Etats-Unis, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.