Création d'un syndicat dans un entrepôt américain d'Amazon: le suspense continue

Les décomptes des votes sur la syndicalisation dans deux entrepôts américains d'Amazon ont commencé jeudi (Photo, AFP).
Les décomptes des votes sur la syndicalisation dans deux entrepôts américains d'Amazon ont commencé jeudi (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 01 avril 2022

Création d'un syndicat dans un entrepôt américain d'Amazon: le suspense continue

  • Ce deuxième vote avait été ordonné par l'agence américaine en charge du droit du travail
  • Le syndicat RWDSU avait en effet accusé le groupe d'«intimidation et d'ingérence», et la NLRB avait jugé que plusieurs objections étaient recevables

NEW YORK: Mal parti dans l'Alabama, encore possible à New York: les décomptes des votes sur la syndicalisation dans deux entrepôts américains d'Amazon ont commencé jeudi, mais les résultats définitifs ne sont pas encore connus.

Si le "oui" l'emporte dans l'un des deux sites logistiques, ce serait une première aux Etats-Unis pour le géant du commerce en ligne depuis la création de l'entreprise en 1994.

A Staten Island, un quartier de New York où les employés de l'entrepôt JFK8 ont voté en personne, le "oui" menait jeudi soir avec 1 518 bulletins contre 1 154 pour le "non". Le décompte sera "terminé demain", a précisé un responsable.

Le simple fait qu'un vote ait eu lieu "est déjà historique", a dit à l'AFP Christian Smalls, le président du Amazon Labor Union (ALU), le petit groupe d'actuels et anciens employés d'Amazon qui a mis plusieurs mois à recueillir les signatures d'au moins 30% des salariés de l'entrepôt afin de pouvoir organiser un scrutin.

Sorti rapidement du bâtiment entre deux séries de décomptes de bulletins, il s'est dit "pas surpris" que le "oui" mène pour l'instant.

«Mouvement»

A Bessemer (Alabama), en revanche, le syndicat national de la distribution que des employés voulaient rejoindre semblait parti pour une possible deuxième défaite contestée, après celle d'il y un an, survenue au terme d'une campagne très médiatique suivie jusqu'au sommet de l'Etat.

Jeudi soir, le "non" menait avec 993 bulletins, contre 875 "oui", mais il restait 416 bulletins dits "disputés", qui décideront du résultat. Dans les prochaines semaines, une audience doit décider si ces bulletins doivent être ouverts et pris en compte ou non. Il pourrait ensuite y avoir d'autres recours légaux.

Ce deuxième vote avait été ordonné par l'agence américaine en charge du droit du travail (NLRB), estimant qu'Amazon avait enfreint les règles lors de la première tentative l'année dernière à Bessemer.

Le syndicat RWDSU avait en effet accusé le groupe d'"intimidation et d'ingérence", et la NLRB avait jugé que plusieurs objections étaient recevables.

Quoi qu'il arrive, Stuart Appelbaum, le président du RWDSU, s'est félicité que Bessemer ait lancé, l'année dernière, un "mouvement", évoquant d'autres entrepôts d'Amazon dont celui de Staten Island, mais aussi Starbucks.

Les salariés de deux de ces cafés ont voté en décembre pour la création d'un syndicat, une première dans des établissements directement gérés par la chaîne aux Etats-Unis. Et des employés de plus de 150 Starbucks ont depuis demandé l'organisation d'un scrutin.

Amazon, l'un des plus gros employeurs aux Etats-Unis et une multinationale ayant gagné plus de 30 milliards de dollars en 2021, a réussi jusqu'ici à repousser les tentatives des salariés souhaitant se regrouper dans le pays.

Mais les tentatives se multiplient. De l'autre côté de la rue de l'entrepôt JFK8, quelque 1 500 salariés du centre de tri appelé LDJ5 sont appelés à voter pour ou contre la création d'un autre antenne de l'ALU du 25 au 29 avril.

«Ils votent en démissionnant»

A Bessemer comme à Staten Island, les salariés ont été convoqués par leur hiérarchie à plusieurs réunions obligatoires à l'approche du scrutin pour leur présenter les inconvénients d'un syndicat.

Officiellement, l'entreprise dit qu'elle respecte les droits de ses travailleurs à se syndiquer mais qu'elle préfère avoir une relation directe avec eux. Elle n'a pas réagi dans l'immédiat à une sollicitation de l'AFP.

"Il est temps pour Jeff Bezos de revenir sur terre et de s'occuper des problèmes bien réels auxquels ses employés font face tous les jours dans ses entrepôts à travers le pays", s'est exclamé Stuart Appelbaum lors d'une conférence de presse jeudi, faisant ainsi référence aux aventures spatiales du milliardaire qui a fondé Amazon.

Il a répété que le groupe de Seattle était prêt à utiliser ses "ressources illimitées pour empêcher la création de syndicats à n'importe quel prix".

En tout, pour ce deuxième scrutin par courrier, 2 284 personnes ont voté sur 6 153 employés éligibles, soit une participation moins élevée qu'il y a un an.

Mais "Amazon a un taux de renouvellement du personnel de 150% par an", a souligné Stuart Appelbaum, citant un chiffre d'une enquête du New York Times.

"Des milliers de personnes qui travaillaient pour Amazon en janvier, et avaient le droit de voter, sont partis ou ont été renvoyés en mars", a-t-il continué pour expliquer la faible participation. "Ils n'en peuvent plus de travailler dans des conditions dangereuses. Des milliers de salariés d'Amazon votent en démissionnant."


Russie: la Banque centrale maintient son taux directeur à 16% sur fond d'inflation élevée

Une femme passe devant le siège de la Banque centrale russe, dans le centre-ville de Moscou, le 6 septembre 2023. (Photo, AFP)
Une femme passe devant le siège de la Banque centrale russe, dans le centre-ville de Moscou, le 6 septembre 2023. (Photo, AFP)
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  • Le taux directeur de la BCR avait été relevé à plusieurs reprises entre l'été et la fin d'année 2023, pour finalement atteindre 16%
  • Face au patronat russe, Vladimir Poutine avait lui appelé jeudi à "être prudent" et ne pas se précipiter pour abaisser les taux

MOSCOU: La Banque centrale russe (BCR) a annoncé vendredi maintenir une nouvelle fois son taux directeur à 16% pour tenter de limiter l'inflation, tirée notamment par l'explosion du budget fédéral, le président Vladimir Poutine ayant appelé la veille à rester "prudent".

Le taux directeur de la BCR avait été relevé à plusieurs reprises entre l'été et la fin d'année 2023, pour finalement atteindre 16%, dans le but d'enrayer l'inflation qui plombe le pouvoir d'achat des Russes.

La Banque centrale russe a donc estimé qu'il était encore prématuré de l'abaisser, la hausse des prix ayant officiellement atteint 7,8% au 22 avril, bien au-delà de la cible des 4% des autorités.

"Les pressions inflationnistes actuelles s'atténuent progressivement, mais restent élevées", a dit noter la BCR dans un communiqué.

"En raison de la demande intérieure toujours élevée, qui dépasse (...) l'offre, l'inflation reviendra vers l'objectif un peu plus lentement que ce qu'avait prévu la BCR en février", a-t-elle souligné.

La baisse de l'inflation étant "trop lente" aux yeux de la cheffe de l'institution monétaire Elvira Nabioullina, "nous n'excluons pas de maintenir le taux directeur actuel jusqu'à la fin de l'année", a-t-elle prévenu en conférence de presse.

Or, de nombreux entrepreneurs se sont plaints ces dernières semaines du coût important des investissements en conséquence des taux élevés.

Face au patronat russe, Vladimir Poutine avait lui appelé jeudi à "être prudent" et ne pas se précipiter pour abaisser les taux.

"La menace de l'inflation (...) pèse toujours sur nous", avait-il mis en garde, au moment où l'explosion des dépenses fédérales, tirées par les commandes militaires pour le front, a accéléré la spirale inflationniste.

Face aux représentants des entreprises, le président russe a notamment cité l'exemple de la Turquie qui, malgré un taux directeur actuellement à 50%, n'arrive pas à endiguer l'envolée des prix.

"Si nous allons dans l'autre sens (en baissant le taux directeur, NDLR), nous risquons de nous retrouver dans une situation semblable à celle de certains pays voisins, où l'inflation est à deux chiffres (...) Ceux-ci ont franchi une sorte de seuil et ne peuvent plus y faire face", a mis en garde M. Poutine.

Les perspectives pour l'économie russe sont toutefois meilleures depuis désormais plusieurs mois, ce que le FMI a confirmé mi-avril, l'institution tablant désormais sur une croissance dans le pays de 3,2% en 2024.

La flambée des prix reste l'une des principales préoccupations de la population russe, dont le pouvoir d'achat est plombé par l'effet des nombreuses sanctions occidentales et en raison de l'affaiblissement du rouble par rapport au dollar et à l'euro.

 

 


Partenariat mondial entre Aramco et la Fifa

Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie. (Photo fournie)
Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie. (Photo fournie)
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  • L’accord s’appuie sur un engagement commun en faveur de l’innovation et du développement
  • Il combinera la portée mondiale du football avec l’Histoire d’Aramco en matière de défense de l’innovation et d’engagement communautaire

RIYAD: Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie.

Aramco, l’une des principales sociétés intégrées d’énergie et de produits chimiques au monde, recevra des droits de parrainage pour plusieurs événements, notamment la Coupe du monde de la Fifa 2026 et la Coupe du monde féminine de la Fifa 2027, selon l’accord, qui restera en vigueur jusqu’à fin 2027.

L’accord s’appuie également sur un engagement commun en faveur de l’innovation et du développement et il combinera la portée mondiale du football avec l’Histoire d’Aramco en matière de défense de l’innovation et d’engagement communautaire.

Le président de la Fifa, Gianni Infantino, a déclaré que l’entité était «ravie» d’accueillir Aramco dans sa famille de partenaires mondiaux.

«Ce partenariat aidera la Fifa à organiser ses tournois phares au cours des quatre prochaines années et, comme c’est le cas pour tous nos accords commerciaux, il nous permettra d’apporter un soutien accru à nos deux cent onze associations membres de la Fifa à travers le monde», poursuit-il.

Aramco a une longue expérience en matière de soutien à des événements d’envergure mondiale, mais également de développement d’initiatives sportives communautaires, selon M. Infantino, qui ajoute que la Fifa se réjouit de collaborer avec Aramco sur divers projets au cours des années à venir.

«Grâce à ce partenariat avec la Fifa, nous souhaitons contribuer au développement du football et exploiter le pouvoir du sport pour avoir un impact dans le monde entier», déclare Amin Nasser, PDG d’Aramco.

Ce partenariat reflète l’ambition d’Aramco de favoriser l'épanouissement de communautés dynamiques et il élargit le soutien de l’entreprise au sport en tant que plate-forme de croissance, poursuit-il.

Grâce à ce partenariat, Aramco et la Fifa exploiteront le pouvoir du football pour créer des initiatives sociales décisives à travers le monde.

Aramco travaillera également avec la Fifa pour stimuler l’innovation, en identifiant les possibilités de déployer son expertise et ses technologies dans l’organisation de tournois de football à l’échelle mondiale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre, y compris sur le cloud

Le groupe informatique américain Microsoft a signé sur les trois premiers mois de l'année des résultats supérieurs aux prévisions du marché. (AFP)
Le groupe informatique américain Microsoft a signé sur les trois premiers mois de l'année des résultats supérieurs aux prévisions du marché. (AFP)
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  • La division Intelligent Cloud, qui réunit les activités de centres de données, serveurs et logiciels utilisables à distance, a vu son chiffre d'affaires bondir de 26%
  • «La voie vers la monétisation de l'IA est la plus claire pour Microsoft», en comparaison avec ses grands rivaux Alphabet, Meta ou Amazon, a réagi Sophie Lund-Yates

NEW YORK: Le groupe informatique américain Microsoft a signé sur les trois premiers mois de l'année des résultats supérieurs aux prévisions du marché, y compris sur l'activité clef de l'informatique à distance (cloud), dont l'importance a été renforcée par l'émergence de l'intelligence artificielle.

Le bénéfice net ressort en hausse de 20%, à 21,9 milliards de dollars, et à 2,94 dollars rapporté par action, indicateur de référence à Wall Street, soit au-dessus des 2,82 dollars qu'attendaient en moyenne les analystes.

La société de Redmond (Etat du Washington) a profité du dynamisme du cloud, scruté par les investisseurs qui s'inquiètent d'un possible ralentissement, alors que Meta a publié, mercredi, une prévision jugée décevante pour le trimestre en cours.

La division Intelligent Cloud, qui réunit les activités de centres de données, serveurs et logiciels utilisables à distance, a vu son chiffre d'affaires bondir de 26%, le rythme le plus rapide depuis deux ans.

Cette branche pèse désormais quelque 43% des revenus de Microsoft, qui s'éloigne chaque jour un peu plus de son modèle historique, qui reposait uniquement sur le système d'exploitation Windows et sa suite logicielle.

"La voie vers la monétisation de l'IA est la plus claire pour Microsoft", en comparaison avec ses grands rivaux Alphabet, Meta ou Amazon, a réagi Sophie Lund-Yates, d'Hargreaves Lansdown, dans une note,

"Le groupe retire déjà les dividendes de ses milliards d'investissement dans des technologies telles que ChatGPT et Dall-E qui offrent une capacité de création et une utilisation hyper-personnalisée" aux usagers des produits Microsoft, a ajouté Jeremy Goldman, du cabinet eMarketer.

Ce dernier a ainsi capitalisé sur son investissement dans OpenAI, dont l'interface d'IA générative ChatGPT a bousculé le monde de l'informatique, fin 2022, et qu'il a intégré dans beaucoup de ses produits et services.

Microsoft a aussi généré de la croissance dans ses deux autres divisions majeures, les services aux professionnels (+12%) et l'informatique personnelle (+17%), qui comprend Windows, les appareils et la console XBox.

Les ventes de contenus et services liés à cette dernière se sont envolés (+62%), grâce à l'intégration de l'éditeur de jeux vidéos Activision Blizzard.

Au total, le chiffre d'affaires se monte à 61,9 milliards de dollars, en progression de 17% sur un an.

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l'action Microsoft gagnait près de 5%.