Biden s'attaque au «dictateur» Poutine qui intensifie son offensive en Ukraine

Le président américain Joe Biden, le 31 mars 2022 à Washington, DC. (AFP).
Le président américain Joe Biden, le 31 mars 2022 à Washington, DC. (AFP).
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Publié le Vendredi 01 avril 2022

Biden s'attaque au «dictateur» Poutine qui intensifie son offensive en Ukraine

  • «Poutine est maintenant plus isolé que jamais du reste du monde», car dans la bataille contre «l'autocratie», «les démocraties sont au rendez-vous», selon Biden
  • Conséquence des sanctions d'une ampleur historique, la principale filiale en Europe de la plus grande banque russe, Sberbank, se dirige vers un dépôt de bilan

WASHINGTON: Joe Biden s'en est pris mardi avec force à Vladimir Poutine, un "dictateur" qui est "plus isolé que jamais", pendant que Moscou intensifiait son offensive en Ukraine, frappant Kiev et la grande ville de Kharkiv.

Le président russe "pensait que l'Occident et l'Otan ne répondraient pas" à l'invasion de l'Ukraine lancée le 24 février, a-t-il lancé lors de son premier "discours sur l'état de l'Union" à Washington.

Mais "Poutine avait tort", "nous sommes prêts, nous sommes unis", a-t-il martelé, appelant le Congrès américain à offrir une ovation debout en soutien "au peuple ukrainien" qui "n'a peur de rien".

"Poutine est maintenant plus isolé que jamais du reste du monde", car dans la bataille contre "l'autocratie", "les démocraties sont au rendez-vous", a-t-il ajouté, énumérant les sanctions sans précédent qui se sont abattues sur la Russie.

Espace aérien américain fermé

Or "si les dictateurs ne paient pas le prix de leur agression, ils causent encore plus de chaos", a prévenu le 46e président de l'histoire américaine à l'adresse du maître du Kremlin.

Le locataire de la Maison Blanche a aussi menacé les oligarques russes de saisir leurs "yachts, appartements de luxe et jets".

"Quand l'histoire de cette période sera écrite, la guerre de Poutine sur l'Ukraine aura laissé la Russie plus faible et le reste du monde plus fort", a prédit le dirigeant démocrate.

De fait, la pression internationale ne cesse d'augmenter sur Moscou.

Joe Biden a annoncé l'interdiction de l'espace aérien des Etats-Unis "à tous les vols russes", comme l'avait fait l'Union européenne.

Et les 27 Etats de l'Union européenne ont donné leur feu vert à l'exclusion de "certaines banques russes" du système de messagerie Swift, rouage-clé de la finance internationale, et à l'interdiction de la diffusion des médias d'Etat russes RT et Sputnik.

Conséquence des sanctions d'une ampleur historique, que les pays du G7 ont menacé mardi de durcir encore, la principale filiale en Europe de la plus grande banque russe, Sberbank, se dirige vers un dépôt de bilan.

Saisie par le gouvernement ukrainien qui accuse Moscou de planifier un génocide, la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute instance judiciaire des Nations unies, a de son côté annoncé des audiences les 7 et 8 mars.

Karkhiv bombardée

Au septième jour de l'invasion russe, l'armée ukrainienne a fait état du débarquement dans la nuit de mardi à mercredi de troupes aéroportées russes à Kharviv, la deuxième ville du pays.

Des combats étaient signalés dans cette ville de 1,4 million d'habitants proche de la frontière avec la Russie, déjà ciblée mardi par des bombardements qui ont, selon le gouverneur, partiellement détruit le siège de l'administration régionale, faisant au moins dix morts. Huit autres personnes ont péri quand un immeuble d'habitation a été touché.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a comparé ces frappes aux bombardements meurtriers sur Sarajevo, en Bosnie, dans les années 1990.

A Kiev, cinq personnes sont mortes lorsque la tour de télévision a été prise pour cible en fin d'après-midi. Mais la plupart des chaînes ukrainiennes ont repris rapidement leur diffusion.

L'armée russe a appelé les civils vivant près d'infrastructures des services de sécurité à évacuer, disant vouloir s'en prendre à elles pour faire cesser "les attaques informatiques contre la Russie".

Le futur assaut russe sur Kiev fait redouter un nombre considérable de victimes dans cette métropole comptant, en temps normal, près de trois millions d'habitants et dotée d'un riche patrimoine historique.

Des photos de la société américaine d'imagerie satellitaire Maxar montraient un convoi russe s'étirant sur des dizaines de kilomètres et se dirigeant vers la capitale.

"Nous avons le sentiment général que le mouvement de l'armée russe (...) vers Kiev est au point mort à ce stade", a toutefois dit un responsable du ministère américain de la Défense, évoquant la résistance ukrainienne mais aussi des problèmes "logistiques", d'approvisionnement en nourriture et carburant. 

Entre Crimée et Donbass

Les forces russes semblaient en revanche avoir progressé dans le sud de l'Ukraine, sur les rives de la mer d'Azov.

Dans le port de Marioupol, "tous les quartiers" sont bombardés, a dit le gouverneur régional, évoquant un nombre indéterminé de morts.

Le ministère russe de la Défense a affirmé que ses troupes progressant sur la côte à partir de la Crimée avaient rejoint celles du territoire séparatiste prorusse de Donetsk, leur donnant une continuité territoriale stratégique -- une information invérifiable dans l'immédiat.

"Nous devons arrêter l'agresseur au plus vite", a tweeté le président ukrainien Volodymyr Zelensky après avoir discuté avec Joe Biden.

Au-delà des sanctions des Etats, la Russie a été écartée d'une multitude d'événements, du Mondial de football à la Coupe Davis de tennis, et de nombreuses sociétés se désengagent du marché russe.

Quatre des cinq principaux armateurs mondiaux ont ainsi cessé de desservir les ports de Russie, tandis que les géants pétroliers italiens Eni et américain ExxonMobil ont annoncé leur retrait du pays.

Comme de nombreuses entreprises, Apple a également suspendu la vente de tous ses produits en Russie.

Le gouvernement russe, qui s'évertue à contrer ces sanctions, préparait quant à lui un nouveau décret pour enrayer la fuite des investisseurs étrangers. 

Dans le même temps, il faisait bloquer l'accès à une chaîne de télévision en ligne et à une station de radio indépendantes de renom, Dojd et Echo de Moscou.

Conséquence de ces tensions, les Bourses européennes et Wall Street ont terminé en forte baisse. Les prix du pétrole continuaient parallèlement de monter, avant la réunion mercredi de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés (Opep+). Idem pour les cours du blé et du maïs, à un niveau record en Europe.

«Profond regret» de Pékin

Même la Chine, qui n'a jusqu'ici pas condamné l'invasion russe, a exprimé mardi "son profond regret" face au conflit.

Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, un million de personnes ont été déplacées en Ukraine même et plus de 677.000 sont parties vers les pays voisins, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.

La Banque mondiale a annoncé une aide d'urgence de trois milliards de dollars pour l'Ukraine, dont au moins 350 millions pourraient être débloqués dès cette semaine.

De longues files de voitures continuaient à se diriger vers la frontière polonaise, à partir de Lviv, la grande ville de l'ouest de l'Ukraine devenue une porte de sortie et un centre de repli pour les Ukrainiens comme pour les ambassades occidentales. 

Des femmes réfugiées dans cette cité, laissant les hommes de leur famille "défendre l'Ukraine", se mobilisaient pour les soutenir, donnant leur sang ou confectionnant des filets de camouflage. 


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.