Présidentielle: comme un vent porteur pour Marine Le Pen

Marine Le Pen, candidate à la présidence du Rassemblement national (RN), prononce un discours lors d'un meeting de campagne à Stiring-Wendel, le 1er avril 2022 (Photo, AFP).
Marine Le Pen, candidate à la présidence du Rassemblement national (RN), prononce un discours lors d'un meeting de campagne à Stiring-Wendel, le 1er avril 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 02 avril 2022

Présidentielle: comme un vent porteur pour Marine Le Pen

  • La candidate se présente pour la troisième fois à l'élection présidentielle
  • Les sondages la prédisent au second tour face à Emmanuel Macron

PARIS : Coup de froid sur la France vendredi mais pas, semble-t-il, pour Marine Le Pen: à une semaine ou presque du scrutin, la candidate d'extrême droite vient titiller le favori de la présidentielle Emmanuel Macron, dont le camp crie à l'"imposture".

La candidate, qui se présente pour la troisième fois à l'élection présidentielle, s'est déclarée "sereine", affirmant "sentir sur le terrain une grande dynamique, un espoir qui s'est levé en cette fin de campagne".

La question d'une possible victoire de la candidate du RN, parti hérité de l'ex-Front national honni, électrise une campagne marquée par la pandémie du Covid et la guerre en Ukraine, sur fond de craintes d'une abstention record le 10 avril.

Les sondages ne sont qu'un instantané à un moment donné, mais ils se suivent et se ressemblent depuis plusieurs mois, donnant Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour, pour un match retour de 2017.

Avec toutefois un écart qui se resserre entre le plus jeune président de la Ve République, candidat qui se veut "en même temps" de gauche et de droite. Et la candidate d'un parti d'extrême droite attirant un électorat populaire et qui s'évertue à lisser son image.

«Bavardage»

En marge d'un déplacement au marché de gros de Rungis (Val-de-Marne) pour opposer la "France des travailleurs du matin" à celle "des assistés et des profiteurs", l'autre candidat d'extrême droite Eric Zemmour a accusé les médias d'avoir fait preuve de "bienveillance" et de "complaisance" avec sa rivale Marine Le Pen.

Préoccupation numéro un des Français, le pouvoir d'achat est au coeur de cette campagne, une thématique encore plus d'actualité avec les répercussions de la guerre en Ukraine qui ont fait flamber les prix de l'énergie et des céréales.

Dans l'est du pays vendredi, sur des terres qui lui sont plutôt favorables, Marine Le Pen a appelé la gauche et la droite "patriotes" à la rejoindre, lors d'une réunion publique à Stiring-Wendel (Moselle). Elle avait auparavant déambulé dans les rues de la petite commune de Haguenau (Bas-Rhin).

Elle dit avoir fait le choix de la "proximité" contre le "gigantisme", alors qu'Emmanuel Macron prépare un grand meeting samedi près de Paris.

Le président-candidat a reçu vendredi à l'Elysée le maire de la ville ukrainienne de Melitopol et s'est à nouveau entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

La défense du pouvoir d'achat, ainsi que la sécurité, étaient aussi au menu de la candidate de droite Valérie Pécresse, au coude à coude avec l'ancien polémiste autour de 10% des intentions de vote.

Toujours ferme sur le régalien, elle a fustigé en Emmanuel Macron "le candidat du bavardage" sur la sécurité, vendredi à Rognac (Bouches-du-Rhône), au lendemain d'une visite nocturne dans les quartiers nord de Marseille.

Devant ses troupes en soirée à Saint-Raphaël (Var), elle a martelé vouloir "faire mentir les sondages".

«Imposture»

Le Premier ministre Jean Castex, en tant que soutien du président-candidat, s'est rendu, lui, dans le sud-est, à Carpentras (Vaucluse), sur des terres où l'extrême droite prospère.

La présidentielle "n'est pas jouée" et "tout le monde doit se mobiliser" car l'élection de Marine Le Pen serait une "catastrophe", a-t-il insisté. Selon lui, la candidate d'extrême droite "fait croire qu'elle a changé, qu'elle est devenue plus souple, plus centriste presque, mais c'est de l'imposture. Elle n'a pas changé".

Dans un contexte d'inflation galopante, la majorité insiste aussi sur les amortisseurs mis en place par l'exécutif, y compris ce vendredi avec l'entrée en vigueur de la ristourne d'au moins 15 centimes par litre de carburant.

Quant à Jean-Luc Mélenchon, il semble consolider sa troisième place (15%), caressant l'espoir d'un "front républicain" faisant barrage à l'extrême droite et qui le porterait au second tour.

En visite sur la côte atlantique à Nantes et Saint-Nazaire, la socialiste Anne Hidalgo a déploré sur LCI "un paysage politique totalement explosé" qui pourrait faire le jeu de l'extrême droite.

Elle qui a reçu le soutien de l'ex-Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault, et reste créditée d'environ 2% des intentions de vote, a aussi assuré que le parti "se relèverait" de l'élection, tout en reconnaissant qu'il faudra "s'ouvrir" et engager un "travail" pour la reconstruction.

En ce 1er avril, le candidat communiste Fabien Roussel a pour sa part choisi "la chasse aux gros poissons". Devant les locaux de l'Autorité des marchés financiers à Paris, il a dénoncé "l'évasion fiscale" et "l'optimisation fiscale".


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Short Url
  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
Short Url
  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.