Présidentielle: Macron descend dans l'arène avec un meeting géant

Des partisans du président français et candidat à la réélection du parti libéral La République en Marche (LREM) Emmanuel Macron agitent des drapeaux français et européens avant le début du premier meeting de campagne de Macron à l'arène de Paris La Défense à Nanterre, dans la banlieue de Paris, le 2 avril 2022. (AFP).
Des partisans du président français et candidat à la réélection du parti libéral La République en Marche (LREM) Emmanuel Macron agitent des drapeaux français et européens avant le début du premier meeting de campagne de Macron à l'arène de Paris La Défense à Nanterre, dans la banlieue de Paris, le 2 avril 2022. (AFP).
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Publié le Samedi 02 avril 2022

Présidentielle: Macron descend dans l'arène avec un meeting géant

  • M. Macron a expliqué vouloir un «truc plus charnel» qu'un meeting traditionnel, ce qui lui demandera «de l'énergie» sur scène, selon une vidéo diffusée par son équipe de campagne
  • Pour le président-candidat, plus de temps à perdre après un début de campagne au cours duquel il a été très mobilisé par la guerre en Ukraine

PARIS: Un rassemblement géant pour convaincre après un début de campagne à minima. Emmanuel Macron joue gros pour son premier et peut-être unique meeting au cours duquel il tentera de conforter sa position de favori à la présidentielle face à la poussée dans les sondages de Marine Le Pen.

A huit jours du premier tour, la plupart des autres candidats jettent aussi leurs dernières forces dans la bataille, avec notamment un meeting dans l'après-midi du candidat communiste Fabien Roussel à Villeurbanne (Rhône) et des déplacements en région de l'écologiste Yannick Jadot et de l'ex-polémiste d'extrême droite Éric Zemmour. 

Pour le président-candidat, plus de temps à perdre après un début de campagne au cours duquel il a été très mobilisé par la guerre en Ukraine et qui a provoqué une certaine inquiétude dans la majorité. Il doit désormais retrouver l'élan et redonner du souffle en mobilisant les quelque 35 000 personnes annoncées sur la scène de l'Arena à Nanterre (Hauts-de-Seine), la plus grande salle couverte d'Europe. 

"On a confiance, il y a de l’enthousiasme, on savait que la campagne serait difficile avec le Covid puis l’Ukraine. Mais Macron est costaud", assure comme d'autres Michel Boudier, un retraité 80 ans, venu en car de la Manche.

«Un truc plus charnel»

M. Macron a expliqué vouloir un "truc plus charnel" qu'un meeting traditionnel, ce qui lui demandera "de l'énergie" sur scène, selon une vidéo diffusée par son équipe de campagne.

Après une première partie "surprise", promise "interactive et collaborative" qui devrait être animée par un DJ, il sera, à 16H00, le seul orateur pour une allocution qui pourrait durer plus de deux heures.

Ce sera "un discours politique, un discours social, un discours d'unité", avance son entourage au moment où l'écart se réduit, selon les enquêtes d'opinion, face à sa rivale d'extrême droite Marine Le Pen qui a axé sa campagne sur la défense du pouvoir d'achat, préoccupation numéro un des Français. 

Le président-candidat souhaite partager "un moment d'union et de communion" avec ses partisans venus des quatre coins de France. En disant "ce que nous sommes, là d'où nous venons, là où nous allons", selon la même source.

"On ne lâche rien !", a lancé M. Macron au cours des deux déplacements de la semaine, à Dijon puis en Charente-Maritime, au cours desquels il a été encouragé à "tenir bon" mais a aussi été interpellé, parfois vivement, sur le pouvoir d'achat, son bilan ou l'affaire des cabinets de conseil, dont McKinsey.

«Tandem» d'extrême droite

Les derniers sondages ont confirmé sa baisse, après la forte progression au début de la guerre en Ukraine. 

Plus que pour le premier tour, où il est toujours en tête avec 27-28% des intentions de vote, son entourage s'inquiète du resserrement de l'écart avec Marine Le Pen le 24 avril. 

Une étude a montré pour la première fois que la candidate RN pourrait l'emporter, si l'on tient compte de la marge d'erreur. Le dernier sondage Elabe publié samedi le confirme, donnant 53% (+0,5 point) au premier, contre 47% (-0,5) à la seconde. 

M. Macron prend désormais pour cible "le tandem d'extrême droite" Marine le Pen-Éric Zemmour qui à eux deux pèsent près d'un tiers des intentions de vote.

En déplacement à Marseille, l'ancien polémiste a appelé les électeurs des Républicains qu'il estime "trahis" par LR à voter pour lui plutôt que pour la candidate de droite Valérie Pécresse.  "Les électeurs républicains sont trahis depuis très longtemps (...), ne vous trompez pas de vote", a-t-il affirmé, assurant qu'"en votant pour Valérie Pécresse, ils voteront Emmanuel Macron".

Au même niveau (autour de 8,5 à 10%) que l'ex-polémiste, Valérie Pécresse (LR) ne veut "rien lâcher" et compte aussi sur le meeting qui se tiendra dimanche porte de Versailles à Paris, où les ténors Les Républicains appelleront les électeurs de droite à se mobiliser derrière elle.

Se disant de son côté "sereine", Marine Le Pen apparaît plus que jamais déterminée à rejouer, pour le gagner, le même match qu'en 2017, avec un second tour face au président sortant. "Ce qui a été annoncé comme étant la réélection obligatoire d'Emmanuel Macron était une fake news", a-t-elle déclaré vendredi à Haguenau (Bas-Rhin).

Mais l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon espère perturber ce jeu en la devançant au premier tour, les derniers sondages le créditant d'environ 15-16% des intentions de vote le 10 avril. 

"Le Pen présente la même fragilité que M. Macron, leur profonde indifférence à la maltraitance sociale", donc "on va convaincre, beaucoup de choses vont bouger" et "le vote est plus ouvert que beaucoup le pensent", a-t-il déclaré après une rencontre avec des restaurateurs de Notre-Dame de Paris au Collège des Bernardins. Dimanche, il galvanisera ses troupes place du Capitole à Toulouse.

La gauche accuse M. Macron d'avoir fait monter l'extrême droite, comme Anne Hidalgo (PS) qui a dénoncé samedi sur RTL la "philosophie" d'Emmanuel Macron qui fait passer, selon elle, "l'argent avant les gens".


Budget, rentrée politique: Bayrou tiendra une conférence de presse lundi

Le Premier ministre français, François Bayrou, visite un poste de commandement de terrain à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, dans le sud de la France, où un incendie de forêt a ravagé une vaste zone, le 6 août 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, visite un poste de commandement de terrain à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, dans le sud de la France, où un incendie de forêt a ravagé une vaste zone, le 6 août 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre François Bayrou fait face à une rentrée politique tendue : un budget 2026 très critiqué et une opposition menaçant de renverser son gouvernement via une motion de censure
  • Malgré les tensions, Emmanuel Macron lui réaffirme son soutien, tandis que le gouvernement entame une série de concertations sociales et politiques pour tenter d’apaiser la situation

PARIS: Le premier ministre François Bayrou tiendra une conférence de presse lundi à 16H00, a annoncé samedi Matignon, alors que le chef du gouvernement aborde une rentrée politique très délicate, marquée par la préparation du budget 2026 et les appels à bloquer le pays le 10 septembre.

François Bayrou est notamment menacé d'une motion de censure depuis la présentation à la mi-juillet d'orientations budgétaires prévoyant près de 44 milliards d'euros d'économies l'an prochain.

"A la rentrée, il y aura forcément une confrontation entre le réel et les idéologies", a-t-il déclaré cette semaine à l'AFP après avoir passé un été studieux à Paris.

Le Premier ministre a préparé cette rentrée politique lors d'un dîner avec Emmanuel Macron, jeudi dernier dans la résidence présidentielle de vacances du fort de Brégançon.

Le chef de l'Etat lui a publiquement exprimé son soutien, dans une interview publiée par Paris Match.

François Bayrou "est mon ami... mon compagnon de route. Il a les capacités pour tenir ce gouvernement qui n'est pas habituel", a-t-il expliqué, jugeant son plan d'économies budgétaires "lucide et courageux".

Mais la France insoumise (LFI) a fait savoir qu'elle déposerait une motion de censure dès le 23 septembre, à reprise des débats à l'Asemblée nationale. Les autres partis de gauche, en particulier les socialistes, semblent prêt à la voter si les propositions de François Bayrou n'évoluent pas, et le Rassemblement national en fait aussi planer la menace.

Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a appelé vendredi à transformer en "grève générale" les appels à bloquer le pays le 10 septembre, lancés au départ sur les réseaux sociaux.

"Il nous faut la grève générale le 10 septembre parce que le 23 septembre, nous déposerons la motion de censure pour faire tomber le gouvernement de M.Bayrou", a-t-il lancé.

Le gouvernement de son côté va relancer les concertations lundi avec les partenaires sociaux, dans un premier temps, puis avec les forces politiques représentées au Parlement.

La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet recevra à partir de lundi les organisations syndicales et patronales avant l'ouverture d'une négociation sur la "modernisation du marché du travail" et la "qualité du travail", selon son ministère.

Cette négociation est la troisième à laquelle François Bayrou veut inviter les partenaires sociaux, après celle sur une nouvelle réforme de l'assurance chômage et une autre sur la suppression de deux jours fériés, l'une de ses propositions budgétaires les plus contestées.

Par ailleurs, plusieurs ministres reprendront les discussions avec les groupes parlementaires de la coalition soutenant le gouvernement et ceux de l'opposition "au cours des deux semaines qui viennent", a indiqué à l’AFP le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola.


La rentrée de Radio France lundi menacée par une grève illimitée

Vue du siège de Radio France à Paris, le 8 juillet 2025. (AFP)
Vue du siège de Radio France à Paris, le 8 juillet 2025. (AFP)
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  • Les syndicats de Radio France ont déposé un préavis de grève illimitée à partir de lundi, protestant contre plusieurs réformes
  • Malgré des négociations, aucune concession majeure n’a été faite, mais la direction et les syndicats souhaitent trouver un accord rapidement pour préserver les programmes

PARIS: A Radio France, la rentrée s'annonce agitée: vent debout contre des projets de réorganisation, les syndicats appellent à une grève illimitée à partir de lundi, qui pourrait perturber les antennes du groupe public, dont la matinale de France Inter, la première du pays.

A la radio, les grilles de rentrée reprennent dès lundi, après la parenthèse estivale et avant celles des télévisions. La matinale d'Inter doit accueillir ce jour-là les premiers pas de sa recrue vedette, Benjamin Duhamel.

Le transfuge de BFMTV rejoint la voix principale de la matinale, Nicolas Demorand, après le départ de Léa Salamé pour le 20h00 de France 2.

Le préavis de grève illimitée a été déposé le 11 juillet par les syndicats CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD et UNSA.

Ils rejettent plusieurs réformes voulues par la patronne du groupe, Sibyle Veil. Parmi elles, l'arrêt de la radio Mouv' sur la FM, des changements éditoriaux au sein d'Ici (ex-France Bleu, le réseau des radios locales publiques) et l'arrêt d'émissions d'investigation et de reportage.

"Madame la présidente (...), pour la première fois de notre histoire récente, la rentrée radiophonique pourrait ne pas avoir lieu", ont menacé les syndicats dans un communiqué commun jeudi.

Des discussions menées vendredi avec la direction n'ont pas abouti à la levée du préavis.

"Pour l'heure, la direction refuse la moindre concession ou de revenir sur les projets les plus néfastes pour les équipes et les antennes", ont déploré les syndicats dans un communiqué vendredi soir.

La direction du groupe a de son côté assuré samedi avoir "fait des propositions sur les différents sujets en cours de discussion, dans l'objectif d'une levée du préavis".

"Ceci n'ayant pas abouti ce jour, la direction se tient prête à la poursuite des négociations au plus vite: rendez-vous a été conjointement fixé lundi. Il y a, des deux côtés, une volonté de sortir de la situation au plus vite, dans l'intérêt des auditeurs", a-t-elle poursuivi.

Une première grève, très suivie, avait eu lieu du 26 au 29 juin.

Elle avait immédiatement été suivie d'une deuxième, mais pour un motif différent. Il s'agissait de protester contre le projet de réforme de l'audiovisuel public porté par la ministre de la Culture, Rachida Dati. Il prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l'INA (Institut national de l'audiovisuel).

Après un parcours parlementaire heurté, ce texte devrait revenir à l'Assemblée nationale à l'automne. Il a été adopté en juillet par le Sénat, où les débats ont été écourtés par le choix de la ministre d'employer l'arme constitutionnelle du vote bloqué.

Selon les dernières mesures d'audience de Médiamétrie, publiées début juillet, Radio France a enregistré une saison 2024-2025 record sur plusieurs antennes et France Inter a augmenté son avance comme première radio du pays.


Paris convoque l'ambassadrice d'Italie après des propos "inacceptables" de Matteo Salvini

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  • La France a convoqué l’ambassadrice d’Italie, Emanuela D’Alessandro, pour dénoncer les propos du vice-Premier ministre italien Matteo Salvini, jugés contraires au climat de confiance entre les deux pays
  • Salvini avait suggéré qu’Emmanuel Macron "y aille lui-même" en Ukraine, casque et fusil, provoquant un tollé diplomatique

PARIS: La France a convoqué l'ambassadrice d'Italie en France, Emanuela D'Alessandro, "à la suite des propos inacceptables" tenus par le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini à l'encontre du président Emmanuel Macron pour son soutien à l'envoi de troupes en Ukraine, a-t-on appris vendredi de source diplomatique.

"Il a été rappelé à l’ambassadrice [convoquée jeudi, NDLR] que ces propos allaient à l’encontre du climat de confiance et de la relation historique entre nos deux pays mais aussi des récents développements bilatéraux, qui ont mis en évidence des convergences fortes entre les deux pays, notamment s’agissant du soutien sans faille à l’Ukraine", a-t-on précisé de source diplomatique, confirmant une information de la radio France Inter.

Interrogé lors d'un déplacement à Milan sur un éventuel déploiement de soldats italiens en Ukraine après un arrêt des hostilités, comme la France et le Royaume-Uni envisagent de le faire, Matteo Salvini avait suggéré qu'Emmanuel Macron "y aille lui-même" en mettant un casque et prenant un fusil.

Le chef du parti antimigrants Lega, proche de la cheffe de l'extrême droite française Marine Le Pen, avait déjà qualifié en mars le président français de "fou", l'accusant de pousser l'Europe à la guerre avec la Russie.

La France et le Royaume-Uni, qui ont pris la tête d'une "coalition des volontaires", envisagent de déployer des contingents en Ukraine comme garantie de sécurité pour prévenir une reprise des hostilités une fois qu'un cessez-le-feu ou un accord de paix aura été conclu entre Kiev et Moscou.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni de son côté s'y refuse.