Dans les Bouches-du-Rhône, Zemmour drague l'électorat LR

Le candidat à la présidentielle Eric Zemmour marche le long d'un marché illégal lors d'une visite de campagne à Marseille, dans le sud de la France, le 2 avril 2022. (Photo, AFP)
Le candidat à la présidentielle Eric Zemmour marche le long d'un marché illégal lors d'une visite de campagne à Marseille, dans le sud de la France, le 2 avril 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 02 avril 2022

Dans les Bouches-du-Rhône, Zemmour drague l'électorat LR

  • «Je voulais montrer ça. Après un marché charmant, un vrai marché marseillais, je voulais montrer un autre marché marseillais. Ici on a importé le tiers-monde et on a le tiers-monde», a-t-il dit devant un marché de « biffins»
  • En short et maillot, Zemmour a entamé un match avec des sympathisants locaux avant que la partie ne soit abruptement arrêtée par des responsables du centre, mécontents de la présence de nombreuses caméras

MARSEILLE : Passé sous les 10% dans les sondages, le candidat d'extrême droite Éric Zemmour a appelé samedi les électeurs LR, qu'il estime "trahis", à voter pour lui, avant de se faire dégager plus tard d'un city stade où il s'était invité sans avertir de la présence de caméras. 

"Les électeurs Républicains sont trahis depuis très longtemps. On l'a vu encore aux dernières régionales et ça va continuer, lors du premier tour de la présidentielle. Je leur dis, électeurs des Républicains, ne vous trompez pas de vote", a-t-il répété devant des journalistes lors d'un déplacement à Marseille.

"En votant pour Valérie Pécresse, ils voteront Emmanuel Macron", a-t-il ajouté, reprenant un de ses angles d'attaque favoris contre la candidate LR.

Éric Zemmour s'exprimait à la fin d'une visite au pas de charge dans un marché aux puces sauvage, dans le 15e arrondissement de Marseille, dans les quartiers nord de la ville, très populaires, qu'il a tenu à opposer à un marché traditionnel où il s'était rendu auparavant à Plan-de-Cuques, commune coquette au nord de Marseille.

"Je voulais montrer ça. Après un marché charmant, un vrai marché marseillais (à Plan-de-Cuques, NDLR), je voulais montrer un autre marché marseillais. Ici on a importé le tiers-monde et on a le tiers-monde", a-t-il dit devant ce marché de "biffins" (NDLR: chiffonniers dans son acception populaire) où les vendeurs disposent les objets, de bric et de broc, à même le sol, pour trois fois rien.

Pour lui, ce marché, où les "biffins" sont souvent des sans-papiers et les migrants les plus pauvres de Marseille, illustre "le grand remplacement", concept complotiste qui dénonce une prétendue substitution des populations blanches européennes et chrétiennes par des immigrés de couleur.

Employant des termes très violents, il a estimé qu'il fallait "nettoyer cela physiquement, nettoyer ces gens qui font tous ces trafics, les renvoyer d'où ils viennent, car pour la plupart ce sont des clandestins".

Interrogé pour savoir s'il reprenait le terme de "Kärcher" utilisé par l'ex-président Nicolas Sarkozy et repris par Valérie Pécresse, il a répondu: il faut "plus que le +Kärcher+".

La journée de M. Zemmour s'est poursuivie par un dialogue devant la presse avec un sympathisant Reconquête! Dans une cité du 15e arrondissement de Marseille. Cet homme, Marc Estournet, a expliqué être propriétaire d'un appartement squatté à de multiples reprises. 

En milieu d'après-midi, le candidat a participé à un match de foot en salle au complexe sportif ZS d'Aix-en-Provence, créé par la star du football Zinedine Zidane. En short et maillot, M. Zemmour a entamé un match avec des sympathisants locaux avant que la partie ne soit abruptement arrêtée par des responsables du centre, mécontents de la présence de nombreuses caméras. 

Dans une grande confusion et avec une tension palpable, l'un d'eux a notamment argué "n'être pas au courant de tout ça", demandant aux uns et aux autres de "sortir". "On ne nous a pas prévenus que c'était pour un meeting", a affirmé un homme se présentant comme un employé du site.

Le candidat et son équipe ont fini par obtempérer.  

"Ca s'appelle du refus de vente", a-t-on critiqué dans l'entourage de M. Zemmour. "Ce n'est pas les caméras qui gênaient mais Eric Zemmour. ca s'apparente à de la discrimination", a ajouté cette même source, assurant ne pas être venu dans cet établissement "pour chercher une polémique". 

Le terrain avait été loué au nom d'un soutien local d'Eric Zemmour. Contacté à plusieurs reprises, le complexe ZS n'a pas donné suite aux sollicitations de l'AFP.


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.

 


Salon du Bourget : les députés et le président de la Seine-Saint-Denis boycotteront l'inauguration

L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
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  • le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi.
  • « Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français a déclaré Stéphane Peu

BOBIGNY, FRANCE : Jeudi et vendredi, le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi, en raison de la présence d'entreprises israéliennes.

Organisé par le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), le plus ancien et le plus grand rendez-vous aérospatial au monde se tient du 16 au 22 juin au Bourget, en Seine-Saint-Denis.

La présence d'Israël, qui compte neuf exposants, a été vivement critiquée, et a même fait l'objet de recours en justice.

Mardi, le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté la requête d'associations qui lui demandaient d'exclure les entreprises israéliennes du Bourget au nom du risque de perpétuation de crimes internationaux. La cour d'appel de Paris a par la suite confirmé cette décision. 

« Des entreprises israéliennes d'armement y seront présentes. « Comment peut-on, d'un côté, se dire attaché aux droits humains et, de l'autre, dérouler le tapis rouge à un État mis en cause par la Cour pénale internationale pour actes génocidaires ? », a écrit jeudi sur X le président socialiste de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel.

« Je ne participerai pas à l'accueil protocolaire traditionnel du président de la République et du Premier ministre », a-t-il poursuivi.

La position est identique chez l'ensemble des députés de Seine-Saint-Denis, tous de gauche.

« Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français, alors que le gouvernement israélien poursuit ses violations du droit international en commettant un véritable génocide à Gaza », a déclaré Stéphane Peu (PCF) dans un communiqué de presse. 

Joint par l'AFP, Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale et député LFI, a indiqué que c'était également la position des députés insoumis. « Nous allons même manifester contre », a-t-il ajouté.

Samedi, une manifestation est prévue au départ de la Bourse du travail de Bobigny à 13 heures, à l'appel d'une intersyndicale et d'une coalition d'associations.

Cette manifestation s'inscrit dans le cadre d'un week-end de mobilisation et d'un « village anti-guerre » organisé du 20 au 22 juin à Bobigny.

Israël est en guerre depuis près de 20 mois contre le Hamas, à la suite de l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le mouvement islamiste palestinien.

Les accusations de génocide et de crimes de guerre contre Israël se multiplient, provenant d'experts de l'ONU, de groupes de défense des droits humains et de pays de plus en plus nombreux. Israël les rejette.