Ukraine: Macron favorable à de nouvelles sanctions contre la Russie

Emmanuel Macron s'est déclaré lundi favorable à ce que l'Union européenne décide de nouvelles sanctions vis-à-vis de la Russie. (AFP)
Emmanuel Macron s'est déclaré lundi favorable à ce que l'Union européenne décide de nouvelles sanctions vis-à-vis de la Russie. (AFP)
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Publié le Lundi 04 avril 2022

Ukraine: Macron favorable à de nouvelles sanctions contre la Russie

  • «Ce qui s'est passé à Boutcha impose un nouveau train de sanctions et des mesures très claires, nous allons nous coordonner avec nos partenaires européens, en particulier l'Allemagne» a déclaré Macron sur France Inter
  • Avec «ce qui est en train de se passer», notamment «à Marioupol, il faut qu'on envoie le signal que ce sont notre dignité collective et nos valeurs que nous défendons»

PARIS: Emmanuel Macron s'est déclaré lundi "favorable" à ce que l'Union européenne décide de nouvelles sanctions vis-à-vis de la Russie, en évoquant le pétrole et le charbon, après la découverte de centaines de corps de civils dans la région de Kiev, notamment à Boutcha.


"Ce qui s'est passé à Boutcha impose un nouveau train de sanctions et des mesures très claires", a déclaré le président français sur France Inter. "Donc, nous allons nous coordonner avec nos partenaires européens, en particulier l'Allemagne" dans "les prochains jours", a-t-il ajouté, en évoquant des sanctions individuelles et des mesures sur "le charbon et le pétrole".

Corse: Macron juge «inacceptables» les violences de dimanche

Emmanuel Macron a jugé lundi "inacceptables" les violences la veille en Corse et affirmé qu'il n'y aurait "pas de discussion" sans "retour à l'ordre préalable".

"Ce que j'ai vu ce week-end est inacceptable, y compris avec des responsables politiques en tête de cortège", a-t-il dit sur France Inter, au lendemain d'affrontements lors d'une manifestation pour Yvan Colonna, le meurtrier du préfet Erignac mortellement agressé en prison par un autre détenu.

Une nouvelle manifestation, à laquelle participait notamment Gilles Simeoni, le président autonomiste du conseil exécutif de Corse, s'est déroulée dimanche après-midi à Ajaccio. Elle a dégénéré en violents affrontements entre 150 à 200 jeunes gens, souvent cagoulés et équipés de masques à gaz, et les policiers, tandis que des heurts se produisaient également près de Bastia.

Selon Emmanuel Macron, l'assassinat d'Yvan Colonna en prison est "grave et inacceptable", mais ce dernier "n'est pas un héros" car "il a été condamné à plusieurs reprises" et fut "le lâche assassin du préfet Érignac" en 1998.

"La République ne peut accepter qu'un détenu soit ainsi abattu dans ces conditions par un autre détenu, et c'est pour ça que je prendrai des mesures très claires sur la base des rapports et de l'ensemble des faits qui me seront donnés", a-t-il ajouté.

Mais "le retour à l'ordre est un préalable à toute chose", a prévenu le chef de l'Etat, alors que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'était engagé à ouvrir dès cette semaine des négociations sur "l'ensemble des problématiques corses", dont "l'évolution institutionnelle vers un statut d'autonomie restant à préciser".

"Il n'y aura pas de discussion avec des gens qui se comportent comme cela", a affirmé Emmanuel Macron. 

"Je suis favorable à toute évolution si elle répond aux besoins de la population. C'est pour ça que j'ai toujours dit +il n'y a pas de tabou+" mais "l'autonomie n'est pas l'indépendance" et "n'est pas un objectif en soi", a-t-il souligné.

Avec "ce qui est en train de se passer", notamment "à Marioupol, il faut qu'on envoie le signal que ce sont notre dignité collective et nos valeurs que nous défendons", a poursuivi Emmanuel Macron, qui était interrogé sur l'Ukraine comme président et non comme candidat à la présidentielle.

Dès mardi, les consultations chez le psychologue remboursées par la Sécu

Le remboursement par la Sécurité sociale de huit séances chez le psychologue pour tous les Français, annoncé en septembre par Emmanuel Macron, entre en vigueur le 5 avril.


Sur prescription médicale, les patients de plus de 3 ans peuvent consulter un psychologue référencé sur le site "MonPsy", et bénéficier d'un entretien d'évaluation et de sept séances de suivi par an, remboursés par l'Assurance maladie.


Le patient repart sans rien régler au praticien: 60% des frais sont pris en charge par la Sécu, et 40% par la complémentaire santé.


Le dispositif "MonPsy" s'adresse aux Français souffrant de troubles dépressifs et anxieux d'intensité "légère à modérée", selon la plateforme.


Mais en cas "de risques suicidaires" ou d'apparitions de troubles "plus sévères", le ministère précise que le patient sera "orienté vers des soins plus spécialisés".


Environ 1.000 praticiens "volontaires" seront référencés sur le site monpsy.sante.gouv.fr au moment du lancement, a indiqué mi-mars le ministre de la Santé Olivier Véran.


La réforme ne fait pas l'unanimité dans la profession. Une tribune publiée le 29 mars dans le quotidien Le Monde appelle au boycott du dispositif "MonPsy", qualifié de "poudre aux yeux".


Les signataires, plus de 2 000 selon le collectif de psychologues, considèrent entre autres que le dispositif exclut les troubles les plus graves et jugent les tarifs insuffisants (40 euros la première séance, et 30 euros les suivantes).


Le ministère de la Santé indique que le calcul des coûts a tenu compte de la durée moyenne d'une séance, estimée à "environ 40 minutes".


En septembre, Emmanuel Macron avait appelé à mettre plus de moyens dans le secteur. "La pandémie a révélé l'importance du sujet de la santé mentale", avait alors déclaré le chef de l'Etat, au moment de l'annonce du dispositif.

Il a réaffirmé, comme il l'avait fait dimanche dans un tweet, être "extrêmement choqué" par "les scènes insoutenables" à Boutcha, qu'il faut condamner "avec la plus grande fermeté". "Il y a des indices aujourd'hui très clairs de crimes de guerre" et "il est à peu près établi que c'est l'armée russe" qui était dans cette petite ville où des civils ont été massacrés. "La justice internationale doit passer. Celles et ceux qui ont été à l'origine de ces crimes devront en répondre" car "il n'y aura pas de paix sans justice", selon lui.

Macron regrette que «ceux qui jouent avec les peurs montent»

"Ceux qui jouent avec les peurs montent, je n'ai pas réussi à l'endiguer", a regretté lundi Emmanuel Macron sur France Inter, interrogé sur la montée de l'extrême droite. 


"Les peurs que les gens ont sont parfois légitimes" mais "je veux aller convaincre des gens tentés par les extrêmes pour expliquer en quoi les extrêmes n'apportent pas la bonne réponse".


"Il y a un grand dérèglement dans nos sociétés, écologique, géopolitique, des consciences... Cela crée des peurs", a-t-il dit, mais "la vraie réponse peut parfois prendre du temps".


"Quand on a peur des inégalités, je ne crois pas que la réponse soit de revenir à un système complètement fermé mais d'avoir une économie sociale de marché", a-t-il lancé.


Sur le climat, la réponse n'est "pas de tout interdire tout de suite et de se battre contre nos agriculteurs mais de financer une transition ambitieuse" et "si on a peur des phénomènes migratoires, d’accueillir ceux qui fuient un pays en guerre mais en même temps de savoir lutter contre l'immigration clandestine".


Il a aussi défendu sa proposition de retraite à 65 ans mais estimé qu'un système universel reste "le meilleur". La réforme précédente, "force est de constater qu'elle n'a pas été comprise, ça allait sans doute trop vite", a-t-il dit en proposant une concertation "apaisée" dès le début du mandat.


Il a redit vouloir rémunérer davantage les enseignants qui feront ou font déjà des missions supplémentaires, comme l'aide aux devoirs. "Il faut une grande négociation nationale", a-t-il dit.


S'il est réélu, M. Macron compte engager "douze milliards d'euros sur l'éducation et la jeunesse par an durant le quinquennat".


Interrogé enfin sur la polémique McKinsey et le recours aux cabinets de conseil, il a répété que les trois quarts de ces contrats concernaient des prestations informatiques et que "s'il y a abus, il faut qu'il soit sanctionné". Est-ce que le président de la République intervient dans ces contrats ? Non, ce sont des administrations ou des ministres qui les passent", s'est-il justifié.

Le nombre total de morts reste encore incertain. Selon la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova, les corps sans vie de 410 civils ont été retrouvés dans les territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes. Moscou a démenti toute exaction de son fait.


Paris salue la conférence de New York et poursuit l’initiative avec Riyad

Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite des entrepôts du Croissant-Rouge égyptien où est stockée l'aide destinée à Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite des entrepôts du Croissant-Rouge égyptien où est stockée l'aide destinée à Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. (AFP)
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  • Paris et Riyad poussent pour une reconnaissance collective de l’État palestinien
  • La France appelle à un cessez-le-feu, la levée du blocus et le désarmement du Hamas

PARIS: Sur fond de crise humanitaire d’une cruauté inqualifiable dans la bande de Gaza, le président Emmanuel Macron a annoncé une opération de largage de vivres conduite par la France, avec le soutien de la Jordanie, des Émirats arabes unis et de l’Allemagne.

« Face à l’urgence absolue, nous venons de conduire une opération de largage de vivres à Gaza », a déclaré le chef de l’État sur X, en remerciant les partenaires impliqués et saluant l’engagement des forces armées françaises.

Mais, de son point de vue, ces largages restent insuffisants : « Il faut qu’Israël ouvre un plein accès humanitaire », a-t-il insisté, réitérant l’exigence française d’une levée immédiate du blocus des aides.

Au-delà de la réponse d’urgence, Paris entend porter une initiative diplomatique structurante : la conférence internationale co-présidée à New York par la France et l’Arabie saoudite a marqué un tournant en posant un cadre politique ambitieux.

Cette conférence, tenue en l’absence des États-Unis et d’Israël, a réuni plus de 40 ministres et 120 participants, aboutissant à l’adoption d’un plan d’action en 42 points.

Malgré les réticences et le scepticisme ambiants, elle a permis l’émergence d’une dynamique inédite vers la reconnaissance de l’État palestinien et un processus de paix régional.

Le plan d’action validé à New York constitue désormais un socle politique partagé entre acteurs européens, puissances arabes, Union européenne et Ligue arabe.

Ce texte appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération de tous les otages, à l’acheminement massif de l’aide humanitaire, mais surtout à la mise en œuvre concrète de la solution à deux États.

Il prévoit notamment un processus progressif de désarmement du Hamas, condition indispensable à la stabilisation durable de la région.

Pour la France, ce texte marque une rupture avec l’impasse diplomatique des dernières décennies et propose pour la première fois un mécanisme concerté de démilitarisation et de réintégration de Gaza dans le giron de l’Autorité palestinienne.

Le document évoque même la possibilité de confier les armes du Hamas à une tierce partie sous supervision internationale, afin de garantir qu’elles ne soient plus utilisées.

Ce volet, essentiel pour Israël, est aussi le fruit d’un consensus entre les États arabes partenaires, y compris ceux perçus comme proches du Hamas.

Sur le front politique, Paris se réjouit de l’effet de levier de la conférence : peu après, plusieurs pays — Portugal, Royaume‑Uni, Canada — ont annoncé leur volonté de reconnaître l’État palestinien, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre.

Une coalition de volontaires est en train de se constituer : quinze États, aux côtés de la Ligue arabe et de l’Union européenne, ont d’ores et déjà signé une déclaration commune en ce sens.

La France espère ensuite entraîner d’autres partenaires européens, notamment l’Allemagne. « Nous continuons à travailler en E3 avec nos partenaires allemands et britanniques », indique une source haut placée.

Si Berlin reste prudent, des signes d’évolution apparaissent dans les récentes déclarations de sa ministre des Affaires étrangères. Paris entend maintenir ces échanges diplomatiques jusqu’à septembre.

Contrairement aux critiques israéliennes et américaines, la France affirme que cette dynamique de reconnaissance ne constitue pas un obstacle à la paix, mais un levier pour la relancer.

Le président Macron estime que cette reconnaissance, inscrite dans un cadre politique exigeant — avec une gouvernance palestinienne réformée et un désarmement du Hamas — peut rebâtir les conditions d’une solution durable.

Les ruptures des négociations avec le Hamas sont antérieures aux annonces de Paris, souligne-t-on à l’Élysée, et ne peuvent donc pas lui être imputées.

La reconnaissance collective envisagée en septembre serait également un signal fort en direction des modérés palestiniens, en particulier l’Autorité palestinienne, qui s’est engagée début juin à respecter une série d’exigences posées par la communauté internationale en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption.

Un des apports majeurs de la conférence de New York est l’introduction formelle de la question du désarmement du Hamas dans un cadre diplomatique multilatéral.

Jusqu’ici marginalisée ou qualifiée d’irréaliste, cette exigence est clairement codifiée dans le plan d’action. Des discussions sont en cours, y compris sur l’exil éventuel de certains cadres du mouvement auprès d’États tiers.

Le Hamas n’a pas accepté ces conditions, mais le message politique est clair : son isolement au sein du monde arabe s’accentue et sa marge de manœuvre se rétrécit.

Face à cette dynamique, Israël et l’administration américaine ont haussé le ton, estimant qu’une reconnaissance unilatérale de la Palestine constituerait une « insulte » aux victimes israéliennes du 7 octobre.

Le président américain Donald Trump a même imposé des sanctions ciblées contre certains membres de l’Autorité palestinienne et de l’OLP, en contradiction avec les efforts en cours pour renforcer cette autorité.

La position américaine révèle un décalage croissant avec une partie de la communauté internationale, y compris des alliés traditionnels, en raison de son soutien inconditionnel à Israël, malgré l’ampleur des pertes civiles à Gaza et la persistance de la colonisation en Cisjordanie.

Cet état de fait suscite déjà des interrogations en Europe, où des pays comme la Suède exigent, par exemple, le gel de la partie commerciale de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.

La France, de son côté, entend poursuivre cette dynamique au-delà de la conférence de New York. Un sommet est prévu les 21 et 22 septembre, juste avant l’Assemblée générale de l’ONU, pour réunir les États prêts à reconnaître collectivement la Palestine et à faire vivre ce nouveau cadre politique.

« Il s’agit d’une coalition inédite, qui repose sur un équilibre entre exigences sécuritaires et reconnaissance des droits politiques du peuple palestinien », souligne-t-on à Paris.

En réaffirmant l’exigence d’un cessez-le-feu immédiat, la levée du blocus humanitaire, la libération des otages, mais aussi le désarmement du Hamas et la mise en place d’un État palestinien souverain, la France, de concert avec l’Arabie saoudite, tente de reconstruire une architecture de paix.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.