Depuis 50 ans, un muezzin officie dans la seconde plus vieille mosquée de Palestine

La Grande Mosquée Omari est la deuxième mosquée la plus ancienne de la Palestine historique après la mosquée al-Aqsa (Photo fournie).
La Grande Mosquée Omari est la deuxième mosquée la plus ancienne de la Palestine historique après la mosquée al-Aqsa (Photo fournie).
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Publié le Mardi 05 avril 2022

Depuis 50 ans, un muezzin officie dans la seconde plus vieille mosquée de Palestine

  • Haniyeh trouve réconfort dans la mosquée, surtout pendant le mois de ramadan
  • La fréquentation [du lieu sacré] est à son paroxysme pendant le ramadan, surtout au cours des dix dernières nuits du mois

GAZA CITY: Depuis un demi-siècle, le nom du Palestinien Abu Husam Haniyeh est associé à son titre de muezzin de la Grande Mosquée Omari de Gaza City, la deuxième mosquée la plus ancienne de Palestine après celle d'Al-Aqsa de Jérusalem.
Haniyeh, 85 ans, a commencé son parcours par l'appel à la prière en tant que bénévole. Il est aujourd'hui le plus vieux muezzin de la bande de Gaza, selon les données du ministère des Waqfs et des Affaires religieuses.
«Lorsque j'ai fait mes débuts en tant que muezzin, je ne m'attendais pas à vivre si longtemps, encore moins à ce que mon nom soit associé à cette grande mosquée», a-t-il révélé.

Abu Husam Haniyeh (Photo fournie).


Haniyeh se souviendra toujours de la première fois où il a pris le micro à la mosquée Omari et qu'il a lancé l'appel à la prière, il y a plusieurs décennies, après avoir obtenu l'autorisation de l'ancien muezzin.


«Lorsque j'ai fait mes débuts en tant que muezzin, je ne m'attendais pas à vivre si longtemps, encore moins à ce que mon nom soit associé à cette grande mosquée.»

Abu Husam Haniyeh


«C'était une expérience exceptionnelle que je n'oublierai jamais. J'ai succédé à Abu Al-Said après sa mort».
Volontaire, Haniyeh appelait à la prière cinq fois par jour. «Je ne cherche pas à être récompensé dans cette vie, parce que la vraie récompense d'un muezzin réside auprès de Dieu et sera faite le jour de la résurrection... Nous sommes les muezzins, la voix de Dieu sur terre, nous appelons les gens à prier et à renoncer aux plaisirs de cette vie», a-t-il déclaré.
Le muezzin demeure à la mosquée Omari, adjacente à sa maison dans le quartier ancien d'Al-Daraj, situé dans le vieux Gaza. Il y reste toute la journée et n'en sort que rarement, pour passer du temps avec sa famille.
Il trouve réconfort dans la mosquée, surtout pendant le mois de ramadan, où il lit le Coran et engage des conversations avec d'autres personnes de sa génération, évoquant ainsi des souvenirs du passé.
Haniyeh est issu d'une famille de réfugiés qui a été contrainte de quitter Jaffa pendant la Nakba en 1948.
Il n'est pas retourné à l'école après la Nakba, et sa famille s'est réfugiée à Gaza City. Haniyeh a ensuite exercé le métier de charpentier, puis il s'est marié et a eu trois fils et trois filles.

En Bref

La mosquée peut accueillir environ 5 000 fidèles. La fréquentation [du lieu sacré] est à son paroxysme pendant le ramadan, surtout au cours des dix dernières nuits du mois.

 

«Je souhaite retourner à Jaffa et lancer l'appel à la prière dans la mosquée sacrée d'al-Aqsa», a-t-il confié.
«Je me souviens de chaque détail de l'époque où je vivais à Jaffa, de la maison que nous habitions, du voyage qu'a effectué mon père en train pour aller en Égypte et puis en Arabie saoudite pour accomplir le Hajj (pèlerinage à La Mecque), du canon de l'iftar et des nombreux amis que nous avions. Nous nous amusions et jouions ensemble dans les ruelles et sur la plage», a-t-il raconté.
Le fait que le nom de Haniyeh a été, pendant des décennies, associé à la mosquée Omari a fait de lui un expert de l'histoire de la mosquée.
La mosquée peut accueillir environ 5 000 fidèles. La fréquentation [du lieu sacré] est maximale pendant le ramadan, surtout au cours des dix dernières nuits du mois.
La superficie de la mosquée Omari est de 4 100 mètres carrés. Le premier bâtiment construit sur ce site – un temple païen – remonte à environ 3 700 ans. Les Romains ont ensuite établi l'église Porphyrios sur ses ruines après leur occupation du Levant en 407 après J.-C.
L'église est restée en place jusqu'à la conquête islamique de Gaza en 634 après J.-C., lorsque la plupart des Gazaouis se sont convertis à l'islam, à l'exception de quelques-uns qui sont restés chrétiens. Les habitants se sont alors mis d'accord pour construire une mosquée sur la plus grande partie du site, et une église pour la minorité chrétienne sur une plus petite partie qui existe toujours aujourd'hui et porte le même nom que celui de l'église orthodoxe Saint Porphyrios.


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.