Zlabia, chekabia ... les pâtissiers orientaux de Paris se mettent à l'heure du ramadan

Fayçal Boucherit, le fondateur de Diamande, dans sa boutique parisienne. Photo Hakima Bedouani.
Fayçal Boucherit, le fondateur de Diamande, dans sa boutique parisienne. Photo Hakima Bedouani.
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Publié le Mercredi 06 avril 2022

Zlabia, chekabia ... les pâtissiers orientaux de Paris se mettent à l'heure du ramadan

  • Après la levée des restrictions imposées ces deux dernières années pour cause de pandémie de Covid-19, les musulmans de France vont, enfin, vivre un ramadan paisible
  • Les boutiques de pâtisseries orientales sont prises d’assaut par les consommateurs friands de gourmandises

PARIS: La pâtisserie fine, reine des tablées, est l’incontournable gourmandise des soirées de ramadan. Zlabia, cornes de gazelles, chebakia, baklava, dattes fourrées aux amandes et à la pistache, ou encore le produit phare, le Kalb el louz, figurent parmi les gourmandises préférées de la clientèle friande de gastronomie orientale.

Faysal Boucherit, l’un des fondateurs de Diamande, une maison de pâtisserie orientale fine et créative, créée en 2011 et située dans le XIe arrondissement de Paris, au cœur du quartier animé de la Bastille, confirme: la boutique est prise d’assaut par les consommateurs friands de gourmandises. «Le produit star du ramadan est le Kalb el louz (le cœur d’amande). C’est un gâteau de semoule avec de la fleur d’oranger et des amandes torréfiées», explique Faysal Boucherit à Arab News en français. «Nous avons une clientèle qui raffole de ce gâteau; on en produit énormément durant ce mois sacré, avec un afflux de clients qui ne viennent pas forcément toute l’année, mais qui reviennent durant cette période-là, et parmi eux, de nombreux Occidentaux», ajoute-t-il.

diamande
La pâtisserie Diamande a été conçue pour répondre à une attente: proposer de petites pâtisseries fines et goûteuses. Photo Hakima Bedouani.

Pour lui, la pâtisserie Diamande a été conçue pour répondre à une attente: proposer de petites pâtisseries fines et goûteuses. «Certaines sont revisitées, d’autres sont créées et réalisées dans notre atelier», explique Faysal Boucherit.
«Ce sont des créations fabriquées à partir de fruits à coque, comme le makrout à la figue ou à l’abricot», révèle M.  Boucherit.

Parmi ses nouvelles créations, il cite «L’exquis», une pâtisserie fine à base de mûre, de grué de cacao, des saveurs qui n’existent pas dans la pâtisserie traditionnelle, de même que le basilic, la noix de pécan, le café ou encore l’huile d’olive et le romarin. «Ce sont des créations exclusives Diamande», se réjouit-il, en précisant que la maison utilise des extraits naturels avec une réduction de sucre et propose des créations gourmandes sans gluten ou vegan, leur permettant ainsi de répondre à tous les goûts.

 

Un ramadan sans les restrictions liées à la Covid-19 pour les musulmans de France

Repas conviviaux et festifs entre familles et amis, élan de solidarité envers les gens dans le besoin, prières collectives dans les mosquées, soirées spirituelles, dîners dans les restaurants proposant des animations en lien avec le ramadan, tels sont les vœux exprimés par les musulmans de France. Après la levée des restrictions imposées ces deux dernières années pour cause de pandémie de Covid-19, les musulmans de France vont, enfin, vivre un ramadan paisible, plus convivial et proche des traditions et des coutumes de ce mois sacré.

Anissa est confiante. Cette maman de trois enfants, que nous avons rencontrée dans une grande surface, assure que le ramadan de cette année va être célébré avec humilité et convivialité. «On essaiera, malgré les moments troubles de l’actualité politique qui ont marqué la période préélectorale, l’ambiance morose et anxiogène liée aux répercussions de la pandémie et à la guerre en Ukraine, de célébrer nos coutumes et nos traditions du ramadan dans la paix et dans le respect des autres», indique-t-elle. «Nous avons hâte de nous retrouver dans un esprit de partage et d’échange qui ont tant manqué. Les tablées d’iftar sont spéciales, elles sont festives et on souhaite les partager avec nos proches et nos amis», ajoute-t-elle.

Nombreux sont ceux qui se sont organisés plusieurs jours à l’avance. Les achats de produits nécessaires pour les repas d’iftar ou f’tour («rupture du jeune») se constatent dans les commerces, les invitations pour les repas collectifs sont planifiées, et les soirées entre amis programmées.

Les boutiques de la maison La Rose de Tunis, situées dans le XVe et le XIe arrondissement de Paris, proposent quant à elles un large choix de pâtisseries marocaines, algériennes, tunisiennes et libanaises, à commander en ligne et à emporter. Créée par la famille Achache en 1989, l’enseigne compte désormais une dizaine de boutiques réparties sur le territoire français. Nous pouvons également citer la célèbre maison La Bague de Kenza, qui compte cinq boutiques en Île-de-France, autant de lieux incontournables pour la diaspora maghrébine en région parisienne.

Créée par Samira Fahim et L’Hassen Rahmani, originaires d’Algérie, La Bague de Kenza est considérée comme la première enseigne de pâtisserie algérienne à ouvrir ses portes rue Saint-Maur, dans le XIe arrondissement de la capitale française en 1993. «La qualité des produits de La bague de Kenza est excellente! Ces pâtisseries nous rappellent les douceurs de notre enfance. Tout en respectant la fabrication artisanale, la maison innove et elle diversifie ses offres. On y trouve des pâtisseries, différentes sortes de pains maison et de galettes que nous avons coutume de consommer lors de ce mois de jeûne», souligne Nadia, une Franco-Algérienne, fidèle cliente de la boutique.


Soixante-six migrants qui tentaient de traverser la Manche secourus

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  • Dans la matinée, les services de secours ont été "informés par le sémaphore de Dieppe qu'une embarcation de migrants se trouvait au large de Dieppe"
  • Les naufragés ont ensuite été "déposés au port de Dieppe où ils sont pris en charge par les services de secours terrestres et la police aux frontières"

RENNES: Soixante-six migrants, dont des femmes et des enfants, qui tentaient de traverser la Manche, ont été secourus mercredi par la France.

Dans la matinée, les services de secours ont été "informés par le sémaphore de Dieppe qu'une embarcation de migrants se trouvait au large de Dieppe". Une vedette côtière de la gendarmerie maritime a "porté secours à l’embarcation, en difficulté, dans l’après-midi".

L’équipage a récupéré "66 naufragés dont des femmes et des enfants", précise la préfecture maritime.

Les naufragés ont ensuite été "déposés au port de Dieppe où ils sont pris en charge par les services de secours terrestres et la police aux frontières". Il sont hébergés dans un gymnase.

"Les services de l'État procèdent à l'examen des situations administratives des migrants au cas par cas... Trois personnes ont d'ores et déjà été interpellées par la police nationale et placées en garde à vue, soupçonnées d'être des passeurs", indique la préfecture dans un communiqué.

Pendant ce temps au Royaume-Uni, les premiers migrants susceptibles d'être expulsés vers le Rwanda ont été arrêtés et placés en détention, a annoncé mercredi le gouvernement britannique, le Premier ministre Rishi Sunak saluant une nouvelle étape dans le déploiement d'une mesure phare de sa politique migratoire.

Le gouvernement conservateur a promis de mettre un terme à ces traversées par des migrants clandestins. Plus de 7.500 sont arrivés depuis le début de l'année, un record historique pour les quatre premiers mois de l'année.


Macron reçoit les représentants du monde agricole pour solder la crise

Le président Emmanuel Macron reçoit les représentants du monde agricole jeudi matin à l'Elysée pour échanger sur les "perspectives" du secteur et "acter la fin" de la crise de cet hiver. (AFP).
Le président Emmanuel Macron reçoit les représentants du monde agricole jeudi matin à l'Elysée pour échanger sur les "perspectives" du secteur et "acter la fin" de la crise de cet hiver. (AFP).
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  • L'exécutif et la FNSEA ne cachent pas leur espoir de clore le chapitre de la crise agricole qui a éclaté avec un blocage d'une portion de l'autoroute A64 mi-janvier en Haute-Garonne et s'est étendue à l'ensemble du territoire
  • Les manifestations ont poussé le gouvernement à prendre plus de 60 engagements (fonds d'urgence, simplifications, "pause" dans l'élaboration du plan de réduction de l'usage des pesticides, allègement de charges sur l'emploi de travailleurs saisonniers...)

PARIS: Le président Emmanuel Macron reçoit les représentants du monde agricole jeudi matin à l'Elysée pour échanger sur les "perspectives" du secteur et "acter la fin" de la crise de cet hiver.

La "réunion de travail", selon les termes de l'Elysée, doit débuter à 10H00.

Lors de l'inauguration, sous les huées, du dernier Salon de l'agriculture, le 24 février en pleine crise agricole, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous aux syndicats trois semaines plus tard.

L'échéance a été repoussée à plusieurs reprises, le syndicat majoritaire FNSEA s'impatientant de voir le chef de l'Etat livrer "sa vision" de l'avenir de l'agriculture.

L'exécutif et la FNSEA ne cachent pas leur espoir de clore le chapitre de la crise agricole qui a éclaté avec un blocage d'une portion de l'autoroute A64 mi-janvier en Haute-Garonne et s'est étendue à l'ensemble du territoire autour d'une multitude de doléances (normes, revenu, considération du métier...).

"On s'était engagé. Un accord a été conclu. On acte la fin", a commenté une source dans l'entourage d'Emmanuel Macron.

Les manifestations ont poussé le gouvernement à prendre plus de 60 engagements (fonds d'urgence, simplifications, "pause" dans l'élaboration du plan de réduction de l'usage des pesticides, allègement de charges sur l'emploi de travailleurs saisonniers...). Les plus récents datent de samedi, quand le Premier ministre Gabriel Attal a notamment assuré que la prise en compte des 25 meilleures années dans le calcul de la retraite des agriculteurs serait effective en 2026.

"L'ensemble du paquet" d'engagements gouvernementaux représente "entre 500 et 600 millions d'euros" pour les finances publiques, a déclaré le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau à des journalistes.

Syndicats dissonants

L'Assemblée nationale a commencé à examiner cette semaine en commission un projet de loi d'orientation agricole étoffé avec la crise. Il contient dans son article 1 l'affirmation que l'agriculture est "d'intérêt général majeur", dans l'optique notamment de faciliter la construction de réserves d'eau pour l'irrigation et de nouveaux bâtiments d'élevage hors-sol.

Ni le format du rendez-vous de jeudi, ni la liste des invités n'ont été précisés par l'Elysée.

Outre les syndicats agricoles (alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs, Coordination rurale, Confédération paysanne, Modef), la Coopération agricole - qui représente les intérêts des coopératives françaises - et plusieurs interprofessions (porc, volaille, céréales, vin, fruits et légumes) ont confirmé à l'AFP avoir été conviées.

Les syndicats majoritaires FNSEA et JA, qui ont engrangé à la faveur de cette crise une moisson inédite de réponses à leurs revendications, attendent du président une prise de parole faisant écho à son discours de Rungis de 2017, qui fait figure d'épouvantail pour une grande partie du monde agricole.

Le chef de l'Etat nouvellement élu avait alors secoué les filières en prônant une production alimentaire plus qualitative, plus durable, et théoriquement plus rémunératrice pour les agriculteurs. Une stratégie percutée par l'inflation et la résistance du secteur.

"Il faut qu'il reprenne la parole pour redonner sa vision pour l'avenir du monde agricole, qu'il nous dise comment il voit la ferme France dans 10, 20, 30 ans, comment il la place dans l'agriculture européenne", a dit à l'AFP le président des JA, Arnaud Gaillot.

Le message de la FNSEA à M. Macron ? "Faites en sorte que les annonces formulées se déclinent concrètement", a lancé le président du syndicat, Arnaud Rousseau, dans un entretien au Parisien mercredi. "Et si ce n'est pas le cas pour des raisons administratives ou politiques, alors à l'hiver prochain, il y aura à nouveau des mouvements", a-t-il prévenu.

"J'espère que le président a autre chose à nous dire que 'Le gouvernement a fait tout ce qu'il pouvait pour nous'. Ce ne serait pas entendable", a déclaré à l'AFP la présidente de la Coordination rurale, Véronique Le Floc'h.

Deuxième syndicat représentatif, la Coordination rurale continue d'organiser des manifestations locales, avec notamment des bâchages de radars de vitesse et des slogans comme "Pas d'argent pour les agriculteurs, pas d'argent pour l'Etat".

"Ce qui s'est passé ce week-end [avec les annonces de Gabriel Attal] ou ce qui se dira jeudi ne permettra de clore cette séquence et de dire que tout est réglé pour les paysannes et paysans. On s'organisera" pour continuer la mobilisation, affirme de son côté la porte-parole de la Confédération paysanne, Laurence Marandola.


1er-Mai: des milliers de personnes défilent pour les salaires ou pour la paix

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT  (Photo, AFP).
Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT (Photo, AFP).
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  • Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée
  • A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie

PARIS: "La colère sociale, elle est bel et bien présente": des milliers de personnes manifestent en France mercredi à l'occasion du 1er-Mai, avec des revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires, la paix, Gaza ou encore une Europe "plus protectrice".

Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée.

A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Une éviction que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit désapprouver "totalement".

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT, sous un ciel gris, derrière une banderole proclamant: "Mobilisés pour la paix et le progrès social".

A Rennes, la manifestation a attiré 1.400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, ils étaient entre 4.000 et 5.000, a constaté un journaliste de l'AFP. Vers midi, de premières dégradations avaient lieu.

A Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) ont défilé. Au moins 17  personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.

A Toulouse, ils étaient 3.000, selon la préfecture, 8.000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s'est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. "Stop à la guerre, augmentez les salaires" ou "contre la précarité", pouvait-on lire sur des pancartes.

A Paris, la manifestation doit s'élancer à 14H00 de la place de la République vers la place de la Nation. Dans une unité assez large, puisque la CFDT et l'Unsa en seront avec la CGT, FSU et Solidaires.

Avant le départ du cortège parisien, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix.

Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Sa numéro un Marylise Léon devait se rendre à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.

«plus compliqué»

Son homologue de FO, Frédéric Souillot, était à Montauban, en Occitanie, et dans la capitale les militants devaient manifester séparément depuis la place d'Italie à midi.

L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites.

"Là évidemment, c'est plus compliqué", a reconnu sur BFMTV Benoit Teste (FSU), tout en soulignant comme Marylise Léon, plus tôt sur France Inter, que les appels sont signés "assez largement" localement, notamment à Paris.

Dans ce contexte, au niveau national, "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignement territoriaux, consultée par l'AFP.

C'est nettement moins que l'an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800.000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT, bien au delà d'un 1er mai classique. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100.000 et 160.000) et la CGT 210.000.

Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est "un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022. (...) La colère sociale, elle est bel et bien présente", a affirmé Sophie Binet.

A Paris entre 15.000 et 30.000 personnes sont attendues par les autorités, dont 400 à 800 manifestants radicaux.

Mais les autorités s'attendent globalement à des manifestations "plus apaisées" que l'an dernier. De source policière, 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 5.000 à Paris.