L'Est de l'Ukraine se prépare à de violents combats, nouvelles sanctions contre Moscou

Des habitants courent près d'une maison en flammes à la suite d'un bombardement de Severodonetsk, dans la région du Donbass, le 6 avril 2022 (Photo, AFP).
Des habitants courent près d'une maison en flammes à la suite d'un bombardement de Severodonetsk, dans la région du Donbass, le 6 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 07 avril 2022

L'Est de l'Ukraine se prépare à de violents combats, nouvelles sanctions contre Moscou

  • Les forces russes ont bombardé mercredi plusieurs localités dans l'Est de l'Ukraine, dont Severodonetsk ou Rubizhne, faisant au moins un mort
  • Les autorités ukrainiennes redoutent dans l'est du pays une situation analogue à celle de Marioupol dans le sud

SYEVERODONETS'K: L'Est de l'Ukraine, désormais cible prioritaire du Kremlin, a appelé sa population civile à fuir les combats qui s'annoncent, en dépit de nouvelles sanctions américaines "dévastatrices" contre la Russie.

Les forces russes ont bombardé mercredi plusieurs localités dans l'Est de l'Ukraine, dont Severodonetsk ou Rubizhne, faisant au moins un mort, a dénoncé mercredi soir le gouverneur de la région de Lougansk (est), encore sous contrôle ukrainien, Serguiï Gaïdaï.

"Je demande aux gens d'évacuer, parce que nous voyons clairement qu'avant de passer à l'offensive totale, l'ennemi va juste détruire complètement tous ces endroits", a-t-il déclaré, interrogé par une chaîne de télévision ukrainienne. "S'il-vous-plaît, partez" pendant qu'il en est encore temps, a-t-il insisté.

"Nous n'avons nulle part où aller, ça fait des jours que c'est comme ça", a déploré auprès de l'AFP mercredi un habitant de Severodonetsk, Volodymyr, 38 ans, devant le spectacle d'un bâtiment en flammes. "Je ne sais pas pour qui est cette guerre, mais nous, nous sommes là sous les bombes..."

La vice-Première ministre Iryna Verechtchouk a également lancé depuis Kiev mercredi un appel aux habitants de l'est du pays à évacuer la région "immédiatement", en raison des craintes d'une offensive majeure de l'armée russe sur le Donbass (est) dont la Russie a désormais fait sa cible numéro un.

Il faut partir "maintenant" sous peine de "risquer la mort" dans les prochains jours, a-t-elle aussi insisté. Si l'armée russe lançait une attaque d'importance dans la région, "nous ne pourrions plus aider" la population, a-t-elle alerté.

"Il faut évacuer tant que cette possibilité existe. Pour l'instant, elle existe encore", a insisté Mme Verechtchouk, qui coordonne l'organisation des couloirs humanitaires depuis le début de l'invasion russe le 24 février.

Un enfer

Au moins deux cars affrétés par les autorités ont évacué mercredi quelques dizaines de personnes, pour l'essentiel âgées.

Pavlo Kirilenko, gouverneur de la région de Donetsk encore sous contrôle ukrainien, a assuré mercredi que la population commençait à répondre aux appels d'évacuation. "Ils écoutent. La route (pour l'évacuation) est plus empruntée", a-t-il affirmé dans une vidéo postée sur sa page Facebook.

Les autorités ukrainiennes redoutent dans l'est du pays une situation analogue à celle de Marioupol dans le sud, où des milliers de personnes encore bloquées dans cette ville assiégée et bombardée depuis des semaines, vivent un enfer.

Un convoi de sept autobus et d'environ 40 véhicules privés sous protection du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est arrivé mercredi du sud-est de l'Ukraine à Zaporojie (sud), a constaté une journaliste de l'AFP.

"Ceux qui faisaient partie du convoi avaient réussi à fuir Marioupol", a expliqué la Croix-Rouge, dont l'une des équipes chargées d'aider à évacuer les civils avait été "retenue" lundi par la police dans une localité sous contrôle russe, contrainte ensuite de rebrousser chemin.

En faisant la guerre en Ukraine Poutine a raccourci son temps au pouvoir, selon un opposant

En décidant de faire la guerre à l'Ukraine, Vladimir Poutine "a clairement raccourci son temps au pouvoir", a déclaré Léonid Volkov, un proche de Alexeï Navalny, le principal opposant au président russe.

En envahissant l'Ukraine, "Poutine a clairement fait chuter la probabilité du scénario selon lequel il reste au Kremlin jusqu'à sa mort... et comme il l'avait prévu", a affirmé M. Volkov dans un entretien à l'AFP, en marge du Sommet de Genève pour les droits de l'Homme et la Démocratie.

Pour l'opposant, le président russe "a fait une erreur de calcul" en lançant ses troupes contre le pays voisin le 24 février, et cette invasion est vouée à l'échec.

M. Volkov reconnaît que "Poutine se débrouille bien pour vendre sa propagande" et justifier l'invasion aux yeux de la partie de la population russe qui n'a pas d'autre source d'information que la télévision d'Etat.

Mais insiste M. Volkov, les élites russes "vivent très mal le désastre économique, les pertes (humaines), les restrictions et les sanctions. Elles vont commencer à penser à un changement de régime ou à changer de système".

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«Pas d'eau, pas d'électricité»

"Ces gens ont vraiment vécu le pire", a déclaré Lucile Marbeau, porte-parole du CICR.

"Nous entendons des gens dire qu'ils ont dû quitter Marioupol à pied. Là-bas, à Marioupol, il n'y a toujours pas de nourriture, pas d'eau, pas d'électricité". 

"Il y a eu de très gros bombardements. C'est pourquoi nous avons été retardés", a raconté l'une des personnes évacuées, Iryna Nikolaïenko, qui a pu se frayer un chemin hors de cette cité portuaire pendant une pause dans les combats. 

"Il y a une semaine, des estimations prudentes faisaient état d'un bilan de 5 000 morts", a écrit mercredi sur la messagerie Telegram le conseil municipal de Marioupol.

"Mais étant donné la taille de la ville, les destructions catastrophiques, la durée du blocus et la résistance acharnée, il pourrait y avoir des dizaines de milliers de victimes dans la population civile de Marioupol", a-t-il averti.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé mercredi la Russie de bloquer l'accès humanitaire à Marioupol pour dissimuler les "milliers" de victimes dans cette ville.

"Je pense que l'une des principales raisons pour lesquelles nous ne pouvons pas faire entrer d'aide humanitaire dans Marioupol est que, tant que tout n'a pas été +nettoyé+ par les soldats russes, ils ont peur que le monde voie ce qu'il s'y passe", a déclaré M. Zelensky dans un entretien avec la chaîne de télévision turque Habertürk.

La Russie a été accusée de "crimes de guerre" après la découverte de dizaines de cadavres dans plusieurs localités près de Kiev, dont Boutcha, après le retrait des forces russes.

"Ce qui se passe, ce n'est rien de moins que des crimes de guerre majeurs. Les nations responsables doivent s'unir pour que les responsables rendent des comptes", a dit mercredi le président américain Joe Biden à Washington, en promettant "d'étouffer pour des années" le développement économique de la Russie.

Des soldats ukrainiens formés aux Etats-Unis au maniement de drones tueurs

"Un très petit nombre de soldats ukrainiens (...) se trouvait déjà aux Etats-Unis et était là depuis l'automne, bien avant l'invasion, à des fins d'entraînement", a dit à la presse le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby. 

"Nous avons profité du fait qu'ils étaient toujours dans le pays pour leur donner quelques jours de formation au maniement des Switchblade", a-t-il ajouté, notant qu'à leur retour dans leur pays, ils pourraient "former d'autres soldats ukrainiens".

Selon un haut responsable du Pentagone ayant requis l'anonymat, il s'agit d'un "petit nombre" de soldats ukrainiens, "moins d'une douzaine". "Ils devraient rentrer en Ukraine prochainement", a-t-il ajouté.

La veille, lors d'une audition au Congrès, le ministre de la Défense Lloyd Austin avait indiqué que les Etats-Unis formaient hors d'Ukraine les soldats ukrainiens au maniement des armes qu'ils leur fournissent.

"Certains sont formés ici, aux Etats-Unis", avait ajouté le chef d'état-major, le général Mark Milley, sans plus de précisions.

«Dévastatrices»

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle volée de sanctions économiques et financières contre la Russie, qu'ils qualifient de "dévastatrices" et qui visent notamment les grandes banques et les filles du président russe Vladimir Poutine.

Selon Washington, la Russie pourrait voir son économie s'effondrer de quelque 15% cette année.

En plus d'interdire tous les nouveaux investissements en Russie, une mesure connue depuis mardi, l'exécutif américain va imposer les contraintes les plus sévères qui soient à l'incontournable banque publique Sberbank et à la plus grande banque privée du pays, Alfa Bank.

Et en Europe, le président du Conseil européen Charles Michel a estimé mercredi que l'UE devrait "tôt ou tard" prendre des sanctions sur le pétrole et le gaz russes.

Plusieurs pays européens très dépendants du gaz russe, Allemagne en tête, sont toutefois très réticents à une telle mesure qui pénaliserait lourdement leurs économies.

Risque de défaut, effondrement du secteur automobile, inflation... Après des semaines de sanctions de plus en plus dures, l'économie russe commence à se fissurer, selon des données publiées mercredi. 

Pour Timothy Ash, analyste de Blue Bay Asset, "Poutine appauvrit la Russie pour des années".

Le conflit ne donne aucun signe d'affaiblissement. L'Otan a discuté du sujet à l'occasion d'une réunion qui s'est ouverte mercredi à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'Alliance.

"La guerre peut durer longtemps, plusieurs mois, voire des années. Et c'est la raison pour laquelle nous devons être préparés à un long parcours en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine, le maintien des sanctions et le renforcement de nos défenses", a déclaré en ouverture son secrétaire général Jens Stoltenberg.


Macron, Starmer et Merz se sont entretenus avec Trump sur l'Ukraine

Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a tenu un appel de 40 minutes avec Donald Trump, Keir Starmer et Friedrich Merz pour discuter des efforts de médiation américains et d’une solution durable au conflit en Ukraine
  • Les dirigeants ont souligné un moment critique pour l’Ukraine et la sécurité euro-atlantique

PARIS: Emmanuel Macron a annoncé mercredi s'être entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump et d'autres dirigeants européens au sujet de l'Ukraine, "pour essayer d'avancer".

L'appel a duré 40 minutes, selon le président français. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont pris part aussi à cet entretien, a précisé l'Élysée à l'AFP.

De même source, les dirigeants ont "discuté des derniers développements de la médiation engagée par les Etats-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries".

"Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours", a ajouté l'Élysée. "Ils ont convenu qu'il s'agissait d'un moment critique pour l'Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique", a-t-on complété.

Les trois dirigeants européens se sont réunis lundi à Londres avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour lui apporter leur soutien appuyé au moment où il est de nouveau sous la pression des États-Unis pour faire des concessions afin de mettre fin à la guerre avec la Russie.

Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent aussi présider jeudi une nouvelle réunion, par visioconférence, de la "coalition des volontaires", qui rassemble les soutiens de Kiev disposés à lui apporter des "garanties de sécurité" dans le cadre d'un éventuel futur cessez-le-feu ou accord de paix.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
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  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.