Plus d'un milliard de personnes dans le monde affectées par la guerre russe en Ukraine, selon le chef de l’ONU

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. (Photo, AFP)
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 05 avril 2022

Plus d'un milliard de personnes dans le monde affectées par la guerre russe en Ukraine, selon le chef de l’ONU

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. (Photo, AFP)
  • «Notre analyse indique que 74 pays en développement, avec une population totale de 1,2 milliard de personnes, sont particulièrement vulnérables à la flambée des prix des aliments, de l'énergie et des engrais», a-t-il dit
  • «La guerre en Ukraine doit cesser – maintenant. Nous avons besoin de négociations sérieuses pour la paix, fondées sur les principes de la Charte des Nations unies», a ajouté le chef de l'ONU

NATIONS UNIES: La guerre russe en Ukraine, « en violation de la Charte des Nations unies », a des conséquences dans 74 pays en développement, touchant 1,2 milliard de personnes, a affirmé mardi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, tandis qu'une de ses adjointes dénonçait le recours par Moscou à des armes à sous-munitions. 

« Notre analyse indique que 74 pays en développement, avec une population totale de 1,2 milliard de personnes, sont particulièrement vulnérables à la flambée des prix des aliments, de l'énergie et des engrais », a-t-il dit, à l'ouverture d'une réunion du Conseil de sécurité.  

Son adjointe pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo, a fait part de la « grave préoccupation » de l'ONU sur le recours aux bombes à sous-munitions dans des zones résidentielles. 

« Ces armes causent la plupart des victimes civiles ainsi que la destruction massive des infrastructures civiles, y compris les bâtiments résidentiels, les hôpitaux, les écoles, les stations d'eau et les systèmes électriques », a-t-elle dénoncé. 

L'ONU « a reçu des allégations crédibles selon lesquelles les forces russes auraient utilisé des armes à sous-munitions dans des zones peuplées au moins 24 fois » depuis l'invasion de fin février. « Les allégations selon lesquelles les forces ukrainiennes auraient utilisé de telles armes font également l'objet d'une enquête », a-t-elle ajouté. 

« La guerre en Ukraine doit cesser – maintenant. Nous avons besoin de négociations sérieuses pour la paix, fondées sur les principes de la Charte des Nations unies », a ajouté le chef de l'ONU. 

Selon lui, elle représente « l'un des plus grands défis jamais lancés à l'ordre international et à l'architecture de paix mondiale, fondée sur la Charte des Nations unies. En raison de sa nature, de son intensité et de ses conséquences ». 

« Nous avons affaire à l'invasion totale, sur plusieurs fronts, d'un État membre des Nations unies, l'Ukraine, par un autre, la Fédération de Russie - membre permanent du Conseil de sécurité - en violation de la Charte des Nations unies », a-t-il une nouvelle fois dénoncé. 

Avec, pour Moscou, « plusieurs objectifs, dont le redécoupage des frontières internationalement reconnues entre les deux pays », a-t-il insisté dans une nouvelle attaque virulente à l'égard du Kremlin. 

« L'offensive russe a également entraîné le déplacement de plus de dix millions de personnes en un mois seulement – le mouvement de population forcé le plus rapide depuis la Seconde Guerre mondiale », a aussi relevé Antonio Guterres. 

Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths, s'exprimant pour sa part de Genève après un rapide voyage à Moscou, n'a pas fait état d'avancée dans sa mission d'une recherche d'un « cessez-le-feu humanitaire ». 

« Marioupol est le centre de l'enfer », a-t-il dit alors que la ville reste assiégée depuis des semaines par les forces russes. 

Il a indiqué avoir rencontré les responsables des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov et Sergueï Verchinine, ainsi que séparément un vice-ministre de la Défense. 

« J'ai décrit les possibilités de renforcer » la coopération existante entre l'ONU et la Russie « en partageant des suggestions spécifiques pour des pauses militaires convenues d'un commun accord afin de permettre l'évacuation des civils et le passage en toute sécurité de l'aide vitale ». 

« Mes interlocuteurs m'ont assuré de leur intention d'étudier attentivement ces idées. Nous nous sommes mis d'accord pour rester en contact étroit », a-t-il ajouté, sans autres précisions. 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

Le milliardaire républicain de 79 ans avait auparavant assuré qu'un "accord" allait être trouvé concernant le conflit entre l'Iran et Israël, sans bien expliquer si ce serait le résultat de la contrainte militaire ou de négociations.

Il est par ailleurs resté évasif lundi sur la question d'une participation américaine active à l'offensive aérienne sans précédent d'Israël.

Israël et l'Iran échangent barrages de missiles et menaces guerrières pour la cinquième nuit consécutive, Téhéran annonçant des frappes "sans interruption jusqu'à l'aube" après une nouvelle vague d'attaques israéliennes contre sa télévision nationale et plusieurs autres cibles.


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.  


Un médecin syrien condamné à perpétuité en Allemagne pour crimes contre l'humanité sous Assad

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
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  • Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups
  • "Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad"

FRANCFORT: Un médecin syrien, accusé de tortures d'opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné à la prison à vie lundi par la justice allemande, après un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.

Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu'à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d'autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.

Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups.

"Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad" aux manifestations des opposants.

Dénonçant "une violation massive des droits de l'Homme" par l'accusé, le juge a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer "que la souffrance des victimes n'est pas oubliée".

"Outre les difficultés inhérentes à un délai de 12 ans, le régime syrien a tenté jusqu'à sa chute (en décembre 2024, ndlr) d'exercer une influence sur la procédure" allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins.

Etant donné la gravité des faits, la condamnation à la perpétuité d'Alaa Moussa a été assortie d'une peine de sûreté pour une durée non encore définie (qui sera décidée au bout de quinze ans d'incarcération).

Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à plus d'une cinquantaine de témoins et d'anciennes victimes.

Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d'intimidation à l'encontre de leur famille restée au pays alors que l'ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.

Une situation qui s'est détendue après la chute, durant le procès, du dictateur Bachar al-Assad, renversé en décembre 2024 et désormais réfugié en Russie.

Parmi les témoins, un ancien lieutenant d'Alep, âgé aujourd'hui d'une quarantaine d'années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.

"Puni pour ses actes" 

Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, qui sont décédés peu après, dans l'hôpital militaire où il sévissait.

"Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d'échapper à la justice. Il devra toujours s'attendre à être puni pour ses actes", a asséné le juge Christoph Koller lors de son verdict.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.

Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d'une milice syrienne soutenant l'ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d'actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.

Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.

Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.

Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l'économie et les infrastructures du pays.