Ukraine: près de 200 diplomates russes expulsés d'Europe en 48 heures

Image de l'ambassade de Russie à Berlin suite à la décision de l'Allemagne d'expulser «un nombre élevé» de diplomates russes en poste à Berlin. (Photo, AFP)
Image de l'ambassade de Russie à Berlin suite à la décision de l'Allemagne d'expulser «un nombre élevé» de diplomates russes en poste à Berlin. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 05 avril 2022

Ukraine: près de 200 diplomates russes expulsés d'Europe en 48 heures

Image de l'ambassade de Russie à Berlin suite à la décision de l'Allemagne d'expulser «un nombre élevé» de diplomates russes en poste à Berlin. (Photo, AFP)
  • La Slovénie a décidé mardi à son tour d'expulser 33 diplomates russes pour exprimer sa «vive protestation» et son «choc» après la découverte de nombreux cadavres dans la ville ukrainienne libérée de Boutcha
  • Le Kremlin a dénoncé mardi le «manque de clairvoyance» européenne après l'expulsion d'Europe de plus de 120 diplomates russes

ROME: Après la France et l'Allemagne lundi, l'Italie, l'Espagne et la Slovénie ont à leur tour expulsé mardi en masse des diplomates russes, marquant une nouvelle dégradation des relations avec Moscou après la découverte de massacres imputés aux forces russes près de Kiev. 

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a pour sa part annoncé mardi avoir décidé de déclarer « persona non grata » plusieurs membres de la représentation de la Russie auprès de l'UE à cause « d'activités contraires » à leur statut de diplomates, sans dire combien ni la date de leur expulsion. 

L'Italie a décidé d'expulser 30 diplomates russes pour des raisons de « sécurité nationale ». « Cette décision a été prise en accord avec d'autres partenaires européens et atlantiques », a expliqué le Premier ministre Mario Draghi, précisant que l'Italie soutenait « avec conviction » les nouvelles sanctions présentées mardi par la Commission européenne. 

La Roumanie a déclaré mardi « personae non gratae » dix membres du personnel de l'ambassade russe à Bucarest. 

Le ministère roumain des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur russe à Bucarest, Valery Kuzmin, et lui a « réitéré la ferme condamnation des crimes commis à Boutcha et dans d'autres localités d'Ukraine, dont la responsabilité revient à la Russie ». 

Les Occidentaux ont manifesté ce week-end leur indignation après la découverte de dizaines de corps portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, à la suite du retrait des Russes. 

Pour sa part, la Russie a rejeté fermement son implication, en dénonçant une »mise en scène » ukrainienne visant selon Moscou à dénigrer l'image des soldats russes. 

Dans la foulée des informations sur les morts de Boutcha, la Lituanie a annoncé l'expulsion de l'ambassadeur de Russie « en réponse à l'agression militaire de la Russie contre l'Ukraine souveraine et aux atrocités commises par les forces armées russes ». 

L'Allemagne a fait savoir le jour même qu'elle expulsait »un nombre élevé » de diplomates russes en poste à Berlin, selon la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock. D'après des informations de l'AFP, leur nombre s'élèverait à 40. 

Le Kremlin dénonce le «manque de clairvoyance» européenne

Le Kremlin a dénoncé mardi le « manque de clairvoyance » européenne après l'expulsion d'Europe de plus de 120 diplomates russes en raison de l'offensive russe en Ukraine. 

« Nous le regrettons. La réduction des possibilités de communiquer au niveau diplomatique dans ces conditions difficiles » dénote d'un « manque de clairvoyance qui va compliquer davantage la communication (entre la Russie et l'UE, ndlr) nécessaire pour trouver des solutions », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. 

« Et cela va entraîner inévitablement des mesures de représailles », a-t-il ajouté.

Représailles russes en vue 

Quelques minutes plus tard, la France annonçait l'expulsion de 35 diplomates russes « dont les activités sont contraires à (ses) intérêts », selon une source proche du ministère français des Affaires étrangères. 

Mardi matin, le Danemark avait lui aussi décidé d'expulser 15 diplomates russes ayant « mené des activités d'espionnage sur le sol danois », a affirmé le ministre des Affaires étrangères Jeppe Kofod.  

La Suède a également annoncé en milieu de journée l'expulsion de trois diplomates russes, suivie par l'Espagne qui a décidé l'expulsion « immédiate » d'environ 25 diplomates russes représentant une « menace pour les intérêts » du pays.  

Le ministre espagnol des Affaires étrangères Jose Manuel Albares a exprimé l'indignation de Madrid devant les « images insoutenables » de Boutcha tout en annonçant que l'ambassadeur russe à Madrid restait pour garder le dialogue ouvert car « nous ne perdons pas espoir que la guerre de Poutine va cesser ».  

En fin d'après-midi, la Slovénie en a expulsé 33 et l'Estonie 14, soit au total près de 200 diplomates russes expulsés d'Europe en 48 heures. 

Plusieurs Etats européens avaient déjà pris auparavant des mesures similaires. 

La Slovénie a également convoqué l'ambassadeur russe pour lui signifier « le choc causé par la mort de civils ukrainiens », et rappelé pour consultations son ambassadeur à Moscou, Branko Rakovec. 

L'Estonie a pour sa part fermé le consulat général de Russie et bureaux consulaires. 

Le 29 mars, la Belgique avait annoncé l'expulsion sous 15 jours de 21 personnes travaillant pour l'ambassade et le consulat de Russie, soupçonnées d'implication « dans des opérations d'espionnage et d'influence menaçant la sécurité nationale ». 

Le même jour, les Pays-Bas avaient décidé l'expulsion de 17 personnes « accréditées en tant que diplomates auprès des représentations russes aux Pays-Bas » mais « secrètement actives en tant qu'officiers de renseignement ». 

Le 23 mars, la Pologne avait annoncé, par la voix de son ministre de l'Intérieur Mariusz Kaminski, l'expulsion 45 « espions russes se faisant passer pour des diplomates ». 


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.