La zlabia, reine de la meïda algérienne

La zlabia, cette irrésistible gourmandise qui se consomme sans modération en Algérie durant le mois de ramadan constitue une véritable tendance depuis des années (Photo, fournie).
La zlabia, cette irrésistible gourmandise qui se consomme sans modération en Algérie durant le mois de ramadan constitue une véritable tendance depuis des années (Photo, fournie).
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Publié le Lundi 02 mai 2022

La zlabia, reine de la meïda algérienne

  • Semoule, farine, levure, eau et miel, seulement quatre ingrédients suffisent pour préparer ce délicieux gâteau à la portée de toutes les bourses et apprécié par tous les Algériens
  • À Boufarik, à 35 km au sud-ouest d’Alger, des familles détiennent les secrets de la zlabia et le savoir-faire de cette pâtisserie se transmet de génération en génération

ALGER: La zlabia, cette irrésistible gourmandise qui se consomme sans modération en Algérie durant le mois de ramadan constitue une véritable tendance depuis des années. Ce «must» n’est rien d’autre, en fait, qu’une sucrerie à la fois croquante et mielleuse qui orne à la perfection les tables des veillées du mois sacré pour accompagner le thé des soirées ramadanesques. Semoule, farine, levure, eau et miel, seulement quatre ingrédients suffisent pour préparer ce délicieux gâteau à la portée de toutes les bourses et apprécié par les Algériens des quatre coins du pays.

Ce «must» n’est rien d’autre, en fait, qu’une sucrerie à la fois croquante et mielleuse (Photo, fournie).
Ce «must» n’est rien d’autre, en fait, qu’une sucrerie à la fois croquante et mielleuse (Photo, fournie). 

La zlabia de Boufarik, «une référence»

Chaque ramadan, la ville de Boufarik, située à 35 km au sud-ouest d’Alger, subit une véritable métamorphose et un flux énorme d’Algériens vient acheter la renommée «zlabiette de Boufarik».  

Visiblement, cette confiserie traditionnelle exerce une attraction toute particulière sur les jeûneurs, comme l’attestent les interminables files de voitures immatriculées dans différentes wilayas du pays. Des échoppes la proposant se sont installées, l’une à côté de l’autre, des deux côtés des accès de la ville.

Visiblement, cette confiserie traditionnelle exerce une attraction toute particulière sur les jeûneurs (Photo, fournie).
Visiblement, cette confiserie traditionnelle exerce une attraction toute particulière sur les jeûneurs (Photo, fournie). 

«C'est presque un rituel pour moi (rires)! Chaque mois de ramadan, je m'organise pour acheter de la zlabia de Boufarik. Me revoilà, après deux ans de disette, à cause des mesures restrictives liées à la lutte contre l'épidémie», raconte Tahar, venu spécialement de la wilaya de Médéa pour combler ses papilles.

À Boufarik, des familles détiennent la bonne recette et le savoir-faire de cette pâtisserie(Photo, fournie).
À Boufarik, des familles détiennent la bonne recette et le savoir-faire de cette pâtisserie(Photo, fournie).

Le jeune trentenaire explique d’ailleurs qu’il avait perdu le goût mythique de cette zlabia, n’ayant pu visiter Boufarik au cours des deux dernières années. «J’avoue que j'avais peur en lisant dans les journaux que la ville et la wilaya de Blida étaient l'épicentre de l’épidémie! Dieu merci, avec la levée des mesures sanitaires, je suis là en ce premier jour du mois sacré pour m’acheter deux kilos: pour ma famille, et pour un ami qui me suppliait de lui en procurer un kilo», poursuit-il.

Pour notre interlocuteur, la zlabia de Boufarik est comme un label. «Les artisans et commerçants de cette friandise sont partout, mais le simple fait de mentionner la provenance de Boufarik procure une autre jouissance, en plus du plaisir de goûter les sucreries», assure-t-il.

Aziza est tout aussi enthousiaste. La mère de famille est venue de la capitale pour acheter ce mets mielleux. «La zlabia est, pour tout dire, une friandise essentielle durant le mois sacré de ramadan», lance-t-elle. Elle avoue ne pas pouvoir imaginer sa table de ramadan sans la précieuse gourmandise. «C'est désormais inscrit dans nos traditions, dans nos valeureuses coutumes… avec un bon thé, pour les uns, ou un café, pour les autres, et autour d'une belle table garnie d'autres gâteaux traditionnels, nos familles se réunissent et passent des soirées dignes de ce nom», explique Aziza.

La zlabia de Boufarik est comme un label (Photo, fournie).
La zlabia de Boufarik est comme un label (Photo, fournie). 

Pour elle, la zlabia permet aussi se ressourcer en énergie, pour affronter un autre jour de carême. «Nos aïeux ont confectionné et nous ont laissé en héritage de magnifiques gâteaux traditionnels, à l'image de la zlabia, reine de la meïda algérienne.»

De père en fils…

À Boufarik, des familles détiennent la bonne recette et le savoir-faire de cette pâtisserie qui se transmet de génération en génération, dans le cercle familial. «L’authentique zlabia est reconnaissable à son goût inégalable, et pour en manger de la véritable, il faut l’acheter chez les Aksil», lance Rabah, natif de cette ville.

Pour lui, la vraie zlabia de Boufarik ne se trouve guère chez ces vendeurs qu’il qualifie «d’amateurs», mais plutôt chez quelques familles boufarikoises, qui ont su préserver ce goût distingué, dont le secret est jalousement transmis de père en fils. «Notre table sans la zlabia des Aksil ne vaut absolument rien», assure le jeune homme.

La zlabia de Boufarik est comme un label (Photo, fournie).
La zlabia de Boufarik est comme un label (Photo, fournie). 

À ce jour, les membres de la famille Aksil continuent de père en fils et de mère en fille à perpétuer cette tradition. Leur réputation est même devenue internationale, leur zlabia se vendant désormais de l’autre côté de la Méditerranée. On la retrouve en France, Belgique et au Royaume-Uni, exportée par les petits-fils de cette famille installée depuis longtemps en Europe avec le même goût exceptionnel et inaltérable grâce à l’art de sa préparation.

Des prix qui flambent

Toutefois, nombre d’adeptes ont exprimé leur mécontentement face aux prix élevés de la zlabia. Les vendeurs de Boufarik affichent en effet le prix de 300 dinars algériens (soit 1,93 euros) le kilogramme. «Et dire qu’il y a deux ans, on l’achetait à 150 dinars/kg !», s’exclame un client, avant d’ajouter: «Et, comme à leur habitude, les vendeurs justifient ces augmentations par la flambée des prix des ingrédients de la zlabia ou par des pénuries.»

De leur côté, les artisans se plaignent de la cherté de l’huile, du sucre et de la pénurie de semoule que connaît le pays depuis quelques mois. «Nous nous approvisionnons directement auprès des grandes surfaces commerciales, au même titre que le commun des consommateurs, nous ne nous bénéficions pas de tarifs préférentiels, et par conséquent l’augmentation des prix et dûment justifiée», explique un artisan pâtissier.

De leur côté, les artisans se plaignent de la cherté de l’huile, du sucre et de la pénurie de semoule que connaît le pays depuis quelques mois (Photo, AFP).
De leur côté, les artisans se plaignent de la cherté de l’huile, du sucre et de la pénurie de semoule que connaît le pays depuis quelques mois (Photo, fournie). 

Face à cette situation, et par souci d’économie, nombreuses sont les familles qui préfèrent préparer la zlabia chez eux. Les recettes ne manquent pas, notamment sur les réseaux sociaux. Cette recette centenaire semble enfin prête à dévoiler ses secrets et faire la joie des papilles de milliers d’adeptes… ou pas! Pour le savoir, il faudrait essayer les centaines des recettes qui circulent sur YouTube. Il ne vous reste qu’à retrousser vos manches, et à vous souhaiter bonne chance!


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
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  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
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  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com