En tête, Macron réussit son pari du premier tour

Emmanuel Macron s'adresse aux sympathisants après les premiers résultats du premier tour à Paris Expo Porte de Versailles Hall 6 à Paris, le 10 avril 2022 (Photo, AFP).
Emmanuel Macron s'adresse aux sympathisants après les premiers résultats du premier tour à Paris Expo Porte de Versailles Hall 6 à Paris, le 10 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 11 avril 2022

En tête, Macron réussit son pari du premier tour

  • En recueillant de 28,1% à 28,4% des suffrages exprimés, Emmanuel Macron est dans l'étiage haut que les instituts de sondage lui promettaient
  • La faiblesse historique du Parti socialiste, des Républicains, mais aussi des Verts, laisse entrevoir un «front républicain» dégarni

PARIS: En tête des suffrages dimanche soir avec un meilleur score qu'il y a cinq ans, Emmanuel Macron a réussi son pari du premier tour en devançant nettement Marine Le Pen, mais devra réussir à rassembler un électorat fracturé pour espérer être réélu.

Pour la première fois depuis vingt ans, le président sortant arrive en tête du premier tour et, pour la première fois depuis plus de quarante ans, les Français ont choisi pour le second tour le même duel que lors de la précédente élection présidentielle.

En recueillant de 28,1% à 28,4% des suffrages exprimés, Emmanuel Macron est dans l'étiage haut que les instituts de sondage lui promettaient en fin de campagne, supérieur à son score de 2017 (24,01%).

Une satisfaction? Si les mêmes analystes tablaient il y a encore un mois sur un potentiel de plus de 30% des voix pour le président sortant, un temps bénéficiaire d'un "effet drapeau" lié à la guerre en Ukraine, l'état-major de la macronie ne faisait pas la fine bouche dimanche soir après des derniers jours jugés compliqués.

"Emmanuel Macron a bien tenu, on se retrouve dans une meilleure configuration", s'est réjoui le sénateur LREM François Patriat, au milieu de centaines de militants tout sourire.

Présidentielle: Edouard Philippe veut faire campagne activement pour Macron

L'ancien Premier ministre Édouard Philippe a appelé dimanche à voter pour Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle, ajoutant qu'il entendait "faire campagne activement" pour le président sortant, qui devance Marine Le Pen à l'issue du premier tour.

"Les Français ont placé Emmanuel Macron en tête au premier tour de l'élection présidentielle et je m'en félicite", a réagi M. Philippe dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux.

Le maire du Havre salue "le bon score du président de la République qui le place dans les meilleurs dispositions pour le second tour".

Faire du terrain

Les Cassandre en sont pour leurs frais: malgré une campagne jugée tardive, poussive et sans entrain, au positionnement incertain, la mauvaise surprise crainte par de nombreux cadres de l'équipe de campagne n'a pas eu lieu.

"Il est nécessaire d'aller à la rencontre des électeurs, de faire du terrain", a toutefois exhorté le ministre délégué chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, quand la parcimonie avec laquelle le candidat favori a consenti à faire des déplacements avant le premier tour a pu surprendre.

L'appel semble avoir été entendu: Emmanuel Macron sera dans les Hauts-de-France lundi et un meeting géant est annoncé samedi à Marseille.

Emmanuel Macron est-il le favori pour le second tour? "Oui, mais", répondent certains lieutenants du président, tant la campagne d'entre-deux-tours s'annonce ouverte.

Car le paysage politique né de ce premier tour est inédit: d'abord, la faiblesse historique du Parti socialiste, des Républicains, mais aussi des Verts, laisse entrevoir un "front républicain" dégarni.

Et, si Jean-Luc Mélenchon a lancé à plusieurs reprises un "pas une seule voix à Mme Le Pen", il n'a pas fermé la porte à un vote blanc, mécaniquement favorable à la candidate du RN.

C'est ainsi sur l'électorat mélenchoniste que lorgnent désormais plusieurs ténors macronistes.

La CFDT appelle à battre le RN en votant pour Emmanuel Macron

"Cet appel ne vaut ni approbation du bilan du président sortant ni adhésion à son programme", a ajouté la confédération.

"Malgré une volonté affichée de dédiabolisation, le Rassemblement national n'a fondamentalement pas changé. Son programme politique centré sur la discrimination entre les citoyens, le repli sur soi et le rejet de l'autre, y compris en modifiant la Constitution, ses accointances internationales avec les autocrates, sa détermination à saper l'Europe sont un danger pour la démocratie", dénonce la CFDT.

Pouvoir d'achat

"Il y a des choses à remettre en perspective, en avant, dans le programme", soufflait-on dimanche soir dans l'entourage d'Emmanuel Macron, en énumérant les mesures à destination "des familles monoparentales, des étudiants, des précaires".

"La question, c'est être le plus clair possible pour être le plus rassembleur", ajoutait-on, alors que le président sortant a appelé lors d'une allocution depuis son QG de campagne à fonder, au-delà des "différences", "un grand mouvement politique d'unité et d'action", en disant vouloir "tendre la main à tous ceux qui veulent travailler pour la France".

Marine Le Pen peut de son côté compter pour la première fois sur une réserve de voix substantielle, puisqu'Eric Zemmour (environ 7%) a appelé à voter pour la candidate d'extrême droite.

Plus généralement, le camp Macron s'est inquiété ces dernières semaines, à mesure que Mme Le Pen montait dans les sondages, de voir la fille de Jean-Marie Le Pen parvenir à corriger une image jusqu'alors clivante, au profit de celle d'une femme d'Etat.

Pour les macronistes, il s'agit d'abord de capitaliser sur un bon score pour lancer une nouvelle dynamique.

Sur le fond, les partisans du chef de l'Etat entendent surtout rappeler les fondamentaux d'extrême droite de Mme Le Pen et ses amitiés passées avec Vladimir Poutine et présentes avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban.

"Je veux une France qui s'inscrit dans une Europe forte, qui continue de nouer des alliances avec les grandes démocraties pour se défendre, pas une France qui, sortie de l'Europe, n'aurait pour seuls alliés que l'internationale des populistes et des xénophobes", a clamé dimanche M. Macron.

De même, la vision économique de Marine Le Pen doit alimenter un procès en incompétence: "Je mettrai toutes mes forces pour convaincre chacun que le seul projet pour le pouvoir d'achat c'est le nôtre, que le seul projet crédible contre la vie chère, c'est le nôtre, que le seul projet des travailleurs c'est le nôtre", a tonné le président sortant.

Point d'orgue de ces deux visions du monde: le débat d'entre-deux-tours, prévu le 20 avril. "Mais ça ne pourra pas être pire que la dernière fois, donc on dira qu'elle a été meilleure", craint un proche du chef de l'Etat.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.