Elon Musk conserve sa liberté en n'intégrant pas le CA de Twitter

Elon Musk a déclaré qu'il n'avait "pas de plans ni d'intentions pour le moment", mais que ses projets pourraient changer à tout moment (Photo, AFP).
Elon Musk a déclaré qu'il n'avait "pas de plans ni d'intentions pour le moment", mais que ses projets pourraient changer à tout moment (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 12 avril 2022

Elon Musk conserve sa liberté en n'intégrant pas le CA de Twitter

  • Elon Musk a racheté quelque 73,5 millions d'actions de l'entreprise californienne
  • Le patron de Tesla devait intégrer le CA de Twitter après en être devenu le premier actionnaire

SAN FRANCISCO : En renonçant finalement à rejoindre le conseil d'administration de Twitter, Elon Musk garde la possibilité d'investir encore plus dans la plateforme, ainsi que la liberté de l'éperonner et de la critiquer.

Le patron de Tesla devait intégrer le CA de Twitter après en être devenu le premier actionnaire la semaine dernière, grâce à une prise de participation de 9,2% du capital. Il aurait dans ce cas dû accepter de ne pas dépasser les 15%.

"Le conte de fées à la Cendrillon, où Musk vient aider Twitter à aller de l'avant, en participant au Conseil d'administration et en restant sous les 14,9%, se transforme en une possible bataille façon +Game of Thrones+ entre Musk et Twitter", a réagi Dan Ives de Wedbush.

Un document déposé lundi auprès du gendarme boursier américain précise qu'Elon Musk pourra acheter ou vendre d'autres actions dites "ordinaires", et qu'il pourra discuter avec le CA, "sans limitations" de différents sujets, des affaires de Twitter à sa stratégie.

L'actionnaire volubile, suivi par plus de 80 millions de personnes sur Twitter, conserve aussi le droit "d'exprimer ses opinions" sur la plateforme, y compris "via les réseaux sociaux".

Dan Ives estime qu'Elon Musk pourrait maintenant s'allier avec un fonds d'investissement pour forcer Twitter à appliquer ses idées, ou même à être vendu à un autre groupe.

Mais il est tout autant possible que le fantasque homme d'affaires décide au contraire que la partie est finie, et se reconcentre sur ses nombreuses entreprises, comme Tesla (voitures électriques), SpaceX (vols spatiaux) ou Neuralink (implants cérébraux), a ajouté l'expert.

Tweets effacés

Elon Musk a racheté quelque 73,5 millions d'actions de l'entreprise californienne, et il est rapidement devenu clair qu'il ne s'agissait pas d'un investissement passif.

L'homme le plus riche du monde a multiplié la semaine dernière les provocations et sondages sur des changements qu'il envisage pour Twitter.

"Tout le monde a l'air de penser que Musk veut un plus gros morceau de l'entreprise que ce qui serait permis par le CA", a noté l'analyste Carolina Milanesi de Creative Strategies.

"Il n'aurait jamais respecté les règles, ça ne lui convient pas", a-t-elle ajouté.

Plusieurs tweets controversés postés ce weekend par Elon Musk ont disparu, dont deux sondages: "Supprimer le w dans twitter?" (avec, comme choix de réponses, "oui" ou "bien sûr") et "Convertir le siège de Twitter à San Francisco en abri pour les SDF puisque personne n'y va de toute façon". 

Ses suggestions de modifications pour la formule d'abonnement payante au réseau social, Twitter Blue, ont aussi été effacées de son profil.

«Pour rire»? 

Au moment de l'annonce de l'arrivée d'Elon Musk au CA, le directeur général de Twitter Parag Agrawal l'a décrit comme "un passionné et un critique intense du réseau, ce qui est exactement ce dont nous avons besoin".

L'entrepreneur a plusieurs fois critiqué la plateforme au sujet de la liberté d'expression, estimant qu'elle allait trop loin dans la modération des contenus.

Samedi, il s'est demandé si le réseau social était "en train de mourir", en mentionnant des comptes très suivis mais peu actifs.

Et la semaine dernière, il a réalisé un sondage pour demander si les utilisateurs voulaient un bouton "modifier", pour corriger un tweet après publication. L'écrasante majorité des 4,4 millions de votants avaient répondu "oui".

tout en précisant "ne pas avoir eu cette idée grâce à un sondage".

"Il sort de nombreuses idées de son chapeau", mais le fait qu'il ait énormément de fans ne signifie pas qu'il sache comment aider Twitter à réaliser plus de bénéfices, commente Carolina Milanesi.

Pour Avi Greengart de Techsponential, Elon Musk voit peut-être Twitter comme un bon investissement, parce que le réseau "a de la marge en termes de croissance de ses revenus grâce aux abonnements et à la publicité".

"Ou alors, il fait tout ça juste pour rire", a ajouté l'analyste.

Mardi dernier, le dirigeant d'entreprises s'était dit "impatient de travailler avec Parag et le conseil d'administration de Twitter pour mettre en place des améliorations significatives (...) dans les mois à venir!".

Mais dimanche soir, quand Parag Agrawal a annoncé qu'il n'intégrerait finalement pas le CA, Elon Musk a simplement tweeté un emoji qui pouffe de rire.


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.