Ukraine: les clés de la guerre se joueront dans le Donbass

Une maison brûle à la suite d'un bombardement à Severodonetsk, dans la région du Donbass, le 6 avril 2022. L'Ukraine demande aux habitants de l'est du pays d'évacuer "maintenant" ou de "risquer la mort" à l'approche d'un assaut russe redouté sur la région du Donbass, que Moscou a déclarée son premier prix. (AFP).
Une maison brûle à la suite d'un bombardement à Severodonetsk, dans la région du Donbass, le 6 avril 2022. L'Ukraine demande aux habitants de l'est du pays d'évacuer "maintenant" ou de "risquer la mort" à l'approche d'un assaut russe redouté sur la région du Donbass, que Moscou a déclarée son premier prix. (AFP).
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Publié le Lundi 11 avril 2022

Ukraine: les clés de la guerre se joueront dans le Donbass

  • Les forces russes assument désormais de porter leur effort à l'Est du fleuve Dniepr, qui coupe le pays en deux et pourrait marquer la limite des actuelles ambitions russes
  • «L'ennemi a presque terminé sa préparation pour un assaut sur l'est. L'attaque aura lieu très prochainement», a averti le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense

PARIS: La conquête par la Russie de l'Est de l'Ukraine et notamment des deux provinces du Donbass, objectifs annoncés de Moscou, passera par des combats urbains et insurrectionnels meurtriers, longs et dont l'issue dépendra aussi de l'aide occidentale.

Après un début d'offensive raté fin février, les forces russes assument désormais de porter leur effort à l'Est du fleuve Dniepr, qui coupe le pays en deux et pourrait marquer la limite des actuelles ambitions russes, selon des experts occidentaux.

"L'ennemi a presque terminé sa préparation pour un assaut sur l'est. L'attaque aura lieu très prochainement", a averti lundi le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianik.

L'armée ukrainienne dit s'attendre à une offensive russe dans l'est «très prochainement»

L'armée ukrainienne a dit lundi s'attendre à une offensive russe "très prochainement" dans l'est, devenu la cible prioritaire du Kremlin après le retrait des troupes russes des régions du nord du pays et des alentours de Kiev.

"Selon nos informations, l'ennemi a presque terminé sa préparation pour un assaut sur l'est. L'attaque aura lieu très prochainement", a averti lors d'une conférence de presse le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianik.

"Nous prédisons que des combats intenses se tiendront dans ces territoires dans un futur proche", a-t-il souligné. "Nous ne pouvons pas prévoir quand cela aura lieu (exactement), ce sont des informations de sources occidentales."

"L'armée ukrainienne est prête", a toutefois assuré le porte-parole.

Après avoir revu ses plans à la baisse et retiré ses troupes de la région de Kiev et du nord de l'Ukraine, Moscou a fait sa priorité de la conquête totale du Donbass, dans l'est, dont une partie est contrôlée depuis 2014 par des séparatistes prorusses.

Des analystes estiment que le président russe Vladimir Poutine veut obtenir une victoire dans le Donbass avant le défilé militaire du 9 mai marquant sur la Place Rouge la victoire soviétique sur les nazis.

Sur le terrain, les troupes ukrainiennes renforcent leurs positions en prévision de cette potentielle future offensive, creusant de nouvelles tranchées ou minant le bord des routes.

Alors que la population tente de fuir les régions orientales de l'Ukraine pour échapper à la bataille qui s'y annonce, les frappes aériennes et les bombardements continuent, ayant fait au moins 11 morts dimanche à Kharkiv (est).

Vendredi, toujours dans l'est, 57 personnes dont cinq enfants ont été tués dans une frappe attribuée à un missile russe sur la gare de Kramatorsk.

De son côté, le ministère russe de la Défense a accusé dimanche les Ukrainiens et les Occidentaux de provocations "monstrueuses et sans pitié" et de meurtres de civils à Lougansk, "capitale" de l'une des régions séparatistes prorusses.

Le Donbass en priorité 

Après avoir retiré ses troupes de la région de Kiev et du nord de l'Ukraine, Moscou a fait sa priorité de la conquête totale du Donbass, dont une partie est contrôlée depuis 2014 par des séparatistes prorusses.

Le Kremlin, de façon assumée, entend mettre la main complète sur les districts frontaliers de Lougansk et Donetsk avant le 9 mai, anniversaire de la défaite nazie contre l'armée soviétique en 1945.

"Les forces russes continuent à mener des attaques limitées à Marioupol et au Nord du Donbass tout en se préparant à pousser plus activement à partir d'Yzioum en direction de l'Ouest du bastion Sloviansk-Kramatorsk", confirme l'ancien colonel français Michel Goya sur Twitter.

"On devrait assister à un palier des opérations" au 9 mai, "les deux adversaires manquant de capacités offensives pour modifier significativement la ligne de front".

Des offensives russes se poursuivent sur les villes de Rubizhne, Popasna et Severodonetsk. 

Objectif Dniepro ?

Les Russes disposent de positions qui ne se limitent pas au seul Donbass. Elles continuent de pilonner Marioupol (sud), qui n'a pas encore cédé, et semblent s'intéresser à l'ensemble du territoire à l'Est de Dniepro.

La ville, riche en industries, est la quatrième du pays et "constitue un objectif politique et militaire" pour les deux belligérants, estime Mick Ryan, général américain à la retraite, selon qui Moscou sera tentée de "fixer les forces ukrainiennes dans le Donbass tout en essayant de les envelopper en avançant sur Dniepro". 

"Les deux seront des batailles sanglantes".  

Au delà des seules opérations militaires, les forces russes tentent de mettre la main sur les administrations et des structures de gouvernance pérennes dans les territoires qu'elles contrôlent. 

Guerre urbaine et insurrection

Les premières semaines de la guerre l'avaient déjà montré, les combats risquent de se figer autour d'objectifs urbains et virer à l'insurrection. Deux évolutions qui prélèveront un lourd tribut dans les deux camps.  

Les Russes "vont devoir rentrer dans les villes du Donbass, ça va leur coûter cher", relève une source militaire occidentale, qui estime que 60.000 soldats russes ont quitté le front nord pour rejoindre cette région.

Quelque 40.000 soldats ukrainiens aguerris, entraînés, équipés y sont déployés. "On s'engage sur quelque chose de très long. Or, on ignore quelle est la capacité des Ukrainiens à tenir dans la durée", estime-t-elle. Et "s'ils perdent ces hommes dans le chaudron, les Ukrainiens ne pourront plus s'opposer dans la durée". 

James Dobbins, analyste de la RAND corporation à Washington, constate pour sa part que le "commandement ukrainien a déjà commencé à former un mouvement de résistance pour combattre derrière les lignes ennemies". Un site web fournit même "des conseils aux citoyens ordinaires qui veulent s'engager dans la résistance".    

Issue incertaine

Les forces russes semblent supérieures avec leur redéploiement dans l'Est. Mais les Ukrainiens ont des raisons essentielles de vouloir tenir et s'appuient notamment sur un sentiment patriotique fort derrière le charisme du président Volodymyr Zelenski.

"Si les forces russes font une percée dans l'Est ou sont capables d'avancer jusqu'à Dniepro, nous pourrions assister à un changement dans la dynamique de la guerre", estime le général Ryan.

Mais "l'expérience montre que les campagnes insurrectionnelles peuvent durer des décennies(et) que l'aide étrangère et un sanctuaire adjacent sont essentiels pour le succès de l'insurrection", rappelle de son côté James Dobbins.

Moscou entretient en tout cas à la fois des objectifs urgents à l'approche du 9 mai et d'autres à plus long terme avant d'accepter éventuellement des négociations. Dans les deux cas, rien n'est joué.

"On ne voit pas comment (les Russes) pourraient créer suffisamment de points de contact victorieux pour l'emporter dans cette offensive du printemps", écrit sur son compte Twitter Michel Goya.

"L'aide occidentale est évidemment essentielle qu'il s'agisse du renseignement, des équipements légers modernes (missiles, drones ndlr) ou des équipements plus lourds".


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.


Le Premier ministre espagnol appelle à «élever la voix» pour ne pas «oublier» les Palestiniens

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
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  • Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien"
  • "Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Se prononçant une nouvelle fois à la mise en oeuvre d'une solution à deux Etats, "la seule solution possible" pour mettre fin au conflit opposant Israéliens et Palestiniens, le chef du gouvernement espagnol s'est engagé à la promouvoir en "élevant la voix pour que la situation dramatique dans laquelle se trouve le peuple palestinien ne tombe pas dans l'oubli".

"Oui, il y a eu un accord de cessez-le-feu mais cet accord doit être réel ; il ne peut pas être factice. C’est pourquoi nous ne nous reposerons pas tant que les attaques contre la population n'auront pas cessé et qu'il n'y aura, par conséquent, plus aucune victime", a-t-il poursuivi,

Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien".

"Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

"Pour reconstruire l'espoir, nous avons besoin d'une véritable paix et cette véritable paix doit reposer sur la justice. C’est pourquoi je veux être très clair : (...) les responsables de ce génocide devront rendre des comptes, tôt ou tard, afin que les victimes obtiennent justice, réparation et un certain apaisement", a-t-il ajouté.

A ses côtés, Mahmoud Abbas a quant à lui notamment remercié l'Espagne, qui avait reconnu l'Etat de Palestine en mai 2024, "pour son rôle moteur dans la création d’une coalition internationale visant à obtenir une reconnaissance plus large de notre pays", appelant également à "mettre fin à la violence sous toutes ses formes", dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie.

L'Espagne, où la cause palestinienne est très populaire, est en Europe l'un des critiques les plus véhéments de l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza déclenchée après les attaques du 7 octobre 2023 commises par le Hamas.


Ukraine: une proposition sur les concessions territoriales soumises à Trump (Merz)

Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
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  • L’Allemagne a transmis à Washington une proposition portant sur de possibles concessions territoriales ukrainiennes, tout en soulignant que seules les autorités ukrainiennes peuvent en décider
  • Les Européens cherchent à influencer les négociations de paix sans céder aux exigences russes, tandis que Washington presse pour une avancée rapide dans les discussions

BERLIN: Une proposition concernant des concessions territoriales ukrainiennes dans le cadre d'un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine ont été soumises mercredi au président américain Donald Trump, a annoncé jeudi le chancelier allemand Friedrich Merz.

"Il existe une proposition dont (M. Trump) n'avait pas encore connaissance au moment où nous nous sommes entretenus au téléphone (mercredi), car elle n'avait pas encore été transmise aux Américains. Nous l'avons fait hier en fin d'après-midi. Il s'agit avant tout de (savoir) quelles concessions territoriales l'Ukraine est prête à faire", a déclaré M. Merz lors d'une conférence de presse à Berlin avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.

Le chancelier n'a pas apporté de précisions, relevant que c'est "au président ukrainien et au peuple ukrainien" de répondre à cette question.

M. Merz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keith Starmer se sont entretenus mercredi avec M. Trump.

Les Européens, qui font bloc autour de Kiev, tentent de peser sur les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine sans céder pour autant aux revendications maximalistes de la Russie.

Le président Trump s'est lui montré impatient, disant avoir eu des "mots assez forts" lors de l'entretien, et prévenant que les États-Unis ne voulaient "pas perdre (leur) temps".

M. Merz a, lui, décrit "un entretien téléphonique très constructif au cours duquel les positions respectives ont été clairement exposées et le respect mutuel exprimé".

Selon de hauts responsables ukrainiens interrogés par l'AFP mercredi, l'Ukraine a envoyé à Washington une nouvelle version du plan de sortie du conflit, sans en divulguer les détails.

La proposition américaine initiale était jugée bien trop favorable à Moscou, celle-ci prévoyant notamment de céder à la Russie des territoires ukrainiens qu'elle n'a pas conquis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé mardi que le plan en cours d'élaboration avait été divisée en trois documents: un accord-cadre en 20 points, un document sur la question des garanties de sécurité et un autre sur la reconstruction de l'Ukraine après la guerre.

Le chancelier allemand a, lui, relevé jeudi que le plan devant poursuivre trois objectifs: un cessez-le-feu, des garanties de sécurité "robustes" pour l'Ukraine et une solution négociée préservant les intérêts sécuritaires européens, Moscou étant considéré comme la menace continentale.