Pas d’indemnisation pour l’Irakien dont la famille a péri dans une frappe australienne

 L'homme, qui vit en Irak et demeure dans l’anonymat, a demandé un «acte de grâce» au gouvernement australien. (FICHIER/AFP)
L'homme, qui vit en Irak et demeure dans l’anonymat, a demandé un «acte de grâce» au gouvernement australien. (FICHIER/AFP)
Short Url
Publié le Mardi 12 avril 2022

Pas d’indemnisation pour l’Irakien dont la famille a péri dans une frappe australienne

  • Un homme, qui souhaite rester anonyme, affirme que de nombreuses personnes de sa famille ont été tuées dans une attaque sur Mossoul en 2017
  • Le chef des Forces de défense australiennes et le gouvernement américain ont déclaré que les informations faisant état de décès de civils étaient jugées «crédibles»

LONDRES: Un Irakien qui affirme que 35 membres de sa famille ont été tués lors d'une frappe aérienne des Forces de défense australiennes à Mossoul en 2017 ne recevra pas d’indemnisation.

L'homme, qui vit en Irak et souhaite demeurer dans l’anonymat, a demandé un «acte de grâce» au gouvernement australien, réclamant un règlement de l'ordre de quelques centaines de milliers de dollars australiens.

De telles compensations financières sont accordées dans les cas où des preuves sont fournies que les actions des personnes australiennes concernées entraînent des conséquences imprévues.

Cependant, le dossier du demandeur a été rejeté en décembre 2021, bien que la personne qui a traité la réclamation n'ait pas eu accès à un dossier de l’armée australienne sur l'incident. Cette dernière a estimé qu’il n’existait pas suffisamment de preuves confirmant que des civils étaient morts à la suite de cette action.

L'incident en question s'est produit dans le cadre d'une attaque des Forces de défense australiennes contre des militants de Daech à Mossoul le 13 juin 2017, qui a accidentellement touché un immeuble résidentiel dans le quartier d'Al-Shafaar. L'homme affirme que 14 enfants figuraient parmi les morts, ainsi que neuf femmes et deux imams qui s'étaient réfugiés avec eux.

Les preuves fournies comprenaient des déclarations faites par des membres de l’armée australienne en février 2019 – notamment le maréchal des forces aériennes et chef des opérations conjointes, Mel Hupfeld – selon lesquelles des avions australiens avaient largué des bombes dans la région ce jour-là.

Hupfeld a déclaré que les frappes avaient été déclenchées par les forces irakiennes combattant Daech, et que les forces de la coalition n'avaient pris connaissance des allégations selon lesquelles elles avaient touché des cibles civiles qu'après la publication d'un rapport par le site Web indépendant Airwars quelque temps plus tard, rendant difficile la vérification des faits.

Il a ajouté que ces allégations étaient «possibles», mais que les estimations indiquaient que 6 à 18 personnes avaient été tuées. Un rapport du département américain de la Défense de 2019 a également déclaré que ces allégations étaient «crédibles», estimant que 11 personnes étaient mortes.

«Nous ne savons pas avec certitude comment ces personnes ont été tuées, mais nous savons d'après notre examen des événements que notre équipage n'a commis aucune erreur dans cette mission. Il a visé de manière précise la cible désignée conformément aux règles d'engagement. Toutes les autorisations de frappe étaient valides et légales», a assuré Hupfeld.

«Il n'y avait pas de renseignements spécifiques indiquant que des civils étaient présents sur le site ciblé, mais au vu des circonstances impératives auxquelles étaient confrontées les forces irakiennes à l’époque, il était impossible d'en être certain», a-t-il ajouté. «Nous ne blâmons pas les forces de sécurité irakiennes pour cet événement ou cet incident. Nous sommes très conscients du risque d'infliger des pertes civiles dans une zone de guerre très intense et complexe.»

«L'action à Mossoul a été la campagne aérienne la plus dure que nous ayons vue dans notre génération. C'est une conséquence malheureuse de la guerre que ces pertes civiles se soient produites, et comme je l'ai dit, c’est un point qui est pris en considération», a-t-il également précisé.

Les avocats représentant le plaignant irakien ont demandé le 29 mars un examen interne de l'affaire et ont demandé qu’un nouveau représentant soit en charge de l'affaire.

Pour Jacinta Lewis SC, «dans la mesure où il existe une incertitude sur les détails précis des frappes aériennes australiennes, c’est le produit du refus de la Défense de fournir des informations à leur sujet».

«Le refus de la Défense devrait renforcer, plutôt qu’affaiblir, la conclusion selon laquelle il existe une réelle probabilité que les frappes aériennes australiennes soient responsables des morts», a-t-elle conclu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit se préparer à une «  offensive décisive » contre le Hezbollah libanais

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
Short Url
  • "Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive"
  • Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah"

JERUSALEM: Un commandant de l'armée israélienne a indiqué vendredi que les troupes dans le nord du pays, où Israël à une frontière avec le Liban, se préparaient à une "offensive décisive" contre le Hezbollah, après des mois d'échanges de tirs transfrontaliers.

Le mouvement islamiste libanais Hezbollah et l'armée israélienne échangent des tirs quasi quotidiennement depuis l'attaque le 7 octobre du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah", selon un communiqué de l'armée.

Les troupes israéliennes dans le nord sont actuellement en opération pour protéger les habitants de cette partie du pays et "préparer la transition vers l'offensive", a ajouté le général Gordin, commandant les forces israéliennes dans le nord.

"Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive", a-t-il encore dit.

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources.

La plupart d'entre eux, 342 personnes, ont été confirmés comme étant des combattants du Hezbollah, mais le bilan comprend également 104 civils. M. Gordin n'a pas mentionné de victimes civiles. Dans le nord d'Israël, au moins 18 soldats israéliens et 13 civils ont été tués, selon l'armée.

Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, affirme que ses attaques contre Israël depuis le 8 octobre ont pour objectif de soutenir son allié du Hamas.

Des dizaines de milliers d'habitants ont depuis été déplacés au Liban et en Israël en raison de cette flambée de violence transfrontalière.


Polio, eaux usées, hôpitaux surchargés: la crise sanitaire à Gaza

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
Short Url
  • L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza
  • De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio

GENEVE: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza, alors que la crise sanitaire y est déjà très grave.

Voici un aperçu de certains des défis sanitaires auxquels est confronté le territoire palestinien, selon l'OMS.

Polio dans les eaux usés

Menace largement répandue voici encore une quarantaine d'années, la poliomyélite - qui peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversibles - a très largement disparu dans le monde grâce aux vaccins.

Mais il existe une autre forme de poliovirus qui peut se propager: le poliovirus qui a muté à partir de la source contenue à l'origine dans le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO). C'est ce poliovirus dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc) qui a été retrouvé à Gaza.

Lorsqu'elles se répliquent dans le tube digestif, les souches de VPO changent génétiquement et peuvent se propager dans les communautés qui ne sont pas complètement vaccinées contre la poliomyélite, en particulier dans les zones où les conditions d'hygiène et d'assainissement sont mauvaises, ou dans des zones surpeuplées.

Le 16 juillet, le Réseau mondial de laboratoires de lutte contre la poliomyélite a isolé le poliovirus de type 2 dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc2) dans six échantillons d'eaux usées à Deir al-Balah et Khan Younès.

Aucun prélèvement humain n'a encore été effectué à Gaza de sorte que l'OMS ne sait toujours pas si quelqu'un y a été infecté par le poliovirus. L'OMS et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) espèrent collecter cette semaine les premiers échantillons humains.

De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio.

Manque d'eau et d'assainissement

L'OMS et ses partenaires espèrent achever l'évaluation des risques liés à la polio cette semaine. Mais l'OMS a prévenu qu'il y a "un risque élevé" de propagation du poliovirus à Gaza et au niveau international "si cette épidémie ne fait pas l'objet d'une réponse rapide et optimale".

Le Dr Ayadil Saparbekov, chef d'équipe à l'OMS pour les urgences sanitaires dans les territoires palestiniens, espère que des recommandations pourront être publiées dimanche.

Mais "étant donné les limites actuelles en matière d'hygiène et assainissement de l'eau à Gaza, il sera très difficile pour la population de suivre le conseil de se laver les mains et de boire de l'eau salubre", a-t-il relevé mardi, lors d'un point de presse.

"Avec le système de santé paralysé, le manque d'eau et d'assainissement, ainsi que le manque d'accès de la population aux services de santé... la situation s'annonce très mauvaise", a-t-il souligné.

Au-delà de la polio, l'OMS est "très inquiète" face à de possibles épidémies dans la bande de Gaza.

Système de santé dévasté 

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés" dans le complexe médical Nasser après de nouveaux bombardements lundi à Khan Younès, dans un contexte de "grave pénurie de réserves de sang, de fournitures médicales et de lits d'hôpitaux".

Avant le conflit à Gaza, déclenché le 7 octobre par les attaques du Hamas, il y avait environ 3.500 lits d'hôpitaux dans le territoire palestinien. Aujourd'hui, l'OMS estime qu'il y en a 1.532.

Seulement 45 des 105 établissements de soins de santé primaires sont opérationnels. Huit des dix hôpitaux de campagne sont opérationnels, dont quatre seulement partiellement.

Dans une telle situation, "il se peut que davantage de personnes meurent de maladies transmissibles que des blessures" liées à la guerre, a averti le Dr Saparbekov.

Selon ce responsable de l'OMS, "jusqu'à 14.000 personnes pourraient" avoir besoin d'une évacuation médicale hors de Gaza.


Les EAU proposent une mission internationale temporaire pour l'après-guerre à Gaza

Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
Short Url
  • Elle a souligné le rôle clé des États-Unis dans le succès de la mission
  • La mission ouvrirait la voie à la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime

ABOU DHABI : Les Émirats arabes unis ont appelé à l'établissement d'une mission internationale temporaire pour poser les jalons d'une nouvelle gouvernance à Gaza après la guerre.

Jeudi, dans un communiqué relayé par l'agence de presse nationale, Reem Al-Hashimy, ministre d'État pour la coopération internationale,  a déclaré que cette mission viserait à rétablir l'ordre et à faire face à la crise humanitaire dans Gaza post-conflit.
Selon la ministre, la mission devrait être déployée à l'invitation du gouvernement palestinien, sous la houlette d'un "nouveau Premier ministre crédible et indépendant", pour répondre aux besoins des Palestiniens et reconstruire Gaza. 

Elle préparerait le terrain pour la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime.

Al-Hashimy a souligné qu'un retour à la situation d'avant le 7 octobre ne garantirait pas une paix durable, cruciale pour la stabilité régionale. 

Elle a exhorté les États-Unis à mener les efforts internationaux pour reconstruire Gaza, parvenir à la solution à deux États et faciliter les réformes palestiniennes, autant d'éléments qui contribueraient au succès de la mission internationale.

Israël, a-t-elle ajouté, doit également respecter le droit humanitaire international.

"Gaza ne peut se relever sous un blocus continu, ou si l'Autorité palestinienne légitime est empêchée d'assumer ses responsabilités", a-t-elle affirmé, appelant à l'arrêt des colonies israéliennes illégales et des violences en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. 

La ministre a réitéré le soutien des EAU aux efforts internationaux pour la solution à deux États.
"Notre ambition dépasse les frontières de Gaza et exige une collaboration internationale. L'établissement de la paix n'est pas seulement une nécessité régionale, mais un enjeu global qui profiterait à tout le Moyen-Orient et au monde entier", a-t-elle souligné pour conclure.