Elections en France: le président mexicain salue les résultats de Macron et de «son ami» Mélenchon

Le président du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador, s'exprime lors de sa conférence de presse quotidienne du matin à Mexico, le 11 avril 2022. (AFP)
Le président du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador, s'exprime lors de sa conférence de presse quotidienne du matin à Mexico, le 11 avril 2022. (AFP)
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Publié le Mardi 12 avril 2022

Elections en France: le président mexicain salue les résultats de Macron et de «son ami» Mélenchon

  • «Macron comme social-démocrate, modéré, centriste, ne s'en est pas mal sorti comme président», a commenté le chef d'Etat mexicain, qui veut rompre dans son pays avec les «néo-libéraux»
  • Le président mexicain s'est déclaré très satisfait de la troisième place de son «ami» Jean-Luc Mélenchon, le «candidat pour qui les jeunes ont le plus voté»

MEXICO: Le président de gauche nationaliste du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador, a affirmé lundi qu'il avait "beaucoup apprécié" les résultats du président sortant Emmanuel Macron et de son "ami" Jean-Luc Mélenchon dimanche au premier tour de l'élection présidentielle en France.


"Macron comme social-démocrate, modéré, centriste, ne s'en est pas mal sorti comme président", a commenté le chef d'Etat mexicain, qui veut rompre dans son pays avec les "néo-libéraux".


"Dans l'unité je suis sûr que M. Macron va triompher de nouveau", a-t-il ajouté en référence au second tour qui se jouera le 24 avril entre le président sortant et la candidate d'extrême droite Marine Le Pen, comme en 2017.


Le président mexicain s'est déclaré très satisfait de la troisième place de son "ami" Jean-Luc Mélenchon, candidat de gauche arrivé en 3e position: "Cela signifie que la France a de l'avenir. Mélenchon obtient 21% des voix mais c'est le candidat pour qui les jeunes ont le plus voté. Les jeunes ont voté pour la gauche".


La France et le Mexique entretiennent des relations très cordiales, symbolisées par la visite en décembre du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, décoré par le président mexicain.


Dimanche, M. Lopez Obrador est lui-même sorti renforcé d'un référendum sur la révocation de son mandat.


Plus de 90% des électeurs ont souhaité qu'il aille jusqu'à la fin de son mandat en 2024. Seuls 6,4% à 7,8% ont voté pour la révocation du mandat pour "perte de confiance". La participation a été inférieure à 20%.


En France, Jean-Luc Mélenchon proposait également de donner aux citoyens "le droit de révoquer un élu en cours de mandat".


Poutine doit perdre la guerre et la "face" en Ukraine, dit l'opposant russe Kara-Mourza

Vladimir Kara-Murza, accusé de trahison et de diffusion de «fausses» informations sur l'armée russe, se tient à l'intérieur d'une cage d'accusés lors de sa condamnation au tribunal municipal de Moscou le 17 avril 2023 (Photo, Service de presse du tribunal municipal de Moscou / AFP).
Vladimir Kara-Murza, accusé de trahison et de diffusion de «fausses» informations sur l'armée russe, se tient à l'intérieur d'une cage d'accusés lors de sa condamnation au tribunal municipal de Moscou le 17 avril 2023 (Photo, Service de presse du tribunal municipal de Moscou / AFP).
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  • "Il est très important qu'on ne laisse pas Vladimir Poutine gagner la guerre contre l'Ukraine".
  • "Tout dirigeant occidental qui serre la main de Vladimir Poutine serre la main d'un meurtrier"

PARIS : Vladimir Poutine doit perdre la guerre et la "face" en Ukraine, la fin de son règne étant la seule solution pour la paix, a estimé lundi Vladimir Kara-Mourza, l'un des principaux opposants au président russe, récemment libéré dans le cadre d'un échange de prisonniers.

"Il est très important qu'on ne laisse pas Vladimir Poutine gagner la guerre contre l'Ukraine", a déclaré dans une interview à l'AFP M. Kara-Mourza, qui devait rencontrer le président français Emmanuel Macron lundi.

Et "il est très important qu'on ne permettre pas à Vladimir Poutine de sauver la face au sortir de cette guerre", a-t-il insisté.

Vladimir Kara-Mourza, qui purgeait une peine de 25 ans dans une colonie pénitentiaire de Sibérie, fait partie d'un groupe de dissidents russes et de ressortissants étrangers libérés le mois dernier dans le cadre d'un échange de prisonniers.

Il dit être confiant sur ses chances de retourner un jour dans son pays d'origine car le "régime" de M. Poutine ne durera pas, à condition que cesse la "realpolitik" occidentale vis-à-vis du président russe, qui a fait de lui "le monstre qu'il est aujourd'hui".

"Assez de realpolitik" a-t-il lancé.

"Si, Dieu nous en garde, le régime de Poutine est autorisé à présenter l'issue de cette guerre comme une victoire pour lui et à se maintenir au pouvoir, dans un an ou 18 mois, nous parlerons d'un autre conflit ou d'une autre catastrophe", a-t-il averti.

- "Solidarité" avec les Ukrainiens -

Agé de 43 ans, M. Kara-Mourza, qui possède la double nationalité russe et britannique, a déclaré qu'il serait "honoré" de se rendre en Ukraine et d'y rencontrer le président Volodymyr Zelensky, estimant que des liens devaient être créés entre le mouvement prodémocratie russe et l'Ukraine.

"Nous devrons trouver des moyens de vivre ensemble et de surmonter cette horrible tragédie que le régime de Poutine a déclenchée", a-t-il déclaré.

"Ce ne sera pas facile, ce ne sera pas rapide, mais nous savons que c'est possible", a affirmé l'opposant, qui dit avoir nourri une "solidarité particulière" à l'égard des officiers ukrainiens enfermés dans le même camp de détention que lui, même s'il ne pouvait communiquer avec eux.

Lui-même était "absolument certain" de mourir dans la colonie pénitentiaire sibérienne où il était incarcéré. Jusqu'à ce qu'un matin, il soit soudainement mis dans un avion pour Moscou, puis échangé avec d'autres prisonniers dans la capitale turque, Ankara, a-t-il raconté.

"Personne ne nous a jamais demandé notre accord", a-t-il déclaré. "Ils nous ont embarqués dans un avion comme du bétail et nous ont jetés hors de Russie."

Cependant "non seulement le régime de Poutine n'est pas éternel, mais... je pense qu'il prendra fin dans un avenir très proche." A ce moment-là, "nous aurons une tâche gigantesque à accomplir pour reconstruire notre pays à partir des ruines que Poutine va laisser".

Rappelant l'effondrement du régime tsariste en 1917 et la chute de l'Union soviétique en 1991, M. Kara-Mourza a soutenu que "les changements politiques majeurs en Russie surviennent de manière soudaine et inattendue, et personne n'y est jamais préparé."

- "Avenir en marche" -

Vladimir Kara-Mourza, dont l'ex-ministre et opposant Boris Nemtsov, assassiné à Moscou en 2015, était le mentor, a affirmé ne pas s'inquiéter pour sa sécurité.

Le mot +sécurité+ ne fait pas partie du vocabulaire de quelqu'un qui s'oppose au régime de Poutine en Russie", observe le quadragénaire, qui a été lui-même empoisonné deux fois avant son arrestation en 2022.

"Mais que Poutine le veuille ou non, l'avenir est en marche", a-t-il assuré.

Lui-même peine à décrire les émotions qu'il a ressenties lorsqu'il a appris la mort du leader de l'opposition russe, Alexei Navalny, en février dans une autre prison.

"Je l'ai entendu à la radio", narre-t-il. "Après des mois passés à l'isolement, votre esprit commence à vous jouer des tours. J'ai cru que j'avais peut-être tout inventé", poursuit-il, affirmant être certain que Navalny a été tué sur les ordres de Poutine.

"Tout dirigeant occidental qui serre la main de Vladimir Poutine serre la main d'un meurtrier", lance-t-il.

La "rage" contre les "crimes" commis par le régime de Poutine en Russie et en Ukraine ont également renforcé sa femme Evguenia, qui l'accompagnait lors de l'entretien à l'AFP à Paris. Depuis les Etats-Unis, où elle vivait avec leurs enfants, Mme Kara-Mourza n'avait cessé de se battre pour sa libération.

"La rage que j'ai ressentie toutes ces années... dépasse toutes les peurs que je pourrais avoir", a-t-elle assuré, disant vouloir continuer à se battre pour la libération des autres prisonniers politiques.

"Je ne serais pas ici à parler avec vous s'il n'y avait pas Evguenia," conclut Vladimir.


Le chef de la diplomatie russe rencontre le prince héritier saoudien à Ryad

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov (C), participe à la réunion ministérielle conjointe CCG-Russie pour le dialogue stratégique, au Secrétariat du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Riyad, le 9 septembre 2024. (Photo de Fayez Nureldine / AFP)
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov (C), participe à la réunion ministérielle conjointe CCG-Russie pour le dialogue stratégique, au Secrétariat du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Riyad, le 9 septembre 2024. (Photo de Fayez Nureldine / AFP)
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  • Les discussions entre le chef de la diplomatie russe et le prince héritier de la monarchie du Golfe ont porté "sur les développements récents à l'international et dans la région", a rapporté l'agence officielle saoudienne SPA.
  • Le secrétaire général du CCG, Jasem Mohamed Albudaiwi, a ainsi souligné la "neutralité" du Conseil lors d'une conférence de presse.

RIYAD : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est rendu lundi à Ryad où il a rencontré le prince héritier et dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, ainsi que ses homologues du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Les discussions entre le chef de la diplomatie russe et le prince héritier de la monarchie du Golfe ont porté "sur les développements récents à l'international et dans la région", a rapporté l'agence officielle saoudienne SPA.

Plus tôt lundi, M. Lavrov, dont le pays a engagé une guerre contre l'Ukraine depuis février 2022, a rencontré les ministres des Affaires étrangères du CCG.

L'organisation, dont le siège est à Ryad, regroupe l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Qatar, le Koweït et Oman, tous partenaires traditionnels des Etats-Unis dans la région.

Poids lourd du Moyen-Orient, l'Arabie saoudite cherche à rester neutre dans la guerre entre la Russie et l'Ukraine.

Le royaume, premier exportateur mondial de brut, travaille en étroite collaboration avec Moscou sur la politique pétrolière et vante ses liens avec les deux pays, se positionnant comme un possible médiateur.

La monarchie du Golfe a ainsi reçu à plusieurs reprises le président ukrainien Volodymyr Zelensky, notamment lors de sa participation à un sommet de la Ligue arabe en mai 2023 à Jeddah.

Le royaume a promis des centaines de millions de dollars d'aide humanitaire à l'Ukraine, y compris des allocations pour les réfugiés ukrainiens qui ont fui vers les pays voisins.

Les autres monarchies du Golfe s'efforcent également à ne pas choisir de camp depuis l'invasion russe.

Le secrétaire général du CCG, Jasem Mohamed Albudaiwi, a ainsi souligné la "neutralité" du Conseil lors d'une conférence de presse.

Il a notamment déclaré à des journalistes que les pays du CCG "se tiennent à équidistance" entre Russes et Ukrainiens.

Les Emirats arabes unis ont annoncé fin août avoir joué les médiateurs pour un échange de prisonniers entre l'Ukraine et la Russie ayant permis la libération de 230 captifs.

En juin, une médiation émiratie avait abouti à un échange de prisonniers de guerre comprenant 180 prisonniers des deux côtés.

En septembre 2022, Ryad a contribué à la libération de combattants étrangers détenus en Ukraine, dont deux Américains et cinq Britanniques.


Commerce: l'OMC appelle à faire plus pour "inclure" les pays pauvres

L'Organisation mondiale de la santé va utiliser le certificat Covid numérique de l'Union européenne pour lancer un système de certification numérique mondial, grâce à un partenariat "historique" signé lundi (Photo, AFP)
L'Organisation mondiale de la santé va utiliser le certificat Covid numérique de l'Union européenne pour lancer un système de certification numérique mondial, grâce à un partenariat "historique" signé lundi (Photo, AFP)
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  • Dans son rapport 2024 sur le commerce mondial, l'OMC a examiné le rôle qu'a joué le commerce pour ce qui est de réduire l'écart de revenus entre les économies depuis la création de l'organisation en 1995.
  • 'économiste en chef de l'OMC, Ralph Ossa assure qu' "une véritable inclusion nécessite une stratégie globale "

GENEVE : L'Organisation mondiale du commerce a appelé lundi à faire plus pour les pays pauvres, faisant valoir que l'ouverture commerciale n'est pas suffisante à elle seule pour réduire les inégalités entre les économies et en leur sein.

Dans son rapport 2024 sur le commerce mondial, l'OMC a examiné le rôle qu'a joué le commerce pour ce qui est de réduire l'écart de revenus entre les économies depuis la création de l'organisation en 1995.

"Le principal message à retenir du rapport est peut-être qu'il réaffirme le rôle transformateur du commerce dans la réduction de la pauvreté et la création d'une prospérité partagée - contrairement à l'idée actuellement en vogue selon laquelle le commerce et les institutions telles que l'OMC n'ont pas été une bonne chose pour la pauvreté, ou pour les pays pauvres, et engendrent un monde plus inégalitaire", écrit la directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, dans l'avant-propos.

"Le deuxième message le plus important c'est que nous pouvons faire beaucoup plus pour que le commerce et l'OMC fonctionnent mieux pour les économies et les populations qui ont été laissées de côté au cours de ces 30 dernières années de mondialisation", explique Mme Okonjo-Iweala.

Selon le rapport, les économies à faible revenu et à revenu intermédiaire accusant un retard tendent généralement à être moins engagées dans le commerce international, à recevoir moins d'investissements étrangers directs, à être plus tributaires des produits de base, à exporter moins de produits complexes et à échanger avec un nombre plus réduit de partenaires.

Pour la directrice générale de l'OMC, le protectionnisme n'est "pas une voie efficace vers une meilleure inclusion" car il peut augmenter les coûts de production et donner lieu à des représailles commerciales coûteuses.

"Moins d'échanges ne favorisera pas l'inclusion", assure l'économiste en chef de l'OMC, Ralph Ossa, dans le communiqué.

Mais "le commerce ne pourra pas non plus promouvoir l'inclusion à lui seul", affirme-t-il : "Une véritable inclusion nécessite une stratégie globale - c'est-à-dire intégrant l'ouverture commerciale et des politiques nationales de soutien ainsi qu'une coopération internationale forte".

Selon l'OMC, ces politiques nationales de soutien destinées à rendre le commerce plus inclusif peuvent, par exemple, concerner la formation professionnelle, les allocations-chômage, l'éducation en vue d'améliorer les qualifications et la mobilité de la main-d'oeuvre, la politique de la concurrence pour faire en sorte que les consommateurs bénéficient de prix moins élevés, des infrastructures fiables et le bon fonctionnement des marchés financiers.

Le rapport indique par ailleurs que devenir membre de l'OMC, ou signataire de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) qui l'a précédée, fait progresser les échanges commerciaux avec les autres membres de 140% en moyenne. L'OMC compte 166 membres depuis l'accession du Timor-oriental le 30 août et des Comores le 21 août.