Inde: le tissage traditionnel des saris de Varanasi ne tient plus qu'à un fil

«Le tissage sur un métier à bras exige beaucoup de travail, le procédé est assez pénible», poursuit le tisserand. (Photo, AFP)
«Le tissage sur un métier à bras exige beaucoup de travail, le procédé est assez pénible», poursuit le tisserand. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 12 avril 2022

Inde: le tissage traditionnel des saris de Varanasi ne tient plus qu'à un fil

«Le tissage sur un métier à bras exige beaucoup de travail, le procédé est assez pénible», poursuit le tisserand. (Photo, AFP)
  • Depuis des siècles, les saris en soie de Varanasi, ville de pèlerinage hindou bordant le fleuve sacré du Gange dans l'Uttar Pradesh (nord), sont réputés pour la qualité de leurs étoffes et la complexité de leurs motifs
  • Le sari traditionnel de Varanasi est très recherché par les futures mariées indiennes qui se transmet généralement de génération en génération dans l'héritage familial

VARANASI: Dans son atelier à peine éclairé, l'Indien Mohammad Sirajuddin est l'un des derniers tisserands de Varanasi, cité riveraine du Gange, qui s'acharnent encore à produire, sur des métiers à tisser à bras, des saris en soie, quintessence du vêtement féminin traditionnel de l'Inde.  

Depuis des siècles, les saris en soie de Varanasi, ville de pèlerinage hindou bordant le fleuve sacré du Gange dans l'Uttar Pradesh (nord), sont réputés pour la qualité de leurs étoffes et la complexité de leurs motifs.  

Mais la concurrence des produits chinois bon marché, les métiers à tisser mécaniques et la lenteur de la reprise après le passage du coronavirus menacent ce savoir-faire.  

Mohammad Sirajuddin est l'un des derniers tisserands de Varanasi à résister aux métiers électriques, plus rapides et moins éreintants à l'usage.  

« Si vous vous promenez dans le quartier, vous verrez, c'est la seule maison avec un métier à bras », affirme cet homme de 65 ans dans l'atelier où il réside, « mais cela ne durera tant que je serai en vie. Après, personne dans cette maison ne me succèdera ». 

« Pénibilité du travail »  

« Le tissage sur un métier à bras exige beaucoup de travail, le procédé est assez pénible », poursuit le tisserand.  

Un sari conçu par M. Sirajuddin, orné d'une bordure de « zari » (fil) doré et d'un motif floral, se vendra pour la coquette somme de 30 000 roupies (390 dollars), mais après les ristournes accordées aux intermédiaires et la déduction des coûts de fabrication, il peinera à empocher un bénéfice.  

« Il faut des jours pour concevoir un sari », dit l'homme au front ridé, « à considérer la pénibilité du travail qu'exige la fabrication d'un sari, le bénéfice est négligeable ». 

Un sari fabriqué sur un métier à tisser mécanique, coûte généralement entre 5 000 et 10 000 roupies (130 dollars) mais la qualité du fil de soie est moindre et plus clinquante.  

Le sari traditionnel de Varanasi est très recherché par les futures mariées indiennes qui se transmet généralement de génération en génération dans l'héritage familial.  

Jaya Jaitly, auteure du livre « Woven Textiles of Varanasi », accuse la mécanisation et l'afflux de contrefaçons chinoises de porter préjudice aux saris traditionnels de Varanasi.  

Fléau des copies chinoises 

« Ils (les Chinois) copient les saris de Vanarasi depuis déjà un certain temps. La Chine a pris le dessus sur Banarasi, son commerce et sa production de saris », affirme-t-elle.  

Selon elle, après la libéralisation économique de l'Inde dans les années 1990, les marchandises chinoises ont heurté la production nationale de soie. 

« Le fil et le tissu chinois ont tout envahi. Toutes nos industries (de la soie) autrefois florissantes ont été anéanties par la mécanisation et encore plus par la concurrence chinoise et leur capacité à produire d'énormes quantités à des prix très bas ».   

Aux yeux de Jaya Jaitly, il incombe au gouvernement de mettre en œuvre des politiques favorables aux tisserands et de rendre l'approvisionnement en matières premières simple et moins cher.  

« Le tissage traditionnel doit être soutenu, nous (l'Inde) comptons le plus de variétés de tissage artisanal, de techniques, de compétences et de main-d'oeuvre qualifiée que partout ailleurs dans le monde », rappelle-t-elle, « c'est vraiment une tradition dont nous pouvons être fiers ». 

Si la clientèle aisée de connaisseurs continue de rechercher les saris artisanaux du cru, elle tend toutefois à se raréfier dans le contexte économique actuel post-pandémie. 

Selon les économistes, la pandémie a entraîné une hausse du coût de la vie, une baisse de la demande, des pertes d'emploi, de l'inflation, et les perspectives de reprise restent bien sombres.  

« Les tisserands souffrent beaucoup. Ils n'obtiennent pas le juste prix pour leurs produits et les paiements arrivent en retard », explique Mohammad Shahid, commerçant de 33 ans, à Varanasi.  

M. Shahid a cependant bon espoir que le tissage artisanal survive à ces innombrables défis.  

« Ceux qui connaissent la valeur du tissage manuel continueront d'acheter et de chérir nos saris », veut-il croire, « les métiers à tisser traditionnels seront moins employés mais ils ne disparaîtront jamais ». 


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com