Présidentielle: le match Macron-Le Pen s'envenime

Le président français et candidat du parti La République en Marche (LREM) à la réélection Emmanuel Macron et la candidate à la présidentielle du parti d'extrême droite française du Rassemblement National (RN) Marine Le Pen (Photo, AFP).
Le président français et candidat du parti La République en Marche (LREM) à la réélection Emmanuel Macron et la candidate à la présidentielle du parti d'extrême droite française du Rassemblement National (RN) Marine Le Pen (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 13 avril 2022

Présidentielle: le match Macron-Le Pen s'envenime

  • Emmanuel Macron s'est converti à une réforme plus «paramétrique»
  • A l'inverse, Marine Le Pen souhaite elle ramener l'âge de départ à 60 ans pour les Français ayant commencé à travailler avant 20 ans

PARIS: Comme en 2017, les deux candidats, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, affirment défendre le pouvoir d'achat des ménages et vouloir réindustrialiser la France, mais ont deux programmes économiques radicalement différents. Tour d'horizon de leurs principales propositions.

Retraites

Remisant au placard son ambition d'une refonte complète du système des retraites, qui avait suscité une forte opposition, Emmanuel Macron s'est converti à une réforme plus "paramétrique": relever progressivement l'âge de départ à 65 ans, avec la suppression des régimes spéciaux.

Il prévoit des ajustements pour les carrières longues et les métiers pénibles et promet d'augmenter la pension minimale à taux plein à 1 100 euros par mois.

Face à la levée de bouclier suscitée par cette proposition, il s'est dit prêt lundi à "ouvrir la porte" à un report de l'âge de départ plutôt à 64 ans. 

A l'inverse, Marine Le Pen souhaite elle ramener l'âge de départ à 60 ans pour les Français ayant commencé à travailler avant 20 ans. Ceux étant entrés dans le vie active entre 20 et 24,5 ans pourraient partir entre 60,75 ans et 62 ans. Le système serait inchangé pour les autres. 

La candidate prévoit également de réindexer les retraites sur l'inflation et revaloriser le minimum vieillesse à 1 000 euros.

Impôts des ménages

Baisse à 5,5% de la TVA sur les produits énergétiques, exonération d'impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans, etc. Marine Le Pen prévoit près de 19 milliards d'euros de baisse d'impôts pour les ménages sur un quinquennat, contre 7 milliards d'euros pour Emmanuel Macron, via notamment la suppression de la redevance audiovisuelle.

Les deux candidats veulent aussi alléger la taxation des donations et successions. Emmanuel Macron propose d'exonérer de droits les successions jusqu'à 150 000 euros par enfant (contre 100 000 aujourd'hui), et 100 000 euros pour les autres membres de la famille, tandis que Marine Le Pen veut défiscaliser les donations jusqu’à 100 000 euros par enfant tous les dix ans.

Enfin, Marine Le Pen souhaite créer un impôt sur la fortune financière afin, dit-elle, de taxer la "spéculation".

Travail, salaires, prestations

Le conditionnement du RSA à 15 ou 20 heures d'activité d'insertion est une des mesures les plus discutées du programme du président-candidat parmi celles censées récompenser le travail.

Il souhaite aussi tripler le plafond de la prime sans charges sociales ni fiscales que peuvent verser les entreprises à leurs salariés, obliger les entreprises qui verse des dividendes à partager leurs profits avec leurs salariés, ou encore favoriser le cumul emploi-retraite.

Emmanuel Macron entend également aller plus loin sur la réforme de l'assurance chômage pour la rendre "plus stricte" quand trop d'emplois son non pourvus et "plus généreuse" quand le chômage est élevé. 

Enfin pour limiter le non-recours aux aides, il défend le versement de prestations "à la source" à tous ceux qui y ont droit.

De son côté, Marine Le Pen veut encourager les entreprises à augmenter les salaires, en exonérant de cotisations celles qui augmentent de 10% leurs salariés gagnant l'équivalent de moins de trois Smic. Dans son programme visant à lutter contre l'immigration, elle souhaite réserver les aides sociales aux Français et subordonner les prestations de solidarité à 5 ans de travail.

Entreprises

Marine Le Pen veut appliquer un programme en faveur des TPE et PME, par exemple en baissant leurs impôts de production, en supprimant les impôts sur les transmissions d'entreprises et en leur donnant la priorité pour les marchés publics.

Dans sa volonté de défendre un "patriotisme économique", elle veut lancer "un grand emprunt national rémunéré à 2%" pour financer des investissements, revoir les accords de libre-échange qui ne respectent pas les intérêts de la France, retirer l'agriculture des traités de libre-échange.

Enfin, elle souhaite renationaliser les sociétés d'autoroutes.

Emmanuel Macron entend poursuivre la réduction des impôts de production, via la suppression de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), baisser les charges pour les indépendants afin d'augmenter leur revenus de 550 euros par an pour ceux qui gagnent l'équivalent du smic. Enfin, il compte sur le plan d'investissement France 2030, déjà annoncé à l'automne dernier, pour stimuler l'investissement dans les projets d'avenir.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.