Un ramadan sous le signe de la solidarité au Maroc

À travers son association Marocains Pluriels, le militant associatif a lancé l’opération «Abouab Ramadan», grâce à laquelle des paniers alimentaires sont distribués dans plusieurs villes du Royaume (Casablanca, Oujda, Rabat, Mohammédia, Fès, Marrakech, Essaouira et Agadir). Photo fournie.
À travers son association Marocains Pluriels, le militant associatif a lancé l’opération «Abouab Ramadan», grâce à laquelle des paniers alimentaires sont distribués dans plusieurs villes du Royaume (Casablanca, Oujda, Rabat, Mohammédia, Fès, Marrakech, Essaouira et Agadir). Photo fournie.
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Publié le Mercredi 13 avril 2022

Un ramadan sous le signe de la solidarité au Maroc

  • Distribution de paniers alimentaires, de vêtements, de repas collectifs ou d’argent… Plusieurs initiatives sont lancées au Maroc durant ce mois béni
  • «Nous avons beaucoup plus de demandes de la part de gens qui vivent dans la précarité et qui ont perdu leur emploi»

CASABLANCA: Les actions caritatives se multiplient durant le mois du ramadan au Maroc. Comme chaque année, les Marocains font preuve de générosité et de solidarité envers les plus nécessiteux. Distribution de paniers alimentaires, de vêtements, d’argent, de repas et de ftours collectifs…
De nombreuses initiatives sont ainsi lancées durant ce mois béni, propice au partage et à la bienfaisance. Toutefois, l’élan de solidarité semble marquer le pas cette année. Sur les réseaux sociaux, les appels aux dons sont peu nombreux et les associations ont observé une baisse en termes de collecte.
«Effectivement, nous avons remarqué une baisse importante dans la collecte des dons. Les Marocains ont été généreux cette année encore, mais moins qu’avant. La crise de la Covid-19, ses répercussions économiques et la cherté de la vie ont eu des répercussions sur les actions caritatives initiées durant le ramadan. En outre, nous avons beaucoup plus de demandes de la part de gens qui vivent dans la précarité et qui ont perdu leur emploi», déclare Ahmed Ghayet à Arab News en français.

Paniers alimentaires
À travers son association Marocains Pluriels, le militant associatif a lancé l’opération «Abouab Ramadan», grâce à laquelle des paniers alimentaires sont distribués dans plusieurs villes du Royaume (Casablanca, Oujda, Rabat, Mohammédia, Fès, Marrakech, Essaouira et Agadir).

abouab ramadan
À travers son association Marocains Pluriels, le militant associatif a lancé l’opération «Abouab Ramadan». Photo fournie.


Une dizaine d’associations sont partenaires de cette opération, qui en est à sa 3e édition. Les paniers contiennent des denrées alimentaires de première nécessité comme de la farine, de l’huile, du sucre, des lentilles, des pois chiches, des dattes et du lait. «Nous privilégions les dons en nature, en denrées alimentaires. Mais les donateurs peuvent également contribuer à hauteur de 200 dirhams (près de 19 euros), ce qui représente le prix d’un panier. Les denrées sont déposées devant la porte du bénéficiaire afin de préserver sa dignité, car la plupart des bénéficiaires n’en font pas la demande. Vous savez, les Marocains sont dignes et beaucoup refusent de demander la charité», poursuit Ahmed Ghayet.

abouab ramadan
Les paniers contiennent des denrées alimentaires de première nécessité comme de la farine, de l’huile, du sucre, des lentilles, des pois chiches, des dattes et du lait. Photo fournie.


Au sujet des donateurs, même s’ils sont moins nombreux, Ghayet remarque une plus grande générosité du côté des Marocains de confession juive. «Je n’ai pas d’explication précise, mais je ressens une proximité qui est devenue plus grande et une confiance mutuelle qui s’est consolidée ces derniers mois. Je reçois autant d’appels de juifs que de musulmans. C’est comme si un verrou avait sauté dans les esprits. Globalement, les Marocains, quelle que soit leur confession, s’entraident et apportent leur soutien aux plus vulnérables, surtout en cette période où la précarité se fait sentir de plus en plus», estime Ahmed Ghayet.

Sollicitude royale
Cet esprit d’entraide est porté par la plus haute autorité du pays. Le roi Mohammed VI avait procédé, mardi 5 avril 2022 à l'ancienne médina de Rabat, au lancement de Ramadan 1443, une opération nationale initiée depuis 1998 par la Fondation Mohammed-V pour la solidarité. Une action généreuse qui traduit la sollicitude royale envers les populations en situation de vulnérabilité sociale.
Mobilisant une enveloppe budgétaire de 103 millions de dirhams (1 dirham = 0,094 euro), l'opération Ramadan 1443, qui consiste en la distribution de denrées alimentaires, bénéficiera cette année à près de 3 millions de personnes établies dans 83 provinces et préfectures du Royaume et regroupées au sein de 600 000 ménages; 77% d’entre elles sont issues du monde rural.
Depuis son lancement, cette opération nationale de soutien alimentaire a mobilisé une enveloppe budgétaire globale de plus d’1,5 milliard de dirhams. Le nombre de familles qui en bénéficient est passé de 34 100 en 1998 à 600 000 depuis 2020.

Soutien aux familles vulnérables
Les représentations diplomatiques de pays arabes amis du Maroc s’activent également durant ce mois béni pour apporter leur soutien aux familles vulnérables. L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar, notamment, multiplient les initiatives qui visent à apporter un soutien financier et alimentaire à des milliers de Marocains et à des associations caritatives.
Associations, représentations diplomatiques, secteur privé, monarchie, particuliers… L’ensemble du royaume du Maroc est mobilisé pour venir en aide aux citoyens dans le besoin. Malgré la diminution des initiatives et des actions solidaires, le ramadan de cette année est, encore une fois, empreint de solidarité, de partage et d’entraide. Des valeurs qui sont propres aux Marocains et que ces derniers tentent de préserver malgré les difficultés et les crises.


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
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  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".

 


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.