Nicolas Hieronimus, figure clé du groupe, nommé DG de L'Oréal

Nicolas Hieronimus, 56 ans, a dirigé cette division Luxe, qui comprend des marques emblématiques comme Lancôme, YvesSaintLaurent ou Giorgio Armani, de 2011 à 2018 après avoir dirigé les Produits professionnels (Photo, AFP)
Nicolas Hieronimus, 56 ans, a dirigé cette division Luxe, qui comprend des marques emblématiques comme Lancôme, YvesSaintLaurent ou Giorgio Armani, de 2011 à 2018 après avoir dirigé les Produits professionnels (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 15 octobre 2020

Nicolas Hieronimus, figure clé du groupe, nommé DG de L'Oréal

  • Le futur directeur général est « parfaitement préparé, compte tenu de son parcours exemplaire de plus de 30 ans dans le groupe »
  • En Chine, L'Oréal constatait toutefois fin juillet une reprise, avec notamment un rebond de 30% au deuxième trimestre

PARIS : Le géant des cosmétiques L'Oréal a choisi un élément clé du groupe, le directeur général adjoint Nicolas Hieronimus, pour en prendre la direction opérationnelle en mai prochain, succédant à Jean-Paul Agon qui restera président du conseil d'administration

Le futur directeur général de L'Oréal a fait toute sa carrière au sein du groupe dans plusieurs pays et divisions, et en mai 2017 il avait été appelé aux côtés du PDG comme directeur général adjoint en charge de l'ensemble des divisions du groupe.

Cette succession a été décidée mercredi par le conseil d'administration, qui a suivi en cela les recommandations du comité des nominations et de la gouvernance.

Les fonctions de président du conseil et de directeur général, ont été dissociées, M. Agon conservant la présidence tandis que M. Hieronimus prendra la direction générale.

Ce schéma avait déjà prévalu lors de l'arrivée de M. Agon à la tête du groupe, succédant à Lindsay Owen-Jones comme directeur général en 2006 avant de devenir cinq ans plus tard PDG en 2011.

La préparation de la succession de M. Agon était à l'ordre du jour depuis dix-huit mois, rappelle le groupe, puisque celui-ci aura 65 ans en juillet prochain, limite d'âge prévue pour la direction générale par les statuts du groupe.

Le conseil a salué l'action de M. Agon pendant 15 ans à la tête du groupe qu'il « a transformé en profondeur pour l'adapter aux défis de son temps » en ayant « imaginé la beauté de demain ».

M. Agon a mis l'accent sur deux idées clés, « la beauté pour tous » et « l'universalisation », à la tête du groupe qui a approché les 30 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2019.

Nicolas Hieronimus était « le plus légitime » pour lui succéder comme directeur général, a fait valoir le conseil d'administration, tandis que Jean-Paul Agon a salué son « rôle clé » à ses côtés.

parfaitement préparé

Le futur directeur général est « parfaitement préparé, compte tenu de son parcours exemplaire de plus de 30 ans dans le groupe, avec de grands succès, en particulier à la tête de L'Oréal Luxe », a ajouté le PDG.

M. Hieronimus, 56 ans, a dirigé cette division Luxe, qui comprend des marques emblématiques comme Lancôme, YvesSaintLaurent ou Giorgio Armani, de 2011 à 2018 après avoir dirigé les Produits professionnels.

Diplômé de l'Essec, M. Hieronimus est entré chez L'Oréal en 1987 comme chef de produit, avant de prendre la direction marketing de Garnier en 1993 où il a notamment lancé la gamme de soins capillaires Fructis, avant de diriger plus tard L'Oréal Paris à l'international.

A l'étranger, il a occupé des postes de responsabilité au Royaume-Uni et au Mexique.

M. Hieronimus prendra la tête d'un groupe qu'il connaît donc parfaitement, et qui a montré une « grande résilience » au premier semestre, face à la crise sanitaire du Covid-19, avait souligné M. Agon fin juillet.

Les ventes ont baissé néanmoins de 12% au premier semestre, fortement pénalisées par la fermeture des points de vente (salons, parfumeries, magasins, magasins d’aéroports). 

Mais ce recul est moindre que celui du secteur cosmétiques-beauté, a fait valoir le groupe. 

En Chine, L'Oréal constatait toutefois fin juillet une reprise, avec notamment un rebond de 30% au deuxième trimestre.

Un autre atout du groupe est son développement dans le numérique, avec des ventes en ligne qui ont progressé de 65% sur les six premiers mois.

Outre la nomination de M. Hieronimus, Jean-Paul Agon a souhaité maintenir la fonction « stratégique » de directeur général adjoint, qui sera confiée en mai à Barbara Lavernos. Celle-ci prendra auparavant en février la direction de la recherche, de l'innovation et de la technologie.

A travers cette nomination, c'est la Recherche qui est placée au plus haut niveau du groupe, confirmant ainsi son rôle capital chez L'Oréal, a expliqué le PDG.

L'Oréal a précisé que l'assemblée générale, prévue le 20 avril prochain, sera appelée à approuver la nomination de M. Hieronimus comme administrateur.


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Short Url
  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Short Url
  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
Short Url
  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".