Les drones Lockheed à l’assaut des records mondiaux

La version modifiée du Stalker XVE pendant son vol record (Photo, Lockheed Martin).
La version modifiée du Stalker XVE pendant son vol record (Photo, Lockheed Martin).
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Publié le Jeudi 14 avril 2022

Les drones Lockheed à l’assaut des records mondiaux

  • Stalker XVE a réussi à voler, très exactement, pendant 39 heures, 17 minutes et 7 secondes
  • L’autonomie des drones s’apparente, pour les ingénieurs, à la résolution de la quadrature du cercle

CASABLANCA : Lockheed Martin, constructeur des fameux F-35 américains et spécialisée dans l’aérospatial militaire, vient d'établir un nouveau record du monde en matière d’autonomie d'un drone.
L’entreprise d’armement a réussi à faire voler une version légèrement modifiée de son Stalker XVE pendant, un peu plus de 39 heures. 

L’autonomie des drones s’apparente, pour les ingénieurs, à la résolution de la quadrature du cercle. En effet, l'inconvénient de ces outils civils et militaires, nécessaires à la panoplie d’armement de toutes grandes puissances, est leur autonomie, jugée encore très faible. 
Pour l’accroître, il faut augmenter la quantité d'essence ou bien la taille de la batterie, ce qui a pour conséquence d’augmenter, mécaniquement, le poids de l'appareil et de réduire à néants les gains en économie d’énergie. Cependant, l’obstacle fut contourné par certains constructeurs qui ont remplacé les moteurs à hélice par un ballon. Les gains en autonomie sont, dès lors, remarquables, mais aux prix de drones moins opérationnels. 
Record
Lockheed Martin travaille depuis plus de 15 ans sur ces drones que l'on qualifie de «quadrirotor» avant qu'elle ne parvienne  à établir un record du monde pour un drone de catégorie 2, d’après la classification du Département de la Défense des États-Unis, pesant entre de 5 à 25  kilogrammes. Stalker XVE a réussi à voler, très exactement, pendant 39 heures, 17 minutes et 7 secondes.

Lockheed Martin revendique le record du monde de temps de vol d'un drone de catégorie 2 (Photo, Lockheed Martin).
Lockheed Martin revendique le record du monde de temps de vol d'un drone de catégorie 2 (Photo, Lockheed Martin).


Réservoir à propane 

Pour réaliser cette prouesse technique, le constructeur a modifié un drone Stalker XVE qui dispose dans sa version initiale d'une autonomie de huit heures avec une pile à combustible. Le drone pèse 20 kg et peut atteindre une vitesse avoisinant les 90 km/h.
Dans sa version modifiée, Lockheed Martin a ajouté un réservoir à propane. Le constructeur a aussi optimisé l'appareil pour l'endurance sans donner plus de précisions sur les optimisations opérées par les ingénieurs de l’entreprise. 
Après l’exploit réalisé en février dernier, la firme a communiqué le 11 avril sur les résultats de sa prouesse à la suite de la demande de certification du record auprès de la Fédération aéronautique internationale.

Le drone le plus rapide du monde

L'US Army développe en collaboration avec Lockheed Martin un aéronef capable de voler à plus de 7.400 km par heure. En décollant depuis les États-Unis, ce drone pourrait traverser l’atlantique en un peu plus d’une heure.
Le 5 avril dernier, l’industriel a testé avec succès le premier vol d’un réacteur qui propulsera son futur appareil autonome à plus de cinq fois la vitesse du son.

l’US Army a publié une vidéo montrant les premières images de synthèse de ce drone.
 

Ce prototype n’est pas encore entre les mains de l’armée américaine. Il est toujours en phase d’essai depuis 10 ans, mais des progrès palpables laissent croire aux spécialistes que le SR-72, surnommé le fils du Blackbird, sera bientôt opérationnel pour remplacer son ancêtre, espion, au temps de la Guerre froide et qui détient, encore, le record de l’aéronef le plus rapide du monde. 
 

En Bref

Le SR-71 effectuait des missions au-dessus de l'URSS, en prenant des photos où l’on pouvait distinguer un projectile de la taille d’une souris. Détectable sur les radars, il avait la capacité suffisante d’accélération pour éviter un missile.

Le drone de Lockheed Martin sur lesquels travaillent encore des équipes de chercheurs et d’ingénieurs sera un véhicule aérien sans pilote hypersonique dans le but d’effectuer des opérations de renseignement. Le drone sera aussi, au souhait, équipé de missiles hypersoniques pour mener, sans perte d’hommes, des missions de bombardement. 
La guerre en Ukraine démontre, s'il le fallait encore, la montée en puissance des drones, en tant qu'arme décisive, sur le champ de bataille.

Les Bayraktar TB2 livrés à l’armée ukrainienne ont, faut-il le rappeler, été célébré en chanson par les militaires ukrainiens et ont permis de ralentir l'offensive russe. 


«Nouvelle ère» pour la Banque du Japon, qui abandonne ses taux négatifs

Le gouverneur de la Banque du Japon, Kazuo Ueda, assiste à une conférence de presse à Tokyo (Photo, Reuters).
Le gouverneur de la Banque du Japon, Kazuo Ueda, assiste à une conférence de presse à Tokyo (Photo, Reuters).
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  • La BoJ a aussi mis fin mardi à son outil de contrôle de la courbe des rendements obligataires japonais
  • L'institution, dont la décision avait été largement anticipée par les marchés, pratiquait depuis 2016 des taux négatifs afin de soutenir l'activité économique du pays

TOKYO: La Banque du Japon (BoJ) a relevé mardi son taux directeur et mis fin à la politique de taux négatifs qu'elle était la dernière au monde à pratiquer, à la faveur d'une remontée des salaires se matérialisant enfin dans l'archipel.

L'institution, dont la décision avait été largement anticipée par les marchés, pratiquait depuis 2016 des taux négatifs afin de soutenir l'activité économique du pays et favoriser l'inflation, longtemps atone au Japon. Elle n'avait pas remonté ses taux depuis 2007.

C'est une "nouvelle ère" pour la Banque du Japon, dont la politique monétaire était ultra-accommodante depuis 2013, a réagi l'économiste Tom Kenny dans une note de la banque ANZ.

La BoJ a pris acte du début d'un "cercle vertueux entre les salaires et l'inflation" au Japon pour décider d'appliquer un taux d'intérêt de court terme entre 0% et 0,1%, contre une fourchette de -0,1% à 0% précédemment.

Ce taux directeur pour les prêts interbancaires au jour le jour sera désormais son "principal outil", a-t-elle ajouté. "Ce sera une politique monétaire normale", a déclaré mardi son gouverneur Kazuo Ueda lors d'une conférence de presse à Tokyo.

Mais en l'état actuel des prévisions de l'activité économique et des prix au Japon, "un rythme rapide" de hausses de taux "sera évité", a précisé M. Ueda, insistant sur la nécessité de maintenir des conditions financières "accommodantes" pour le moment.

Et ce "moment" devrait durer: car la BoJ pense que son objectif d'une inflation de 2% sera atteint "d'une manière stable et durable" vers la fin de la période de ses dernières projections macroéconomiques livrées en janvier, c'est-à-dire pas avant l'horizon 2025-2026.

Poursuite de ses achats obligataires 

La BoJ a aussi mis fin mardi à son outil de contrôle de la courbe des rendements obligataires japonais, qui visait à maintenir leurs rendements à dix ans autour de 0%.

Dans les faits, cet outil controversé car source de distorsions du marché obligataire était déjà pratiquement abandonné depuis l'an dernier, la BoJ l'ayant rendu de plus en plus flexible.

La BoJ compte toutefois poursuivre ses achats d'obligations publiques japonaises (JGB) "à peu près dans les mêmes proportions qu'auparavant" de manière à continuer de pouvoir réagir efficacement en cas de "hausse rapide" des rendements de long terme, a-t-elle précisé.

Ses achats de JGB représentent environ 6.000 milliards de yens par mois actuellement (près de 37 milliards d'euros).

D'un autre côté, l'institution va arrêter ses programmes d'achats d'autres actifs financiers: fonds négociés en Bourse (ETF), fonds communs immobiliers japonais (J-REIT), et "réduire graduellement" ses achats de titres de créances d'entreprises pour y mettre fin "d'ici un an environ".

La Bourse de Tokyo rassurée, le yen faiblit 

Le virage monétaire de la BoJ, négocié en douceur donc, n'a pas surpris les marchés financiers, surtout depuis les résultats préliminaires vendredi dernier des négociations salariales annuelles au Japon, qui ont abouti à une hausse record des salaires dans le pays depuis 1991.

Ces résultats "ont été un facteur important" pour entamer la normalisation de la politique monétaire, a reconnu mardi M. Ueda.

C'était la pièce centrale du puzzle que la BoJ attendait pour commencer à agir sérieusement, près de deux ans après le début d'un cycle de resserrement drastique des conditions du crédit aux Etats-Unis et en Europe sous l'effet d'une forte poussée inflationniste.

L'inflation s'est aussi réveillée au Japon depuis 2022 avec la flambée des prix de l'énergie dans le sillage du début de l'invasion russe de l'Ukraine, et la cible de 2% de la BoJ a été dépassée.

Mais la demande intérieure et la croissance économique sont encore faibles au Japon, ce qui rend difficile le maintien de l'inflation à ce niveau dans la durée.

Satisfait du ton accommodant de la BoJ et de ses annonces sans surprise, l'indice vedette Nikkei de la Bourse de Tokyo a effacé ses pertes initiales pour clôturer en hausse (+0,66%).

Quant au yen, il baissait nettement face au dollar, lequel valait 150,40 yens après 08H30 GMT, soit un plus bas depuis deux semaines pour la devise nippone, contre environ 149,3 yens pour un dollar avant les annonces de la BoJ.

En ouvrant la porte à de meilleurs rendements sur les dépôts bancaires et investissements au Japon, le taux directeur positif de la BoJ pourrait améliorer in fine le pouvoir d'achat des ménages et la croissance économique du pays, de quoi encourager la Bourse de Tokyo à continuer d'aller de l'avant, a commenté Charu Chanana, stratégiste chez Saxo Capital Markets.


Pétrole: les prix s’appuient sur les gains de la semaine précédente, les risques d’approvisionnement augmentent

Les contrats à terme sur le pétrole brut Brent destiné à la livraison en mai ont grimpé de 32 cents, soit 0,4%, à 85,66 dollars le baril (1 dollar = 0,92 euro) à 7h16, heure saoudienne. (Shutterstock)
Les contrats à terme sur le pétrole brut Brent destiné à la livraison en mai ont grimpé de 32 cents, soit 0,4%, à 85,66 dollars le baril (1 dollar = 0,92 euro) à 7h16, heure saoudienne. (Shutterstock)
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  • Une baisse des taux d’intérêt stimulerait la demande aux États-Unis – le plus grand consommateur de pétrole au monde –, soutenant ainsi les prix du pétrole
  • Les deux contrats pétroliers de référence ont enregistré des gains la semaine dernière, malgré une baisse vendredi

NEW DELHI: Lundi, les prix du pétrole ont augmenté dans le commerce asiatique, prolongeant les gains de la semaine dernière, durant laquelle les prix avaient augmenté de près de 4% en raison d’un resserrement de l’offre, avec des risques exacerbés par de nouvelles attaques contre les infrastructures énergétiques russes, selon Reuters. 

Les contrats à terme sur le pétrole brut Brent destiné à la livraison en mai ont grimpé de 32 cents, soit 0,4%, à 85,66 dollars le baril (1 dollar = 0,92 euro) à 7h16, heure saoudienne. Le contrat d’avril pour le brut américain West Texas Intermediate était en hausse de 40 cents, ou 0,5%, à 81,44 dollars. Le contrat de livraison de mai le plus actif pour le WTI a été échangé en hausse de 37 cents, soit 0,5%, à 80,95 dollars le baril. 

«Les frappes contre les raffineries russes ont ajouté 2 à 3 dollars de prime de risque par baril au brut la semaine dernière. Cette prime reste en vigueur alors que la semaine débute après d’autres attaques pendant le week-end», souligne Vandana Hari, fondatrice du fournisseur d’analyses du marché pétrolier Vanda Insights. 

Toutefois, pour la prochaine évolution importante à la hausse ou à la baisse, le brut attendra de nouveaux signaux, précise Vandana Hari. 

Samedi, l’une des grèves a déclenché un bref incendie à la raffinerie de Slaviansk, à Kasnodar, qui traite 8,5 millions de tonnes de pétrole brut par an, soit 170 000 barils par jour. 

Une analyse de Reuters révèle que les attaques ont ralenti environ 7% de la capacité de raffinage russe au premier trimestre. Les complexes de raffinage traitent et exportent des variétés brutes vers plusieurs marchés, dont la Chine et l’Inde. 

Au Moyen-Orient, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a confirmé dimanche qu’il poursuivrait sa progression dans l’enclave de Rafah, à Gaza, où se réfugient plus d’un million de personnes déplacées, défiant la pression des alliés d’Israël. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a déclaré que cette mesure rendrait la paix régionale «très difficile». 

Cette semaine, les investisseurs attendent les résultats de la réunion de la Réserve fédérale américaine, qui se tient sur deux jours et se termine mercredi. Cela apportera plus de clarté au calendrier des baisses de taux d’intérêt, écrit Tony Sycamore, analyste de marché chez IG, dans une note. 

La Réserve fédérale américaine maintiendra probablement ses taux inchangés au cours du présent mois, tandis que la possibilité d’une réduction des taux d’intérêt lors de la réunion de juin «est désormais un jeu de hasard», a déclaré Sycamore. 

Une baisse des taux d’intérêt stimulerait la demande aux États-Unis – le plus grand consommateur de pétrole du monde –, soutenant ainsi les prix du pétrole. 

Les deux contrats pétroliers de référence ont enregistré des gains la semaine dernière, malgré une baisse vendredi. Le pétrole est resté relativement stable pendant une grande partie du mois dernier, mais, jeudi, un rapport optimiste sur la demande de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a fait grimper les prix à leur plus haut niveau depuis novembre. 

L’agence, qui représente les pays industrialisés, a renforcé ses prévisions de la demande pour la quatrième fois depuis novembre, alors que les attaques des Houthis en mer Rouge ont dissuadé les transporteurs de brut et de carburant, réduisant ainsi le pétrole accessible aux utilisateurs. Pour la première fois, l’AIE prédit également un léger déficit de l’offre cette année, au lieu d’un excédent. 

La demande de carburant aux États-Unis a également soutenu les prix alors que les raffineries ont terminé certains projets. 

À la clôture de vendredi, les contrats à terme sur le Brent et le WTI étaient en hausse de 11% et 13%, respectivement, en 2024. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vietnam: la montée des eaux salées pourrait engendrer près de 3 milliards de dollars de pertes de récoltes par an

Un agriculteur dans une rizière sèche au milieu d’une longue vague de chaleur dans la province de Ca Mau, au sud du Vietnam (Photo, AFP).
Un agriculteur dans une rizière sèche au milieu d’une longue vague de chaleur dans la province de Ca Mau, au sud du Vietnam (Photo, AFP).
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  • Les niveaux d'eaux salées sont souvent plus élevés à la saison sèche
  • La situation de la province la plus au sud de Ca Mau est la plus critique avec une perte estimée à 665 millions de dollars

HANOÏ: La montée des eaux salées sur les terres cultivées pourrait engendrer pour le Vietnam une perte annuelle de près de 3 milliards de dollars de récoltes, a rapporté dimanche le site internet d'informations contrôlé par l’État, VNExpress.

Les dégâts sont concentrés dans la région du Delta du Mékong, surnommée le "bol de riz du Vietnam", car c'est lui qui produit la nourriture de dizaines de millions de personnes, selon le média qui cite une étude d'un institut scientifique dédié aux ressources en eau rattaché au ministère de l'Environnement.

Les niveaux d'eaux salées sont souvent plus élevés à la saison sèche, mais ils s'intensifient encore avec la montée du niveau de la mer, des sécheresses, des variations de marée et le manque d'apport d'eau douce en amont, conduisant à une perte de 2,94 milliards de dollars en récolte, d'après l'étude.

Situation critique 

La situation de la province la plus au sud de Ca Mau est la plus critique avec une perte estimée à 665 millions de dollars.

"Avec le scénario actuel, ce sont 29% des arbres fruitiers qui seraient touchés" et "14% pour le riz", tandis que le secteur de la pêche reculeraient de 30% avec des pertes évaluées à 840 millions de dollars, poursuit l'étude.

Plus tôt ce mois-ci, le département des ressources en eau avait déjà averti que la montée des eaux salées pourrait affecter 80.000 hectares de riz et de fruits dans le Delta du Mékong.

Cette montée dans la zone en 2023-2024 est supérieure à la normale, selon le centre des prévisions météo.

Le Delta a souffert d'une vague de chaleur anormalement longue en février qui a conduit à des sécheresses et à des niveaux d'eau douce bas dans les canaux de la région.