Accusé d'avoir «semé la terreur», le tireur présumé du métro new-yorkais en détention

Capture d'image montrant des passagers en train de sortir d'un wagon après qu'un homme armé a lâché une bombe fumigène et ouvert le feu dans le quartier de Brooklyn à New York le 12 avril 2022 (Photo, AFP).
Capture d'image montrant des passagers en train de sortir d'un wagon après qu'un homme armé a lâché une bombe fumigène et ouvert le feu dans le quartier de Brooklyn à New York le 12 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 15 avril 2022

Accusé d'avoir «semé la terreur», le tireur présumé du métro new-yorkais en détention

  • Personne ne m'a contacté pour une récompense. La grosse récompense ce sont mes soutiens, a partagé Zack sur son compte Twitter
  • Un technicien syrien de 21 ans, Zack Tahhan, arrivé aux Etats-Unis depuis cinq ans, est devenu une vedette des réseaux sociaux

NEW YORK:  Frank James, l'homme soupçonné d'avoir tiré mardi dans une rame de métro à New York le matin à l'heure de pointe, faisant 30 blessés dont 10 par balle selon la justice, a été placé en détention provisoire jeudi, accusé d'avoir "semé la terreur dans toute la ville".

Vêtu d'une ample chemise kaki, le suspect, un Afro-Américain de 62 ans arrêté la veille sans résistance dans la rue à Manhattan, a comparu pour la première fois devant le tribunal fédéral de Brooklyn. 

En silence, prenant parfois des notes entre ses deux avocates, il a écouté les charges qui pèsent contre lui, notamment celle d'"attaque terroriste" qui lui fait risquer la prison à vie. La juge Roanne Mann a ordonné qu'il soit placé en détention provisoire.

Il "a ouvert le feu sur les passagers d'une rame de métro bondée, interrompant leur trajet matinal comme jamais cette ville ne l'avait vu depuis plus de 20 ans", a déclaré la procureure Sara Winik, une référence aux attaques meurtrières du 11 septembre 2001 qui ont durablement traumatisé New York.

Le suspect portait un masque à gaz et avait déclenché deux engins fumigènes, remplissant la rame de fumée avant de tirer. L'accusation a revu à la hausse le bilan, en le portant à 30 blessés, dont 10 par balles, contre 23 au départ.

Signalement

Les circonstances dans lesquelles le suspect a été arrêté mardi dans le quartier de l'East Village n'étaient pas totalement éclaircies. Outre le suspect lui-même, d'autres particuliers ont assuré avoir signalé sa présence à la plateforme téléphonique "Crime Stoppers" de la police new-yorkaise, qui avait mis sur la table une récompense de 50.000 dollars pour cette affaire.

Ainsi, un technicien syrien de 21 ans, Zack Tahhan, arrivé aux Etats-Unis depuis cinq ans, est devenu une vedette des réseaux sociaux, où circulait le mot dièse #ThankYouZack, après avoir revendiqué avoir repéré Frank James et prévenu la police, tout près du lieu de l'arrestation.

"Personne ne m'a contacté pour une récompense. La grosse récompense ce sont mes soutiens", a écrit Zack sur son compte Twitter, dans un message qui renvoie à une page permettant de lui faire des dons.

Mais Francisco Puebla, le gérant mexicain de Saifee, un magasin de jardinage situé dans le même coin, a affirmé à l'AFP que c'est son intervention, et pas celle de Zack Tahhan, qui a été déterminante. 

Selon la police, il y a bien eu un signalement qui a localisé le suspect dans un McDonald's. "Les agents sont arrivés au McDonald's. Il n'y était pas. Ils ont conduit dans le quartier, ils l'ont vu au coin de Saint Marks (Place) et de la Première avenue et l'ont arrêté", avait raconté mercredi un responsable de la police new-yorkaise, John Miller

Soigneusement planifiée

"Son attaque était préméditée, elle a été soigneusement planifiée et elle a semé la terreur parmi les victimes et dans toute la ville", a ajouté la procureure.

Si cette attaque sanglante, commise dans une station très fréquentée du sud de Brooklyn, "36th Street", n'a pas fait de morts, elle a provoqué une vive émotion dans la mégapole de près de 9 millions d'habitants, déjà touchée par une hausse de la criminalité et des fusillades depuis la pandémie de Covid-19.

Entre mardi et mercredi, la police de New York a répertorié pas moins de 14 événements distincts de coups de feu et fusillades, notamment à Brooklyn et dans le Bronx, et quatre homicides.

L'avocate de Frank James, Mia Eisner-Grynberg, a mis en garde contre tout "jugement hâtif" de son client, déjà arrêté 12 fois dans le passé pour divers délits.

"Hier, M. James a vu sa photo dans les informations, il a appelé la police pour aider, il a dit où il se trouvait", a-t-elle affirmé.

La police avait remonté la trace de Frank James notamment grâce à la clé d'une camionnette qu'il a louée, découverte sur la scène de crime. L'homme disposait d'une page YouTube, baptisée "prophetoftruth88" (prophète de vérité) où on le voyait se lancer dans de longues tirades, parfois décousues et véhémentes, sur les questions raciales et l'insécurité à New York.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum. 


Donald Trump appelle Iran et Israël à «trouver un accord»

Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
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  • Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles
  • En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera"

WASHINGTON: Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant, a-t-il déclaré au moment où des échanges intenses de tirs entre les deux pays se poursuivent pour la quatrième nuit consécutive.

"L'Iran et Israël devraient trouver un accord, et ils vont trouver un accord", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social dimanche matin, ajoutant que "de nombreux appels et rencontres ont lieu en ce moment".

En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera. Parfois, ils doivent se battre, mais nous verrons ce qui se passera. Je pense qu'il y a de bonnes chances qu'il y ait un accord", a-t-il déclaré sur le seuil de la Maison Blanche avant d'embarquer dans son hélicoptère Marine One.

Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles.

Au troisième jour de l'offensive aérienne israélienne, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a menacé de faire payer à l'Iran "un prix très lourd" après la mort de civils provoquée par les salves de missiles balistiques iraniens tirées en représailles sur Israël, qui ont touché des zones habitées.

L'Iran a de son côté promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".