Au Caire, les boucles, la liberté jusqu'au bout des cheveux

Mariam Ashraf, enseignante et «influenceuse des cheveux naturels», se coiffe en parlant devant un téléphone sur un trépied lors d'une diffusion en direct chez elle au Caire, le 22 mars 2022. (Khaled Desouki/AFP)
Mariam Ashraf, enseignante et «influenceuse des cheveux naturels», se coiffe en parlant devant un téléphone sur un trépied lors d'une diffusion en direct chez elle au Caire, le 22 mars 2022. (Khaled Desouki/AFP)
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Publié le Vendredi 15 avril 2022

Au Caire, les boucles, la liberté jusqu'au bout des cheveux

  • «Des générations entières ont grandi avec des idéaux de beauté inadaptés» car renvoyant à des codes occidentaux, déplore Sara Safwat
  • Créé en 2018, The Curly Studio est, affirme Sara, le premier salon d'Égypte à avoir adopté le mouvement «cheveux naturels»

LE CAIRE, Égypte : «Pour moi c'était beau»: pendant des années, Rola a lissé sa chevelure. Aujourd'hui, dans son salon pour cheveux crépus et bouclés, sa collègue Sara et elle accompagnent la «révolution» des codes de beauté qui a gagné l'Égypte.

«Des générations entières ont grandi avec des idéaux de beauté inadaptés» car renvoyant à des codes occidentaux, déplore Sara Safwat. Et pendant des décennies, des millions d'Égyptiennes se sont religieusement lissé les cheveux.

Rola Amer reconnaît que «couper des cheveux bouclés prend plus de temps que des cheveux lisses» mais, après trois heures de coupe, sa cliente semble ravie.

Créé en 2018, The Curly Studio est, affirme Sara, le premier salon d'Égypte à avoir adopté le mouvement «cheveux naturels».

Dans cet établissement d'une banlieue chic du Caire, les bigoudis ont remplacé les fers à lisser et les cheveux sont coupés à sec pour préserver la forme des boucles.

Car le lissage peut être dangereux, rappelle Sara, 38 ans.

«Une fois, une maman a amené sa fille de trois ans: après un traitement chimique pour avoir les cheveux lisses, ils tombaient tous», dit-elle.

- Business fructueux -

Rola elle-même avoue qu'à l'époque, le lissage était «la norme» et qu'elle avait le sentiment que ses cheveux naturels faisaient «négligé». Dit-elle en rajustant sa frange désormais bouclée.

«Tu vas venir comme ça?» était la question inévitable aux entretiens d'embauche, renchérit Sara. Mais même si ses cheveux étaient considérés comme «pas professionnels», elle a continué à arborer ses boucles au travail.

Au début des années 2000, la chanteuse libanaise Myriam Fares était l'une des seules icônes aux cheveux bouclés du monde arabe.

Au même moment pourtant, aux Etats-Unis, le mouvement nappy appelait les femmes noires à garder leurs cheveux crépus.

En Egypte, en 2012, l'actrice Dina el Sherbiny a été l'une des rares à briser un tabou: elle a étalé ses boucles dans la série à succès «Hekayat banat» (histoires de filles, en arabe).

Dix ans plus tard, les boucles sont omniprésentes dans les rues du Caire, dans les séries et sur les panneaux publicitaires.

L'Egypto-Palestinienne May Calamawy exhibe même les siennes à Hollywood dans la série Moon Knight.

«Il y a eu un réel mouvement social», explique à l'AFP Doaa Gawish, qui a lancé en 2016 The Hair Addict, un groupe Facebook dédié aux cheveux naturels.

En un été, il est passé de 5.000 à 80.000 membres alors que le marché local des cosmétiques grimpait de 18%.

Pour suivre la tendance bio et bouclée, Mme Gawish lançait deux ans plus tard son entreprise éponyme de soins capillaires.

«Beaucoup de grandes marques ont sorti des produits pour cheveux bouclés car elles ont senti que c'était une part incontournable de la clientèle», affirme-t-elle.

Les cheveux des 103 millions d'Egyptiens font travailler 500.000 salons et plus de trois millions de personnes, estimait en 2020 sur une radio Mahmoud el-Degwy, représentant des coiffeurs à la chambre de commerce du Caire.

- Les hommes aussi -

Mariam Ashraf, institutrice de 26 ans, a elle aussi repéré le filon. De passe-temps, ses vidéos Instagram sont devenues «une source de revenus», affirme cette «spécialiste des cheveux bouclés» aux plus de 90.000 abonnés.

«Les marques me contactent de plus en plus pour parler de produits pour cheveux bouclés (...) et des agences de mannequinat m'engagent pour des publicités», ajoute-t-elle.

Mais prendre soin de ses boucles n'est pas donné à tous: si le revenu mensuel moyen d'un foyer plafonne à 6.000 livres (300 euros), une coupe au Curly Studio peut atteindre 600 livres.

Certains hommes aussi se laissent séduire par les boucles.

Omar Rehim a découvert les siennes par surprise: pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19, sans coiffeur, cet expert en cybersécurité les a vues apparaître.

Aujourd'hui, il est au Curly Studio, majoritairement fréquenté par des femmes, malgré les critiques de la société patriarcale et conservatrice.

«Les gens pensent qu'un homme ne devrait pas s'occuper de ses cheveux ou acheter des cosmétiques», explique-t-il, dénonçant la «masculinité fragile», la peur de certains hommes d'être associés aux stéréotypes féminins.

«J'aimerais vraiment leur faire comprendre que c'est normal (...) mais je ne me sens pas encore prêt à mener ce combat».


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.