Absent de la campagne présidentielle, le Covid-19 tue encore

Plus transmissible que les précédents variants, le Ba.2 est aussi bien moins létal (Photo, AFP).
Plus transmissible que les précédents variants, le Ba.2 est aussi bien moins létal (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 15 avril 2022

Absent de la campagne présidentielle, le Covid-19 tue encore

  • Le nouveau variant d'Omicron, BA.2, prédominant et plus transmissible que son prédécesseur, le BA.1, circule encore largement
  • Après deux ans d'une pandémie qui a monopolisé les esprits et les débats, le Covid-19 fait en effet figure de grand absent des programmes des candidats

PARIS: Oublié des sujets de l'entre deux-tours, le Covid-19 semble désormais passer sous les radars: si la situation est "tenable" à l'hôpital, une centaine de personnes meurent encore en moyenne chaque jour du virus en France.

Le ministre de la Santé Olivier Véran est-il allé trop vite en besogne en affirmant dès la semaine dernière que nous avions "passé le pic du rebond" ?

Le nouveau variant d'Omicron, BA.2, prédominant et plus transmissible que son prédécesseur, le BA.1, circule encore largement.

Depuis quelques jours, les contaminations semblent enfin dessiner un timide reflux: 137 342 cas en 24 heures jeudi soir, soit environ 21 000 de moins qu'une semaine plus tôt.

"On a peut-être commencé à amorcer la descente mais on est un peu dans le brouillard", commente auprès de l'AFP l'épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l'Institut en santé globale de l'université de Genève.

Avec des contaminations "probablement très sous-estimées", les pays d'Europe de l'Ouest comme la France, "encaissent le choc grâce à une très forte couverture vaccinale", ajoute-t-il.

100 morts par jour

Puisqu'il existe toujours un décalage entre les contaminations et les hospitalisations, le relâchement ne se fait pas encore sentir à l'hôpital: la tendance y est même toujours à la hausse avec environ 25.000 malades infectés admis chaque jour. 

Aux dires des professionnels de santé, "la digue sanitaire tient": "il n'y a pas d'explosion", rassure Christophe Rapp, infectiologue à l'hôpital américain de Paris. "Mais plus on laisse circuler le virus, plus on risque d'avoir des effets collatéraux négatifs sur des personnes fragiles", comme des Covid longs, des atteintes neurologiques ou cardiovasculaires.

Et le virus tue encore: "Cent personnes meurent en moyenne tous les jours en ce moment. Mais cela ne pose aucun problème à personne", s'offusquait la semaine dernière l'épidémiologiste Dominique Costagliola, dans un entretien à l'Express. "A ce rythme, le nombre de décès à la fin de l'année sera considérable - peut-être encore 40 000 !" sur les douze mois.

Pour le moment, la France a enregistré plus de 18 000 morts du Covid depuis janvier. Qui sont-ils ?

Selon l'agence Santé publique France, 95% des personnes qui meurent du virus sont aujourd'hui âgées de plus de 60 ans, 64% de plus de 80 ans.

Grand absent

Contrairement aux premières vagues, "on n'a plus dans nos services de jeunes qu'il fallait réanimer", confirme Pierre Tattevin, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Rennes (Ille-et-Vilaine). "Ceux qui meurent aujourd'hui sont soit très âgés, soit très immunodéprimés", ajoute-t-il. "Souvent, il leur manque un rappel de vaccin, ou bien il a été fait il y a longtemps".

Les personnes immunodéprimées -environ 300.000 en France- sont peu réceptives au vaccin.

De plus, parmi les décès, "on compte encore quelques non vaccinés, le plus souvent des personnes âgées, très isolées socialement", relève Christophe Rapp.

Plus transmissible que les précédents variants, le Ba.2 est aussi bien moins létal. Reste que la mortalité liée à cette pandémie est "encore non négligeable", observe l'épidémiologiste Mircea Sofonea. 

"On ne peut pas vivre dans l'angoisse permanente de ce virus mais la prévention doit, elle, être un enjeu. Je regrette qu'il n'y ait eu aucun débat présidentiel à ce sujet", ajoute-t-il.

Après deux ans d'une pandémie qui a monopolisé les esprits et les débats, le Covid-19 fait en effet figure de grand absent des programmes des candidats.

"D'un point de vue de santé publique, il faut pouvoir anticiper les vagues et non pas seulement les subir", remarque M. Sofonea. Or, pour la prochaine, s'il y en a une, "on ne connait pas le plan". 

"On est aujourd'hui dans une situation favorable puisqu'il y eu une hausse importante de l'immunité post-infectieuse et post vaccinale au cours des derniers mois", ajoute-t-il. Mais "rien ne dit que le prochain variant sera moins virulent".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.