Trump et Biden vont débattre, par chaînes de télévision interposées

Donald Trump fera face à des électeurs pendant une heure en Floride jeudi soir (20H00, minuit GMT) sur NBC, au moment où Joe Biden se pliera au même type d'exercice dans son Etat natal de Pennsylvanie sur une chaîne concurrente, ABC (Photo, AFP)
Donald Trump fera face à des électeurs pendant une heure en Floride jeudi soir (20H00, minuit GMT) sur NBC, au moment où Joe Biden se pliera au même type d'exercice dans son Etat natal de Pennsylvanie sur une chaîne concurrente, ABC (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 15 octobre 2020

Trump et Biden vont débattre, par chaînes de télévision interposées

  • Particulièrement virulent contre son adversaire, Donald Trump a accusé Joe Biden d'être « un politicien corrompu »
  • L'ancien vice-président démocrate mène de près de dix points de pourcentage dans la moyenne nationale des enquêtes d'opinion pour la présidentielle du 3 novembre

WASHINGTON : Soirée inédite pour une campagne électorale truffée d'événements historiques: à 19 jours de la présidentielle américaine, Donald Trump et son rival démocrate Joe Biden, en tête dans les sondages, répondront jeudi soir en direct aux questions d'électeurs, mais chacun sur une chaîne différente.

C'est le dernier épisode en date d'une saga autour des débats présidentiels enclenchée par l'annonce que Donald Trump, 74 ans, était tombé malade du Covid-19, le 1er octobre. 

Le président républicain fera face à des électeurs pendant une heure en Floride jeudi soir (20H00, minuit GMT) sur NBC, au moment où son adversaire démocrate se pliera au même type d'exercice dans son Etat natal de Pennsylvanie sur une chaîne concurrente, ABC.

Deux Etats-clés remportés par le milliardaire républicain en 2016 et où Joe Biden, 77 ans, apparaît désormais en tête dans les sondages.

L'ancien vice-président démocrate mène de près de dix points de pourcentage dans la moyenne nationale des enquêtes d'opinion pour la présidentielle du 3 novembre. Mais surtout, bien qu'avec une marge plus étroite, dans les Etats-clés qui font les élections aux Etats-Unis en basculant d'un parti à l'autre.

Puisque Donald Trump est en retard, « c'est lui qui a besoin de changer l'élan de cette élection. Il avait besoin des débats plus que Biden », estime David Canon, professeur de sciences politiques à l'université du Wisconsin, un autre de ces Etats cruciaux. 

L'idée d'organiser deux émissions distinctes en même temps semble « vraiment mauvaise », estime-t-il. « C'est une vraie perte pour la démocratie ». 

« Les gens adorent le drame »

Désormais rétabli, se disant même « immunisé », le président américain a retrouvé avec délectation les foules dès lundi. Floride, Pennsylvanie, Iowa: il a enchaîné trois meetings en trois jours. 

Particulièrement virulent contre son adversaire, Donald Trump a accusé Joe Biden d'être « un politicien corrompu », lors d'un rassemblement à Des Moines dans l'Iowa. « Il ne devrait même pas être autorisé à se présenter comme candidat » à la Maison Blanche, a-t-il taclé. 

Après un voyage dans l'Ohio lundi puis en Floride mardi, le vice-président de Barack Obama n'avait qu'une levée de fonds en ligne à l'agenda mercredi.   

Dès la semaine dernière, alors qu'il n'avait pas publié de test négatif, Donald Trump avait refusé de participer au deuxième débat, prévu ce jeudi, quand les organisateurs avaient annoncé qu'ils le rendraient virtuel par mesure de précaution, au cas où il était encore contagieux. 

« Je ne vais pas perdre mon temps », a-t-il tonné. 

L'annonce choc de son diagnostic était tombée moins de trois jours après son premier débat abrasif contre Joe Biden. 

Les deux septuagénaires s'étaient alors affrontés pendant 90 minutes sur scène, tandis que dans la salle, les proches de Donald Trump avaient enlevé leurs masques. Parmi eux, Melania Trump avait aussi ensuite été testée positive. 

Elle a annoncé mercredi soir que leur fils Barron, 14 ans, avait également été touché par le virus mais qu'il était désormais, comme elle, négatif. 

Extrêmement précautionneux face au virus, même trop selon les républicains qui l'accusent d'en profiter pour se cacher des électeurs, Joe Biden avait refusé de repousser la date de leur second duel comme le proposait l'équipe Trump. 

Pas question de changer un calendrier fixé de longue date pour suivre le « comportement erratique » du milliardaire, avait lancé l'équipe Biden.

Le troisième débat est toujours prévu le 22 octobre à Nashville, dans le Tennessee.

Jeudi, Donald Trump et la modératrice Savannah Guthrie respecteront la distanciation sociale et les participants venus poser des questions au locataire de la Maison Blanche porteront des masques, a précisé NBC.

Le Dr Anthony Fauci, l'un des principaux experts du gouvernement américain sur le coronavirus, a estimé que le président « ne transmettait plus de virus infectieux », a ajouté la chaîne.

Tradition politique américaine, le « town hall » est une émission télévisée, en direct, pendant laquelle un panel d'électeurs, sous la supervision d'un modérateur, interroge un candidat. 

Les audiences de ces deux rendez-vous seront particulièrement attendues avant d'être comparées.

Pour David Canon, cela ne fait aucun doute: le « town hall » du tempétueux Donald Trump attirera plus de téléspectateurs. « Les gens adorent le drame ».


Melinda Gates quitte la fondation philanthropique fondée avec Bill Gates

Melinda Gates, co-fondatrice de la fondation Bill & Melinda Gates, arrive pour une rencontre avec le président français à l'Elysée à Paris le 1er juillet 2021. (Photo, AFP)
Melinda Gates, co-fondatrice de la fondation Bill & Melinda Gates, arrive pour une rencontre avec le président français à l'Elysée à Paris le 1er juillet 2021. (Photo, AFP)
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  • Après ce départ, l'organisation va être renommée et portera le nom de Fondation Gates, a précisé son dirigeant exécutif, Mark Suzman
  • Avant de se lancer dans la philanthropie, Mme French Gates a notamment été programmeuse informatique, puis responsable marketing chez Microsoft

LOS ANGELES: Melinda French Gates, qui présidait l'une des fondations philanthropiques les plus influentes du monde, a annoncé lundi qu'elle allait quitter cette organisation, créée avec son désormais ex-mari, l'un des fondateurs de Microsoft, Bill Gates.

Mme French Gates a déclaré sur X qu'elle était "immensément fière" du travail de la Fondation Bill et Melinda Gates, créée par le couple en 2000. Son dernier jour au sein de cette organisation, particulièrement engagée en matière de santé et de réduction de la pauvreté, sera le 7 juin.

La fondation est l'un des principaux donateurs de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et exerce une influence considérable sur les politiques des pays en développement, notamment dans les domaines de la santé et de l'éducation.

Son travail a entre autres permis de réduire la mortalité liée au paludisme et à d'autres maladies infectieuses.

M. et Mme Gates ont annoncé leur intention de divorcer en mai 2021, après 27 ans de mariage. La fondation avait alors déclaré qu'ils resteraient coprésidents de l'organisation.

"Le moment est venu pour moi d'aborder le prochain chapitre de ma philanthropie", a expliqué Mme French Gates en ajoutant qu'elle allait disposer de 12,5 milliards de dollars pour s'engager "auprès des femmes et des familles".

"Nous vivons un moment crucial pour les femmes et les filles aux Etats-Unis et dans le monde entier, et ceux qui luttent pour protéger et faire progresser l'égalité ont un besoin urgent de soutien", a-t-elle ajouté. 

Nouveau nom

La démocrate Hillary Clinton, ex-candidate à la présidence, a notamment salué l'annonce de Mme French Gates.

"Merci pour tout ce que vous avez déjà fait, et j'ai hâte de voir tout ce que vous ferez ensuite", a-t-elle réagi sur X.

Ce départ avait été balisé peu après l'annonce du divorce du couple.

En juillet 2021, la fondation avait publié un communiqué pour annoncer que "si, après deux ans, l'un ou l'autre décide qu'ils ne peuvent pas continuer à travailler ensemble en tant que coprésidents, Mme French Gates démissionnera de son poste".

"Dans ce cas, Mme French Gates recevra des ressources personnelles de M. Gates pour son travail philanthropique", prévoyait déjà l'organisation.

Avant de se lancer dans la philanthropie, Mme French Gates a notamment été programmeuse informatique, puis responsable marketing chez Microsoft.

Bill Gates a salué lundi les "contributions essentielles" de son ex-femme au sein de la fondation.

"Je suis désolée de voir Melinda partir, mais je suis sûre qu'elle aura un impact énorme dans son futur travail philanthropique", a déclaré sur X le milliardaire, l'un des fondateurs du géant de l'informatique basé près de Seattle.

Il restera "pleinement engagé" au sein de la fondation, a-t-il ajouté.

Après ce départ, l'organisation va être renommée et portera le nom de Fondation Gates, a précisé son dirigeant exécutif, Mark Suzman.

Depuis sa création en 2000, l'organisation a dépensé 53,8 milliards de dollars, selon son site internet. Une somme qui a selon elle contribué à la division par deux de la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans, observée depuis 1990.

En 2023, la fondation a financé des projets dans 48 Etats des Etats-Unis et 135 pays du monde.

Outre la fortune personnelle de Bill Gates, l'organisation a également été largement financée par le milliardaire et homme d'affaires américain Warren Buffet.

 


Le chancelier Olaf Scholz en Suède pour un sommet sur la sécurité

Le chancelier allemand Olaf Scholz (Photo, AFP).
Le chancelier allemand Olaf Scholz (Photo, AFP).
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  • Les pays nordiques et l'Allemagne figurent parmi les principaux soutiens de l'Ukraine depuis l'invasion russe
  • M. Scholz doit visiter lundi après-midi l'équipementier de télécommunications Ericsson

STOCKHOLM: Le chancelier allemand Olaf Scholz arrive lundi en Suède pour une visite de deux jours, où il va rencontrer ses homologues des pays nordiques pour discuter des questions de sécurité et de compétitivité économique, selon le gouvernement suédois.

M. Scholz doit visiter lundi après-midi l'équipementier de télécommunications Ericsson, dont les locaux se trouvent en banlieue nord de Stockholm, en compagnie des Premiers ministres d'Islande, du Danemark, de la Norvège, de la Finlande et de la Suède.

Ils y "discuteront des questions de politique de sécurité telles que les menaces hybrides, la préparation civile et les nouvelles technologies", précise le gouvernement dans un communiqué. Une conférence de presse est prévue à 15H55 GMT.

"Le soir, lors d'un dîner, la discussion portera sur la poursuite du soutien à l'Ukraine", ajoute le gouvernement, au moment où l'armée ukrainienne est sur le recul face à la Russie dans la région de Kharkiv (nord-est).

Les pays nordiques et l'Allemagne figurent parmi les principaux soutiens de l'Ukraine depuis l'invasion russe en février 2022, Berlin étant le deuxième plus gros donateur au monde (14,5 milliards d'aides au total), selon le Kiel institute.

Compétitivité 

"La politique de sécurité et le prochain sommet de l'Otan figurent en tête de l'ordre du jour", a déclaré lundi le Premier ministre suédois Ulf Kristersson dans une tribune publiée par le quotidien économique Dagens industri.

"Les questions de compétitivité économique" figurent aussi au menu, a-t-il ajouté, soulignant que "la région nordique souhaite jouer un rôle moteur dans les efforts visant à renforcer l'économie européenne",

Mardi, des entretiens bilatéraux sont prévus entre Olaf Scholz et Ulf Kristersson, et un "partenariat stratégique d'innovation" sera signé entre les deux pays.

Une visite à la pépinière d'entreprises Norrsken Foundation, qui soutient les jeunes sociétés en croissance, est également programmée.

C'est la première fois que les deux chefs de gouvernement se rencontrent depuis l'adhésion de la Suède à l'Otan en mars 2024.

Le prochain sommet de l'Alliance atlantique aura lieu de 9 au 11 juillet à Washington.

"La Suède a et doit avoir une voix internationale claire dans le monde", a noté M. Kristersson dans la tribune, soulignant qu'avec "les deux autres pays de la mer Baltique, la Pologne et l'Allemagne, notre région sera plus sûre et plus forte".


La Turquie annonce un plan de rigueur sur trois ans anti-inflation

Un employé d'un bureau de change compte les billets de banque en livres turques (Photo, AFP).
Un employé d'un bureau de change compte les billets de banque en livres turques (Photo, AFP).
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  • L'inflation a atteint 69,8% sur un an en avril en Turquie, contre 68,5% en mars
  • M. Simsek a confirmé le retour à une inflation à un chiffre à la fin 2025

La Turquie a annoncé lundi un plan d'économies sur trois ans visant à réduire les dépenses publiques pour sortir de l'inflation qui atteignait 70% sur un an en avril.

"Notre priorité est de combattre la cherté de la vie. Une faible inflation à un chiffre est indispensable pour une croissance durable", a affirmé le ministre de l'Economie Mehmet Simsek lors de la présentation du plan d'économies à Ankara.

Le plan prévoit de nombreuses restrictions de budget "pour l'ensemble du service public", dont certaines nécessitant des changements législatifs qui seront soumis au Parlement, a précisé le ministre.

L'achat ou la location de tout nouveau véhicule de service public sera ainsi interdit pendant trois ans, à l'exception des "besoins obligatoires" concernant le secteur de la santé, de la sécurité et de la défense.

L'usage de véhicules importés prendra aussi fin au sein du service public, a promis le ministre et le recours aux transports publics imposés aux fonctionnaires.

A l'exception de ceux effectués contre les risques sismiques, ou à la suite de catastrophes naturelles, la construction ou l'achat de bâtiments publics sont aussi suspendus pour trois ans.

D'autres coupures budgétaires sont aussi prévus pour "discipliner les dépenses" comme la réduction de 10% des budgets publics pour l'achat des biens et des services et de 15% pour les investissements, à l'exception des dépenses concernant les régions affectées par le séisme de février 2023 (plus de 55.000 morts).

Le ministre n'a pas précisé la politique du gouvernement sur les salaires, mais le nombre des recrutements dans la fonction publique sera limité au nombre des départs à la retraite, a-t-il assuré.

Mi-avril, le ministre turc du Travail, Vedat Isikhan, avait annoncé mi-avril le gel du salaire minimum d'ordinaire relevé en juillet, contrairement aux deux années précédentes.

Le salaire minimum net a été relevé de près de 50% au 1er janvier, pour atteindre 17.002 livres turques (489 euros).

69.8% 

L'inflation a atteint 69,8% sur un an en avril en Turquie, contre 68,5% en mars, selon les données officielles publiées début mai.

La semaine dernière, le gouverneur de la Banque centrale de Turquie Fatih Karahan avait estimé que l'inflation commencerait à baisser en juin, et revu légèrement en hausse sa prévision pour la fin de l'année, à 38% contre 36%.

M. Simsek a confirmé le retour à une inflation à un chiffre à la fin 2025.

La hausse vertigineuse des prix à la consommation et l'affaissement de la livre turque face à dollar et à l'euro sont jugés responsables du sévère revers électoral infligé au président Recep Tayyip Erdogan et à son parti, l'AKP, lors des municipales du 31 mars.

Un groupe d'économistes turcs indépendants (Enag) estime l'inflation à plus de 124% sur un an en avril, en hausse de 5 points sur un mois.