Présidentielle: à J-7, Macron-Le Pen ou le «choix de civilisation»

Le président français et candidat du parti libéral La République en marche (LREM) à la réélection, Emmanuel Macron, au bureau de France Inter, à côté d'un écran de télévision affichant la candidate du parti d'extrême droite français Rassemblement National (RN) Marine Le Pen (à droite), à la Maison de la Radio à Paris, le 4 avril 2022. (Ludovic Marin/AFP)
Le président français et candidat du parti libéral La République en marche (LREM) à la réélection, Emmanuel Macron, au bureau de France Inter, à côté d'un écran de télévision affichant la candidate du parti d'extrême droite français Rassemblement National (RN) Marine Le Pen (à droite), à la Maison de la Radio à Paris, le 4 avril 2022. (Ludovic Marin/AFP)
Le président français et candidat du parti libéral La République en marche (LREM) à la réélection, Emmanuel Macron, au bureau de France Inter, à côté d'un écran de télévision affichant la candidate du parti d'extrême droite français Rassemblement National (RN) Marine Le Pen (à droite), à la Maison de la Radio à Paris, le 4 avril 2022. (Ludovic Marin/AFP)
Le président français et candidat du parti libéral La République en marche (LREM) à la réélection, Emmanuel Macron, au bureau de France Inter, à côté d'un écran de télévision affichant la candidate du parti d'extrême droite français Rassemblement National (RN) Marine Le Pen (à droite), à la Maison de la Radio à Paris, le 4 avril 2022. (Ludovic Marin/AFP)
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Publié le Dimanche 17 avril 2022

Présidentielle: à J-7, Macron-Le Pen ou le «choix de civilisation»

  • L'enjeu de ce second tour, c'est de convaincre les indécis et les abstentionnistes, qui étaient au premier tour plus de 26% de la population en âge de voter
  • Mme Le Pen se pose «en mère de famille» qui dirigerait le pays «avec bon sens, avec cohérence, sans excès, sans outrance», en défendant les «plus vulnérables»

PARIS : A une semaine du second tour de l'élection présidentielle dimanche, rien n'est joué entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, dans une campagne électrique où chacun tente de rassembler au-delà de son camp.

Dans ce duel indécis à couteaux tirés, le président sortant a un léger avantage sur sa rivale d'extrême droite, si l'on en croit les sondages d'opinion.

Il l'emporterait au second tour dimanche dans une fourchette de 53 à 55,5% contre 44,5 à 47% pour Marine Le Pen, en légère progression mais dans la marge d'erreur et, donc, pas à l'abri d'un faux-pas ou d'une forte mobilisation de l'électorat anti-Macron.

L'enjeu de ce second tour, c'est de convaincre les indécis et les abstentionnistes, qui étaient au premier tour plus de 26% de la population en âge de voter. A cet égard, le débat télévisé mercredi soir entre les deux rivaux jouera un rôle décisif.

En 2017, la candidate du Rassemblement national avait sombré face à Emmanuel Macron. Elle estime être mieux préparée cette fois et se dit «extrêmement sereine».

En attendant, elle se repose ce dimanche de Pâques, sans rendez-vous et avec un seul média enregistré la veille: l'émission «Dimanche en politique» sur France 3.

Lundi matin, la candidate devrait effectuer un déplacement avant de plonger à nouveau dans les préparatifs du débat de mercredi, selon son entourage.

Elle tiendra son dernier grand meeting à Arras jeudi prochain, dans le Pas-de-Calais.

Depuis le premier tour, la stratégie de Mme Le Pen vise à asseoir sa crédibilité, et continuer à lisser son image, alors que le nom de Le Pen associé à l'extrême droite résonne en France depuis des décennies.

- «Sans outrance» -

Elle a tenu deux grandes conférences de presse sur des sujets régaliens, les institutions et la diplomatie, est beaucoup intervenue dans les médias, et a fait un seul meeting, à Avignon jeudi soir.

Elle maintient la thématique du pouvoir d'achat, plutôt que l'immigration, et oppose deux France, celle des «élites» favorables selon elle à Emmanuel Macron et l'autre, populaire, qu'elle prétend incarner.

Mme Le Pen se pose ainsi «en mère de famille» qui dirigerait le pays «avec bon sens, avec cohérence, sans excès, sans outrance», en défendant les «plus vulnérables».

«Le premier tour a montré, avec les votes Mélenchon et Le Pen, un formidable divorce entre le président sortant et les catégories populaires», souligne Nicolas Lebourg, chercheur à l'université de Montpellier et spécialiste de l'extrême droite, dans Philosophie Magazine.

«La question n'est pas de rassembler des voix de gauche: elle est de convaincre les catégories populaires qu'elles seront moins maltraitées, plus respectées et mieux protégées avec elle en tant que présidente», ajoute-t-il.

- «A l'écoute» -

A contrario, le président sortant, entré tardivement en campagne, se démultiplie en cherchant à mobiliser, convaincre et être «à l'écoute» des Français.

Bains de foule en série, visite de plusieurs villes en une journée, meetings en place publique comme à Strasbourg mardi et Marseille samedi, discussions du tac au tac avec des opposants, interviews médias quotidiennes: le contraste est total avec le candidat Macron du premier tour.

A Marseille samedi, il a fait un long plaidoyer en faveur de l'écologie -- thématique cruciale à gauche et notamment chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon --, tout en appelant au rassemblement derrière lui face à la montée de l'extrême droite.

Il attaque frontalement son adversaire, déclarant par exemple samedi que «même incompétente, elle est climatosceptique» cherchant à la «diaboliser» pour tirer avantage de ce «front républicain» qui l'avait propulsé président en 2017 et qui s'est émoussé depuis.

Il peut toutefois se prévaloir d'un nombre croissant de soutiens, de gauche comme de droite, caressant l'espoir d'une recomposition politique majeure. Après les sportifs, nombre de personnalités du monde de la culture ont appelé vendredi à voter pour lui au second tour pour faire barrage à l'extrême droite.

Dans une tribune publiée dans le JDD, un millier d'acteurs du monde de la santé appellent dimanche «sans détour à faire barrage à l'extrême droite», en votant «en faveur de l'actuel président de la République».

Comme son adversaire, Emmanuel Macron n'a rien à son agenda officiel dimanche avant des interviews lundi matin à France Culture puis C à vous en soirée. Puis, une série de déplacements dans la dernière ligne droite d'une élection qui, selon les candidats, est rien moins qu'un «choix de civilisation».


Consulat d'Iran à Paris: un homme interpellé après une alerte

La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
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  • En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé «ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule» du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention)
  • «Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran», a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti de lui-même du consulat

PARIS: Un homme a été interpellé vendredi après une alerte lancée par le consulat d'Iran à Paris. Un individu aurait été vu dans ses locaux "porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", selon l'intitution.
En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé "ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule" du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention), une unité d'élite de la police
Le parquet de Paris a également affirmé à l'AFP qu'"aucune matière explosive" n'avait été retrouvée "à ce stade, ni sur lui, ni sur place".
"Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran", a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti "de lui-même" du consulat et qu'il "aurait proféré des menaces de passage à l'acte violent".
"Les vérifications et comptes-rendus se poursuivent afin de préciser la situation judiciaire", selon la même source.
L'affaire avait débuté vers "11H00" avec le signalement d'un homme qui "aurait été aperçu par un seul témoin entrant dans le consulat, rue de Fresnel, porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", avait rapporté un peu auparavant la PP à l'AFP.
En début d'après-midi un périmètre de sécurité avait été mis en place tout autour du consulat, situé dans le 16e arrondissement de Paris près du Trocadéro.
Le trafic sur les lignes de métro 9 et 6 desservant la station Trocadéro, la plus proche du consulat d'Iran, a été interrompu, pour des raisons de sécurité, comme l'a annoncé la RATP sur X.
Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a mobilisé, outre la BRI, d'importantes forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Le préfet répondait à une "demande d'intervention" du consulat.
Le consulat et l'ambassade d'Iran partagent le même bâtiment, mais ont des entrées différentes: le 4 avenue d'Iena pour l'ambassade et le 16 rue Fresnel pour le consulat.
Après l'interpellation du suspect, le dispositif sécuritaire était toujours bien en place et une vingtaine de journalistes étaient présents, notamment des journalistes étrangers, selon le journaliste de l'AFP.
Deux camions de police bloquaient le croisement de la rue de la Manutention et de la rue Fresnel où se trouve le consulat d’Iran.
La France a relevé son dispositif Vigipirate en urgence attentat, son plus haut niveau, après l'attentat survenu en mars à Moscou dans une salle de spectacle.

 


JO-2024: environ 50 000 agents mobilisés dans la fonction publique d'Etat

Des pigeons survolent les anneaux olympiques installés sur l'esplanade du Trocadéro près de la tour Eiffel suite à la nomination de Paris comme hôte des Jeux olympiques de 2024, sont photographiés le 14 septembre 2017 à Paris. (Photo de LUDOVIC MARIN / AFP)
Des pigeons survolent les anneaux olympiques installés sur l'esplanade du Trocadéro près de la tour Eiffel suite à la nomination de Paris comme hôte des Jeux olympiques de 2024, sont photographiés le 14 septembre 2017 à Paris. (Photo de LUDOVIC MARIN / AFP)
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  • Le gros des effectifs mobilisés viendra de la police, 25 000 agents déployés, et de l'armée 20 000, a affirmé une source proche du dossier
  • Le ministère de la Transition écologique «aurait dépêché environ 1 500 agents» pour le plus grand événement sportif au monde

PARIS: Un peu moins de 50 000 agents de la fonction publique d'Etat, qui en compte 2,5 millions au total, seront particulièrement mobilisés pendant les Jeux olympiques (26 juillet-11 août), a-t-on appris vendredi.

Le gros des effectifs mobilisés viendra de la police (25.000 agents déployés) et de l'armée (20.000), a affirmé une source proche du dossier au lendemain d'une réunion de préparation des JO qui a réuni l'administration et les syndicats de fonctionnaires.

Selon les estimations présentées par l'administration au cours de cette réunion, le ministère de la Transition écologique "aurait dépêché environ 1.500 agents" pour le plus grand événement sportif au monde, poursuit cette source.

"Quelques centaines" seraient mobilisés à la Répression des fraudes (DGCCRF), "500 pour les Affaires étrangères", "500 à 600 agents pour les ministères sociaux et environ 700 agents pour le ministère de la Justice", a-t-elle énuméré.

Les chiffres "quasiment cristallisés" sont "encore susceptibles de bouger à la hausse", a-t-elle ajouté.

Dans une instruction envoyée en mars aux ministères, la Direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP) leur demandait de recenser avant le 31 mars les agents "dont la présence est indispensable pendant la période de préparation ou de déroulement des Jeux".

Au cours de la réunion de jeudi, quatre points ont été abordés: l'organisation des Jeux, le dialogue social, les modalités d'organisation du travail pendant les JO et les mesures d'accompagnement pour les agents mobilisés (places en crèche, garde d'enfants...).

La CGT et FO, les deux premiers syndicats de la fonction publique qui ont tous deux déposé des préavis de grève couvrant la période des Jeux olympiques et paralympiques (28 août-8 septembre), n'étaient pas présents à la réunion.

Dans un message à l'AFP, la patronne de la CGT des agents de l'Etat, Céline Verzeletti, demande à rencontrer le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, "pour échanger sur un socle commun et contraignant" de mesures d'accompagnement pour les agents mobilisés, dans les trois branches du secteur public (Etat, hôpitaux, collectivités locales).

Mécontent de la politique salariale du gouvernement pour les fonctionnaires, FO a suspendu sa participation aux réunions avec le gouvernement et l'administration jusqu'à la fin avril, où le syndicat doit être reçu par le cabinet du Premier ministre Gabriel Attal.


France: décès d'une adolescente en marge d'une attaque au couteau devant une école

Des élèves et des parents se rassemblent devant une école parmi les forces de police de la ville de Souffelweyersheim, dans l'est de la France, après que deux filles ont été blessées lors d'une attaque au couteau devant l'école le 18 avril 2024. (Photo, AFP)
Des élèves et des parents se rassemblent devant une école parmi les forces de police de la ville de Souffelweyersheim, dans l'est de la France, après que deux filles ont été blessées lors d'une attaque au couteau devant l'école le 18 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • Jeudi après-midi, une alerte avait été lancée par le directeur de l'école primaire de la commune après que deux écolières eurent été attaquées au couteau à l'extérieur de l'établissement
  • Vendredi matin, plusieurs policiers étaient en faction devant l'établissement, où les surveillants faisaient entrer les collégiens

SOUFFELWEYERSHEIM: Une adolescente de 14 ans a été victime d'un arrêt cardiaque lors du confinement de son collège consécutif à une attaque au couteau jeudi dans une école attenante dans un village au nord de Strasbourg (est de la France).

La jeune fille "avait été secourue par des enseignants qui très vite ont appelé les services de pompiers" dans la commune de Souffelweyersheim, en Alsace, mais "elle est décédée en fin d'après-midi", a expliqué vendredi à l'AFP le recteur d'académie, Olivier Faron.

"C'est avec une infinie tristesse que j'ai appris le décès d'une jeune collégienne, victime d'un arrêt cardiaque lors de la mise en sûreté en marge de l'attaque au couteau à proximité de son établissement", a réagi auprès de l'AFP la ministre française de l'Education nationale, Nicole Belloubet.

"La perte d'une jeune vie, pleine de promesses et d'avenir, est une tragédie qui me bouleverse, qui nous bouleverse. Dans la douleur, toute l'Education nationale est auprès des siens".

Jeudi après-midi, une alerte avait été lancée par le directeur de l'école primaire de la commune après que deux écolières eurent été attaquées au couteau à l'extérieur de l'établissement par un individu présentant des antécédents psychiatriques.

Outre l'école, le collège, distant de quelques dizaines de mètres, a également été confiné.

"Nous avons mis en place la procédure de confinement. Les enseignants l'ont fait de manière extrêmement précise et rigoureuse et malheureusement cette collégienne a connu un épisode de stress très fort qui a abouti à cet arrêt cardiaque", a indiqué le recteur.

Vendredi matin, plusieurs policiers étaient en faction devant l'établissement, où les surveillants faisaient entrer les collégiens.

"Aucune solution parfaite" 

"(Mon fils) est autonome, il fait le trajet tout seul à vélo normalement, mais là, faire le trajet ce matin lui faisait peur. On est juste venu récupérer ses affaires et je vais le garder avec moi aujourd'hui. Il a eu du mal à s'endormir hier soir", a expliqué à l'AFP Deborah Wendling, mère d'un élève du collège.

"Le confinement a été mené presque plus sous forme de jeu à l'école primaire, mais ici ça a été peut être un peu trop direct", a-t-elle ajouté. "Lui pensait qu'il y avait une personne armée dans le collège. Ils entendaient des portes claquer, mais en fait c'était juste les autres classes qui se confinaient aussi".

Lorsque l'alerte a été donnée, les classes ont fermé leurs portes et les élèves se sont dissimulés sous les tables. L'auteur de l'attaque au couteau n'est entré dans aucun établissement.

"Des investigations devront être menées afin de déterminer dans quelles conditions cet arrêt (cardiaque) est intervenu", a déclaré jeudi la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi.

"Il n'y a aucune solution parfaite et nous analyserons en profondeur ce qui s'est passé. S'il y a des enseignements à tirer, nous les tirerons. Mais les enseignants ont vraiment fait le nécessaire", a commenté le recteur.

Motivation de l'assaillant inconnue 

"Nous sommes atterrés, sans voix", a déclaré Georges Schuler, maire de Reichstett, commune de résidence de la collégienne. "Je ne peux pas vous dire si cette jeune fille présentait une pathologie cardiaque ou pas".

La présence de la gendarmerie aux abords des établissements scolaires a été renforcée, selon la préfecture du Bas-Rhin.

Les deux fillettes visées lors de l'attaque présentent des "blessures physiques légères" et ont rapidement quitté l'hôpital, selon le parquet de Strasbourg.

L'assaillant, âgé de 30 ans, a été interpellé.

Une enquête pour "tentatives d'homicides volontaires sur mineures de 15 ans (et rébellion)" a été ouverte.

"Les motivations du principal suspect demeurent inconnues à ce stade", a précisé le parquet, évoquant des "fragilités psychiatriques".