L'UE sanctionne les hommes du président Poutine, message implicite à Ankara

Les dirigeants européens lancent avec ces mesures un avertissement implicite au président turc Recep Tayyip Erdogan, engagé dans les conflits en Libye, en Syrie, au Nagorny-Karabakh et qui viole le droit international avec des forages illicites dans les eaux riches en hydrocarbure de Chypre et de la Grèce. (AFP)
Les dirigeants européens lancent avec ces mesures un avertissement implicite au président turc Recep Tayyip Erdogan, engagé dans les conflits en Libye, en Syrie, au Nagorny-Karabakh et qui viole le droit international avec des forages illicites dans les eaux riches en hydrocarbure de Chypre et de la Grèce. (AFP)
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Publié le Jeudi 15 octobre 2020

L'UE sanctionne les hommes du président Poutine, message implicite à Ankara

  • Plusieurs «hommes du président» Poutine ont été sanctionné pour l'empoisonnement d'Alexeï Navalny
  • «L'empoisonnement d'Alexeï Navalny n'a été possible qu'avec le consentement de l'administration présidentielle»

BRUXELLES: Les dirigeants européens ont sanctionné jeudi plusieurs «hommes du président» Poutine pour l'empoisonnement d'Alexeï Navalny, avant un sommet à Bruxelles, afin de manifester clairement leur volonté d'utiliser leurs armes politiques et économiques pour faire respecter le droit international.

Les Européens ont sanctionné l'implication de la présidence russe dans l'empoisonnement de l'opposant Alexeï Navalny, au moyen d'un agent neurotoxique du groupe Novitchok, une substance conçue à des fins militaires, et la déstabilisation de la Libye.

Les deux actions violent le droit international et des résolutions de l'ONU. L'Union a pris le temps pour réunir des preuves afin que ses sanctions soient inattaquables en justice.

«L'empoisonnement d'Alexeï Navalny n'a été possible qu'avec le consentement de l'administration présidentielle», souligne la décision publiée au Journal officiel de l'UE.

Le Royaume-Uni, qui a quitté l'UE, et la Norvège se sont associés à ces sanctions.

Les dirigeants européens lancent avec ces mesures un avertissement implicite au président turc Recep Tayyip Erdogan, engagé dans les conflits en Libye, en Syrie, au Nagorny-Karabakh et qui viole le droit international avec des forages illicites dans les eaux riches en hydrocarbure de Chypre et de la Grèce. 

La seconde journée du sommet européen, vendredi, sera consacrée à la politique étrangère et aux relations avec Ankara. 

Les sanctions officialisées jeudi ne sont pas une surprise pour Moscou. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a informé mardi son homologue russe Sergueï Lavrov de leur adoption et de leur portée.

«Avec cette décision, le Conseil de l'UE nuit aux relations avec notre pays», a affirmé jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. La réponse de Moscou «sera conforme aux intérêts de la Russie», a-t-il ajouté.

«Nous voulons comprendre ce que veut l'UE. Bien sûr, la politique actuelle de l'UE ne restera pas sans conséquences», avait averti mercredi Sergueï Lavrov.

«La Russie est notre voisin, la Russie partage ce continent, mais nous ne saurions céder, renoncer à nos principes et nos ambitions en particulier quand il s'agit des armes chimiques», a expliqué le président français Emmanuel Macron à son arrivée au sommet.

La nouvelle stratégie européenne a été développée par le président du Conseil, le Belge Charles Michel, dans plusieurs discours prononcés à la veille d'un sommet exclusivement consacrée aux relations internationales début octobre.

«Un arc d'instabilité s'est développé autour de nous», a-t-il souligné devant le Bruegel Institute, un influent centre de réflexion bruxellois. Charles Michel a cité les difficiles relations avec la Russie, la Turquie, le Royaume-Uni depuis le Brexit, les Etats-Unis et la Chine.

«Nous disposons d'instruments solides. Nous devons mieux les utiliser», a-t-il insisté. «Les politiques de sanctions et de visas offrent une opportunité régalienne que nous pouvons mobiliser», a-t-il expliqué.

Unité retrouvée

Les sanctions décidées jeudi contre six membres de l'administration présidentielle et un homme d'affaire influent proche du président russe, Evguéni Prigojine, sont symboliques: ils seront interdits de visas et leurs avoirs dans l'UE seront gelés.

Mais elles ont été décidées à 27, sous l'impulsion de Paris et Berlin. L'Union démontre ainsi avoir retrouvé son unité, mise à mal avec le blocage par Chypre des sanctions contre le régime d'Alexandre Loukachenko au Bélarus.

Nicosie a levé ses réserves  après avoir obtenu le recours à des sanctions contre la Turquie. «Si Ankara poursuit ses actions illégales, nous utiliserons tous les instruments à notre disposition», a averti la présidente de la Commission Ursula von der Leyen à l'issue du sommet européen début octobre.

Un dispositif comprenant des mesures économiques lourdes de conséquences pour la Turquie a été préparé et est «prêt à être utilisé immédiatement», a-t-elle précisé. Quinze jours après, les dirigeants européens peuvent décider s'il est nécessaire de l'enclencher.

«Nos discussions de demain à coup sûr traduiront l'exigence qui doit être la nôtre compte tenu des événements récents», a averti Emmanuel Macron.

L'Union a dans cet esprit décidé en début de semaine de sanctionner le président Loukachenko et des membres de sa famille pour tenter de faire cesser la répression.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.