Présidentielle: Macron contre Le Pen, place au duel télévisé

Montage photo montrant la cheffe du parti d'extrême droite français le Rassemblement national (RN) et candidate aux élections présidentielles françaises Marine Le Pen et le président actuel Emmanuel Macron (Photo, AFP).
Montage photo montrant la cheffe du parti d'extrême droite français le Rassemblement national (RN) et candidate aux élections présidentielles françaises Marine Le Pen et le président actuel Emmanuel Macron (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 19 avril 2022

Présidentielle: Macron contre Le Pen, place au duel télévisé

  • Emmanuel Macron se prépare, comme sa rivale, au duel télévisé mercredi, un rendez-vous crucial que Marine Le Pen avait complètement raté il y a cinq ans face à un Emmanuel Macron
  • Le président sortant, contrairement à 2017, devra cette fois défendre le bilan d'un quinquennat marqué par la crise des «gilets jaunes» et la pandémie du Covid-19

PARIS: Le président Emmanuel Macron a retrouvé mardi le terrain de la diplomatie avec la guerre en Ukraine, tandis que sa rivale Marine Le Pen a dénoncé son "chantage à la peur" à la veille de leur duel télévisé qui pourrait être décisif à cinq jours du second tour.

M. Macron a participé dans l'après-midi à une visioconférence consacrée à l'Ukraine à l'initiative du président américain Joe Biden, après l'annonce d'une nouvelle offensive majeure russe dans l'est de l'Ukraine. 

Les Occidentaux y ont décidé de "renforcer leur soutien à l'Ukraine de toutes les manières face à l'agression russe", a affirmé l'Elysée, au moment où le gouvernement italien annonçait qu'il y avait eu "un large consensus sur la nécessité d'accentuer la pression sur le Kremlin, notamment à travers l'adoption de nouvelles sanctions".

Dans le même temps, Emmanuel Macron se prépare, comme sa rivale, au duel télévisé mercredi, un rendez-vous crucial que Marine Le Pen avait complètement raté il y a cinq ans face à un Emmanuel Macron qui a cette fois un bilan à défendre.

Elle doit montrer qu'elle est "à la fois crédible, qu'elle sait rassembler, mais surtout qu'elle incarne la fonction, ce que n'a pas réussi à faire M. Macron", a affirmé le vice-président du RN et maire de Perpignan Louis Aliot sur France 2.

S'il semble vouloir dédramatiser l'événement, Emmanuel Macron "se prépare sérieusement parce que c'est un débat important" et cela va permettre de "rentrer dans le détail des propositions", a précisé sur CNews Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement et soutien d'Emmanuel Macron.

D'autant plus que "le programme de Mme Le Pen est extrêmement difficile à suivre, ça change tous les jours", a renchéri le Premier ministre Jean Castex sur France Inter, après notamment les inflexions ces derniers jours de la candidate RN sur l'interdiction du voile islamique dans l'espace public.

Le président sortant, contrairement à 2017, devra cette fois défendre le bilan d'un quinquennat marqué par la crise des "gilets jaunes" et la pandémie du Covid-19 face aux attaques de sa rivale qui dénonce "une forme de profond mépris à l'égard des Français" et a fait de la défense du pouvoir d'achat le thème principal de sa campagne.

"Chantage de la peur" 

Dans une vidéo diffusée mardi sur les réseaux sociaux, la candidate RN a déploré que le président-candidat ait "fait le choix de l'invective et du chantage à la peur". "La peur, c'est le seul argument qui reste à l'actuel président de la République pour tenter de se maintenir à tout prix" au pouvoir, a-t-elle affirmé.

Les soutiens au vote pour Emmanuel Macron estiment eux, comme le répète mardi le dirigeant de la CFDT Laurent Berger dans le Monde, que "Marine Le Pen nous promet une société du rejet". "On ne peut pas l'appréhender comme une candidate lambda, car le risque est grand qu'elle essaye d'instaurer un pouvoir autoritaire", ajoute-t-il.

L'ancienne candidate à la présidentielle Christiane Taubira a également appelé à voter pour Emmanuel Macron, qui est donné vainqueur dimanche soir face à la candidate d'extrême droite: selon les derniers sondages mardi, il l'emporterait dans une fourchette de 55 à 56,5% des voix contre 43,5 à 46% pour Marine Le Pen. En 2017, M. Macron l'avait emporté face à Mme Le Pen avec 66% des voix.

Les deux candidats s'efforcent d'élargir leur base électorale, notamment à gauche, tout en allant chercher les indécis et ceux tentés par l'abstention.

Mélenchon "Premier ministre" 

Dans ce contexte, l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour veut transformer l'essai et a appelé mercredi soir les électeurs à l'élire "Premier ministre" aux législatives en donnant une majorité aux Insoumis et à l'Union populaire.

M. Mélenchon a précisé qu'il briguerait ce poste, que le président élu dimanche soit Emmanuel Macron ou Marine Le Pen, leur imposant ainsi une cohabitation dans l'optique de faire passer son programme. 

A ceux tentés par un vote Le Pen, il a dit: "Vous faites une erreur colossale si vous votez Le Pen, vous êtes en contradiction totale avec mon programme qui veut l'harmonie entre les êtres humains et avec la nature".

Il n'est pas le seul à penser aux législatives. Après l'échec de sa candidature, Eric Zemmour a réclamé mardi une "grande coalition des droites et de tous les patriotes" pour "bâtir une majorité" "contre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon".

Le candidat Reconquête!, rejoint par Marion Maréchal qui a annoncé devenir vice-présidente exécutive de ce parti, a appelé à voter Marine Le Pen au second tour, même s'il a souvent dit ne pas croire en ses chances.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".