Afghanistan: au moins six morts dans des explosions dans une école d'un quartier chiite de Kaboul

Un soldat des forces spéciales talibanes monte la garde dans un parc à Kaboul, en Afghanistan, le lundi 18 avril 2022. (Photo d'illustration AP Photo/Ebrahim Noroozi)
Un soldat des forces spéciales talibanes monte la garde dans un parc à Kaboul, en Afghanistan, le lundi 18 avril 2022. (Photo d'illustration AP Photo/Ebrahim Noroozi)
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Publié le Mercredi 20 avril 2022

Afghanistan: au moins six morts dans des explosions dans une école d'un quartier chiite de Kaboul

  • Au moins six personnes ont été tuées dans deux explosions ayant frappé mardi une école pour garçons d'un quartier de Kaboul largement peuplé par des membres de la minorité chiite hazara et déjà plusieurs fois visé par le passé
  • Les déflagrations se sont produites au moment où les élèves sortaient de classe en milieu de matinée

KABOUL: Au moins six personnes ont été tuées et 24 blessées dans deux explosions ayant frappé mardi une école pour garçons d'un quartier de Kaboul largement peuplé par des membres de la minorité chiite hazara et déjà plusieurs fois visé par le passé.

Deux bombes artisanales ont explosé en dehors de l'école Abdul Rahim Shahid, située dans le quartier de Dasht-e-Barchi, dans l'ouest de la capitale, faisant six morts selon un bilan "préliminaire", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police de Kaboul, Khalid Zadran.

Deux hôpitaux de Kaboul ont indiqué avoir reçu 24 blessés.

kaboul

D'atroces images circulant sur les réseaux sociaux montraient plusieurs corps allongés sur le sol à l'entrée de l'enceinte, au milieu de flaques de sang, de livres calcinés et de sacs d'école éparpillés.

"Nous venions juste de quitter l'école et de sortir par la porte arrière quand l'explosion a eu lieu", a déclaré à l'AFP dans un hôpital de Dasht-e-Barchi Ali Jan, un étudiant blessé par la première déflagration. 

La deuxième explosion s'est produite alors que les premiers secouristes étaient arrivés pour venir en aide aux victimes.

"Quand j'ai entendu l'explosion, j'ai appelé un de mes amis qui étudie dans cette école", a raconté Murtaza, un commerçant blessé par la deuxième explosion. "Son téléphone était éteint. Alors je suis allé sur les lieux (...) et c'est alors que j'ai été touché".

Dasht-e-Barchi abrite de nombreux membres de la minorité hazara, marginalisée depuis des siècles et régulièrement persécutée dans ce pays à majorité sunnite. Le quartier a souvent été ciblé par le passé par le groupe Etat islamique (EI).

Saeed Rahmatullah Haidari, un élève, a décrit des scènes "terrifiantes". "Certains de nos amis avaient perdu leurs mains, d'autres étaient couverts de sang".

En dehors de l'hôpital de Dasht-e-Barchi, des soldats talibans ont brutalement repoussé des parents de victimes rassemblés là, a constaté un journaliste de l'AFP.

Une femme s'est évanouie après avoir appris que son fils avait été blessé. Une dame âgée était en pleurs en attendant de connaître le sort d'un proche.

Hérétiques 

Une troisième déflagration a été entendue dans un centre de formation en langue anglaise dans le même quartier, a ajouté M. Zadran, expliquant qu'il s'agissait d'une grenade qui a fait un blessé.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a réagi en soulignant que les attaques contre les civils sont "strictement interdites par le droit humanitaire international".

L'envoyé spécial de l'UE en Afghanistan, Tomas Niklasson, a lui déclaré que les auteurs de ces attaques "odieuses" devraient rendre des comptes.

Et l'ONG Amnesty International a condamné des "attaques répréhensibles". "Cela montre également que les talibans (...) ne protègent pas les civils, en particulier ceux qui appartiennent à des groupes ethniques et religieux minoritaires", a déclaré Samira Hamidi, responsable de la campagne Asie du Sud de l'ONG.

La sécurité s'est améliorée en Afghanistan depuis la prise de pouvoir des talibans en août et le retrait des troupes américaines, après 20 ans d'une guerre d'usure contre leur présence militaire.

Des attaques, essentiellement revendiquées par l'Etat islamique-Khorasan (EI-K), la branche régionale de l'EI, surviennent toutefois encore régulièrement.

Dasht-e-Barchi a été frappé ces dernières années et depuis le retour au pouvoir des talibans par plusieurs attaques revendiquées par l'EI-K, qui considère les hazaras comme hérétiques.

En mai 2021, une série d'explosions s'était produite devant un établissement scolaire pour filles de ce quartier, faisant 85 morts, en majorité des lycéennes, et plus de 300 blessés.

Une voiture piégée avait d'abord explosé devant l'école, puis deux autres bombes avaient suivi au moment où les élèves se précipitaient dehors. L'EI, qui avait revendiqué un attentat en octobre 2020 contre un centre éducatif (24 morts) dans la même zone, est fortement soupçonné d'avoir mené cette attaque.

Dans ce même quartier, en mai 2020, un groupe d'hommes armés avait attaqué une maternité soutenue par Médecins Sans Frontières, tuant 25 personnes, dont 16 mères, certaines sur le point d'accoucher. Cet attentat n'avait pas été revendiqué, mais les Etats-Unis avaient accusé l'EI d'en être responsable.

Des attaques de moindre ampleur, revendiquées par l'EI-K, ont encore eu lieu à Dasht-e-Barchi en novembre et décembre 2021.

Les talibans eux-mêmes s'en sont souvent pris dans le passé aux chiites afghans, membres de la communauté hazara, qui représente entre 10 et 20% de la population afghane (environ 40 millions d'habitants).

Les talibans tentent de minimiser la menace de l'EI-K et mènent une lutte sans pitié contre le groupe, qu'ils combattent depuis des années. Ils ont multiplié les raids, notamment dans la province orientale de Nangharar, et arrêté des centaines d'hommes accusés d'en faire partie.

Ils assurent maintenant avoir vaincu l'EI-K, mais les analystes estiment que le groupe extrémiste constitue toujours le principal défi sécuritaire pour le nouveau pouvoir 


Macron, Starmer et Merz se sont entretenus avec Trump sur l'Ukraine

Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a tenu un appel de 40 minutes avec Donald Trump, Keir Starmer et Friedrich Merz pour discuter des efforts de médiation américains et d’une solution durable au conflit en Ukraine
  • Les dirigeants ont souligné un moment critique pour l’Ukraine et la sécurité euro-atlantique

PARIS: Emmanuel Macron a annoncé mercredi s'être entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump et d'autres dirigeants européens au sujet de l'Ukraine, "pour essayer d'avancer".

L'appel a duré 40 minutes, selon le président français. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont pris part aussi à cet entretien, a précisé l'Élysée à l'AFP.

De même source, les dirigeants ont "discuté des derniers développements de la médiation engagée par les Etats-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries".

"Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours", a ajouté l'Élysée. "Ils ont convenu qu'il s'agissait d'un moment critique pour l'Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique", a-t-on complété.

Les trois dirigeants européens se sont réunis lundi à Londres avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour lui apporter leur soutien appuyé au moment où il est de nouveau sous la pression des États-Unis pour faire des concessions afin de mettre fin à la guerre avec la Russie.

Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent aussi présider jeudi une nouvelle réunion, par visioconférence, de la "coalition des volontaires", qui rassemble les soutiens de Kiev disposés à lui apporter des "garanties de sécurité" dans le cadre d'un éventuel futur cessez-le-feu ou accord de paix.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
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  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.