Le Parlement finlandais entame le débat sur l'adhésion à l'Otan

Le Parlement finlandais commence mercredi à débattre d'une adhésion à l'Otan pour mieux se protéger contre une éventuelle agression russe (Photo, AFP).
Le Parlement finlandais commence mercredi à débattre d'une adhésion à l'Otan pour mieux se protéger contre une éventuelle agression russe (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 20 avril 2022

Le Parlement finlandais entame le débat sur l'adhésion à l'Otan

  • Helsinki s'attend à ce que quatre mois à environ un an soient nécessaires pour entériner les procédures d'adhésion
  • En cas d'adhésion de la Finlande, les frontières terrestres entre les pays de l'Otan et la Russie doubleraient d'un coup, atteignant près de 2 600 kilomètres

HELSINKI: Le Parlement finlandais commence mercredi à débattre d'une adhésion à l'Otan pour mieux se protéger contre une éventuelle agression russe, avec une candidature désormais "très probable".

Malgré les derniers avertissements de Moscou sur des renforts nucléaires dans la région baltique si la Finlande ou la Suède voisine rejoignaient l'alliance militaire menée par les Etats-Unis, Helsinki entend prendre une décision rapidement.

"Je pense que ça interviendra assez vite. D'ici quelques semaines", avait affirmé la semaine dernière la jeune dirigeante sociale-démocrate du pays nordique, Sanna Marin.

Longtemps partagés sur la question jusqu'à l'invasion de l'Ukraine, les 200 membres de l'Eduskunta, le Parlement du pays à peine centenaire, se dirigent vers une nette majorité en faveur de l'adhésion lors d'un probable vote d'ici l'été.

Selon les pointages effectués par les médias finlandais, une centaine d'entre eux a déjà décidé de voter pour une adhésion, quand seulement 12 sont contre. Les autres attendent les débats pour afficher leur position. 

Sans exprimer de recommandation formelle, un nouveau "livre blanc" remis la semaine dernière par le gouvernement aux parlementaires a souligné que seule une adhésion à l'Otan permettait de bénéficier du parapluie de son célèbre article 5 de défense collective.

Même si elle a rompu avec sa neutralité stricte à la fin de la Guerre froide et lors de son adhésion à l'Union européenne en 1995, la Finlande n'est aujourd'hui que partenaire de l'Otan.

Pour le pays nordique, qui compte une frontière de 1.300 kilomètres avec la Russie, rejoindre les 30 membres de l'alliance apporterait une dissuasion "considérablement plus grande" contre une attaque de son puissant voisin, selon le livre blanc.

Il est "très probable" que la Finlande soit candidate, a reconnu vendredi la ministre finlandaise des Affaires européennes, Tytti Tuppurainen, tout en assurant que la décision n'était pas prise.

«Conséquences»

"Les Finlandais semblent avoir pris leur décision et il y a déjà une énorme majorité en faveur d'une adhésion à l'Otan", a-t-elle relevé.

Les sondages suggèrent que près des deux tiers des 5,5 millions de Finlandais sont désormais en faveur d'une adhésion, soit près du triple du niveau où il végétait avant la guerre en Ukraine.

Moscou tente de décourager la marche de son ancien grand duché, qui a déjà obtenu des marques de soutien de la plupart des membres de l'alliance à une éventuelle adhésion.

"Etre membre de l'Otan ne peut renforcer leur sécurité nationale. De facto, (la Finlande et la Suède) seront la première ligne de l'Otan", a affirmé vendredi une porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

Ces pays "doivent comprendre les conséquences d'une telle mesure pour nos relations bilatérales et pour l'architecture sécuritaire européenne dans son ensemble", a-t-elle affirmé.

La décision finlandaise est suivie avec grande attention en Suède. Le pays scandinave, qui n'a jamais été en guerre depuis deux siècles, envisage lui aussi de rejoindre l'alliance, mais semble faire dépendre sa décision du choix de Helsinki.

De nombreux analystes anticipent une candidature de la Finlande, et peut être de la Suède, suffisamment rapidement pour le sommet de l'Otan fin juin à Madrid.

L'unanimité des membres est de rigueur. Si un point d'interrogation demeure sur le choix de la Hongrie de Viktor Orban à la ligne plus favorable à la Russie que les autres Européens, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a estimé qu'il n'y aurait pas d'obstacle.

Helsinki s'attend à ce que quatre mois à environ un an soient nécessaires pour entériner les procédures d'adhésion - une période sensible durant laquelle des garanties d'assistance militaire devraient être formulées en sa faveur.

En cas d'adhésion de la Finlande, les frontières terrestres entre les pays de l'Otan et la Russie doubleraient d'un coup, atteignant près de 2 600 kilomètres.

La Finlande, russe pendant près de deux siècles (1809-1917), partage une histoire lourde avec son grand voisin, marquée par une résistance héroïque lors de la Seconde guerre mondiale, notamment lors de la guerre d'Hiver en 1939-40.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.