BEYROUTH: La France en a rêvé, le vote «arabe» l’a fait: les expatriés et binationaux des pays arabes ont placé en tête du premier tour de la présidentielle Emmanuel Macron, le président sortant (LREM) et Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise (FI).
Le vote binational arabe et nord africain n’a certes pas été décisif, puisqu’à l’échelle nationale, Jean-Luc Mélenchon a échoué à la porte du second tour, mais on peut cependant déjà dégager certaines tendances au sein de cet électorat.
De manière générale, au Moyen-Orient, Emmanuel Macron arrive en tête des suffrages, à l’image du vote des Français de l’étranger. Au Levant et dans le Golfe, le président sortant se distingue de manière très nette. Il rafle ainsi la mise en Égypte, en Jordanie, en Irak, et particulièrement au Liban (58,45%). Dans le Golfe, le constat est le même, avec le candidat de la France Insoumise terminant en deuxième position. Au Maghreb, hormis la Tunisie, c’est en revanche Jean-Luc Mélenchon qui remporte un franc succès, notamment en Algérie et au Maroc.
Le vote des expatriés a désigné comme vainqueurs la gauche et la droite, deux mouvances politiques qui s’opposent traditionnellement en France au second tour, ce qui n’a pas été le cas de l’électorat de «l’intérieur».
En effet, ce dernier a choisi d’opposer au second tour une droite centriste (LREM) – qui se veut en rupture avec la droite traditionnelle – à une droite extrême, le Rassemblement national (RN), incarné par Marine Le Pen, sortie du premier round électoral plus forte que jamais, et qui tente de rendre son image la plus lisse possible.
Avec Jean-Luc Mélenchon qui n’est plus dans la course, le choix dimanche prochain sera de facto plus tranché, sans oublier l’impact du plus grand parti de France, l’abstention, qui risque de peser cette fois sur le vote dans les différents pays arabes.