Quel vote «arabe» au premier tour de l’élection présidentielle française?

Les expatriés et binationaux des pays arabes ont placé en tête du premier tour de la présidentielle Emmanuel Macron, le président sortant (LREM) et Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise (FI). (AFP).
Les expatriés et binationaux des pays arabes ont placé en tête du premier tour de la présidentielle Emmanuel Macron, le président sortant (LREM) et Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise (FI). (AFP).
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Publié le Mercredi 20 avril 2022

Quel vote «arabe» au premier tour de l’élection présidentielle française?

  • Les électeurs français des pays arabes ont placé Emmanuel Macron en tête au premier tour devant Jean-Luc Mélenchon
  • Au Levant et dans le Golfe, le président sortant se distingue de manière très nette, alors que dans le Maghreb, c’est le candidat de la France Insoumise qui connaît un franc succès

BEYROUTH: La France en a rêvé, le vote «arabe» l’a fait: les expatriés et binationaux des pays arabes ont placé en tête du premier tour de la présidentielle Emmanuel Macron, le président sortant (LREM) et Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise (FI).

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Le vote binational arabe et nord africain n’a certes pas été décisif, puisqu’à l’échelle nationale, Jean-Luc Mélenchon a échoué à la porte du second tour, mais on peut cependant déjà dégager certaines tendances au sein de cet électorat.  

De manière générale, au Moyen-Orient, Emmanuel Macron arrive en tête des suffrages, à l’image du vote des Français de l’étranger. Au Levant et dans le Golfe, le président sortant se distingue de manière très nette. Il rafle ainsi la mise en Égypte, en Jordanie, en Irak, et particulièrement au Liban (58,45%). Dans le Golfe, le constat est le même, avec le candidat de la France Insoumise terminant en deuxième position. Au Maghreb, hormis la Tunisie, c’est en revanche Jean-Luc Mélenchon qui remporte un franc succès, notamment en Algérie et au Maroc.

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Le vote des expatriés a désigné comme vainqueurs la gauche et la droite, deux mouvances politiques qui s’opposent traditionnellement en France au second tour, ce qui n’a pas été le cas de l’électorat de «l’intérieur».

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En effet, ce dernier a choisi d’opposer au second tour une droite centriste (LREM) – qui se veut en rupture avec la droite traditionnelle – à une droite extrême, le Rassemblement national (RN), incarné par Marine Le Pen, sortie du premier round électoral plus forte que jamais, et qui tente de rendre son image la plus lisse possible.

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Avec Jean-Luc Mélenchon qui n’est plus dans la course, le choix dimanche prochain sera de facto plus tranché, sans oublier l’impact du plus grand parti de France, l’abstention, qui risque de peser cette fois sur le vote dans les différents pays arabes.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.