Risque d'embrasement dans le quartier musulman de Jérusalem

Des militants du parti politique islamique Jamaat-e-Islami (JI) défilent lors d'une manifestation de solidarité avec le peuple palestinien à Karachi le 22 avril 2022, après que de nouveaux affrontements entre la police israélienne et des manifestants palestiniens ont éclaté dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem. (Asif Hassan /AFP)
Des militants du parti politique islamique Jamaat-e-Islami (JI) défilent lors d'une manifestation de solidarité avec le peuple palestinien à Karachi le 22 avril 2022, après que de nouveaux affrontements entre la police israélienne et des manifestants palestiniens ont éclaté dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem. (Asif Hassan /AFP)
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Publié le Vendredi 22 avril 2022

Risque d'embrasement dans le quartier musulman de Jérusalem

  • Vendredi 15 avril, la tension s'est muée en heurts sur l'esplanade des mosquées entre manifestants palestiniens et forces israéliennes, faisant plus de 170 blessés palestiniens
  • Cette semaine, plus de 3.800 juifs s'y sont rendus, battant un «record» d'affluence à l'occasion de la Pâque juive, selon l'organisme israélien chargé des visites

JÉRUSALEM : Devant sa supérette de la Vieille Ville de Jérusalem, Alaa Zorba hurle sur un policier israélien, qui lui répond aussi sec. Peu après, l'incident est clos. Mais ces tensions entre Israéliens et Palestiniens, en crescendo, peuvent dégénérer à tout moment.

«Ils mettent de l'huile sur le feu», accuse le marchand palestinien qui rentre des provisions dans son épicerie de la rue Al-Wad, principale artère du quartier musulman de la Vieille Ville, à proximité de trois policiers israéliens.

Peu auparavant, le Palestinien de 45 ans a vu l'un d'eux demander ses papiers d'identité à un musulman qui voulait aller sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam et premier site sacré du judaïsme connu sous le nom de Mont du Temple.

Le fidèle est congédié sans raison apparente, le policier lui intimant de tenter sa chance par une autre entrée, bien plus loin. Peu de temps après, le même policier souhaite une joyeuse Pâque à un juif passant par là, faisant perdre toute patience à M. Zorba.

«Je leur ai crié qu'ils étaient dérangés», explique-t-il après avoir été calmé par d'autres Palestiniens. Après le bref accrochage, plus violent en mots qu'en coups, chacun retourne vaquer à ses occupations.

A proximité, un jeune Palestinien menotté suit deux policiers israéliens. Nul ne sait pourquoi il a été interpellé mais nul n'y prête vraiment attention tant la scène paraît courante. «Jour après jour, la tension grandit», se désespère Alaa Zorba.

- «Atmosphère de guerre» -

La Vieille Ville de Jérusalem est divisée en quatre quartiers (juif, musulman, chrétien, arménien) foulés par des fidèles de chaque religion, des habitants, des curieux et des touristes, sous surveillance des forces israéliennes postées à chaque coin de rue.

Mais elle reste le foyer permanent de tensions, les Palestiniens --chrétiens comme musulmans-- accusant des organisations nationalistes israéliennes de chercher à coloniser et «judaïser» ce carrefour des grandes religions monothéistes, situé dans la partie palestinienne de Jérusalem, occupée et annexée par Israël depuis 1967.

Les accrochages se sont multipliés ces derniers jours alors que les musulmans célèbrent le ramadan, mois de jeûne, et les juifs la Pâque juive, des fêtes propices à de grands rassemblements dans la Vieille Ville.

Vendredi 15 avril, la tension s'est muée en heurts sur l'esplanade entre manifestants palestiniens et forces israéliennes, faisant plus de 170 blessés palestiniens. Et ce vendredi, de nouveaux affrontements ont éclaté en matinée.

«La situation est très difficile, l'atmosphère est celle d'une guerre», lance sans détour dans sa boutique d'épices, Firas Mohamad, un autre commerçant de la rue Al-Wad, qui continue cependant de recevoir quelques clients normalement.

M. Mohamad en veut aux juifs ultra-orthodoxes et parfois nationalistes qui défilent devant sa boutique, souvent escortés par des gardes de sécurité, en direction du Mur des Lamentations ou de l'esplanade des Mosquées.

Ils n'avaient pas l'habitude de passer par le quartier musulman, mais aujourd'hui «ils viennent en groupe, avec des drapeaux, crient +Mort aux Arabes, mort aux musulmans+, viennent créer des problèmes», relate Firas Mohamad. Et la police israélienne «ne fait rien».

Au contraire, se révolte-t-il, elle les laisse gagner l'esplanade, site administré par la Jordanie mais dont l'accès est contrôlé par l'Etat hébreu, où ils peuvent entrer à certaines conditions et ne sont pas autorisés à prier.

- «Merci beaucoup» -

Cette semaine, plus de 3.800 juifs s'y sont rendus, battant un «record» d'affluence à l'occasion de la Pâque juive, selon l'organisme israélien chargé des visites.

En sortant du site, certains déclament des chants religieux voire se couchent à même le sol pour l'embrasser dans la ferveur de leurs prières, à quelques pas seulement d'habitants palestiniens pour lesquels ces visites sont vécues comme des provocations.

Se dirigeant vers la sortie de la Vieille Ville, un juif ultra-orthodoxe, châle de prière sous le coude, passe devant des policiers israéliens et leur souhaite une joyeuse Pâque. Puis leur lance un «merci beaucoup».

«Je les remercie parce qu'ils (...) nous protègent», explique-t-il, sans vouloir décliner son identité. «S'ils n'étaient pas là, nous ne pourrions pas marcher aussi facilement ici», assure-t-il.

Dans une rue adjacente où règne le calme, Nader Zaro, un cafetier palestinien, sent la pression monter. «Un jour, ça va finir par exploser», prévient-il.


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le prince héritier saoudien et le Premier ministre grec discutent des tensions entre l'Iran et Israël

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'entretient par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. (SPA/Wikipedia)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'entretient par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. (SPA/Wikipedia)
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  • Les deux dirigeants ont passé en revue les derniers développements dans la région, mettant particulièrement l'accent sur les répercussions des opérations militaires israéliennes visant l'Iran.

RIYAD : D'après l'agence de presse saoudienne, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'est entretenu dimanche par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis pour discuter de l'escalade de la situation entre Israël et l'Iran.

Les deux dirigeants ont passé en revue les derniers développements dans la région, mettant particulièrement l'accent sur les répercussions des opérations militaires israéliennes visant l'Iran.

Ils ont souligné la nécessité de faire preuve de retenue et de désescalade, et ont insisté sur l'importance de régler les différends par des moyens diplomatiques, a ajouté l'APS.

Cet appel intervient dans un contexte de tensions accrues, suite à une série d'attaques réciproques entre les deux pays.

La dernière flambée de violence a fait craindre un conflit régional plus large, et les dirigeants internationaux ont exhorté toutes les parties à éviter une nouvelle escalade. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com