Au carnaval de Rio, la lutte contre le racisme

Rio de Janeiro a renoué dans la nuit de vendredi à samedi avec son carnaval, ses paillettes, ses plumes, son allégresse, et aussi ses messages politiques (Photo, AFP).
Rio de Janeiro a renoué dans la nuit de vendredi à samedi avec son carnaval, ses paillettes, ses plumes, son allégresse, et aussi ses messages politiques (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 23 avril 2022

Au carnaval de Rio, la lutte contre le racisme

  • Les 75 000 spectateurs et les millions de Brésiliens qui restent traditionnellement devant leur télévision toute la nuit avaient été privés de carnaval en 2021
  • La Covid a fait du Brésil le deuxième pays le plus endeuillé au monde derrière les Etats-Unis avec plus de 660 000 morts

RIO DE JANEIRO: Après deux années d'absence douloureuse due à la Covid-19, Rio de Janeiro a renoué dans la nuit de vendredi à samedi avec son carnaval, ses paillettes, ses plumes, son allégresse, et aussi ses messages politiques.

Huit des 12 écoles devant défiler sur l'avenue de 700 mètres du sambodrome dans les deux nuits de vendredi à dimanche ont choisi comme thème cette année la lutte antiraciste et les racines africaines de la samba.

Troisième école de samba à défiler aux premières heures de samedi, Salgueiro a présenté avec quelque 3 000 danseurs et percussionnistes son spectacle en forme de coup de poing, "Résistance", inspiré du mouvement de contestation "Black Lives Matter" qui a secoué les Etats-Unis.

Sur des chars allégoriques hauts comme des immeubles de plusieurs étages, des danseurs se déhanchaient au rythme trépidant des batteries devant des pancartes (Photo, AFP).
Sur des chars allégoriques hauts comme des immeubles de plusieurs étages, des danseurs se déhanchaient au rythme trépidant des batteries devant des pancartes (Photo, AFP). 

Sur des chars allégoriques hauts comme des immeubles de plusieurs étages, des danseurs se déhanchaient au rythme trépidant des batteries devant des pancartes: "La liberté vient des personnes noires" ou "Justice" et "Inclusion".

"Cette année nous parlons de la résistance, de la lutte des Noirs", a dit à l'AFP Claudia Nascimento, une caissière de 39 ans, qui a défilé avec Salgueiro.

Sous le gouvernement de Jair Bolsonaro, "le racisme est plus humiliant, parce qu'il vient d'en haut", dit-elle, en référence au président d'extrême droite connu pour ses saillies racistes.

«Ecole en fête»

Les 75 000 spectateurs et les millions de Brésiliens qui restent traditionnellement devant leur télévision toute la nuit avaient été privés de carnaval en 2021 quand la Covid faisait 3 000 morts par jour au Brésil, contre 100 aujourd'hui.

La Covid a fait du Brésil le deuxième pays le plus endeuillé au monde derrière les Etats-Unis avec plus de 660 000 morts. Le sambodrome avait été converti en centre de vaccination.

L'annulation du carnaval avait été vécue comme un drame national par les Brésiliens, tant il est dans l'ADN de tout un peuple fou de samba. 

L'annulation du carnaval avait été vécue comme un drame national par les Brésiliens, tant il est dans l'ADN de tout un peuple fou de samba (Photo, AFP).
L'annulation du carnaval avait été vécue comme un drame national par les Brésiliens, tant il est dans l'ADN de tout un peuple fou de samba (Photo, AFP).

"Après toute cette tragédie, nous devons célébrer la vie", a dit, sourire éclatant et costume de paillettes, une danseuse de la première école à défiler, Imperatriz, Thelma Fonseca, 43 ans.

"Cela fait deux ans que nous attendions ce carnaval. Notre école est en fête, nous sommes très heureux", ajoute cette employée dans la logistique.

L'édition 2022 a lieu néanmoins avec deux mois de retard sur le calendrier, le variant Omicron ayant donné des sueurs froides aux autorités et organisateurs, qui ont préféré repousser la fête géante.

«Plus grand spectacle de la Terre»

La fête que tous attendaient a été endeuillée par la mort vendredi d'une fillette de 11 ans, qui avait été écrasée deux jours auparavant par un char à la sortie du sambodrome. 

"Sans le carnaval, Rio ne serait pas Rio", avait exulté mercredi son maire, Eduardo Paes, en déclarant ouvert "le plus grand spectacle de la Terre".

En dehors de la liesse, le carnaval apporte une manne à la "Ville merveilleuse", où il génère 45 000 emplois et 4 milliards de réais (environ 800 millions d'euros) de revenus. 

Lors de la dernière édition, en 2020, Rio avait reçu plus de 2,1 millions de touristes. Cette année, même si les étrangers sont moins nombreux, l'hôtellerie, sinistrée par la Covid, se réjouit d'un taux d'occupation de 85%.

Eduardo Paes est un fan inconditionnel du carnaval, contrairement à son prédécesseur, le pasteur évangélique Marcelo Crivella, qui abhorrait cette fête païenne avec ses danseuses sculpturales à moitié nues.

Critiques contre Bolsonaro

Proche de ces évangéliques qui ont favorisé son accession au pouvoir, le président Jair Bolsonaro ne goûte pas lui non plus le carnaval. Et celui-ci lui rend bien. 

Dans les travées de spectateurs, d'aucuns exhibaient de grands tissus jaunes avec le portrait du président bâillonné au-dessus duquel on lisait "Fora!" ("dehors!").

"Le carnaval c'est une manifestation politique et antifasciste", a déclaré Nairobi Coelho, 43 ans, administratrice dans le secteur pétrolier, qui a défilé.

"Après deux ans d'isolement (ce carnaval) à un goût spécial, celui d'une victoire de la science qui a mis au point un vaccin contre le virus et de l'espoir d'un changement de gouvernement en cette année électorale", explique-t-elle, en référence à la présidentielle d'octobre où Bolsonaro tentera d'être réélu.

A l'issue des deux nuits de fête, le titre de championne et la gloire qui l'accompagne sera attribué à l'une des 12 écoles de samba par un jury se prononçant sur neuf critères.


La réalisatrice marocaine Asmae El-Moudir rejoint le jury Un Certain Regard à Cannes

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
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  • Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement
  • Un Certain Regard met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents

DUBAÏ: Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que la réalisatrice, scénariste et productrice marocaine Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement, qui se tiendra du 14 au 25 mai.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury Un Certain Regard.

L'équipe supervisera l'attribution des prix de la section Un Certain Regard, qui met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents, à partir d'une sélection de 18 œuvres, dont huit premiers films.

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges », acclamé par la critique.

Le film a remporté les honneurs de la section Un Certain Regard, ainsi que le prestigieux prix L'œil d'Or du meilleur documentaire au festival de 2023. Le film explore le parcours personnel de la réalisatrice, élucidant les mystères de l'histoire de sa famille avec pour toile de fond les émeutes du pain de 1981 à Casablanca.

Asmae El-Moudir n'est pas la seule Arabe à rejoindre l'équipe de Cannes. 

L'actrice maroco-belge Lubna Azabal a été nommée cette semaine présidente du jury des courts-métrages et de La Cinef lors du festival. Les prix La Cinef sont la sélection du festival dédiée aux écoles de cinéma.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Istituto Marangoni de Milan va ouvrir un campus à Riyad

Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
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  • La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi
  • L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami

RIYAD: L’Istituto Marangoni, basé à Milan, en collaboration avec la Commission saoudienne de la mode, ouvrira à Riyad un institut de formation supérieure proposant des cours spécialisés dans la mode et le luxe, avec l’intention de l’inaugurer en 2025. 

Selon un communiqué, la mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. 

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Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. (Photo fournie) 

«Nous sommes très heureux d’établir un partenariat avec l’Istituto Marangoni. Il s’agit de l’un des principaux établissements d’enseignement mondiaux axés sur la mode et le design. Il possède de nombreux campus à travers le monde, mais c’est la première fois qu’il en ouvre un en Arabie saoudite. Il s’agit également du premier établissement d’enseignement au Royaume en tant que destination d’investissement direct étranger, ce qui montre son engagement vis-à-vis du potentiel du marché saoudien, en particulier pour les créateurs et les entreprises. Grâce à ce partenariat, nous serons en mesure de former tous les créateurs locaux en Arabie saoudite et de leur proposer des emplois», déclare à Arab News Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode du ministère de la Culture d’Arabie saoudite. 

Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. Les étudiants pourront choisir de suivre leurs études à Riyad, avec la possibilité d’intégrer le marché de la mode grâce à un stage de six mois au cours de la dernière année d’études, ou de poursuivre leurs études de licence dans n’importe quel campus international de l’Istituto Marangoni. 

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La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. (Photo fournie) 

L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami. 

Dans un communiqué, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, déclare: «Nous avons établi cet important partenariat avec la Commission saoudienne de la mode parce que nous sommes convaincus qu’elle élaborera un programme solide en vue de créer un système de luxe et de mode en Arabie saoudite.» 

«Nous voulons mettre nos connaissances et nos compétences à la disposition de la nouvelle génération. Les jeunes générations – notamment les femmes – veulent pouvoir suivre des études en Arabie saoudite et non pas seulement à l’étranger», ajoute-t-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com