A Kharkiv, la terrifiante routine des bombardements russes

Des riverains observent un trou dans le trottoir d'un quartier résidentiel de la périphérie nord de Kharkiv après les bombardements du 22 avril 2022, alors que les pourparlers entre Moscou et Kiev pour mettre fin à la campagne militaire russe en Ukraine sont «au point mort», selon le ministre russe des Affaires étrangères. (Sergey Bobok / AFP)
Des riverains observent un trou dans le trottoir d'un quartier résidentiel de la périphérie nord de Kharkiv après les bombardements du 22 avril 2022, alors que les pourparlers entre Moscou et Kiev pour mettre fin à la campagne militaire russe en Ukraine sont «au point mort», selon le ministre russe des Affaires étrangères. (Sergey Bobok / AFP)
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Publié le Samedi 23 avril 2022

A Kharkiv, la terrifiante routine des bombardements russes

  • Sur les images en noir et blanc, un brouillard blanc apparaît soudain, avec des morceaux de bois comme emportés par un ouragan
  • La ville ne vit pas sous des bombardements massifs, mais elle est quotidiennement visée par des frappes ponctuelles, aléatoires, espacées, à toute heure du jour ou de la nuit

KHARKIV, Ukraine : «Fermez la fenêtre, la fumée rentre !», crie un policier. Viatcheslav vit avec sa mère au neuvième étage d'un immeuble de Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, dans l'est du pays. L'appartement voisin est en feu, frappé par une roquette russe.

La ville ne vit pas sous des bombardements massifs, mais elle est quotidiennement visée par des frappes ponctuelles, aléatoires, espacées, à toute heure du jour ou de la nuit, parfois meurtrières.

Et principalement dans les quartiers est et nord-est de la ville, où habitent Tamara Pavlovna, 86 ans, et son fils Viatcheslav: rue des Héros du travail.

Une vingtaine de barres d'immeubles de 11 étages longent la route, agrémentées de jardins arborés, avec des balançoires et toboggans pour enfants.

Trois roquettes sont tombées en l'espace de quelques secondes vendredi, peu après 16H00.

L'une a détruit un sex shop de l'autre côté de la rue, la deuxième a frappé l'immeuble, la dernière a fait un grand trou à côté du trottoir. Personne n'a été blessé.

- «La porte nous a sauvés» -

Invitée à quitter son appartement par les policiers, la vieille dame a tout juste le temps de prendre quelques affaires dans un petit sac à dos.

L'ascenseur est en panne. Mme Pavlovna descend les neuf étages à pied.

Foulard blanc sur la tête, elle attend, stressée, un peu perdue, sur un banc au pied de l'arrière de immeuble.

«Ca fait huit ans que mon fils s'occupe de moi. Lui ne veut pas partir et je ne peux pas décider seule», explique-t-elle.

«Depuis un mois et demi, les Russes bombardent ici, sans arrêt, dans ce quartier», ajoute-elle.

La frontière avec la Russie est à une trentaine de kilomètres à vol d'oiseau.

Au début de l'invasion de l'Ukraine, les Russes ont voulu prendre Kharkiv, en vain. Les forces ukrainiennes ont résisté et repoussé l'assaillant à quelques kilomètres de la ville, au prix d'âpres combats.

Depuis, les Ukrainiens ont repris quelques petites localités au sud-est. Mais Kharkiv reste à distance des tirs de l'artillerie russe.

Rue des Héros du travail, des pompiers ont monté des lances à eau jusqu'à l'appartement en feu touché par la roquette et d'où s'échappent de grosses volutes de fumée noire.

Dans l'appartement voisin, Viatcheslav Pavlov a fermé la fenêtre du balcon et fume une cigarette sur le palier.

«On se cache habituellement dans le couloir, entre les murs. Quand le deuxième coup a frappé l'appartement voisin, la porte nous a sauvés, ça a bloqué tous les éclats de verre. Le chat s'est caché», raconte-t-il.

- «Nuit effrayante» -

Selon lui, «presque tous les appartements de l'immeuble sont vides maintenant».

Dehors, le fracas de nouvelles frappes résonne dans le quartier. Les habitants sortis voir les dégâts du précédent bombardement courent s'abriter dans une cave.

Dans un autre quartier à l'est de Kharkiv, rue de la Paix, une roquette a touché la veille au soir un hôtel-restaurant. A 22H02, selon les caméras de vidéosurveillance d'une entreprise de transformation du cuir, installée juste en face.

Sur les images en noir et blanc, un brouillard blanc apparaît soudain, avec des morceaux de bois comme emportés par un ouragan. Les phares de deux voitures se mettent à clignoter.

Le restaurant a été en grande partie détruit.

Dans la boutique de cuir, Ivan est venu clouer des planches à la place des fenêtres qui ont volé en éclat.

«Chaque vitrine est détruite, tout est abîmé, la porte est arrachée, on va essayer de la souder aujourd'hui pour protéger la boutique. Les éclats d'obus ont déchiré le métal comme du papier, tout le plafond est tombé. C'est le +monde russe+», dit-il, sans vouloir donner son nom.

Sur le parking derrière le magasin, deux représentants d'une église protestante sont venus apporter des sacs de vivres à une famille avec un enfant de sept ans, à qui ils demandent de prier chaque jour.

«Mon enfant s'est couché à 20 heures. A 22 heures, tout a commencé, tout tremblait», dit la mère, Yelena. La famille habite dans un immeuble juste derrière l'hôtel restaurant.

«Il y a eu deux frappes, plus tard il y en a eu d'autres, nous ne pouvions plus dormir, nous avons passé toute la nuit dans un couloir», ajoute-elle.

«Cette nuit a été effrayante», lâche-t-elle, les yeux cernés et rougis de larmes.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.