Comment l'évolution géopolitique affecte-t-elle les possibilités d'investissement?

Interrogé sur les perspectives du Conseil de coopération du Golfe, Michael Bolliger, responsable des investissements chez UBS, a signalé qu'il s'agissait d'un moment propice pour la région et certainement aussi pour l'Arabie saoudite (Photo, AP).
Interrogé sur les perspectives du Conseil de coopération du Golfe, Michael Bolliger, responsable des investissements chez UBS, a signalé qu'il s'agissait d'un moment propice pour la région et certainement aussi pour l'Arabie saoudite (Photo, AP).
Short Url
Publié le Dimanche 24 avril 2022

Comment l'évolution géopolitique affecte-t-elle les possibilités d'investissement?

  • Il se passe des choses importantes, notamment autour de la Vision 2030, souligne Michael Bolliger, responsable des investissements chez UBS
  • Il a annoncé que l'Arabie saoudite est actuellement le sixième marché émergent mondial en termes de capitalisation boursière

RIYADH : Alors que le monde est confronté à une grande imprévisibilité géopolitique et économique, Michael Bolliger, responsable des investissements pour les marchés émergents chez UBS Global Wealth Management, a expliqué à Arab News dans une interview exclusive, comment le marché a réagi à cette série d'incertitudes.

Selon Bolliger, la guerre en Ukraine a mis en lumière le haut degré de différenciation des marchés émergents. « La hausse des prix des produits de base constitue un défi pour les importateurs comme la Turquie, l'Égypte et l'Inde, car leurs balances extérieures se détériorent. En revanche, ils constituent une aubaine pour les exportateurs de pétrole de la région du Golfe. Cette distinction se manifeste dans la divergence récente des écarts de taux des obligations souveraines des importateurs et des exportateurs», a-t-il expliqué.

Interrogé sur les perspectives du Conseil de coopération du Golfe, Michael Bolliger, responsable des investissements chez UBS, a signalé qu'il s'agit d'un moment propice pour la région et certainement aussi pour l'Arabie saoudite. «Il se passe des choses importantes, notamment autour de la Vision 2030. Nous voyons divers projets prendre forme et s'accentuer», a ajouté Bolliger.

Volatilité des prix du pétrole

Parlant du contexte mondial où les prix de l'énergie sont soutenus par l'économie mondiale qui sort de la pandémie, le responsable des investissements chez UBS a indiqué qu'il voyait la tendance à la reprise s'accélérer. «Dans l'ensemble, le monde est devenu beaucoup plus libre en termes de mouvements de personnes, ce qui signifie que les consommateurs sont plus à même de dépenser et que le secteur des services, en particulier, se porte bien», a expliqué Bolliger.

Bien entendu, il a ajouté que cela profite également au secteur de l'énergie, en combinaison avec les restrictions actuelles et probablement croissantes du côté de l'offre.

Bolliger a aussi souligné que les gens n'ont tout simplement pas investi dans les installations pétrolières pendant un certain temps. «Nous avons déjà vu avant la guerre en Ukraine que la croissance limitée de l'offre commençait à influencer les prix de l'énergie», a-t-il déclaré. «Et puis nous avons eu la situation en Ukraine qui a ajouté une autre étape à cette évolution, et les prix de l'énergie ont encore augmenté».

Il a souligné que ce mouvement est devenu un vent favorable important pour cette année et probablement même pour le moyen et long terme. «Vous observez le marché boursier saoudien et de la région dans son ensemble, et vous constatez que les prix des biens commencent manifestement à refléter l'environnement favorable», a ajouté Bolliger.

Interrogé sur la volatilité des prix du pétrole, Bolliger a avisé qu'il était juste de supposer qu'au moins pour les deux prochains trimestres, «nous verrons des prix du pétrole plus élevés que ce qui était envisagé dans leurs prévisions, il y a trois ou six mois».

Il a également fait remarquer que la raison en est que les preuves provenant d'autres pays touchés par les sanctions américaines indiquent que les conséquences des sanctions sur le pétrole russe pourraient prendre beaucoup de temps.

Avec la libération des réserves stratégiques aux États-Unis et ailleurs, Bolliger estime qu'à un moment donné, ils pourraient essayer de remplir à nouveau ces réserves. «Cela signifie encore que nous verrons un impact moindre sur la croissance économique en ce moment et donc moins d'impact sur la demande d'énergie pour les prochains trimestres».

Si Bolliger s'attend à ce que les prix de l'énergie restent volatils, en termes de niveau, de revenus et de volumes que l'Arabie saoudite ou le CCG peuvent exporter, il les considère comme une évolution positive au niveau local.

Perspectives d'avenir

Évaluant la performance des marchés financiers dans le monde aujourd'hui à la lumière de la pandémie, de la volatilité des prix du pétrole et du déroulement des événements en Ukraine, Bolliger a jugé qu'il y a beaucoup de choses dans l'espace produits de base en ce qui concerne la Russie. «Les gens doivent faire face aux interruptions dues aux sanctions et au risque de nouvelles sanctions. Cela a dans un premier temps, déclenché un certain nombre d’ajustements et de volatilité», a-t-il expliqué.

Toutefois, Bolliger a souligné que les marchés et les prix des produits de base ont commencé à se calmer un peu. «Nous constatons que, par exemple, lorsque nous examinons l'évolution des prix de l'énergie, elle est également liée à la libération des réserves stratégiques aux États-Unis et ailleurs, qui a agi comme un stabilisateur plus récemment».

Il a indiqué que dans ce contexte, les gens regardent les autres moteurs du marché et ce qu'ils voient, c'est que l'économie américaine se porte toujours assez bien. «Nous constatons toujours une croissance assez solide en Europe et ailleurs. La Chine a traversé une année 2021 difficile mais les perspectives pour 2022 seront probablement meilleures», a expliqué Bolliger.

Malgré toutes les choses terribles qui se passent en Ukraine, le responsable des investissements chez UBS a affirmé que les gens se rendent compte que l'économie mondiale pourrait encore se porter relativement bien en 2022, ce qui entraînerait un rebond des actifs à risque.

Bolliger croit que si l'on souhaite se concentrer sur les développements en Ukraine, «il ne faut pas perdre de vue tout ce qui se passe ailleurs».

Plus précisément, a-t-il expliqué, ce qui est le plus important, ce sont les perspectives de la politique monétaire, la réserve fédérale ayant clairement indiqué qu'elle devait faire beaucoup plus pour contenir la pression inflationniste.

«Il convient de rappeler qu'historiquement, chaque fois que la réserve fédérale a effectivement commencé à augmenter les taux d'intérêt, le marché a généralement réagi de manière assez positive, du moins pour les prochains trimestres», a déclaré Bolliger.

L'Arabie saoudite à l'honneur 

En ce qui concerne l'Arabie saoudite, Bolliger a révélé qu'il était impressionné par le fait que, malgré tous les défis auxquels le royaume a été confronté à cause de la pandémie, il a poursuivi sa trajectoire de réforme et son engagement à mettre en œuvre sa Vision 2030 et à diversifier l'économie.

Il a ajouté, de plus, même au plus fort de la pandémie, l'Arabie saoudite a pris certaines mesures de resserrement budgétaire, comme l'introduction de nouvelles taxes, etc. Bien que cela ne soit pas très populaire, a dévoilé Bolliger, cela montre que le gouvernement prend très au sérieux ses projets à moyen et long terme, ce qui est très encourageant.

Se souvenant de son récent voyage à Riyad, Bolliger s'est dit impressionné de voir à quel point la ville avait changé. «Cela prouve tout simplement qu'il se passe beaucoup de choses sur le terrain».

Grâce à ce vent favorable et à la discipline nécessaire pour respecter le plan d'ensemble, a-t-il ajouté, l'Arabie saoudite semble en mesure d'atteindre un jour ou l'autre certains des objectifs définis dans sa Vision 2030.

Malgré de nombreux défis, a ajouté Bolliger, le Royaume semble également prêt à transformer son économie en abandonnant les combustibles fossiles au profit d'autres sources de revenus.

Opportunités d'investissement

Interrogé sur les dernières opportunités d'investissement dans la région, en particulier en Arabie Saoudite, Bolliger a indiqué que les investisseurs apprécient le marché des titres à revenu fixe. «Nous pensons que les investisseurs n'apprécient généralement pas complètement la qualité de crédit des différents émetteurs de la région», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, en ce qui concerne les actions, il a signalé que cette année encore, les actions saoudiennes semblent très prometteuses au niveau de l'indice, car elles ont été le marché émergent le plus performant en 2021. «Je pense que les gens sont plutôt optimistes. De plus en plus, il faut se rappeler que l'Arabie saoudite est devenue l'un des plus grands marchés de l'indice MSCI Emerging Markets », a soutenu Bolliger.

Il a annoncé que l'Arabie saoudite est actuellement le sixième marché émergent mondial en termes de capitalisation boursière. « Et la tendance est à la hausse », a-t-il éclairci.

Bolliger a rappelé qu'il y a quelques années, de nombreux gestionnaires de fonds disaient : «Je vais tout simplement ignorer ce marché parce qu'il est petit et que je ne le comprends pas bien». Mais il a insisté sur le fait que cela change maintenant, et que cela change en fait assez rapidement».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Al-Ibrahim: L’Arabie saoudite veut stimuler l’innovation et la coopération mondiale

Le ministre de l'Économie et de la Planification, Faisal al-Ibrahim, s'adressant à Fox News. (Capture d'écran)
Le ministre de l'Économie et de la Planification, Faisal al-Ibrahim, s'adressant à Fox News. (Capture d'écran)
Short Url
  • Le ministre de l'Économie et de la Planification Faisal al-Ibrahim a déclaré que le Royaume s'était engagé sur la voie de la transformation 
  • Le forum s'est tenu à l'occasion de la visite du président américain Donald Trump en Arabie saoudite

RIYAD: L'Arabie saoudite entend favoriser un secteur privé dynamique, créer des emplois pour ses citoyens et attirer des talents internationaux dans le cadre de son initiative Vision 2030, selon un haut responsable.

Lors d'un entretien accordé à Fox News en marge du Forum d'investissement américano-saoudien, le ministre de l'Économie et de la Planification Faisal al-Ibrahim a déclaré que le Royaume s'était engagé sur la voie de la transformation afin de libérer son potentiel et de faire en sorte que sa croissance ne soit plus tributaire du pétrole.

Le forum s'est tenu à l'occasion de la visite du président américain Donald Trump en Arabie saoudite, au cours de laquelle il était accompagné d'une délégation de personnalités du monde des affaires.

M. Al-Ibrahim a déclaré: «Nous voulons un secteur privé dynamique. Notre population est jeune, mais dans 20, 25 ou 30 ans, nous commencerons à vieillir. À ce stade, nous devrions avoir un gouvernement, un secteur privé, un troisième secteur et des universités qui exploitent pleinement l'IA générative et d'autres outils technologiques au service de la productivité.» 

Il a ajouté: «Mais cela a également permis de créer de nombreux emplois pour les Saoudiens, tout en attirant, au passage, des talents venus d’ailleurs, qui ont choisi de faire de l’Arabie saoudite leur nouveau foyer.»

Le ministre a souligné que la diversification a déjà commencé à porter ses fruits, avec des secteurs tels que le tourisme, la culture et la technologie, ainsi que le sport et l'intelligence artificielle, qui contribuent de manière significative au produit intérieur brut.

«Nous aimerions être compétitifs sur un marché de consommation vaste et dynamique, comme celui des États-Unis», a déclaré le ministre, soulignant les liens croissants du Royaume avec les marchés mondiaux, en particulier les marchés de capitaux américains.

M. Al-Ibrahim a noté que le produit intérieur brut non pétrolier a dépassé les 50% pour la première fois, mais il a mis en garde contre l'autosatisfaction.

«Nous ne nous en réjouissons pas outre mesure, mais nous reconnaissons qu'il s'agit d'une étape importante. Ce que nous voulons, c'est que les exportations non pétrolières augmentent. Plus d'exportations non pétrolières de nos produits manufacturés, de notre PIB», a déclaré M. Al-Ibrahim.

Le ministre a également souligné l'importance de la qualité du secteur des services: «Nous voulons que l'expérience de l'utilisateur dans le secteur des services, en particulier dans le secteur du tourisme, soit inégalée. Il reste encore beaucoup de travail à faire.»

Il a noté que le prince héritier Mohammed ben Salmane et le président Donald Trump ont tous deux parlé de «paix et de prospérité» comme outils pour relever les défis mondiaux, renforçant ainsi l'alignement du Royaume sur les efforts internationaux en faveur de la stabilité.

«Nous avons vu ce que le dialogue a donné en termes d'accord entre les États-Unis et le Royaume-Uni, d'accord entre les États-Unis et la Chine, et ce que l'Arabie saoudite a donné également par le biais du dialogue dans la région», a ajouté le ministre.

En ce qui concerne les développements régionaux, il a commenté la décision américaine de lever les sanctions contre la Syrie et son impact potentiel.

«Une mesure aussi puissante, concrète et significative que la levée des sanctions pourrait permettre à un pays comme la Syrie d’investir davantage de capitaux dans la construction des institutions essentielles à sa stabilité – non seulement pour se reconstruire, mais aussi pour contribuer à la stabilité régionale et devenir une force positive», a déclaré M. Al-Ibrahim.

Évoquant la relation entre le prince héritier et le président Trump, le ministre a déclaré:
«Je perçois chez les deux dirigeants des valeurs communes, malgré la différence d’âge et de parcours. Je pense que c’est précisément cela qui nourrit ce respect mutuel si visible aux yeux de l’opinion publique.»

Abordant les doutes exprimés quant à l’évolution du Royaume, le ministre a conclu:
«L’Arabie saoudite est un partenaire fiable sur le long terme. Demandez à tous ceux qui ont collaboré avec le Royaume – qu’il s’agisse du gouvernement, du peuple ou des visiteurs du pays – et vous entendrez la même chose: l’Arabie saoudite a toujours été, et restera, une force au service du bien et de l’innovation.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les liens commerciaux saoudo-américains se renforcent à travers des partenariats approfondis

Le public observe l’arrivée du président américain Donald Trump et du prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane sur grand écran, lors du forum d’investissement saoudo-américain au Centre international de conférences du roi Abdelaziz, à Riyad, le 13 mai 2025. Ce sommet d’une journée a mis en lumière l’attractivité croissante du Royaume pour les industries américaines, ainsi que le potentiel de consolidation des liens économiques dans le cadre de la Vision 2030. (AFP)
Le public observe l’arrivée du président américain Donald Trump et du prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane sur grand écran, lors du forum d’investissement saoudo-américain au Centre international de conférences du roi Abdelaziz, à Riyad, le 13 mai 2025. Ce sommet d’une journée a mis en lumière l’attractivité croissante du Royaume pour les industries américaines, ainsi que le potentiel de consolidation des liens économiques dans le cadre de la Vision 2030. (AFP)
Short Url
  • Investissement prévu de plus d'un milliard de dollars par I Squared Capital, avec le soutien du PIF saoudien et d'autres acteurs
  • Les plus grandes opportunités d'investissement se trouvent dans le transport et la logistique

RIYAD: Les investissements mutuels entre l'Arabie saoudite et les États-Unis se développent dans des secteurs clés, les chefs d'entreprise des deux pays envisageant des partenariats plus étroits et des possibilités de codéveloppement.

S'adressant à Arab News en marge du Forum d'investissement saoudo-américain, organisé lors de la visite d'État du président américain Donald Trump au Royaume mardi, Joseph Rank, vice-président et PDG de Lockheed Martin pour l'Arabie saoudite et l'Afrique, a déclaré que les partenariats renforcés ouvrent la voie à des investissements à double sens.

«C’est une occasion unique de renforcer notre partenariat et de développer nos activités. Il y aurait presque trop de choses à évoquer. Mais l’essentiel reste le renforcement de notre partenariat, qui ouvre la voie à des investissements bilatéraux», a déclaré M. Rank

--
Joseph Rank, vice-président et PDG de Lockheed Martin pour l’Arabie saoudite et l’Afrique. (Photo AN)

M. Rank a souligné que le rôle de Lockheed Martin dans le Royaume évolue, passant d’une simple collaboration traditionnelle à une approche intégrée reposant sur la fabrication avancée et le partage de technologies.

«Autrefois, nous nous contentions d’assembler ici. Aujourd’hui, nous fabriquons localement. L’opportunité majeure réside dans la production, la coproduction, le codéveloppement et le transfert de technologie», a-t-il précisé.

«Cela signifie des emplois chez Lockheed Martin aux États-Unis, mais aussi des emplois pour l’industrie saoudienne ici même. C’est une formule gagnant-gagnant-gagnant.»

De son côté, Marc Winterhoff, PDG par intérim du constructeur de véhicules électriques Lucid Group Inc., a mis en avant l’importance stratégique de l’Arabie saoudite comme base industrielle, citant leur usine située dans la King Abdullah Economic City (KAEC), qui vise une capacité de production de 150 000 unités.

«Nos liens avec l’Arabie saoudite sont très étroits, tant sur le plan des investissements que de la production », a-t-il déclaré lors du Forum d’investissement américano-saoudien à Riyad mardi, ajoutant que 65% de la main-d’œuvre actuelle de l’usine est composée de citoyens saoudiens.

--
Marc Winterhoff, PDG par intérim du fabricant de véhicules électriques Lucid Group Inc. lors du Forum d'investissement américano-saoudien à Riyad, mardi. (Photo AN)

«Il y a beaucoup d'investissements dans cette usine pour construire des véhicules pour le marché local, mais aussi pour l'exportation.»

M. Winterhoff a indiqué que Lucid travaillait également avec des instituts de recherche saoudiens, notamment l'Université des sciences et technologies du roi Abdallah, pour développer conjointement des technologies de pointe telles que des modèles d'intelligence artificielle, la conduite autonome et la simulation d'accidents.

Sadek Wahba, président et associé gérant de I Squared Capital, a fait écho à ce sentiment, décrivant le forum comme un reflet de la coopération économique durable entre les États-Unis et l'Arabie saoudite et du rôle que l'infrastructure jouera dans le développement futur.

--
Sadek Wahba, président et associé gérant de I Squared Capital, lors du forum d'investissement américano-saoudien à Riyad, mardi. (Photo AN)

«Cet événement représente le meilleur de ce que l'on peut trouver en Arabie saoudite en matière de coopération entre les États-Unis et l'Arabie saoudite.»

«Une coopération qui existe déjà depuis des décennies et qui, je pense, continuera à s'épanouir au cours de la période à venir», a déclaré M. Wahba.

Il a ajouté que l'entreprise voyait des opportunités significatives dans le secteur des infrastructures en Arabie saoudite, en particulier dans les télécommunications, l'infrastructure numérique, le transport et la logistique.


Trump à Doha: des accords historiques de 1 200 milliards de dollars entre les États-Unis et le Qatar

L'émir qatari cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani et le président américain Donald Trump ont supervisé la signature de plusieurs accords et mémorandums d'entente majeurs mercredi lors d'une visite d'État à Doha. (Agence de presse du Qatar)
L'émir qatari cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani et le président américain Donald Trump ont supervisé la signature de plusieurs accords et mémorandums d'entente majeurs mercredi lors d'une visite d'État à Doha. (Agence de presse du Qatar)
Short Url
  • Trump a exhorté le Qatar à user de son influence sur l'Iran pour persuader ses dirigeants de conclure un accord avec les États-Unis afin de freiner l'avancée rapide de son programme nucléaire
  • Au fil des ans, le Qatar a joué le rôle d'intermédiaire entre les États-Unis d’une part, et l'Iran et ses mandataires de l’autre

DOHA: Le président américain Donald Trump et l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, ont conclu, mercredi à Doha, des accords d'une valeur de 1 200 milliards de dollars (1 dollar = 0,89 euro), selon la Maison Blanche, dont une commande massive de Qatar Airways pour l'achat d'avions Boeing.

Qatar Airways achètera jusqu'à 210 Boeing 777X et 787 pour 96 milliards de dollars, ce qui représente un coup d'éclat pour M. Trump et le constructeur aéronautique.

M. Trump a déclaré que le cheikh Tamim et lui avaient également discuté de l'Iran, de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, du renforcement des liens dans les domaines de la défense, de l'investissement, de l'énergie, de l'éducation et de la cybersécurité. Ils ont également évoqué les préparatifs de la Coupe du monde de football de 2026 et des Jeux olympiques de 2028, qui seront organisés aux États-Unis.

Les deux dirigeants ont également assisté à la signature d'une déclaration conjointe de coopération entre les deux gouvernements, ainsi que de lettres d'offre et d'acceptation pour les drones MQ-9B et le système anti-drone FS-LIDS, a rapporté l'agence de presse du Qatar.
Le président Trump a remercié l'émir pour l'hospitalité chaleureuse du Qatar et a décrit le cheikh Tamim comme un ami de longue date et un partenaire de confiance. «Nous avons toujours entretenu une relation très spéciale», a-t-il déclaré à propos de l'émir.

Des ministres qataris de haut rang et des membres du cabinet américain, notamment les secrétaires d'État, de la défense, du trésor, du commerce et de l'énergie, ont également assisté aux discussions et à la cérémonie de signature.

Discussions avec l'Iran

M. Trump a également exhorté le Qatar à user de son influence sur l'Iran pour persuader les dirigeants de ce pays de conclure un accord avec les États-Unis afin de freiner l'avancée rapide de son programme nucléaire.

Au fil des ans, le Qatar a joué le rôle d'intermédiaire entre les États-Unis et l'Iran et ses mandataires, notamment lors des pourparlers avec le Hamas, soutenu par le Téhéran, alors que la guerre qui l'oppose à Israël depuis 19 mois se poursuit.

«J'espère que vous pourrez m'aider dans la situation de l'Iran», a déclaré M. Trump lors du dîner d'État. «La situation est périlleuse et nous voulons faire ce qu'il faut.»

M. Trump souhaite que l'Iran cesse de soutenir des groupes militants par procuration.

Un peu plus tôt, avant de quitter l'Arabie saoudite pour le Qatar, M. Trump a déclaré qu'il souhaitait parvenir à un accord avec l'Iran sur son programme nucléaire, mais que Téhéran devait mettre fin à son soutien aux milices mandataires dans l'ensemble du Moyen-Orient.
L'Iran «doit cesser de soutenir le terrorisme, mettre fin à ses guerres sanglantes par procuration et renoncer de manière permanente et vérifiable à chercher à se doter d'armes nucléaires», a déclaré M. Trump aux dirigeants des pays du Golfe lors d'un sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Riyad. «Ils ne peuvent pas disposer d'armes nucléaires.»

La demande du président à l'Iran de cesser de soutenir le Hamas à Gaza, le Hezbollah au Liban et les Houthis au Yémen intervient alors que le réseau de mandataires de Téhéran fait face à de nombreux échecs.

Le Hezbollah est gravement affaibli après une guerre avec Israël au cours de laquelle nombre de ses dirigeants ont été tués, et il a perdu un allié clé avec la chute du dictateur syrien Bachar el-Assad, qui permettait à l'Iran d'envoyer des armes.

Un avenir sans terreur

M. Trump a déclaré que le moment était venu «pour un avenir libéré de l'emprise des terroristes du Hezbollah».

À Gaza, le Hamas a été militairement décimé par une offensive israélienne depuis octobre 2023.
Seuls les Houthis au Yémen sont sortis relativement indemnes d'une campagne de bombardements américaine qui s'est achevée la semaine dernière par un cessez-le-feu unilatéral des États-Unis.

Les États-Unis et l'Iran ont tenu quatre cycles de négociations nucléaires depuis le mois dernier.
L'Arabie saoudite soutient pleinement les négociations et espère des résultats positifs, a déclaré mercredi le ministre des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane.

Auparavant, les dirigeants des États-Unis et de la Syrie se sont rencontrés face à face pour la première fois depuis 25 ans.

Ahmad al-Charaa, président par intérim de la République arabe syrienne, s'est envolé pour Riyad un jour après que Trump a déclaré qu'il lèverait les sanctions sur l'économie syrienne après des discussions avec le prince héritier et Premier ministre d'Arabie  saoudite Mohammed ben Salmane.

Le prince héritier s'est joint à MM. Trump et à Al-Charaa pour la réunion. Le président turc Recep Tayyip Erdogan y a participé par vidéoconférence.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a qualifié la rencontre d'«historique» et a déclaré que les deux dirigeants avaient discuté des «possibilités de partenariat syro-américain dans la lutte contre le terrorisme» et de l'importance du soutien à la reconstruction.

Dans les rues de Damas et d'autres villes, les Syriens se sont réjouis d'être libérés des sanctions américaines par des applaudissements, des danses et des coups de feu de célébration.

«Ces sanctions ont été imposées à Assad, mais [...] maintenant que la Syrie a été libérée, il y aura un impact positif sur l'industrie, cela stimulera l'économie et encouragera les gens à revenir», a déclaré Zain al-Jabali, 54 ans, propriétaire d'une fabrique de savon à Alep.

Le président américain Donald Trump, l'émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad al-Thani et le PDG de Boeing Kelly Ortberg au palais royal de Doha, mercredi. (AFP)

Grande victoire pour Trump et Boeing

L’accord conclu avec Qatar Airways pour l’acquisition d’avions Boeing 777X et 787, équipés de moteurs fournis par GE Aerospace, constitue une victoire pour M. Trump, en visite très médiatisée dans la région – même si les livraisons ne sont attendues que dans plusieurs années.

Cette vente représente également un soutien stratégique pour Boeing et son principal fournisseur de moteurs, à un moment où les versions de grande capacité de l’A350 d’Airbus, équipées de moteurs Rolls-Royce, rencontrent des problèmes de maintenance liés à leur utilisation dans les climats les plus chauds, notamment dans le Golfe.

Selon Boeing, l’accord porte sur 160 commandes fermes – dont 130 pour le 787 et 30 pour le 777X – assorties d’options pour 50 appareils supplémentaires. À la suite de cette annonce, l’action de Boeing a progressé de 0,6% à New York, tandis que celle de GE Aerospace a gagné 0,7%.

Pour les 787, le Qatar a opté pour les moteurs GEnx de GE Aerospace plutôt que pour le Trent 1000 de Rolls-Royce, selon l'administration. Le GE9X de GE Aerospace est la seule option de moteur pour le 777X. L'accord portant sur 400 moteurs GE est le plus important jamais conclu par GE Aerospace, a déclaré le PDG de la société, Larry Culp, dans un communiqué, un point repris par Qatar Airways, qui a déclaré à Reuters en mars qu'il travaillait sur une commande importante de gros porteurs.

M. Trump et l'émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, ont participé à la cérémonie de signature en compagnie du PDG de Boeing, Kelly Ortberg, et du PDG de Qatar Airways, Badr Mohammed al-Meer. M. Trump a déclaré que M. Ortberg lui avait dit qu'il s'agissait de la plus grosse commande d'avions à réaction de l'histoire de Boeing.

Le 777X est encore en cours de développement et devrait commencer à être livré en 2026, avec six ans de retard sur le calendrier. Qatar Airways a déjà commandé 94 777X. Son concurrent, Emirates, a commandé 205 777X. Les deux compagnies aériennes ont été parmi les premiers clients lorsque Boeing a lancé le programme en 2013.

Le carnet de commandes de Boeing comprenait 521 commandes de 777X et 828 commandes de 787 au 30 avril, selon la compagnie.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com