La réélection d'Emmanuel Macron saluée dans le monde

Le président français Emmanuel Macron célèbre avec ses partisans devant la Tour Eiffel à Paris, le 24 avril 2022. (Photo, AP/Rafael Yaghobzadeh)
Le président français Emmanuel Macron célèbre avec ses partisans devant la Tour Eiffel à Paris, le 24 avril 2022. (Photo, AP/Rafael Yaghobzadeh)
Short Url
Publié le Mardi 26 avril 2022

La réélection d'Emmanuel Macron saluée dans le monde

  • Premiers à féliciter Macron, les dirigeants de l'Union européenne se sont réjouis que l'Europe puisse «compter sur la France cinq ans de plus»
  • Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est dit lui aussi "heureux de continuer à travailler" avec M. Macron, dans un tweet en français

PARIS: La réélection d'Emmanuel Macron à l'issue d'un second tour marqué par la progression de l'extrême droite en France a été applaudie dans les autres pays, qui ont souligné les défis à venir pour le président français.

. Le président russe Vladimir Poutine a adressé lundi matin ses félicitations à Emmanuel Macron, lui souhaitant du "succès" pour son nouveau mandat, en dépit des vives tensions liées à l'Ukraine.

"Je vous souhaite sincèrement du succès dans votre action publique, ainsi qu'une bonne santé", a déclaré M. Poutine dans un télégramme.

. Le président chinois Xi Jinping a envoyé lundi un message son homologue français pour le "féliciter" de sa réélection. 

"Je souhaite continuer à travailler avec le président Macron pour défendre (...), comme depuis l'établissement de nos relations diplomatiques, les principes d'indépendance, de compréhension mutuelle, de clairvoyance et d'avantages mutuels", a déclaré M. Xi à la télévision chinoise CCTV.

. Le président américain Joe Biden a félicité M. Macron, affirmant que leurs deux pays continueraient à coopérer pour "défendre la démocratie".

"Je suis impatient de poursuivre notre étroite coopération - notamment pour soutenir l'Ukraine, défendre la démocratie et contrer le changement climatique", a tweeté M. Biden, qualifiant la France de "partenaire-clé pour faire face aux défis mondiaux".

. Les dirigeants de l'Union européenne se sont réjouis que l'Europe puisse "compter sur la France cinq ans de plus", selon les mots du président du Conseil européen Charles Michel, qui représente les Etats membres.

"Je me réjouis de pouvoir continuer notre excellente coopération. Ensemble, nous ferons avancer la France et l'Europe", a renchéri la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

. "Félicitations, cher président @EmmanuelMacron", a tweeté le chancelier social-démocrate allemand Olaf Scholz : "Tes électeurs ont envoyé aujourd'hui un signal fort en faveur de l'Europe. Je me réjouis que nous poursuivions notre bonne collaboration !".

. Affirmant que la France était l'un des alliés "les plus proches" du Royaume-Uni, le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est dit lui aussi "heureux de continuer à travailler" avec M. Macron, dans un tweet en français.  

. Le Premier ministre irlandais Micheal Martin a salué la réélection de M. Macron dont il a souligné le "leadership dynamique et méthodique, important non seulement pour la France mais aussi pour l'Europe".

. "Les citoyens ont choisi une France engagée pour une UE libre, forte et juste. La démocratie gagne. L'Europe gagne. Félicitations Emmanuel Macron", a applaudi le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez dans un tweet. 

. "La victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle française est une magnifique nouvelle pour toute l'Europe", a réagi le chef du gouvernement italien Mario Draghi.

. "Continuons notre étroite coopération, pour nos deux pays et pour une Union européenne compétitive, verte et résiliente", l'a encouragé la Première ministre suédoise Magdalena Andersson.

. "J'ai hâte de continuer à travailler ensemble pour l'Europe, la sécurité et les relations toujours très proches entre la France et la Finlande", a réagi la Première ministre de Finlande Sanna Marin.

. Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Store a assorti ses félicitations d'un message sur les "importantes tâches" qui attendent le président réélu : "Unir les Français et prendre des décisions courageuses pour le climat".

. Comme lui, le Premier ministre belge Alexander De Croo a salué le "choix fort" des Français contre l'extrême droite : "Ils ont opté pour des certitudes et pour les valeurs des Lumières. Je félicite chaleureusement @EmmanuelMacron pour sa réélection et lui confirme notre besoin d'une Europe forte et solidaire".

. "Félicitations Emmanuel Macron ! Une victoire importante pour la France, l'Europe, la démocratie !", a lancé sur Twitter le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

Les félicitations sont arrivées de tous les continents.

. Canada : "J'ai hâte de poursuivre notre travail ensemble sur les enjeux importants pour les Canadiens et les Français - de la défense de la démocratie, à la lutte aux changements climatiques et à la croissance économique pour la classe moyenne", a déclaré le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

. Ukraine : "Félicitations à @EmmanuelMacron, un vrai ami de l'Ukraine, pour sa réélection !", a tweeté en français le président Volodymyr Zelensky, qui s'est entretenu plusieurs fois avec son homologue français depuis l'invasion russe de son pays le 24 février.

. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a félicité lundi son homologue français Emmanuel Macron pour sa "brillante" réélection et l'a invité à se rendre "prochainement" en Algérie "pour intensifier et élargir les relations algéro-françaises" qui ont récemment traversé une crise d'une rare gravité.

. L'Union africaine a félicité le président Macron pour sa "brillante" réélection, appelant à poursuivre l'établissement de "relations rénovées et mutuellement avantageuses" entre la France et l'Afrique. 

. M. Macron a reçu les félicitations du président gabonais Ali Bongo Ondimba : "Plus qu'un passé en commun, nos deux pays ont un avenir à construire", a-t-il dit.

. Le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara a adressé via sa page Facebook ses "chaleureuses félicitations" à M. Macron, se réjouissant de "poursuivre avec lui le renforcement des liens d'amitié et de coopération entre la Côte d'Ivoire et la France".

. Et Mohamed Bazoum, son homologue du Niger, a tweeté : "Je salue la brillante réélection d'Emmanuel Macron. Son expérience des sujets internationaux en général et du Sahel en particulier en fait un partenaire précieux pour nous dans notre combat contre le terrorisme".

. Le Premier ministre indien Narendra Modi a tweeté lundi matin ses "félicitations à (son) ami @EmmanuelMacron". "J'ai hâte de continuer à oeuvrer ensemble pour approfondir le partenariat stratégique entre l'Inde et la France".

. En Australie et sur le même réseau social, le Premier ministre Scott Morrison a salué "une autre grande expression de démocratie libérale en action en ces temps incertains". 

. A l'ONU, le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) a adressé ses "vives félicitations" à M. Macron : "Nous continuerons à compter sur son soutien — en France, en Europe et dans le monde" face aux "défis humanitaires" aux "crises des réfugiés" qui "deviennent chaque jour plus graves et complexes", a déclaré Filippo Grandi.

. Au Brésil, l’ancien président de gauche Lula a félicité Emmanuel Macron sur Twitter "pour sa nette victoire dans les urnes". 

Lui-même grand favori dans les sondages à la présidentielle d’octobre, Luiz Inacio Lula da Silva ajoute avoir "confiance dans le fait que le président Macron apportera sa contribution aux défis mondiaux du changement climatique, des pandémies, de la lutte contre les inégalités et à la construction  de la paix en Europe".

Le président Jair Bolsonaro n'avait lui toujours pas réagi, mais le ministère des Affaires étrangères a fait savoir que le Brésil était "prêt à travailler à l'approfondissement des liens historiques qui unissent les deux pays".

 


Paris salue la conférence de New York et poursuit l’initiative avec Riyad

Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite des entrepôts du Croissant-Rouge égyptien où est stockée l'aide destinée à Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite des entrepôts du Croissant-Rouge égyptien où est stockée l'aide destinée à Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. (AFP)
Short Url
  • Paris et Riyad poussent pour une reconnaissance collective de l’État palestinien
  • La France appelle à un cessez-le-feu, la levée du blocus et le désarmement du Hamas

PARIS: Sur fond de crise humanitaire d’une cruauté inqualifiable dans la bande de Gaza, le président Emmanuel Macron a annoncé une opération de largage de vivres conduite par la France, avec le soutien de la Jordanie, des Émirats arabes unis et de l’Allemagne.

« Face à l’urgence absolue, nous venons de conduire une opération de largage de vivres à Gaza », a déclaré le chef de l’État sur X, en remerciant les partenaires impliqués et saluant l’engagement des forces armées françaises.

Mais, de son point de vue, ces largages restent insuffisants : « Il faut qu’Israël ouvre un plein accès humanitaire », a-t-il insisté, réitérant l’exigence française d’une levée immédiate du blocus des aides.

Au-delà de la réponse d’urgence, Paris entend porter une initiative diplomatique structurante : la conférence internationale co-présidée à New York par la France et l’Arabie saoudite a marqué un tournant en posant un cadre politique ambitieux.

Cette conférence, tenue en l’absence des États-Unis et d’Israël, a réuni plus de 40 ministres et 120 participants, aboutissant à l’adoption d’un plan d’action en 42 points.

Malgré les réticences et le scepticisme ambiants, elle a permis l’émergence d’une dynamique inédite vers la reconnaissance de l’État palestinien et un processus de paix régional.

Le plan d’action validé à New York constitue désormais un socle politique partagé entre acteurs européens, puissances arabes, Union européenne et Ligue arabe.

Ce texte appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération de tous les otages, à l’acheminement massif de l’aide humanitaire, mais surtout à la mise en œuvre concrète de la solution à deux États.

Il prévoit notamment un processus progressif de désarmement du Hamas, condition indispensable à la stabilisation durable de la région.

Pour la France, ce texte marque une rupture avec l’impasse diplomatique des dernières décennies et propose pour la première fois un mécanisme concerté de démilitarisation et de réintégration de Gaza dans le giron de l’Autorité palestinienne.

Le document évoque même la possibilité de confier les armes du Hamas à une tierce partie sous supervision internationale, afin de garantir qu’elles ne soient plus utilisées.

Ce volet, essentiel pour Israël, est aussi le fruit d’un consensus entre les États arabes partenaires, y compris ceux perçus comme proches du Hamas.

Sur le front politique, Paris se réjouit de l’effet de levier de la conférence : peu après, plusieurs pays — Portugal, Royaume‑Uni, Canada — ont annoncé leur volonté de reconnaître l’État palestinien, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre.

Une coalition de volontaires est en train de se constituer : quinze États, aux côtés de la Ligue arabe et de l’Union européenne, ont d’ores et déjà signé une déclaration commune en ce sens.

La France espère ensuite entraîner d’autres partenaires européens, notamment l’Allemagne. « Nous continuons à travailler en E3 avec nos partenaires allemands et britanniques », indique une source haut placée.

Si Berlin reste prudent, des signes d’évolution apparaissent dans les récentes déclarations de sa ministre des Affaires étrangères. Paris entend maintenir ces échanges diplomatiques jusqu’à septembre.

Contrairement aux critiques israéliennes et américaines, la France affirme que cette dynamique de reconnaissance ne constitue pas un obstacle à la paix, mais un levier pour la relancer.

Le président Macron estime que cette reconnaissance, inscrite dans un cadre politique exigeant — avec une gouvernance palestinienne réformée et un désarmement du Hamas — peut rebâtir les conditions d’une solution durable.

Les ruptures des négociations avec le Hamas sont antérieures aux annonces de Paris, souligne-t-on à l’Élysée, et ne peuvent donc pas lui être imputées.

La reconnaissance collective envisagée en septembre serait également un signal fort en direction des modérés palestiniens, en particulier l’Autorité palestinienne, qui s’est engagée début juin à respecter une série d’exigences posées par la communauté internationale en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption.

Un des apports majeurs de la conférence de New York est l’introduction formelle de la question du désarmement du Hamas dans un cadre diplomatique multilatéral.

Jusqu’ici marginalisée ou qualifiée d’irréaliste, cette exigence est clairement codifiée dans le plan d’action. Des discussions sont en cours, y compris sur l’exil éventuel de certains cadres du mouvement auprès d’États tiers.

Le Hamas n’a pas accepté ces conditions, mais le message politique est clair : son isolement au sein du monde arabe s’accentue et sa marge de manœuvre se rétrécit.

Face à cette dynamique, Israël et l’administration américaine ont haussé le ton, estimant qu’une reconnaissance unilatérale de la Palestine constituerait une « insulte » aux victimes israéliennes du 7 octobre.

Le président américain Donald Trump a même imposé des sanctions ciblées contre certains membres de l’Autorité palestinienne et de l’OLP, en contradiction avec les efforts en cours pour renforcer cette autorité.

La position américaine révèle un décalage croissant avec une partie de la communauté internationale, y compris des alliés traditionnels, en raison de son soutien inconditionnel à Israël, malgré l’ampleur des pertes civiles à Gaza et la persistance de la colonisation en Cisjordanie.

Cet état de fait suscite déjà des interrogations en Europe, où des pays comme la Suède exigent, par exemple, le gel de la partie commerciale de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.

La France, de son côté, entend poursuivre cette dynamique au-delà de la conférence de New York. Un sommet est prévu les 21 et 22 septembre, juste avant l’Assemblée générale de l’ONU, pour réunir les États prêts à reconnaître collectivement la Palestine et à faire vivre ce nouveau cadre politique.

« Il s’agit d’une coalition inédite, qui repose sur un équilibre entre exigences sécuritaires et reconnaissance des droits politiques du peuple palestinien », souligne-t-on à Paris.

En réaffirmant l’exigence d’un cessez-le-feu immédiat, la levée du blocus humanitaire, la libération des otages, mais aussi le désarmement du Hamas et la mise en place d’un État palestinien souverain, la France, de concert avec l’Arabie saoudite, tente de reconstruire une architecture de paix.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Short Url
  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Short Url
  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.