L’Arabie saoudite en voie de devenir une destination mondiale de premier plan

Un nouveau partenariat vise à amplifier l’expérience touristique saoudienne pour les voyageurs de loisirs utilisant le réseau mondial d’Emirates. (Photo, AFP)
Un nouveau partenariat vise à amplifier l’expérience touristique saoudienne pour les voyageurs de loisirs utilisant le réseau mondial d’Emirates. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 26 avril 2022

L’Arabie saoudite en voie de devenir une destination mondiale de premier plan

  • L’Autorité du tourisme saoudienne cherche à amplifier l’expérience touristique des voyageurs utilisant le réseau mondial d’Emirates
  • Emirates assure 53 vols par semaine vers ses quatre portes d’entrée saoudiennes: Riyad, Djeddah, Dammam et Médine

DUBAÏ: Après avoir pris en 2019 la mesure historique d’ouvrir ses portes au tourisme international dans le cadre d’une stratégie de diversification de son économie, l’Arabie saoudite accélère désormais les mesures visant à rationaliser son réseau de connectivité aérienne, afin qu’il soit plus rapide et moins cher de visiter le Royaume. 

Un accord récemment signé entre l’Autorité saoudienne du tourisme (STA) et Emirates, l’un des plus grands transporteurs commerciaux du monde, promet d’augmenter le nombre de voyageurs internationaux qui choisissent de passer leurs vacances dans le Royaume, tout en profitant aux deux économies.

Un protocole d’accord, signé par les deux organisations en février, devrait donner un nouvel élan aux projets d’infrastructure touristique saoudiens, de la station de ski futuriste Trojena de Neom aux sentiers de divertissement de Qiddiya à Riyad.

Décrivant l’Arabie saoudite comme «l’un de nos marchés les plus importants dans la région», Adil al-Ghaith, vice-président senior des opérations commerciales d’Emirates dans le Golfe, au Moyen-Orient et en Asie centrale, a déclaré que l’accord aidera le Royaume à atteindre son objectif de devenir une destination mondiale de premier plan. 

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Un rendu de la ville de Neom, l’un des mégaprojets actuellement en construction en Arabie saoudite (Photo fournie)

«L’Arabie saoudite est en train de vivre une transformation majeure, qui comprend une série de projets uniques qui l’aideront à se positionner comme l’une des destinations touristiques les plus attrayantes au monde, et à raconter son histoire au monde entier», a déclaré Al-Ghaith à Arab News.

«Nous constatons déjà l’intérêt des voyageurs qui sont impatients de découvrir les paysages spectaculaires du Royaume, la mer et les terrains extrêmement diversifiés, ainsi que la richesse de sa culture et de son histoire.»

Dans le cadre de ce protocole d’accord, la STA et Emirates travailleront conjointement pour promouvoir les principales attractions du Royaume, en vue de faire de l’Arabie saoudite un marché clé dans son réseau mondial de près de 130 lignes.

Les partenaires partageront également des données sur les tendances des voyageurs et les comportements de réservation, ce qui permettra à la STA «d’affiner ses stratégies pour commercialiser efficacement la destination dans les zones clés du globe», a déclaré Al-Ghaith.

La compagnie aérienne basée à Dubaï assure déjà 53 vols par semaine vers ses quatre points d’accès saoudiens, à savoir Riyad, Djeddah, Dammam et Médine.

Grâce à son vaste réseau de connectivité aérienne, Emirates renforcera le tourisme entrant en Arabie saoudite en exploitant de nouveaux segments du marché des voyageurs, jusqu’alors mal desservis.

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L’objectif principal est de stimuler le tourisme en Arabie saoudite et d’attirer des voyageurs de tout le réseau d’Emirates. (Photo, AFP)

«Ce mémorandum nous permettra d’atteindre plus de 120 destinations dans le monde et d’attirer les touristes de ces régions vers diverses destinations saoudiennes», a déclaré Fahd Hamidaddine, PDG et membre du Conseil d’administration de l’Autorité saoudienne du tourisme, après la signature du protocole d’accord.

Omar Akbar, expert en tourisme et PDG de Zamzam.com, un moteur de recherche de réservation B2B qui s’adresse aux pèlerins de la Omra, estime que l’accord STA-Emirates contribuera à ouvrir la voie à «d’importants partenariats pour atteindre les objectifs et les aspirations de l’écosystème touristique saoudien, qui sont en harmonie avec la Vision 2030».

Le programme de réforme Vision 2030 a été lancé par le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, en 2017 afin de diversifier l’économie du Royaume en dehors du pétrole en soutenant une foule d’autres industries, dont le tourisme. 

Historiquement, la plupart des revenus de l’Arabie saoudite à cet égard proviennent du tourisme religieux. Près de 20% du PIB du Royaume provenant de sources non pétrolières en 2019, soit quelque 12 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,93 euro), provenaient des pèlerins du Hadj et de la Omra qui se rendent sur les lieux saints de La Mecque et de Médine. 

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L’ancien site nabatéen de Hegra, près d’AlUla, une destination touristique clé en Arabie saoudite. (Photo, AFP)

L’industrie du voyage, y compris les agences servant spécifiquement les touristes religieux, a été durement touchée par les restrictions de mouvement imposées par les gouvernements en 2020-21 en raison de la pandémie de la Covid-19. Aujourd’hui, avec l’assouplissement des restrictions, le marché semble s’améliorer. 

«Je suis convaincu que ce secteur ramènera le trafic à la normale en un rien de temps», a déclaré Akbar à Arab News. En effet, le nombre de pèlerins de la Omra cette année est proche de celui de l’époque prépandémique.

D’ici 2030, le Royaume souhaite que le tourisme contribue pour environ 10% à son PIB, qu’il attire 100 millions de visites annuelles dans ses principales attractions (45 millions de voyageurs nationaux et 55 millions de touristes entrants) et qu’il crée un million d’emplois supplémentaires.

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Une série de projets sont en cours dans toute l’Arabie saoudite afin de fournir les logements, les liaisons de transport et les attractions «pour faire de cette destination l’une des plus belles du monde». (Photo, AFP)

Le premier grand pas vers la réalisation de cet objectif a été réalisé en 2019, lorsque le Royaume a lancé le visa électronique saoudien, qui a permis aux visiteurs étrangers d’organiser beaucoup plus facilement leurs documents de voyage en ligne.

«L’installation du visa électronique a largement contribué à attirer de nombreux visiteurs et cela a apporté une valeur ajoutée pour atteindre le nombre croissant de visiteurs comme objectif de la Vision 2030», a indiqué Akbar.

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Un nouveau protocole d’accord signé entre Emirates et l’Autorité saoudienne du tourisme, ci-dessus, devrait permettre d’augmenter le nombre de visiteurs dans le Royaume. (Photo, AFP)

IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.