Législatives: Zemmour ne présentera pas de candidats face à Le Pen, Ciotti et Dupont-Aignan

Lors des élections législatives des 12 et 19 juin, «nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Eric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan: l'union nationale en actes», a publié Eric Zemmour. (Photo, AFP)
Lors des élections législatives des 12 et 19 juin, «nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Eric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan: l'union nationale en actes», a publié Eric Zemmour. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 27 avril 2022

Législatives: Zemmour ne présentera pas de candidats face à Le Pen, Ciotti et Dupont-Aignan

Lors des élections législatives des 12 et 19 juin, «nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Eric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan: l'union nationale en actes», a publié Eric Zemmour. (Photo, AFP)
  • Depuis une dizaine de jours, les zemmouristes ne cessent de tambouriner à la porte du RN qui refuse un accord entre les deux partis d'extrême droite
  • Soutenir Eric Zemmour, «c'est une voie sans issue, il vaut mieux proposer que vociférer», a souligné le porte-porte du RN Laurent Jacobelli

PARIS: Eric Zemmour (Reconquête!), qui reproche au RN de refuser un accord pour les législatives, a indiqué mercredi que son parti ne présenterait « pas de candidat » face à Marine Le Pen (RN), Eric Ciotti (LR) et Nicolas Dupont Aignan (Debout la France) au nom de « l'union nationale ». 

Lors des élections législatives des 12 et 19 juin, « nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Eric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan: l'union nationale en actes », a publié l'ancien polémiste sur Twitter. 

Créé au mois de décembre, Reconquête! s'apprête à traverser un moment très délicat aux législatives: depuis une dizaine de jours, les zemmouristes, dont le champion a recueilli 7,07% des voix au premier tour de la présidentielle, ne cessent de tambouriner à la porte du RN qui refuse un accord entre les deux partis d'extrême droite. 

Le camp de Marine Le Pen reproche à Eric Zemmour ses déclarations répétées sur l'incapacité de la candidate du RN à gagner la présidentielle ou sa sortie de dimanche soir sur « la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen », du père Jean-Marie à sa fille Marine, qui a terminé avec 41,5% des voix au second tour. 

Des membres du RN critiquent aussi les « traîtres » qui ont quitté le parti pour rejoindre Reconquête! pendant la campagne présidentielle. 

Soutenir Eric Zemmour, « c'est une voie sans issue, il vaut mieux proposer que vociférer », a souligné mercredi le porte-porte du RN Laurent Jacobelli, sur France Culture. 

« Beaucoup d'électeurs ont été trompés par Eric Zemmour qui leur a fait croire au vote caché. Le but d'Eric Zemmour, il était clair, c'était de tuer le Rassemblement national et remplacer Marine Le Pen. Les Français en ont décidé autrement », a-t-il ajouté, en faisant valoir que la vocation du parti n'est « pas d'aider un mouvement qui nous est hostile », à propos de Reconquête!. 

Le RN n'exclut pas une exception pour l'ex-LR Guillaume Peltier, vice-président du parti zemmouriste et député sortant (élu en 2017 sous l'étiquette LR) en Loir-et-Cher, ou Stanislas Rigault, président des jeunes de Génération Zemmour, tenté par une candidature aux législatives. 

« En théorie, pourquoi pas. S'ils se rendent compte que le choix de soutenir le Rassemblement national est probablement plus utile. Tout le monde fait des erreurs de parcours », a commenté Laurent Jacobelli. 


Les députés approuvent la mise en place d'une taxe de deux euros pour les «petits colis»

L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
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  • La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes"
  • Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites

PARIS: L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits.

208 députés contre 87 ont approuvé cette mesure proposée par le gouvernement dans le cadre de l'examen en première lecture du budget de l'Etat. Le RN a voté contre, la gauche, la coalition gouvernementale et le groupe ciottiste UDR, allié de Marine Le Pen, pour.

La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", quand la ministre Amélie de Montchalin (Comptes publics) a défendu une "redevance" destinée à contrôler des produits souvent "dangereux".

Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites.

"Ce n'est pas une taxe pour empêcher la concurrence déloyale chinoise, c'est une taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", a dénoncé le député Jean-Philippe Tanguy (RN).

"Faire croire aux Français qu'en taxant les petits colis, vous arriverez à augmenter de manière spectaculaire le nombre de contrôles, c'est se moquer du monde", a renchéri la présidente du groupe, Marine Le Pen, soulignant que "l'année dernière, 0,125 % de colis ont été vérifiés".

La France insoumise s'est également dite soucieuse des répercussions de la taxe sur les consommateurs, exigeant pour les protéger que les plateformes soient taxées directement et non les colis, et menaçant de voter contre la mesure.

Le gouvernement a déposé un amendement destiné à répondre à cette préoccupation, permettant que la taxe soit payée via "le tuyau de la TVA", qui est "alimenté par les plateformes". Cela a convaincu LFI de soutenir la proposition gouvernementale.

La taxe devrait rapporter environ 500 millions d'euros, destinés selon Mme de Montchalin à financer l'achat de scanners pour contrôler les colis et embaucher des douaniers.

Elle s'est félicitée que la France mette en oeuvre la taxe "dès le 1er janvier", comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, neuf mois plus tôt que les autres pays de l'UE.

"Ceux qui ce soir ne voteront pas cette taxe (...) n'ont pas choisi la France, ils n'ont pas choisi nos commerçants, ils auront choisi la Chine et sa submersion", a-t-elle tonné.

Elle a par ailleurs rappelé que les ministres des Finances de l'Union européenne se sont accordés la semaine dernière pour supprimer l'exonération de droits de douane dont bénéficient ces petits colis.

Juste avant minuit, les députés ont en revanche supprimé un autre article du projet de loi, visant à fiscaliser l'ensemble des produits à fumer, avec ou sans tabac ou nicotine.

"Nous sommes 700. 000 personnes à avoir réussi à arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique", une alternative efficace pour "sauver des vies" qui est "bien moins dangereuse que la cigarette", a argumenté le député Renaissance Pierre Cazeneuve. Parmi elles, de nombreux députés, dont lui-même.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).